[DCverse] #1.9 Quatre fois douze quarante huit

Mar 02, 2014 13:15

Titre : Une lettre qui ne s’écrira jamais
Fandom : DCverse
Personnages : Conner x Tim (qui sauve « son » monde)
Rating : K
Disclaimer : Je ne possède rien d’autre que du papier et un stylo.
Résumé : Tim reçoit une lettre de quelqu’un dans le futur.

Tim décrocha sa ceinture et ouvrit le cockpit. Il vérifia dans le rétro que son masque était bien placé, puis sauta hors du jet emprunté de la Batcave. Personne ne vint l’accueillir. Ce n’était pas comme s’il n’y avait pas de caméras de surveillance sur l’héliport de la Tour des Titans, mais Tim avait pris l’habitude d’être accueilli par au moins Bart. Qu’il n’y ait personne faisait ressurgir chez lui son côté paranoïaque.
 Il regarda l’heure. Ah oui ! C’était l’heure de la série animée de l’équipe. Tim n’était pas trop fan alors il n’était pas autant accro que les autres mais si un super vilain pointait son nez alors que la série animée des Teens Titans passait, disons que l’équipe ne serait pas franchement conciliante. Il fallait d’ailleurs qu’ils travaillent sur ce point-là. Dick n’avait jamais eu ce soucis à son époque…
 Tim descendit les escaliers, vérifiant quand même qu’il n’y avait pas un problème. Si ça se trouvait, une bande de super-vilains avait réussi à investir la Tour ! Mais lorsqu’il arriva à la porte de l’escalier et qu’il passa plusieurs couloirs, il retrouva toute l’équipe adolescente devant la grande télé. Cela lui enleva ses pensées paranoïaques.

-  Salut Tim ! s’exclama rapidement Bart.
 -  Salut, firent certains de l’équipe.

Tim ne se donna pas la peine de répondre ; il savait qu’il n’allait pas être entendu. De toute manière, personne ne s’était détourné de l’écran pour le saluer. C’était déjà gentil de leur part de faire attention à son arrivée.

-  T’as du courrier, fit Conner.

Tim tourna son regard vers la table où se « rangeait » le courrier en attente. Après avoir passé les factures et du courrier d’autres Titans absents, il vit une lettre où il y avait  également son nom. Ou plutôt tous ses noms : « Robin - Red Robin - Le 3ème ». Tim ouvrit l’enveloppe avec un couteau et en sortit trois feuillets écrits recto-verso. Tim s’assit loin de la télé, prêt à se lancer.

« Salut Robin - Red Robin - Le 3ème,
 Enfin j’espère que je tombe sur le bon, sur la bonne époque et sur le bon monde ! Si ce n’est pas le cas, s’il vous plaît, ne lisez pas la suite, sauf si c’est pour se moquer de moi et vu ma situation, vous serez vraiment des connards si vous le faites.
Bref, d’abord, je suis Superboy, alias Kon-El. J’habite dans une famille dans le Texas et j’ai un chien nommé Krypto. Je suis le clone de Superman et de Lex Luthor. »

Tim leva les yeux vers Conner. Ce dernier fixait l’écran avec un sourire niais, un peu comme les autres. Quelque chose dans le ton de lettre indiquait que ce n’était pas « son » Superboy qui lui avait écrit. Du moins, pas celui qu’il connaissait. Il replongea dans sa lecture.

« Ensuite, petit résumé sur ce qu’il s’est passé dans mon monde pour être sûr que je m’adresse au bon Robin. »

Après deux pages qui résumaient les précédents évènements dans la politique et dans le milieu des superhéros, Tim conclut qu’il s’agissait bien de leur monde, mais pas forcément de leur époque. D’ailleurs, à part l’année, il n’y avait rien de précis concernant la date. C’était bien un oubli du Super, ça, d’écrire au Robin du passé (ou du futur) et de ne pas mettre sa date ! Tim arriva au passage intéressant, celui qui expliquait le pourquoi du comment de ce courrier :

« Robin, je vais mourir. Encore une fois. Tu ne vas certainement pas aimer, je suis désolé. D’ailleurs, je suis désolé aussi pour les autres, mais c’est surtout pour toi. Je voulais te dire un truc et je regrette de ne rien avoir dit plus tôt. Je suis con.
M’enfin bref, là, il me reste quelques minutes à vivre, le chrono arrive presque à sa fin et comme d’habitude, j’ai merdé. J’aurai du appeler les Titans et ne pas gérer ça tout seul ! Heureusement que j’ai cette bague qui a juste assez d’énergie pour que je l’envoie par un trou temporel.
Bon, j’arrête de tourner autour du pot. Robin, ça fait longtemps que nous sommes amis. On a vécu des tas de choses. Les meilleures comme les pires. Je t’avoue que là, je trouve que nos pires moments sont ridicules. On a à chaque fois été tous deux bêtes. Stupides. Et je me souviens de tous nos meilleurs moments. De ceux qu’on a passé ensembles.
Avec Cassie, ça ne collait pas. Je ne sais pas si je suis encore avec elle quand tu reçois cette lettre, mais bon, faut que je te le dise, c’était sympa. Je ne regrette rien et elle non plus. Mais nous ne sommes plus des adolescents énamourés. »

Tim leva une nouvelle fois les yeux vers Conner. Cassie, assise à ses côtés posa sa main devant sa bouche, morte de honte devant son homonyme animé et cacha son visage rouge contre l’épaule de son petit ami. Conner la serra contre lui en la taquinant. Tim replongea dans sa lecture :

« J’ai mis du temps avant d’en prendre réellement conscience, je sais, mais il m’a fallu juste quelques semaines avant de comprendre que c’est avec toi, Robin, que je veux être. Enfin, que je voulais être. Je pense que ça aurait été très sympa si j’avais eu un peu plus de cran... Après si ça se trouve, je me serais pris un râteau violent et tant mieux que je sois mort comme ça, on serait au moins resté en bon terme.
Mais bon, je regrette. C’est pour ça que je te l’écris. Parce que j’ai envie que tu le saches, voilà. Et puis, je t’interdis d’utiliser un pu »

La lettre s’arrêtait là. Le chronomètre dont il avait parlé plus avant devait être fini et il avait du l’envoyer en catastrophe.
 Les yeux baissés, Tim ramassa feuilles et enveloppe et se leva doucement. Heureusement, les autres Titans étaient beaucoup trop concentrés sur leur série qu’ils ne firent pas attention à son état. Lentement, Red Robin monta les marches du séjour pour atteindre l’étage des chambres. Arrivé à la sienne, il ferma soigneusement la porte derrière lui, puis s’allongea sur son lit. Et il relut la lettre de Conner du futur.

*-*-*-*-*
 -  « Mais nous ne sommes plus des adolescents énamourés. » Ohlala, qu’est-ce que c’est nul !

Conner se lamenta, mais après avoir vu les dernières minutes sur le cadran de la bombe kryptonienne, il se dit qu’il ne pouvait pas vraiment se permettre de réfléchir à des phrases moins cruches. Et puis de toute manière, il n’arrêtait pas de tourner autour du pot et même lui, ça l’agaçait !

-  « J’ai mis du temps avant d’en prendre réellement... »
 -  Superboy !
 -  Tim ? murmura Conner.

Il se leva précipitamment de l’endroit où il s’était installé pour écrire et regarda autour de lui, sans voir Red Robin. Qu’est-ce qu’il faisait là ?

-  Superboy !
 -  Red Robin ? appela lui aussi le méta, un peu perdu.

Une porte piégée par un système électronique ne fit pas long feu devant la détermination et la connaissance d’une chauve-souris. Red Robin s’engouffra rapidement dans la pièce, ne regarda même pas Superboy et se jeta immédiatement sur la bombe, outils déjà dans les mains.

-  Qu’est-ce que tu fais ici ? souffla Conner.

Il n’arrivait pas à réaliser ce qu’il se passait, avec tout ce qu’il était en train d’écrire… Tim ne lui répondit pas, trop occupé à regarder le casse-tête mortel devant lui.

-  Tim, murmura Conner, ce n’est pas la peine, j’ai essayé de la désamorcer, mais...
 -  Tais-toi, je me concentre.
 -  Vas-t-en, Tim. C’est une bombe mortelle pour n’importe quel être vivant, avant d’être un concentré de kryptonite. Elle fera des dégâts monstres et je n’aurais pas la force de partir assez loin, dans ma condition. Mais toi, tu peux encore courir et fuir loin de...
 -  Tais-toi !

Tim était hystérique. Assez bizarrement, Conner se dit qu’il était fâché parce qu’il avait utilisé le nom civil de Red Robin. Il avait respiré un bon litre de kryptonite, ça ne l’aidait pas… mais ce n’était pas une raison ! Ils allaient tous deux mourir (vu que Red Robin ne semblait pas faire mine de dégager de là) et Conner ne voulait pas... que ça se finisse comme ça. Conner froissa le papier entre ses doigts.

-  Tim, je dois te dire un truc.
 -  Je sais ! Mais pas maintenant !
 -  ... Tim, depuis que je ne suis plus avec Cassie, je...
 -  Laisse-moi me concentrer !

Superboy finit par se taire. Il voulait le lui dire mais Tim semblait persuadé de pouvoir réussir. Conner aurait plutôt profité des quelques dernières secondes pour le serrer contre lui, mais il fallait croire qu’il n’aurait rien. Alors qu’il restait trente secondes sur le chrono, la bombe fut désamorcée.

-  Comment..., commença Superboy, éberlué.

C’était de la fabrication extraterrestre ! Comment Tim, malgré son intelligence toute-puissante, avait-il réussi à l’arrêter ?
 Red Robin s’essuya les mains avec un large soupir épuisé, se releva pour lui faire face et lui envoya un coup de poing à la mâchoire. Ca ne fit pas grand-chose à Conner à part lui faire tourner un peu la tête.

-  Aoutch, grommela Tim en se massant le poing.
 -  Ti... Red Robin, je ne pige rien, là...
 -  Superboy, est-ce que ça t’arrive de réfléchir !

Vu que c’était plus une affirmation qu’une question, Conner se défendit :

-  Toi aussi, tu te prends des missions seul, même si c’est un peu limite ! Cette fois-ci, j’ai failli y passer, d’accord, mais je le savais en devenant un superhéro ! Et bon, t’es venu donc... Mais d’ailleurs, comment as-tu réussi à savoir où...
 -  Lorsqu’on envoie une lettre dans le passé, on met la date exacte et comment c’est arrivé !
 -  ... Une... lettre ?
 -  Oui, celle que tu tiens dans tes mains. Depuis que je l’ai reçue, j’ai utilisé les maigres indices que tu as mis dans ta lettre pour que je sache où, quand et comment. Et surtout qui avait fabriqué la bombe pour que je puisse la désamorcer. C’était la première chose à marquer !
 -  Tu... tu as lu ma lettre ?

Tim poussa un lourd soupir. Maintenant que le danger était écarté, il se permettait de souffler. Il s’assit sur un bord de gros ordinateurs et croisa les bras :

-  Oui, répondit-il.
 -  ... T’es sûr que c’est la mienne ? Même… même si on est super ami, j’ai pensé l’envoyer à... à... aux Kent. Tu sais, ma famille. Ce n’est pas que je ne pensais pas à toi, bien sûr, mais...
 -  « Robin, ça fait longtemps que nous sommes amis. On a vécu des tas de choses. Les meilleures comme les pires. Je t’avoue que là, je trouve que nos pires moments sont ridicules. On a à chaque fois été tous deux bêtes. Stupides. Et je me souviens de tous nos meilleurs moments. De ceux qu’on a passé ensembles. »
 -  ... Tu... tu la connais par cœur ?
 -  J’ai souvent relu ta lettre pour trouver des indices où te trouver. Je me souviens de chaque mot. Et je sais faire des multiplications.
 -  Des... multiplications ?
 -  Quatre fois douze égal quarante-huit.

Conner comprit que Tim n’irait pas plus expliquer et de toute manière, il se sentirait bête à l’écouter expliquer son raisonnement scientifique. Il marmonna :

-  Ok... La lettre, elle s’arrête à où ?
 -  Tu me demandais de ne pas utiliser un puits de Lazarus.
 -  Ah ! s’exclama Conner. Je n’ai pas écrit ça ! J’étais en train de parler de Cassie.
 -  C’était ta dernière ligne, avant que ça ne saute.
 -  ... Qu’est-ce que je disais exactement ?

Tim fronça les sourcils et baissa les yeux sans un mot. Conner devint rouge et finit par demander :

-  Je parle beaucoup de toi ?
 -  Je t’avoue que ces derniers temps, je me suis plus concentré pour trouver le moyen de te sortir de là. Je n’ai pas réellement pensé à tout ce que tu m’as dit, même si…

Tim marqua une pause et Conner ne put s’empêcher de combler :

-  Même si… ?
 -  Même si je n’aurais pas supporté te perdre une deuxième fois.
 -  Parce que nous sommes amis ? proposa le Super sans trop vouloir y croire.
 -  … parce que nous sommes plus que des amis, Conner. Parce que tu comptes beaucoup pour moi.

Conner allait répondre quelque chose lorsqu’un détail le dérangea :

-  Quand est-ce que ma lettre est arrivée ?
 -  Il y a quatre mois, répondit posément Tim.
 -  Il y a... Ok. Tu aurais pu me prévenir ! Déjà, on serait sortis ensemble plus tôt et je ne me serais pas monté le bourrichon pour rien. Et en plus, je ne me serais pas lancé dans cette mission stupide en croyant que j’allais mourir !
 -  Il y avait Cassie… et je ne voulais pas changer l’Histoire.
 -  Bien sûr...

Tim eut un sourire en coin, puis se releva pour sortir de la prison.

-  Je fais la gueule, je préviens, lança Conner en le suivant.

FIN
Previous post Next post
Up