[Fic] Princess Tutu, Fakir/Mytho - 30.Baiser

Jan 13, 2008 21:36

Titre : Quand tu danses
Auteur : Mokoshna
Couple : Fakir/Mytho
Fandom : Princess Tutu
Rating : PG
Thème : 30. Baiser
Disclaimer : Princess Tutu est la propriété de HAL Filmaker et de Ikuko Itô.
Avertissements : Spoilers de toute la série, Yaoi, UA.
Notes de l'auteur : Étant donné la fin de l'anime, cette fic est forcément UA parce qu'il paraît qu'il faut juste un couple (ménage à trois et au-delà exclus. Dommage, j'aurais bien vu un ménage à quatre, mais bon...).
Le titre n'est pas le plus original du monde, mais il s'agit de celui d'une chanson de Jean-Jacques Goldman que j'adore et dont les paroles pourraient servir de thème à tous ceux qui aiment le Prince.
Pour faire encore plus original, je vais reprendre les thèmes à partir du dernier pour en faire une sorte de mini-série. Oui, cela va encore faire une série à trente chapitres, même s'ils seront probablement très courts.

o-o-o

1
Le baiser du Prince

Une histoire a forcément un début et une fin.

Si j'avais été dans une histoire, à quel moment aurait-on commencé à reconnaître mon existence ? Au jour de ma naissance ? À mes premiers pas ? M'aurait-on vu écrire ma première histoire et pleurer la mort de mes parents ?

Peut-être bien que tout commença le jour de notre rencontre.

Mytho était le Prince du conte. Son corps et son attitude étaient ceux du Prince ; seul son coeur n'était pas là, car il l'avait fait voler en éclats pour enfermer le Grand Corbeau, son ennemi de toujours. Il était devenu le Prince sans coeur, errant sans but et sans volonté sur terre. Sans douleur, mais sans avenir non plus.

À sept ans, je ne comprenais pas très bien tout ce que cela impliquait mais je m'en fichais bien tant qu'il était à mes côtés. Il était lent et quelquefois idiot, mais je l'aimais comme cela car il était le Prince. Mon Prince. C'était moi qui l'avais trouvé et sauvé, moi Fakir ! Comme dans l'histoire, j'étais destiné à être son chevalier et à le protéger au péril de ma vie. La cicatrice que je portais sur la poitrine le prouvait. Que j'en étais fier ! Quand je le pouvais, je m'entraînais à l'épée pour être plus fort, et quand je le lui demandais, il m'apprenait ce qu'il savait. Je devais faire attention parce qu'il ne prenait pas soin de lui-même, mais à force de pratique je devenais plus habile, et vint le jour où je réussis à parer correctement l'une de ses attaques à l'épée. Ce n'étaient que des épées de bois, bien sûr, de simples simulacres que nous avait donnés Charon pour que nous nous amusions ensemble, mais j'étais si émerveillé par cette marque de progrès qu'illico, je proposais à Mytho de m'accompagner en ville, pour savourer une glace. Il fallait fêter cela !

C'était mon rôle de veiller sur Mytho. Il était le Prince. En tant que tel, il se devait de protéger tout le monde. Moi, je ne voulais protéger que lui. Quand il montait en haut d'un arbre pour aider un oiseau blessé au risque de se rompre le cou, c'était moi qui lui disais de redescendre et qui lui attrapais la main en bas. Quand il prenait de plein fouet les pierres destinées à un chiot qu'une bande de garnements avaient décidé d'harceler, c'était moi qui les chassais à coups de bâtons, car pour rien au monde Mytho n'aurait contre-attaqué. Il était mon Prince ; un Prince défectueux et semblable à une marionnette, mais mon Prince tout de même.

Un Prince n'appartient à personne, et surtout pas à un petit garçon encore trop faible pour être un chevalier.

En ville, il y avait un incendie. Mytho et moi arrivâmes par hasard devant le bâtiment en feu, et tout comme les dizaines de curieux autour de nous, nous contemplâmes le spectacle des flammes qui léchaient les murs. Puis un cri perçant se fit entendre : celui d'un petit oiseau enfermé dans une cage, au tout dernier étage de la maison. Sans un mot, Mytho se précipita dans le bâtiment tandis que je criais son nom. J'étais trop effrayé pour tenter de le suivre.

La suite se déroula si vite que j'eus à peine le temps de crier une seconde fois son nom quand il tomba. Il avait délivré l'oiseau, mais il gisait à présent sur les pavés, le corps en sang. Quand on le ramena à la maison, brisé et inconscient, je restais longtemps à pleurer dans mon coin tandis que Charon aidait le médecin.

Je n'étais qu'un petit garçon faible et sans talent. Un simple garçon, pas un chevalier. Et j'avais laissé mon Prince chuter sans pouvoir le rattraper.

Un Prince appartient à tout le monde. Je n'avais pas le droit de le garder en cage, pas plus que je ne pouvais rester à ses côtés pour toujours.

Ce jour-là, je décidais de tout faire pour effacer le souvenir du prince qui était encore en lui.

Se put-il que notre histoire débutât vraiment en cet instant ?

***

Dans tous les contes que j'avais lus dans mon enfance, le baiser du prince avait quelque chose de magique qui pouvait changer le cours d'une histoire. Il réveillait la belle princesse endormie depuis mille ans ou celle qui était morte en avalant une pomme empoisonnée. Il scellait le véritable amour, celui que célébraient les bardes et les conteurs.

Moi, j'étais un chevalier, pas une princesse ; le baiser du prince n'était donc pas pour moi. Pourtant, il m'arrivait de me demander, en toute innocence, ce que cela faisait de recevoir un véritable baiser d'amour. Si le prince était la personne qui était la plus capable d'aimer en ce monde, son baiser à lui était-il plus puissant, plus intense que celui d'un homme ordinaire ? Pouvait-il réellement changer le cours de l'histoire ?

J'avais décidé de tout faire pour que Mytho ne soit plus le Prince. Je voulais le protéger à tout prix, quitte à l'enfermer dans une cage d'où il n'en sortirait plus.

Il se réveilla trois jours plus tard. J'étais à son chevet ; je n'avais pas cessé de le veiller depuis que le médecin était sorti de la chambre avec pour instruction de le laisser se reposer jusqu'à ce que ses os se ressoudent. Jour après jour, je le voyais dans cet état lamentable et ma volonté se renforçait.

- Fakir... murmura-t-il, les yeux dans le vague.

- Idiot ! m'écriais-je en pleurs.

J'étais si heureux de voir qu'il était réveillé ! Il ne fallait néanmoins pas que je perde de vue mon objectif.

- Tête de linotte, ne fais pas d'idioties pareilles, tu crées des ennuis !

- Pardon.

Comme si cela pouvait suffire à soulager mon inquiétude !

- N'essaie pas de sauver les gens.

- Bien.

Il disait cela, mais j'étais persuadé qu'il reprendrait ses habitudes une fois que j'aurais eu le dos tourné.

- N'écoute que ce que moi, je te dis. Je te protégerai.

Le baiser du prince symbolisait un tournant important dans tout conte. Il signifiait souvent que l'histoire touchait à sa fin et que le prince et la personne qu'il avait choisie vivraient heureux pour toujours. Moi, je savais que Mytho ne pourrait jamais être heureux, car il n'avait plus de coeur pour éprouver la joie et le bonheur. Je ne pouvais que faire en sorte qu'il ne meure pas. Je voulais le protéger avec mes maigres forces.

C'est pourquoi je me baissai après ces derniers mots et, lèvres contre lèvres, je scellai ma promesse.

Je n'étais pas une princesse. Juste un petit garçon qui essayait d'être le chevalier du prince. Ce n'était pas un vrai baiser.

Alors, pourquoi eus-je l'impression de perdre aussi un peu de mon coeur ?

À suivre dans le prochain thème...

#thème 30, pairing: pr.tutu - fakir/mytho, fandom: princess tutu

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