Aug 15, 2007 17:22
Titre : The worst way ever
Genre : (tentative d')humour, romance
Rating : G
Thème : #24 Coincé ; enfermé au milieu de nulle part.
The worst way ever
Il regarda fixement son téléphone portable, niché au creux de sa main droite. Elle allait le tuer, c’était sûr. Elle n’était pas le genre de personne que l’on faisait attendre une demi-heure impunément. Pourtant, ce n’était pas vraiment de sa faute. Seulement, quelque chose lui disait qu’Alice s’en foutait pas mal. Vivien repassa en revue les différentes personnes qui auraient pu lui venir en aide. Alexandre et Sylvie étaient partis quelque part au fin fond de la Bretagne, Léon était chez sa mère, à deux cent kilomètres de là, et Claire devait être dans un avion, en partance pour la Chine. Vraiment, il ne restait plus qu’Alice. Quand en était-il arrivé là? Depuis quand avait-il peur d'appeler sa petite amie? Je signe mon arrêt de mort, se dit-il en tapant toutefois son numéro de portable.
Première sonnerie. Il pouvait toujours raccrocher.
Deuxième sonnerie. Rien n’était définitif. Il pouvait rebrousser chemin, et continuer d’appeler à l’aide.
Troisième sonnerie. S’il ne raccrochait pas maintenant, il aurait atteint le point de non-retour. Alice devait être en train de se demander si Vivien valait bien la peine qu’elle décroche.
Quatrième sonnerie. C’en était fini de lui. Elle décrocha.
Comme prévu, les reproches fusèrent. Et honnêtement, Vivien ne pouvait pas lui donner tort.
« Alors, c’est maintenant que tu m’appelles ? criait-elle, furieuse, dans le combiné. Ça fait une demi-heure que je poireaute, abruti ! J’imagine que tu as une bonne raison, n’est-ce pas ? une excellente raison même !
- Alice, s’il te plaît…
- Et bien, il ne me plaît pas, coupa-t-elle. »
Elle était totalement hystérique. Il n’était pas sûr d’aimer cela.
« Alice, répéta-t-il désespérément, je vais tout t’expliquer.
- Tu as intérêt, oui !
- Tu te souviens des toilettes derrière la pizzeria rue du chat qui danse ?
- C’est un test de dépistage des problèmes de mémoire ? » demanda-t-elle sarcastiquement.
Il soupira. Elle était décidée à ne pas lui faciliter la tâche.
« Non, bien sûr que non, mais réponds, s’il te plaît !
- Oui ! acquiesça-t-elle, avec hargne.
- Tu m’avais conseillé de ne jamais y aller, tu te souviens ?
- Oui !
- Et bien j’ai découvert la raison pour laquelle tu disais ça. »
Il eut un silence au bout du fil.
« J’hésite entre me tordre de rire et me désoler du fait que tu ne m’écouteras jamais , déclara-t-elle d’un voix atone.
- Est-ce que tu pourrais venir m’aider ? supplia-t-il. Ça fait trois quarts d’heures que je suis coincé dans la cabine ! J’ai essayé d’hurler pour attirer l’attention, mais personne ne vient. »
Elle ne disait rien, et c’était définitivement une mauvaise chose.
« Attends ! Dis-moi au moins pourquoi tu m’as donné rendez-vous ici ! »
Et c’était là que les ennuis arrivaient en masse.
« Tu ne crois pas que ça peut attendre ? éluda-t-il.
- Non, répliqua-t-elle férocement. J’ai été obligée de me réveiller à six heures du matin aujourd’hui ! Alors, non, ça ne peut pas attendre.
- Je préfèrerais te le dire de vive voix. »
Ça s’annonçait très, très mal.
« Tu préfères aussi rester coincer là-dedans, j’imagine, argua-t-elle d’un ton acide.
- Non, bien sûr que non, mais si tu pouvais juste me faire sortir. On en parlerait après ! Je t’en prie, Alice ! Il y a même une énorme araignée qui escalade la chasse d’eau ! »
Oui, il avait beau être un homme de vingt ans, les araignées l’horripilaient. Vivien pouvait supporter toutes sortes de choses horrifiantes, comme les souris, les rats, ou les serpents, et bien, les arachnides, il ne pouvait pas. C’était comme ça, c’est tout. Et Alice le savait parfaitement.
« Tu sais quoi ? Je te connais Mister Je-suis-enfermé-dans-les-chiottes. Si ça se trouve tu m’as lever pour une raison totalement stupide, alors que j’aurais pu dormir jusqu’à huit heures !
- Je t’assure que j’avais une bonne raison de te faire venir !
- Alors donne-là moi ! »
Ok. Il connaissait Alice. C’était une vraie tête de mule. Une fois une idée en tête, impossible de la lui enlever. Il avait espéré pouvoir ne pas en arriver là, mais il ne lui restait plus qu’une chose à faire : abdiquer et avouer. C'était comme ça, c'était tout. Il le savait parfaitement, et tergiverser ne ferait que rendre les choses plus pénibles et plus difficiles. C’était drôle, il avait l’impression qu’il ne resterait encore coincé dans cette cabine pendant un bout de temps.
Parce que, bien évidemment, il n’avait aucun tact.
« Ok. Alors, je voulais juste te dire, qu’entre nous, c’est terminé. »
Il avait annoncé tout ça d’un bloc, et elle ne réagissait pas. Ce n’était pas vraiment une bonne chose.
« Tu romps avec moi ? demanda-t-elle d’un ton incrédule.
- Oui. »
Il eut un déclic.
« Alice ? Alice ! » appela-t-il.
Aucune réponse.
Bon, et bien, il n’avait plus qu’à sympathiser avec l’araignée.
« Au secours ! »
Juste une petite question : est-ce que c'est interdit de poster une histoire écrite avant qu'on ait joint la communauté, même si l'histoire en question colle parfaitement à l'un des thèmes?