Harry Potter - Anthony Goldstein - Mort étouffé par un oreiller

Nov 26, 2011 19:57

Titre : La Veuve Noire
Auteur/Artiste : Selemba
Fandom : Harry Potter
Personnage : Anthony Goldstein
Rating : PG-13
Thème : Mort étouffé par un oreiller
Disclaimer : Tout à JK Rowling !


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La Veuve Noire
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Quand il était à Poudlard, Anthony ne s’était jamais trouvé très beau. Il faut dire que son meilleur ami de l’époque avait un physique digne d’une statue grecque. A force de toujours passer derrière Michael, il avait pris l’habitude de séduire par son intelligence et son sens de la repartie.

Oh, il ne s’en plaignait pas ! Il avait eu quelques aventures avant et après l’époque bénie dans le grand château de Pré-au-Lard, jusqu’à ce qu’il finisse par se marier. Si Pansy ne lui avait jamais caché que ce qui l’avait attirée chez lui était son esprit, elle disait le trouver quand même très beau. Ce qu’Anthony avait toujours mis sur le compte des yeux de l’amour.

Mais aujourd’hui, en se regardant dans le grand miroir en pied du tailleur, l’ancien Serdaigle se trouvait magnifique. Vêtu d’un superbe costume bleu qui mettait en valeur la couleur de ses yeux, il avait fière allure ! Et sa chevelure poivre et sel ne faisait que multiplier son charme. Non, la seule chose qui pouvait gâcher ce spectacle était l’air renfrogné de Terry.

Appuyé nonchalamment contre le mur du fond depuis le début de la séance d’essayage, il n’avait pas desserré les dents. A peine avait-il adressé un mot de remerciement au tailleur qui lui avait passé son costume de témoin. Excédé par cette attitude négative, Anthony finit par se retourner et apostropha son ami :

-Bon, tu vas me dire ce qui cloche ? Je pensais que tu serais heureux d’être mon témoin, je me trompe ?

-Non non, je suis content…

-Bah j’espère bien ! Après le scandale que tu m’as fait parce que j’avais choisi mon frère la dernière fois.

-Je te l’ai dit, ça me fait très plaisir ! le coupa Terry.

Mais la mauvaise humeur que celui-ci continuait à répandre dans la pièce aurait fait fuir un détraqueur. Même un bien affamé !

-C’est quoi le problème ? Tu n’aimes pas ton costume ? Tu trouves que ça va trop vite ?  La date ne te convient pas ?

Terry hochant négativement la tête à chacune de ses questions, Anthony envisagea un instant de l’étrangler avec sa cravate - Merlin ce que cette cravate embellissait son teint ! - avant de se décider à s’asseoir et à tenter d’approfondir les choses. Non sans prendre la liberté de l’insulter silencieusement plusieurs fois. Ce veracrasse lui gâchait sa journée !

-Non, nos costumes sont superbes et la date me va très bien. Et puis ce n’est pas une question de temps, tu as divorcé il y a trois ans et vous êtes ensemble depuis presque d’un an. En plus, vous vous connaissiez déjà à Poudlard.

-Alors qu’est ce qui se passe ? redemanda Anthony plus calmement. C’est parce qu’à l’époque elle sortait avec Michael ? Parce que tu sais, je suis sûr que ça ne le gêne pas… Et puis on ne l’a pas vu depuis qu’il est parti au Chili de toute manière !

-Oh, je suis sûr que Michael aurait été ravi pour vous ! Si tant est qu’il s’intéresse encore à nous…

Dans sa voix, il sentit toute la rancœur que Terry conservait contre leur ancien meilleur ami qui, depuis qu’il avait épousé Luna Lovegood, avait cessé de voir ses anciens condisciples. Anthony cru un instant que le problème - si problème il y avait ! - venait de cette histoire. Peut-être Terry croyait-il que lui aussi allait l’abandonner ? Non, franchement, c’était impossible, les deux amis se voyaient toujours régulièrement plus de vingt ans après Poudlard. Ce devait être autre chose.

-C’est à cause de Ginny ? s’enquit le futur marié, sentant bien qu’il touchait là un point sensible.

-Et bien, pour être tout à fait sincère, oui…

-Pourtant, elle a toujours été très gentille avec toi, non ? Si je me souviens bien, c’est elle qui t’avait présenté Alexie à l’époque ?

-En effet. Mais depuis, elle et Alexie ne se voient plus depuis des années.

-Oh, l’amitié tu sais… Ça n’a rien de très surprenant !

-Justement, à propos d’Alexie. Hier, elle m’a dit des trucs sur Ginny… Déjà avant je me posais des questions et là…

-De quoi tu parles, enjoignit Anthony, ses sourcils s’inclinant dangereusement.

-Et bien… apparemment, déjà quand elles étaient ensemble à Gryffondor, Ginny avait l’habitude de parler souvent d’argent. Elle voulait devenir très riche.

-Ce n’est que ça ! Mais ça n’a rien de très étonnant enfin ! Elle vient d’une famille très pauvre, je comprends parfaitement qu’enfant, elle ait déclaré vouloir beaucoup d’argent !

Satisfait d’avoir enfin percé la raison de la mauvaise humeur de Terry, il retourna face au miroir admirer son reflet. Il fut déconcentré par le bruit persistant qu’entreprit de faire son témoin. Visiblement embarrassé, il s’était mis à faire les cent pas dans le petit salon avant de se décider à dire ce qu’il avait vraiment sur le cœur.

-Ce que je veux dire, c’est qu’à quatorze ans, c’était déjà une femme vénale. Elle se faisait payer des cadeaux par Michael quand ils sortaient ensemble. Et puis elle a toujours couru après la gloire et les gallions.

Voyant qu’Anthony s’apprêtait à lui répondre, il s’empressa de poursuivre son argumentation.

-Je sais ce que tu vas me dire, que c’étaient des trucs de gosses et tout… Mais enfin, dans quel monde tu vis ! Personne ne sait vraiment ce qui est arrivé à Harry, Blaise et à Ernie ! Tu crois vraiment qu’un sorcier aussi grand que Potter est pu tomber tout seul dans les escaliers ? Comme elle était l’épouse du survivant et la soeur de son meilleur ami, personne ne l’a soupçonnée. Mais toc, 8 ans plus tard, rebelotte, Blaise meurt dans un soi-disant braquage de rue. Et quatre ans après, Ernie. Là, difficile de ne pas s’intéresser à une mort aussi stupide. Je peux te dire que chez les aurors, ça a fait tout un foin. On a essayé de prouver que dans les trois cas c’était un meurtre mais impossible. Ça ne t’étonnes pas toi que ses trois maris, tous extrêmement riches, soient morts dans des circonstances troublantes moins d’un an après leur mariage ?

Quand Terry s’interrompit enfin, il prit conscience de ce qu’il avait dit. Tétanisé par son audace, il n’arrivait même pas à s’excuser ou à tenter de rattraper son petit discours. Dire qu’il avait passé des heures à préparer ce qu’il devait dire à son ami pour le convaincre de réfléchir un peu à ses allégations ! Et tout ça pour se laisser emporter par ses propres mots et lui cracher son inquiétude au visage.

Face à lui Anthony ne bougeait pas. Un instant, il en vint à penser que peut-être, il ne l’avait pas entendu. Il se gifla mentalement : même le tailleur devait l’avoir entendu ! Il devrait faire face aux conséquences de sa tirade enflammée, et tant pis si ça allait être difficile. Terry ne pouvait pas le laisser faire ça.

Anthony ne bougeait toujours pas. Le visage fixe, les yeux un peu écarquillés, on aurait dit qu’il avait été débranché. Terry se demanda même s’il ne l’avait pas cassé.

Enfin, un tressaillement sembla parcourir sa lèvre supérieure. Quelques mots sans suite sortirent de sa bouche puis il se tut de nouveau. Un changement étonnant débuta alors. Son teint plutôt pâle commença à rougir, ses yeux semblèrent s’obscurcirent, ses poings se serrèrent et il explosa.

-Je ne peux… Je ne … Comment oses-tu dire ça ! Tu n’es même pas la moitié de ce qu’elle est et tu OSES porter ce genre d’accusation ?

A partir de là, le reste devint un peu flou. Brouillées par la colère, les paroles d’Anthony devinrent parfaitement incohérentes. Il mélangeait les mots, les lieux et l’appela même une fois Pansy. Et puis Terry était trop interdit pour se concentrer sur la diatribe de son ami. Fasciné, il ne songeait même pas à intervenir. Jamais il ne l’avait vu dans un tel état de fureur. En fait, il ne l’avait même tout simplement jamais vu énoncer un mot plus haut que l’autre.

Anthony avait toujours été très calme, très raisonnable. Il était un fervent adhérent de la résolution du conflit par la discussion et, même s’il avait parfois dû se battre, il l’avait toujours fait élégamment, presque comme si il s’était agi d’une conversation banale. Même lors de son divorce, alors qu’il avait découvert sa femme avec une autre, il avait simplement pris ses affaires, les avaient mises dehors et lui avait signifié sans s’énerver qu’elle recevrait bientôt une visite de son avocat.

Là, il éructait des mots tous plus grossiers les uns que les autres, le traitait de fils de mangemorts et de gros postillons s’envolaient à chacune de ses phrases. La rage qui dévorait ses traits était tellement intense que Terry se dit qu’il allait peut-être se faire tuer dans l’échoppe du meilleur tailleur londonien. Ou alors, Anthony allait littéralement exploser.

Subitement, le calme revint. Avant qu’il ne puisse dire un mot, Anthony reprit la parole. Cette fois-ci, il se contenait mais la froide fureur qui transfigurait sa voix refroidit tellement l’air que la pièce perdit probablement quelques degrés.

-Je veux que tu quittes cette pièce. Tu ne viendras plus jamais chez moi, tu ne m’approcheras pas, tu n’approcheras pas Ginny. Tu ne viendras pas au mariage et je ne te verrais plus jamais.

Et comme si cette injonction avait été un impérium, Terry transplana.

Le jour du mariage, il essaya bien de venir à la cérémonie mais Anthony avait engagé des cerbères qui l’interceptèrent dès son arrivée et le cloîtrèrent dans une petite pièce jusqu’à ce que tout le monde quitte le lieu de la célébration. Terry entendit simplement les acclamations de la foule quand le marié embrassa la mariée.

Il ne revit jamais son ancien ami. Quelques semaines plus tard, il apprit que les Goldstein avaient déménagé en Italie. Puis, environ dix mois après ce jour qui le hanta toute sa vie, un entrefilet parut dans la Gazette du Sorcier :

« Cherche informations :
Toute personne ayant aperçu un homme portant une cape violette et des boots beiges est priée de se rendre au Département de Justice Magique dans les plus brefs délais. Cet individu serait impliqué dans le meurtre d’un sorcier britannique retrouvé mort étouffé par son oreiller. Une femme de chambre aurait vu le suspect se faufiler par une porte. Mr Goldstein, qui résidait en Toscane depuis quelques mois a été retrouvé dans son lit par sa veuve il y a deux jours. L’enterrement aura lieu mercredi au manoir Goldstein de Sienne. »

hp: anthony goldstein, 13. mort étouffé par un oreiller

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