Titre : Entre Rêve et Réalité
Auteur/Artiste :
babydrackyCouple :Pyro/Iceman
Fandom :X-men
Rating :PG-13
Thème : #6 # Entre le rêve et la réalité
Disclaimer : Les personnages de Pyro (St John Allerdyce) et IceMan (Bobby Drake) sont inspirés en grande partie des personnages des films et non de ceux des comics. Ils restent la propriété de Marvel et de la Fox. Cette drabble est à situer durant le troisième film, The Last Stand.
Entre Rêve et Réalité
Il entendait la pluie tombée drue, en cascades nerveuses, des cliquetis lourds et étouffés par l’épaisse toile de la tente. Un murmure qui se voulait rassurant. Cela faisait quelques jours maintenant qu’ils étaient dans ce campement. C’est ici que tout se préparait, c’est ici que tout se jouerait.
Mystique avait été abandonnée par Magneto, sublime créature devenue fade et inutile à ses yeux, rapidement remplacée par Callisto et ses Morlocks. Intéressants Mutants. Mutants égarés, Mutants craignant les humains, se terrant comme des animaux traqués. Ils avaient découvert en Magneto un guide, un sauveur. C’est pourquoi ils avaient rejoint leur cause. John devait admettre qu’ils étaient une force de frappe qui leur serait fort utile.
La pluie se faisait de plus en plus forte, agressive, et le vent hurlait dans l’épaisseur feuillue de la forêt. Il ferma les yeux et se laissa à nouveau aller au sommeil, il faisait encore nuit, il avait besoin de repos. Il se sentirait moins oppressé demain matin.
C’est au son du tonnerre rugissant qu’il s’éveilla en sursaut, en sueur, le sang coulant dans ses veines menaçant de bouillir à chaque instant. Il avait du mal à retrouver son souffle. Il n’avait plus fait ce cauchemar depuis longtemps, depuis cette nuit à l’école du professeur Xavier…
Il ne voulait pas y penser. Ne jamais regarder en arrière était l’une de ses doctrines. Pourtant les souvenirs, capricieux, affluaient et ils revinrent à lui en rafales fulgurantes avec une acuité redoutable.
Ce cauchemar l’avait pratiquement suivi depuis son départ de la maison parentale, ou plutôt matrimoniale, à peine adolescent. Sa mère l’avait chassé sans la moindre émotion dans la voix, pas le moindre tremblement, encore moins de larmes. Pleurait-on la mort d’un monstre que l’on avait mis au monde ? S’apitoyait-on sur le sort d’un Mutant contrôlant des flammes infernales ? Elle ne voulait plus de lui et s’était débarrassée de lui comme on jette un jouet cassé dans une benne à ordures sales. Il n’avait eu d’autre choix que de partir. Il avait longtemps erré n’ayant pas le moindre but. Fugueur l’appelaient les jeunes. Orphelins le nommaient les adultes. Il n’était aucun des deux. Mais ils auraient préféré être les deux que ce qu’on l’avait obligé à devenir.
Un voleur. Un agresseur. Une racaille.
Il n’avait pas d’amis. Il avait des ennemis à la pelle.
Il avait fini acculé dans cet entrepôt délavé, sinistre et lugubre. La bande, à laquelle il avait très certainement dû jouer un tour pendable, qui l’avait pourchassé en cette nuit où le tonnerre faisait rage avait voulu en finir avec lui de manière définitive. Mais pas rapidement, pas sans souffrances. C’est ainsi qu’il avait laissé pour la première fois ses gènes mutants prendre le contrôle total de son être. Et tout avait flambé. Brasier merveilleux. Il ne restait plus rien, plus personne. Sauf lui. Sauf John.
Depuis cette nuit, le tonnerre l’angoissait. Il lui rappelait ce feu, ce seul allié qui l’avait sauvé. Pourtant, la flamme pouvait se montrer capricieuse et incontrôlable. Eveillé, il parvenait toujours à se convaincre que sa plus fidèle alliée ne le trahirait jamais, pourtant les nuits comme celle-ci où les éléments se déchaînaient son inconscient lui rappelait à quel point le feu pouvait être dangereux.
Cette nuit-là, à l’école, Tornade avait dû être très contrariée. Le tonnerre n’avait cessé de gronder et la foudre de s’abattre aux alentours de l’école. Il était parvenu à s’endormir, non sans angoisse, mais le même rêve était venu le hanter. Les flammes. Devenues incontrôlables. Qui l’emprisonnaient. L’étouffaient. Le consumaient.
Il s’était réveillé, transi et hors d’haleine.
Terrorisé.
Et une voix douce s’était manifestée. Bobby.
Il était venu s’asseoir sur son lit et il n’aurait su dire depuis combien de temps le jeune homme lui parlait afin de l’apaiser. Sa voix était différente de celle qu’il lui adressait tous les jours. Et il ne se trompait pas, il connaissait sa voix par cœur à force d’avoir à l’écouter chaque jour, même quand l’envie féroce le surprenait de le faire taire de force, lui et ses blagues débiles. Et pourtant, en cette nuit mouvementée, il avait souhaité que cette voix n’arrête jamais de lui murmurer des douces paroles à l’oreille.
Il ne lui avait pas répondu. Il ne lui avait pas parlé. Mais il avait écouté.
Pas le moindre son n’avait quitté ses lèvres, pourtant son corps avait dû parler pour lui. Il tremblait de la tête aux pieds et avait eu l’impression, comme toujours après ces mauvais rêves, qu’il ne reviendrait jamais à la vie. Que la chaleur ne reviendrait jamais. Son camarade de chambré avait alors fait ce qu’il lui avait apparemment semblé être le plus naturel à faire - l’était-ce ? - il s’était glissé dans son lit.
« Fais-moi une place » Avait-il murmuré dans un souffle chaud alors qu’il passait sa main brûlante, qui maîtrisait pourtant à la perfection la glace, autour de sa taille.
Et c’est ce qu’il avait fait. Il lui avait fait une place dans sa vie.
Jamais ils n’avaient reparlé de cette nuit. Jamais Bobby n’y avait fait allusion.
C’était la première fois de son existence que John avait trouvé réconfort auprès de quelqu’un, contre le corps si vivant et si réconfortant d’un humain. C’était donc cela qu’on appelait la chaleur humaine, s’était-il dit. Il s’était senti bien, entier et à sa place. Pour la première fois. Mais ça avait été une lourde erreur et il en payait à présent les conséquences. Il s’était laissé affaiblir par cette chimère, cette illusion nocturne.
Il avait perdu cette chaleur à tout jamais. Ce réconfort. Mais il ne pouvait vivre pour une si petite flamme, une flamme fébrile et tremblante, il avait besoin de sentir ce brasier virulent, ce feu implacable. C’est dans ces moments-là qu’il se sentait vraiment vivre, vraiment lui. Et cette illusion de bonheur, qu’il avait un jour caressé du bout des doigts, il ne se la rappelait qu’entre rêve et réalité.
Il avait froid.
Les deux corps qui étaient emmêlés au sien frémirent à l’unisson et les deux jeunes Morlocks, plantureuses créatures, se mirent à onduler contre lui comme la nuit passée où elles l’avaient rejoint sous sa tente sans même attendre la moindre invitation. Il ne s’était pas plaint. Elles étaient restées. De petits mordillements, des baisers où la tendresse n’existait pas, des grognements et de petits gémissements affamés naquirent dans leurs gorges assoiffées. John savait qu’il ne se rendormirait pas à présent, il ne l’aurait pu en aucun cas. Ils se laissa donc mener par la danse voluptueuse des ses deux compagnes, recherchant en elles cette chaleur réconfortante.
Il ne la trouverait pas entre leurs bras, pas plus entre leurs cuisses, mais ce peu de chaleur corporelle qu’elles étaient prêtes à lui offrir lui permettrait d’oublier un court instant qu’une seule main sur cette terre, qu’un seul souffle hésitant sur sa nuque, que seuls des yeux azur songeurs pouvaient faire naître cette chaleur unique en ses entrailles, que seule une voix, dont il ne connaîtrait jamais le gémissement, savait l’apaiser et lui apporter la tranquillité.
PS: Je tenais à préciser, vu que
le_mouton me le faisait très justement remarquer, les Morlocks sont inspirées par celles du film, donc ça veut bien dire que ça ne sont pas deux gros laidrons -_-