Titre : Continuer à vivre
Auteur : Solhaken
Jour/Thème : 8 septembre - avancer malgré tout
Fandom : original (Lige)
Personnage/Couple : Lyssandræ
Rating : PG
Disclaimer : à moi
Participation au vote de fin de mois : à voir
Note : L'ensemble des textes de ce projet
se trouvent ici.
La mort de Lownar l’avait frappé de plein fouet, faisant vaciller le monde déjà fragilisé dans lequel elle évoluait. La jeune femme avait du faire taire ses sentiment, museler sa détresse et aller de l’avant malgré le vide qui déchirait son cœur. Mais au cœur du chaos qui semblait alors s’être installé sur la cour, certaines choses étaient demeurées inchangées.
Lorsque le sommeil la fuyait et qu’inlassablement venaient la hanter les souvenir, Lyssandræ se levait en silence, traversait les couloirs pour se glisser dans une autre chambre, dans un autre lit. Elle avait pleuré, maudit la guerre, hurlé en silence, toujours soutenu par un Mhorwyr plus malmené qu’elle ne l’aurait cru.
Aveugle aux blessures qui saignaient son cœur elle n’avait pris conscience que trop tard de la réalité des choses. Trop tard pour contrer les décisions des généraux, trop tard pour retenir Mhorwyr qui face aux exigences de l’honneur avait choisi la vie de ses hommes. Face à un ordre les menant à une mort certaine ils avaient opté pour la désertion.
Incapable de laisser une part des leurs aller à une mort certaine lui et ses hommes avaient choisi de rester ensemble, de choisir leur mort librement, préférant à l’honneur la compagnie de leurs compagnons d’armes…
La gorge de Lyssandræ se serra en un étouffant sanglot, elle avait vu la réalité trop tard. Trop tard pour empêcher le drame, à peine à temps pour se dresser en travers du chemin de ceux qui souhaitaient les mettre à mort. A peine à temps pour faire valoir sa préséance sur le serment offert à son Lige désormais mort. Il y avait eut des précédents, ce qui appartenait à un Lige appartenait à son maitre, les Généraux avaient du s’incliner. Fous de rage ils avaient du laisser Mhorwyr et ses hommes en paix, renoncer à leur poursuites et faire taire leur ressentiment.
Mhorwyr était parti, et le monde avait semblé se briser, le souvenir de leur dernière rencontre brûlait son cœur aussi surement qu’une lame chauffée à blanc. Elle gardait en mémoire le moindre mot, la moindre sensation. Elle se rappelait de l’odeur métallique du sang et du souffle de l’air sur sa peau, des mots inconcevables prononcés face à l’aube, du balaie flamboyant des faucons de lumière et de la douceur d’une caresse essuyant une larme unique. La mort dans l’âme elle avait choisit son devoir, incapable encore de renoncer à ce qu’on lui avait inculqué.
Ses doigts se refermèrent convulsivement sur les draps. La glace couru sur sa peau et gagnèrent les draps, ces derniers se brisèrent avec un tintement étrangement musical. La glace envahie lentement le lit, progressant au rythme des sanglots de moins en moins contrôlés de la jeune femme. Avec le départ de Mhorwyr, son monde, déjà vacillant, avait semblait s’effondrer. Seul Mélän l’avait empêché de sombrer, la soutenant, l’encourageant et lui permettant finalement d’aller de l’avant.
Mélän. Autours d’elle les meubles gémirent, malmenés par la glace qu’elle ne parvenait pas plus à contrôler que ses émotions. Son esprit hurlait de douleur, déchiré entre le chagrin et la raison qui lui soufflait qu’elle ne survivrait pas si elle ne domptait pas la glace qui bientôt la submergerait.
L’aube vint, et avec ses premiers rayons un lent retour à la réalité. Incapable de se reprendre elle avait senti la glace l’envahir, l’étouffer lentement et geler peu à peu son cœur. Ici de son propre corps elle avait senti la mort glisser sur elle et avait choisi de vivre. La magie enfin domptée n’avait laissé derrière elle qu’une pièce dévastée et une jeune femme éreintée. Mais quoi qu’il advienne, quelle que soit sa douleur, Lyssandræ entendait bien continuer à vivre et aller de l’avant. Pour ceux qu’elle avait perdu sinon pour elle-même.