Titre : Réveil
Auteur : Solhaken
Jour/Thème : 8 décembre - comment peut-on tomber plus mal ?
Fandom : Original - La fin d’un monde
Personnage/Couple : Shaÿreen / Taëlyk
Rating : PG-13
Disclaimer : à moi
Participation au vote de fin de mois : à voir
Note :
La jeune femme ouvrit les yeux avec difficulté, l’esprit embrumé et la bouche pâteuse elle essaya de comprendre où elle se trouvait. Incapable de se souvenir de ce qu’il s’était passé, la jeune femme chercha à se redresser sans y parvenir et la peur la saisie. Quand elle pu enfin redresser la tête au prix d’un effort qui lui paru surhumain, elle découvrit qu’elle était attachée sur le lit par de solide lien de plastique. La panique la submergea, irrationnelle, paralysante, absolue.
- Du calme.
La voix mentale frappa son esprit, l’atteignant malgré la terreur qui s’était emparée d’elle. Son esprit se rebella quand elle prit conscience que l’ordre mentale écrasait sa volonté, forçant son esprit comme son corps à s’apaiser. Malgré le fauve en elle que sa peur avait tiré de sa léthargie.
- Du calme, répéta cette fois une voix tout à fait normale.
Taëlyk se déplaça pour entrer dans son champ de vision et s’approcha sans crainte du lit. Sans prononcer un mot, avec des gestes sures, il détacha ses liens.
- L’anesthésie fait encore effet je pense, ils m’ont prévenu que tu ne te réveillerais normalement pas avant plusieurs heures.
Elle assimila lentement cette information alors que le brouillard qui voilait son esprit l’empêchait encore de se souvenir de ce qu’il s’était passé. L’officier la fixait avec une expression qui lui parue étrange, comme s’il portait sur elle un regard parfaitement nouveau. Elle avait pourtant l’impression que ce n’était pas elle qui avait changé, mais lui. Et brusquement le jour se fit dans sont esprit alors même que les souvenirs lui revenaient.
- Tu as…
Shaÿreen s’interrompit, à la fois parce qu’elle ne savait pas très bien ce qu’il avait fait, mais également parce qu’en reprenant conscience de la réalité elle se rappelait également de sa place et des règle qu’il lui fallait respecter. Non seulement dans la manière de s’adresser à lui, mais également dans ce qu’elle pouvait ou non dire sans les mettre en danger.
- Les caméras sont éteintes, annonça-t-il tranquillement. Depuis longtemps en véritée… depuis les premières mesures d’économie d’énergie en fait.
Cette information la troubla plus qu’elle n’aurait su le dire, instillant en elle un étrange malaise qui n’avait rien à voir avec la situation actuelle. Cherchant à bouger elle s’aperçut qu’elle ne le pouvait toujours pas et la peur repris ses droits dans son esprit quand elle se souvint de la gravité de sa blessure. Et si la lame avait touché sa moelle épinière ? Après tout elle n’en n’était pas passé loin et elle n’avait pas besoin de voir ses radios pour s’en rendre compte.
Taëlyk la regarda s’acharner encore quelques minutes avant d’aller s’emparer des radios en question et de les lui ramener pour les lui montrer les unes après les autres. Elle pâlie devant la gravitée des blessures, mais contrairement à ses craintes, a colonne vertébrale n’était pas touchée.
- Encore combien de temps ? demanda-t-elle avec difficulté.
Elle avait du mal à articuler, mais s’y efforçait, luttant contre les derniers effets de l’anesthésie.
- Une heure sans doute vu ta constitution, dit-il pensivement d’une voix quelque peu voilée.
Il l’observait, la tête légèrement penchée sur le côté et elle se demanda un bref instant comment un homme comme lui pouvait supporter l’infernale discipline de l’armée, la hiérarchie et l’absence totale de liberté. Shaÿreen comprit brusquement pourquoi il la fixait ainsi, avec ce regard étrange et plein de curiosité. Ce n’était pas elle qui avait changé, mais bel et bien lui, en révélant une nature qui n’était pas plus humaine que la sienne. Il attendait sa réaction, elle n’avait pas hésité, elle lui avait sauvé la vie, prenant à sa place un coup qui aurait du lui être fatal, mais alors elle ne savait pas qu’il était aussi étranger qu’elle à ce monde.
Son regard rivé dans le sien il lui semblait qu’elle le redécouvrait. Il attendait, toujours aussi calmement, et certainement conscient de l’évolution de ses pensées. Elle-même se sentait incapable de parler, jour après jours depuis maintenant quatre ans il l’avait amené à lui faire confiance. Pourquoi ? Comment avait-il su ? Qu’était-il lui-même ? Autant de question qu’elle brûlait de lui poser. Des questions qu’il semblait même attendre à la manière dont il la fixait.
La jeune femme ferma les yeux, épuisée à la fois par les médicaments et trop secouée par la situation pour parvenir à y voir clair. Elle se souvenait pourtant de sa voix, de la manière dont il avait atteint son esprit pour l’empêcher de s’enfoncer complètement dans l’inconscience. Shaÿreen rouvrit brusquement les yeux.
- Tu m’as forcée à rester en vie !
Sa voix était à la fois moins assurée et plus accusatrice qu’elle ne l’avait voulue, mais il se contenta de hocher la tête en silence. Il s’adossa au mur avec désinvolture sans se départir du léger sourire qui flottait sur ses lèvres. Shaÿreen chercha à ordonner ses pensées, essayant de choisir parmi toutes les questions se bousculant dans son esprit depuis son adolescence, depuis qu’elle avait prit conscience de sa différence, celle qu’elle poserait en premier.
La porte de l’infirmerie s’ouvrit à ce moment là, le visage de Taëlyk se ferma, il redevint l’officier qu’il était, adapté à ce monde et accepté par ce dernier. L’infirmière qui entra n’eut aucunement conscience de ce qu’elle venait d’interrompre, ni du fait qu’elle devait la vie aux médicaments qui empêchaient encore Shaÿreen de se lever et de lui arracher la gorge pour la punir de cette intrusion qui ne pouvait tomber plus mal.