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Titre : "La vengeresse"
Auteur/artiste: Aalexiel
Couple : Basch x Ashe
Rating : M/R
Fandom : Final Fantasy XII
Thème (numéro et nom) : 22. De bas en haut.
Disclaimer : Aucun des personnages de FF 12 ne m'appartient sinon le jeu aurait quelques passages plutôt glauques ^^'
Notes : Yes, un DOUBLE post! C'est comme d'habitude la suite de celle que j'ai posté avant. Donc à lire après.Je me suis inspirée de pleins de films et j'ai un peu trop regardé de films d'horreur...>_>
*Carte postale du couvent: Je vais très bien, je me suis fais pleins de copines mais la Mère Supérieure pense me renvoyer pour mauvaise influence. J'aurais jamais du organiser cette rave party avec l'orgue et les moines du monastère voisin* XD
« La vengeresse »
Une lumière aveuglante filtrant à travers une fente de la fenêtre non recouverte par le rideau fit papillonner les paupières de Ashe.
Ses yeux bleu ciel s’ouvrirent avec difficulté. La nuit avait été de nouveau courte.
Elle entendit une respiration autre que la sienne. Sa tête montait et descendait.
Elle balayait du regard la pièce, sa main posée à plat sur un abdomen qui se soulevait et redescendait, recouvert d’un léger duvet blond jusqu’au nombril, les planches en bois du mur, la fenêtre et….
Un abdomen musclé? Masculin ?? Sa main reposait dessus?????
Elle se souvenait qui partageait sa couche puis elle regarda de nouveau, après avoir retrouvé tous ses esprits.
Heureusement que le dessous était recouvert par le drap…
Cependant, avec un regard suppliant, elle se mordit la lèvre de gêne à la vue de la bosse matinale…
Non, elle n’a rien vu..Elle n’a rien vu....
Elle tourna lentement sa tête écarlate dans l’autre sens puis la releva délicatement pour ne pas réveiller son homme qui dormait paisiblement.
En premier lieu, elle passa la main sur son visage et dans ses cheveux pour être présentable. Elle ne devait pas être très belle à voir.
Elle serra la couverture contre elle en s’apercevant qu’elle était en sous vêtements.
Basch était si beau dans son sommeil. Bien plus beau que les autres nuits. Ce matin était spécial. Elle s’était réveillée aux côtés de l’homme qu’elle aimait. Une telle pureté et une telle innocence émanaient de son visage en partie éclairé par la lumière du jour, si elle ignorait la manifestation lubrique de la zone située plus en contrebas, pensa-t-elle en rougissant.
Il commença à remuer la tête puis à se réveiller à son tour. Il sursauta à la vue de la Reine en remontant par réflexe le drap vers son torse puis se souvint de la veille.
« B…Bonjour, Altesse. » répondit-il timidement.
Pour toute réponse, elle l’enlaça en passant ses bras autour de son cou avec un grand sourire. Elle déposa un rapide baiser sur ses lèvres.
« Bonjour! Vous avez dormi plus longtemps que votre Reine, je proteste. Vous méritez une punition!» répondit-elle en appuyant de nouveau ses lèvres.
Ses cheveux blonds en bataille qu’il n’avait pu lisser au saut du lit le rendaient encore plus irrésistible à ses yeux.
A son contact, Basch s’aperçut que son membre l’avait trahi en s’étant levé avant lui. De gêne, il la repoussa doucement.
« De grâce, Princesse. Le soleil est déjà levé depuis longtemps, nous nous sommes octroyés beaucoup trop de repos.»
Comme pour confirmer ses dires, ils entendirent quelqu’un frapper à la porte.
« Ashe? Tu n’es pas réveillée? Larsa t’attend à l’entrée du village! » hurla la voix de Vaan.
« Le « Seigneur » Larsa! » objecta Penelo.
« Bah, qu’importe, il s’en fiche bien après s’être fait passer pour ce « Lamont ». Bon, Asheeeee???? »
« « Altessssssse ». Ça t’écorcherait la bouche de l’appeler ainsi pour changer ?…»
La princesse se retourna vers son amant qui avait enfoui son visage désespéré dans ses mains. Elle devait trouver une solution pour Basch.
« O…Oui, j’arrive, un instant… » cria-elle d’une voix plus aiguë qu’à l’ordinaire.
« On a encore perdu Basch! Tu sais où il est allé après votre conversation? » demanda l’adolescent.
A chaque fois que vous me le demandez, il se trouve qu’il est avec moi…pensa Ashe avec un faible sourire malgré elle.
« Non! Peut-être vers la sortie du village…» indiqua-t-elle pour tenter de les éloigner, avec l’approbation du chevalier.
En vain, ils restèrent devant la porte à l’attendre.
Le chevalier se leva sous le regard furtif de Ashe, même si elle savait qu’il avait gardé son short puisqu’ils s’étaient contentés de dormir dans le même lit.
Il commença à poser les pièces d’équipement.
Lorsqu’elle voulut sortir du lit pour l’imiter, un gémissement de douleur lui échappa. Elle sentait encore des piques de brûlure dans son bas ventre quand elle se mouvait par des gestes brusques. Elle devait cacher son inconfort aux yeux des autres.
« Vous allez bien, Majesté? » s’inquiéta-t-il.
Elle hocha la tête pour le rassurer.
Mais, que faire une fois qu’ils étaient habillés?
Ils eurent la même idée en même temps après avoir balayé la pièce du regard.
Elle se précipita et ouvrit les rideaux opaques, plissant des yeux par la forte lumière.
La petite fenêtre fut ouverte en grand pour laisser passer tant bien que mal le chevalier.
Après avoir réussi miraculeusement à glisser ses épaules non sans avoir enlevé quelques pièces encombrantes, elle l’entendit trébucher de l’autre côté et lui demanda s’il allait bien en murmurant.
Après avoir craché quelques feuilles, sa voix agacée répondit par l’affirmative.
Rassurée, elle sortit la tête haute en compagnie des deux adolescents en leur souhaitant le plus joyeux des bonjours…
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Derrière la hutte, Basch grognait sa mauvaise humeur en enfilant les pièces métalliques qui recouvraient ses épaules. Les ennuis pour partager des moments intimes avec sa Majesté apparaissaient déjà.
Il s’immobilisa en croisant à la sortie de son étroit chemin un Garif accroupi.
L’individu semblait ne pas l’avoir remarqué et continuait à tailler son silex.
Alors que le chevalier se releva sur la pointe des pieds pour essayer de passer en douce, le Garif se retourna brusquement dans sa direction et se releva pour lui bloquer le passage menant à l’allée centrale.
« B…Bonjour! Pourriez-vous me laisser passer, je vous prie… » demanda poliment Basch en enlevant une feuille de ses cheveux.
Le Garif ne broncha pas.
« Je…ne faisais rien de grave, je vous assure… » continua le chevalier en déglutissant.
Le Garif baissait la tête en direction du short du chevalier.
Basch paniqua. En suivant son regard, il s’étrangla, non en raison de son excitation qui n’était plus visible, mais pour avoir oublié de boucler sa ceinture qui pendait lamentablement.
Le Garif prit enfin la parole. « C’est la hutte prêtée à la princesse Ashelia B’nargin Dalmasca…».
« Mais, qu’allez-v…. » s'affola intérieurement pour de bon le chevalier écarlate en réajustant sa ceinture.
Mais, ses protestations furent aussitôt interrompues par son interlocuteur qui tendit son bras et lui présenta sa paume.
En soupirant de résignation pour être tombé sur l’homologue Garif de Balthier, Basch sortit sa bourse en cuir et déposa une pièce.
« Une vie selon des traditions séculaires, n’est-ce-pas? » ne put-il s’empêcher d’ironiser.
« Les temps sont durs à Jahara. Trois enfants à nourrir…Vous voyez…»
« Soit. Maintenant que je me suis humilié à acheter votre silence seulement dans le but de protéger son Altesse…»
Mais, le Garif garda son bras toujours tendu, soulevant l’incompréhension du blond.
« Et c’est MA hutte qu’on lui a prêtée. Alors pour les frais de nettoyage de MES draps…» ajouta-t-il en remuant ses doigts.
Basch baissa la tête et poussa un long soupir. Si le Garif voulait négocier, il allait négocier...
...Mais il ne connaissait qu’UNE manière de négocier.
« Je vous présente par avance mes excuses les plus sincères… »
Son maître-chanteur eut un sursaut de tête.
« Pourquoi? »
« Pour ceci… »
Le Garif n’eut pas le temps de loucher à la vue du poing qui s’agrandissait dans son champ de vision…
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En secouant sa main douloureuse, Basch se précipita en direction de Ashe, Vaan et Penelo.
Ceux-ci se retournèrent en poussant une exclamation de joie.
« Nous devons nous dépêcher de sortir du village!» coupa-t-il sérieusement en les obligeant à suivre le rythme de ses grandes enjambées.
« Mais, qu’avez-vous fait!» sautilla Ashe à ses côtés en fronçant les sourcils.
« Simplement mon devoir…» indiqua-t-il le regard au loin. Son visage s’éclaira à la vue des pirates et de Larsa réunis.
« Bien le bonjour! Vous n’êtes pas bien matinaux, messieurs…» lança Balthier d’une voix joyeuse.
« Mais, c’est A… » commença Vaan, mais Penelo lui balança un discret coup de pied pour le faire taire.
Basch l’ignora pour s’incliner d’abord devant Larsa qui lui rendit son hommage d’un hochement de tête. Ashe s’approcha à son tour pour saluer le jeune archadien et s’éloigna avec lui pour lui faire part de sa décision.
« Vous ne le regretterez pas, Princesse Ashe. Je voudrais aussi vous présenter une personne au sanctuaire… » s’exclama le jeune garçon sans pouvoir contenir sa joie.
Basch revint vers les pirates pour les saluer.
« Le prince Larsa va voyager avec nous? » demanda Balthier.
« Oui. Telle est la décision de sa Majesté. Nous allons passer par la Jungle de Golmore, le Bois des Charmes, les Gorges de Paramina pour enfin atteindre le sanctuaire de Bur-Omisace. »
Le pirate siffla devant la longueur du trajet.
Le chevalier se tourna vers lui.Une question lui brûlait les lèvres depuis le début du voyage.
Il demanda à Balthier après quoi il courait.
« Ton aide est précieuse, mais qu’est-ce qui la motive? » demanda-t-il suspicieux.
« Tu crains que je vole la nihilite? Tu veux peut-être que je jure du contraire sur ton épée? » ironisa-t-il en balançant les bras.
« Mes excuses. Mais je dois en avoir le cœur net. Sa Majesté dépend grandement de toi et tu nourris d’un grand intérêt pour ces pierres...»
« Pas pour la raison que tu crois » lança-t-il en avançant.
Ils traversèrent sans encombre les plaines vertes d’Ozmone en ce matin ensoleillé.
Arrivés juste à l’entrée de la jungle de Golmore, les pirates devant eux suivant Larsa en grande discussion avec Vaan et Penelo, le chevalier et la Reine ralentirent le pas pour échanger quelques mots.
« La raison me dicte cette voie. Il faut à tout prix éviter la guerre avec l’empire. Mais je crains de ne pouvoir en supporter la honte…Si j’en avais la force » se plaignit Ashe.
« La honte pour vous et moi mais l’espoir pour Dalmasca. » estima le chevalier.
« Et vous pourriez vivre avec? » s’étonna-t-elle.
Il la devança pour perdre son regard triste sur la falaise.
« La machination de Vayne eut beau m’ôter tout espoir d’honneur
Jamais je n’oublierais mes vœux de chevalier
Si je peux protéger ne serait-ce qu’un homme des affres de la guerre, j’assumerai toute honte, je l’assumerai avec fierté.
J’ai échoué à défendre mon pays, y a-t-il pire honte possible? »
Regretta-t-il.
« Mon peuple hait l’empire, il refusera cette situation » réfuta-t-elle de nouveau en reprenant sa marche.
« Il reste de l’espoir, l’espoir d’un futur où nous vivrons à l’unisson. » ajouta-t-il en pointant Larsa, Penelo et Vaan en grande discussion.
« Penelo, pourrais-tu danser pour moi un jour à la Cour?
« Larsaaaa, un peu de sérieux… » le reprit Vaan, les bras derrière la tête.
« O…Oh, mes excuses… » rougissait le jeune garçon.
« Toi, Vaan, lui demander d’être sérieux? » éclata de rire la blonde suivie des deux autres adolescents avant de rentrer dans la jungle
Ashe réfléchissait. Décidément, Basch vivait d’ idéaux et de rêves qui la dépassaient.
La végétation de la jungle de Golmore était luxuriante, resplendissante par ses arbustes au feuillage d’un vert émeraude, ses fleurs aux couleurs chatoyantes, ses lianes entre les arbres.
La faune des lieux se révélait particulièrement agressive. Les panthères les attaquaient par surprise, les morbols les coursaient le long des allées de pierres.
L’air, d’une étouffante humidité, filtrait difficilement à travers l’épaisse verdure.
Le groupe ne s’opposa pas à Fran et Balthier quand ils leur proposèrent une halte au Village Eruyt, d’où venait la Viera.
Récitant une incantation magique, Fran révéla un couloir lumineux pour y accéder.
Ils pénétrèrent au village construit au milieu de la nature, composé de cabanes perchés sur les branches d’un gigantesque arbre. Tandis qu’ils remontaient les pentes, ils ne virent que des Vieras femelles sur leur chemin.
Fran avait choisi de rester à l’entrée, bannie à jamais. Nulle Viera n’avait le droit de sortir du village en espérant y revenir un jour.
Cependant, lorsque Jote, la chef du village, fit savoir au groupe que la petite sœur de Fran avait disparu vers les Mines de Henne, la Viera guerrière s’approcha, inquiète, pour en savoir plus.
« Princesse, secourir Mjrn nous obligera à rebrousser chemin, mais je peux y aller seule… » indiqua Fran en s’adressant à Ashe et Larsa.
« Nous irons tous ensemble porter secours à votre sœur, Fran. »la rassura-t-elle, appuyée par l'archadien.
La Viera hocha la tête en guise de remerciement puis elle se dirigea vers l’entrée pour s’équiper en conséquence en empruntant des flèches empoisonnées pour son arc.
Basch s’approcha de la princesse qui s’était déportée à l’écart.
« Nous pourrions nous rendre en chocobo. Le temps est un luxe que nous ne pouvons nous octroyer, Majesté. »
« Bonne idée.»
L’air triste, elle prit place sur un banc sous un bosquet fleuri.
« Fran bénéficiait de toute ma compassion. Perdre un membre de sa famille est si douloureux… »
« Majesté… » voulut-il la consoler en la prenant dans ses bras. Mais, il ne le pouvait pas, alors il se contenta de prendre place à côté d’elle.
« Basch, vous rappelez-vous du jour où mon pauvre frère Gaean nous a quittés?… » murmura-t-elle.
« Ne vous plongez pas dans ces tristes souvenirs… »
« J’ai besoin d’alléger mon cœur, Basch, prêtez-moi une oreille attentive.»
« Soit. »
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A l’année 700, une épidémie de peste commença à sévir dans le monde d’Ivalice. Le prince Gaean venait de lâcher son dernier souffle après avoir lutté contre la maladie qui avait défiguré son si beau visage.
La petite Ashe restait le seul espoir du Roi Raminas. Il demanda sa protection sans arrêt. Mais dans la panique générale, un groupuscule anarchiste formenta un complot pour prendre le pouvoir et renverser le Roi.
Raminas craignait pour la sécurité de sa fille. A peine âgée de douze ans, il donna des instructions pour parfaire l’éducation militaire de sa fille. Elle n’avait pas le choix, elle allait être élevée comme ses frères.
Ce fameux jour, le Capitaine Basch fon Ronsenburg se mordillait inhabituellement les lèvres. On lui demanda d’adopter une attitude impropre face à une fille de douze ans, mais les circonstances l’exigeaient. La situation leur échappait complètement. Le chaos régnait dans la ville.
Il revêtit son armure de chevalier et attendit les poings sur la taille que sa jeune élève veuille bien se présenter.
Enfin, apparut cette mignonne enfant atteignant à peine sa taille, aux grand yeux bleus, à la robe bouffante blanche et un joli ruban dans les cheveux. Des traces de larmes se devinaient sur ses joues, par inquiétude pour son père.
Le cœur fendu, il crut être incapable de lui transmettre son savoir.
« Bonjour, Princesse.»
« Bonjour, Basch.» répondit-elle par pure politesse.
« Vous allez bien aujourd’hui? » ne put-il s’empêcher de demander en se penchant en avant les mains sur les genoux.
« J’ai connu des jours meilleurs. » répondit-elle d’une voix étranglée avant de se pincer la bouche, prête à éclater en sanglot.
Basch n’y arriverait pas. Eulia qui passait par là se racla la gorge pour qu’il se ressaisisse.
Il se redressa en fronçant les sourcils.
« Bon, assez de lamentations! Vous savez où nous nous trouvons? »
« Non. » répondit-elle d’une voix sèche, vexée, les yeux encore humides.
« Au râtelier d'armes. Je vais vous montrer comment vous servir des armes blanches les plus petites en cas d’agression, pour vous défendre. Après les avoir utilisées, vous fuyez vous cacher, vous avez compris ?…»
« Mais, Vous, Vossler ou Eulia me protégez… » remarqua-t-elle timidement d’une voix inquiète.
« Mais si nous mourrions devant vos yeux, Princesse Ashe et que vous retrouvez touuuute seule…» lui fit-il imaginer d’une voix sombre pour l’apeurer.
« Nonnn…Gnf...» Commença-t-elle à sangloter.
« Soit vous pleurez comme maintenant et vous mourrez, soit vous plantez un des couteaux que je vais vous donnez et vous vivrez. Vous voulez mourir comme votre frère, comme votre…mère, Princesse? » susurra-t-il en s’approchant pour planter son regard froid dans le sien.
« Naann…Je veux…vivre…» réussit-elle à prononcer en déglutissant.
Il ne s’attendait pas à ce que ses yeux se sèchent aussi rapidement.
« La vie est-elle cruelle seulement aux yeux des enfants ou l’est-elle tout le temps?» demanda-t-elle à son tour en soutenant son regard.
« Elle l’est tout le temps… » répondit-il sans ciller.
Il se releva et s’approcha d’une étagère pour en saisir une dague simple.
« Bien! Commençons par « la Mutisma ». Sa lame n’est pas très coupante, il faut y mettre toutes ses forces et la retourner pour que la plaie ne cicatrice pas. Démonstration… » récita-t-il d’une voix neutre par habitude.
Il se dirigea vers le cadavre d’un poussin de chocobo allongé sur le dos.
« Le pauuuuvre! Il va bien? » demanda Ashe, le regard inquiet vers Basch.
« Plus pour très longtemps! » lui indiqua-t-il d’un ton ironique avant de planter de toutes ses forces la dague dans l’estomac provoquant le sursaut de son élève.Choquée, elle fixait la dague qui avait traversé tout le corps de l’animal pour se planter dans la table.
« Quand je dis de toutes ses forces, je n'exagère point. C’est une question de vie ou de mort. A vous, maintenant… » dit-il en arrachant la dague de la table et en la lui donnant.
Apeurée, Ashe secoua la tête, cachant ses petites mains derrière le dos.
« Princesse. Des gens vous veulent du mal. C’est la vérité. Nous voulons tous que vous survivez pour le bien de Dalmasca. Prenez-le! » insista-t-il en brandissant l’arme.
Elle finit par la prendre, mais sa main tremblait. Il l’encouragea à la planter. Elle le fit sans conviction, la dague ne traversa même pas la peau. Elle réussit la deuxième fois mais il lui fit recommencer maintes et maintes fois jusqu’à ce qu’elle fendit la chair sans difficulté. Il lui demanda de retourner la lame aussitôt pour ouvrir la plaie.
Il lui présenta les autres dagues qui étaient bien plus tranchantes, mais trop longues pour ses petites mains.
« Celle-ci est la plus belle que nous possédons au palais, « la Vengeresse » qui demande un maniement particulier. Je ne pense pas que vous aurez assez de force à votre âge.»
Il n’avait guère aimé l’excitation qui s’était emparée d’elle lorsqu’elle vit la dague dont la lame avait été forgée avec de multiples crochets.Elle saisit la poignée soignée sur laquelle avait été gravée le symbole de Dalmasca.
« Je vais vous montrer.» Il s’en voulait de briser l'innocence de la princesse, mais, il ne pouvait discuter l’ordre du Roi.
Il prit un autre cadavre puis planta la dague qui s’enfonça facilement.
« En bas de l’abdomen, Princesse, puis quand vous remontez la dague… » joignant le reste à la parole «…non seulement, le ventre sera déchiqueté mais, vous le viderez de ses entrailles comme un vulgaire poisson. Retenez « de bas en haut »» commenta le capitaine d’une voix sans émotion.
Figée d’horreur, le regard de Ashe fut hypnotisé par l’état du cadavre.
« Bien, la leçon est terminée. Je vous donne « la Mutisma » que vous garderez bien dans son fourreau. En cas d’attaque, accrochez-le autour de votre cuisse. »
Il reposa aussi délicatement « La Vengeresse ».
« Si vous en éprouvez le besoin, un jour, que Faram nous en préserve, elle vous attendra sur cette étagère. Vous pourrez changer le code de leurs cachettes quand bon vous semblera. »
En lui demandant de se retourner, elle souleva sa robe et y accrocha le fourreau de « la Mutisma ». Ses jambes étaient tellement petites qu’elle dépassait ses genoux.
Elle remercia Basch qui s’inclina en retour puis se dirigea vers la sortie.
Le chevalier lui tint la porte pour la laisser passer.
Elle s’arrêta à son niveau et planta son regard bleu dans le sien.
« Il ne sous sied guère de jouer ce rôle de méchant, Basch! » lui fit-elle savoir avec une moue boudeuse.
« Dans ce cas, épargnez-moi de me replonger dans ledit rôle en me promettant d’appliquer à la lettre mes consignes. Mais sachez que vos chevaliers tenteront par tous les moyens d’éviter que vous souillez votre main si pure, Princesse...» répliqua-t-il juste avant que la gouvernante viennent l’escorter jusqu’ au palais.
Lorsqu’il referma la porte, il y appuya son front tout en fermant les yeux.
Mais, dans quel monde vivaient-ils pour avoir été obligé d’apprendre à tuer à une enfant de douze ans? Se révolta-t-il en frappant la porte de son poing.
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An 704. En pleine invasion archadienne, au palais royal, à la demande d’Eulia, Ashe restait cachée en attendant que l’un des chevaliers la trouvent.
Elle tremblait de peur. Des soldats archadiens avaient fait irruption dans le palais et elle entendait les cris, les pleurs jaillirent, les fers se croiser.
Sa cachette était sûre. Elle devait le croire si elle ne voulait sombrer dans la folie de cette nuit cauchemardesque.
Elle réussit à garder la tête froide et enfouissait son visage entre ses genoux en se balançant régulièrement pour se calmer.
Elle ne comprenait plus rien, Archadia n’avait-il point proposer de conclure un Traité de Paix?
Mais où étaient donc passés Basch et Vossler? Ils auraient du revenir avec son père. Une incompréhension et une panique sans nom s’emparèrent d’elle.
Les cris s’approchèrent de plus en plus de son repère. Ses mains recouvrèrent sa bouche pour étouffer la moindre exclamation.
Un hurlement qui la fit sursauter retentit juste dans la pièce voisine.
Elle respira longuement pour garder son calme.
Mais un lieutenant impérialiste annonça l’assassinat du Roi Raminas en la ponctuant d’un cri de joie suivi par une clameur gigantesque qui la paniqua. Elle s’imaginait une centaine de soldats ennemis hurlant juste dans la pièce d’à côté.
Elle ne put empêcher les larmes de couler et dut se recouvrir les oreilles.
Alors que tout le monde commença à vider les lieux, un soldat se demandait s’ils avaient exploré la pièce adjacente.
Horrifiée, Ashe vit la poignée bouger puis s’immobiliser. Il était impossible qu’il puisse entrer. Elle pria de toutes ses forces qu’il choisisse d’abandonner.
Elle sursauta quand un bruit de hâche s’abattit contre le mur.
Reculant contre le mur, un hurlement d’horreur mençait d’éclater à tout moment au fur et à mesure que la hache s’abattit, créant finalement une brèche dans le mur.
Lorsque les gravas tombèrent pour laisser la place au soldat. Celui-ci sourit puis fonça sur elle provoquant son cri de terreur.
Au moment où il enlevait son armure, elle glissa discrètement sa main derrière son pantalon pour en sortir une arme et la lui planta dans le nombril à travers la chemise entreouverte.
« De bas en haut…POUR MON PERE!!! » hurla-t-elle joignant le geste à la parole.
Elle se redressa en glissant de nouveau la dague souillée derrière son pantalon. Regardant par la fenêtre la scène nocturne cauchemardesque de sa ville en flammes et de son peuple en pleurs, émue, elle constata qu'elle risquait d’en avoir grand besoin…
Elle revêtit l’armure du soldat et son casque puis se barbouilla le visage avec de la poussière pour sortir en sécurité du château et se diriger à travers les égouts de Garamsythe pour rejoindre la Basse Ville.
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A Eruyt, Basch ne put empêcher ses yeux de se mouiller.
« Je ne savais pas, je suis…désolé. Je vous jure que je vous préserverai d’une telle horreur aussi longtemps que je vivrai…»
« Je vous crois. Vous avez déjà commencé en m’en prémunir. Vous comprenez maintenant la raison pour laquelle je veux m’unir à vous. Chaque instant de félicité est précieux, Basch. Tout peut basculer d’un instant à l’autre. Je l’ai compris dès mes six ans, quand Mère nous a quittées.» raconta-t-elle d’une voix éteinte.
Basch abaissa son regard. Il en était conscient. La soif de pouvoir a détruit bien des vies, des familles…
« Nous pouvons y aller! » les interrompit Fran.
« Tout se passera bien, Fran! » répondit Ashe d’une voix douce en se levant.
« Plus que de vous louez son bras, votre chevalier vous insuffle sa soif d’espoir, Majesté. » remarqua la Viera, une main sur la hanche.
« Ne dit-on pas que son Verbe est Vérité?» lança-t-il en commençant à courir.
Et la jeune Mjrn, qui avait été ensorcelée par un Occuria, fut effectivement sauvée pour le plus grand bonheur de sa sœur Fran...