Titre : Comme un chat sous la pluie
Auteur : Anders Andrew
Jour/Thème : 17 septembre/Chat
Fandoms : Durarara!!
Personnages/Couple : Izaya Orihara (apparition fugitive de Namie Yagiri) et un chat
Rating : PG/K+
Disclaimer : Les personnages appartiennent à Ryohgo Narita
Participation au vote de fin de mois : Non
"C'est étonnant, c'est tout."
Sur ces paroles, Namie quitte le bureau d’Izaya. Celui-ci demeure figé quelques secondes, ses lunettes sur le nez. Un rire inextinguible lui secoue les entrailles, et jaillit soudain à travers sa bouche. Il vomit aux éclats, les bras passés autour de son torse étroit.
Un chat noir est allongé près de son clavier et l’observe de ses grands yeux ambrés, l’air tranquille.
Brutalement, le machiavélique informateur se calme, comme si son émotion n’avait été qu’une comédie facile à rompre. Il se penche et plonge son regard dans celui de l’animal. Celui-ci ne moufte pas, le soutient même, avec insolence.
Avec un sourire nonchalant, le jeune homme pose précautionneusement la main sur le dos du félidé, caressant doucement son pelage soyeux.
Évidemment, il ne trouvait pas les animaux aussi intéressants que les gens. Il était bien naturel que son assistante ait été surprise; Izaya avait une haine féroce pour tout ce qui provoquait chez lui un quelconque ennui.
Il se sentait comme un chat mouillé. Seul, sous la pluie, au milieu d’une petite ruelle sombre, il se demandait ce qu’il allait faire de sa nuit. Il n’avait aucune envie de rentrer chez lui. Envie de rien.
Il avait regardé autour de lui, et l’avait trouvé là, caché sous l’auvent de la porte d’un immeuble désaffecté.
Un peu comme lui, abandonné de tous. Il entendait par les fenêtres les bruits des humains qui prenaient leur dîner en famille, regardant la télé, riant, insouciants. Il aurait peut-être aimé se trouver avec eux, au chaud, blotti en boule sur le canapé, entre deux coussins moelleux. Un enfant serait venu le prendre dans ses bras et déposer un baiser sur le sommet de la tête en le serrant contre son corps tendre, contre un cœur battant.
La dernière fois qu’on avait embrassé Izaya remontait à loin.
Il ne s’en souvenait déjà plus.
- C’est que je suis vraiment très pris, ces derniers temps, se justifie le brun en soupirant.
Le félin semble se moquer de lui, sceptique.
- Être informateur n’est pas de tout repos. Il faut souvent que je me balade en ville, que je rencontre des contacts…et puis il y a mes passe-temps…
Il parlait bien sûr de ces adolescents qu’il s’amusait à pousser au suicide.
- Oh, et je dois également m’occuper de la gestion des différents gangs d’Ikebukuro : les écharpes jaunes, les carrés bleus, les dollars…
Sa main se fait trop rude sur le corps soyeux du chat, qui feule de mécontentement et lui donne un coup de patte sur le poignet. Izaya l’attrape par la peau du cou et le soulève, souriant férocement.
- Ce dont j’ai horreur avec les animaux, c’est qu’ils ne comprennent rien. Les chats particulièrement. Même s’ils sont rusés, ils ne savent pas obéir. On ne peut même pas les manipuler…c’est emmerdant.
Un instant, la pensée de le balancer par la fenêtre le percute comme une évidence, et l’animal semble le percevoir; il crache et griffe la main qui le tient.
Dans un petit cri de douleur, Orihara le lâche, et le félidé en profite pour s’enfuir dans l'appartement.
- Saloperie, gronde l’informateur en essuyant sa blessure avec un mouchoir.
Mais il se demande s’il ne devrait pas aller acheter du lait à l’épicerie du coin.
Il se sent comme un chat, versatile et empli de contradictions.