Titre : Regards bizarres
Auteur :
flo_neljaCouple : Warren/Andrew
Fandom : Buffy contre les vampires
Rating : Un tout petit R ? Pour allusions à diverses pratiques sado-masochistes... bon, non, pas vraiment discrètes, les allusions, mais sur le mode débile, donc c'est moins choquant, je pense.
Thème : 3-Scandale
Disclaimer : Les personnages ne sont pas à moi, ils appartiennent à Josh Whedon et Mutant Enemy. Oh, et puis : désolée.
Cela fait maintenant quelque temps que Warren et Andrew sortent ensemble, au sens de "s'embrasser", qui est la signification du mot pour les collégiens, mais Andrew n'a pas vraiment évolué depuis. Enfin, pour ce qui est du vocabulaire.
Cela fait un peu moins de temps qu'ils sortent ensemble au sens de... enfin, qu'ils couchent ensemble, et Andrew est vraiment très, très heureux d'en être arrivé à cet état de fait.
Qu'on ne se méprenne pas : il n'est pas du tout mécontent que parfois, cela aie tourné un peu... pervers. C'est fun, après tout, et puis se soumettre à Warren lui fait toujours quelque chose de bizarre - pas dans le sens désagréable, au contraire - au creux de l'estomac. Sans compter que les Grands Méchants font toujours comme ça, Andrew a lu suffisamment de fanfics et de doujinshi pour en être persuadé.
Non, c'est juste que parfois, devant certaines personnes, cela lui semble un tout petit peu scandaleux, cela le met un tout petit peu mal à l'aise.
Ce n'est pas que leurs pratiques aient été rendues officielles. He, leur relation n'a même pas été rendue officielle ! En fait, Jonathan ne le sait même pas. Ce n'est pas plus mal. Andrew ne sait pas trop comment il le prendrait. Mais il croit assez peu en la version où Jonathan serait content pour eux, alors le mieux est qu'il ne sache pas.
Par contre, certaines choses nécessitent certains équipements, et qu'il faut bien se les procurer d'une façon ou d'une autre. En général, en les récupérant auprès d'une tierce personne. Qui, donc, sait que vous avez cet équipement-là. Ce qui n'est pas toujours une idée agréable.
En bref, quand on se rend chez un quincaillier - même si ce n'est pas celui de son quartier, même si c'est celui du quartier le plus éloigné possible - pour acheter beaucoup de mètres de corde, des chaînes, quelque cadenas, et un collier de chien, on se fait regarder avec un air bizarre.
Et même si on rajoute un marteau et des clous pour essayer de faire croire qu'on construit vraiment une niche pour son chien, c'est encore pire, parce qu'il pourrait toujours deviner quand même, et se faire des idées fausses sur ce qu'on va bien pouvoir faire avec le marteau.
Quand on va dans l'unique sex shop de la ville, là, par contre, les patrons ne vont pas vous regarder d'un air bizarre. Ils ont l'habitude. Ils ne veulent pas faire fuir les clients, après tout.
Non, là le problème est à l'extérieur. Juste à l'extérieur, d'ailleurs. C'est à croire qu'il y a des gens placés là à demeure pour s'amuser et prendre des photos des clients, histoire de les compromettre. Peut-être qu'ensuite, ils font chanter ceux qui sont riches et influents. Et là, Andrew est très content qu'ils ne soient pas riches et influents. Enfin, techniquement, ils sont riches, depuis qu'ils ont cambriolé cette banque, et influents, puisqu'ils sont des méchants et qu'ils jouent un rôle déterminant dans le côté sombre de Sunnydale. Mais personne ne le sait, et dans des cas comme celui-là, c'est plutôt une bonne nouvelle.
C'est certainement moins honteux quand on y va avec sa petite amie, parce qu'ils sont jaloux. Heureusement, même quand on y va avec son petit ami, ils croient juste qu'on a besoin d'un pote pour se donner du courage. Et c'est plutôt une bonne nouvelle, parce qu'à Sunnydale, l'homosexualité n'existe que si on a de très gros poings pour la faire respecter. C'est pour cela qu'il faut faire semblant de rien, en public, et qu'Andrew ne peut même pas prendre la main de Warren pour se sentir un peu moins gêné d'être ici.
A la limite, aller voler des équipements militaires est moins embarrassant. Parce qu'ils commencent à avoir l'habitude, et parce que vraiment, si au milieu d'un gros tas de technologies de pointe et d'armes perfectionnées, on embarque une paire de menottes, personne ne se rendra compte de rien et n'aura l'idée d'imaginer des choses lors de l'inventaire de ce qui a disparu.
Les produits dérivés dans les boutiques de jouets sont aussi une solution acceptable. Au début, cela gênait Andrew plus que tout le reste, mais, avec les explications rationnelles de Warren, il s'est petit à petit fait à l'idée qu'absolument personne ne peut deviner ce qu'ils ont l'intention de faire avec un sabre-laser ou une imitation en métal bon marché de l'anneau unique, surtout si Andrew réussit à ne pas rougir en passant à la caisse.
Ils ont bien envisagé de faire des commandes par Internet. Après tout, un endroit où on peut télécharger autant de films pornographiques ne peut pas être mauvais pour ce genre de choses. Mais outre le fait que le colis doit bien arriver quelque part, et que ni les parents d'aucun d'entre eux ni Jonathan n'ont besoin de savoir ce qu'ils commandent, les prix sont trop élevés. Et il faut des cartes bleues. Les grosses liasses de billets volées à une banque sont, malheureusement, totalement inutiles pour les commandes en ligne.
Il ne reste donc qu'à faire des achats à de vraies personnes avec de vrais yeux qui vous regardent avec un air réprobateur - vrai ou imaginé, ce n'est pas si pertinent, après tout. Le fait que ce soit imaginé ne rend pas la chose moins scandaleuse, c'est bien ça le problème.
Mais quand Andrew pense à ce qui va se passer après, quand il sera seul avec Warren, il se dit que cela vaut bien quelques rougissements.
En vérité, jusqu'à maintenant, il n'y a pas un seul regard bizarre - vrai ou imaginé - qu'il ait regretté.
Du moins, pas après avoir testé.