Après la longue visite du palais Médicis, nous trouvons refuge au Mercato Centrale, grand marché couvert au premier étage duquel un grand espace de restauration a été organisé, avec divers stands spécialisés chacun dans une denrée particulière : viande, poisson, pasta, sandwiches, pâtisseries... De quoi reprendre des forces avant de repartir en balade !
Ma mère, d'ailleurs, déclare forfait : je la raccompagne à l'appart puis reviens explorer le quartier et visiter les quelques églises qui croisent ma route : San Lorenzo, san Marco et la Santissima Annunziata.
Construite en 1424 par Brunelleschi, San Lorenzo occupe l'emplacement d'une église consacrée en 393 par Saint Ambroise de Milan, considéré comme le plus ancien édifice religieux de la ville.
Conformément à ce qui ressemble assez à une habitude florentine bien ancrée, la façade n'a jamais été terminée - et pour le coup, le XIXe siècle n'est jamais venu y mettre son nez - ce qui conserve au bâtiment un aspect très brut, très primitif, plus ancien qu'il ne l'est réellement.
Nous sommes ici en plein fief des Médicis - le palais Medici-Riccardi est à deux pas - et la chapelle de la famille, hélas fermée cet après-midi, complète l'ensemble architectural par delà le dôme.
Sur le côté, s'ouvrent les arches d'un joli cloître, d'où l'on accède à la crypte occupée par un petit musée
Donatello est enterré là, non loin de Cosme l'Ancien
Esquisse d'une flagellation par J. Pontormo (début XVIe siècle)
L'intérieur de la basilique est d'une architecture déjà très renaissante, beaucoup moins à mon goût que les élans gothiques des autres églises, beaucoup plus froid. On y trouve néanmoins de belles oeuvres d'art, dont une somptueuse chaire de bronze, oeuvre ultime de Donatello d'où prêcha Savonarole (en restauration, visible mais impossible à photographier), une fresque de Bronzino représentant le martyre de saint Laurent (1569)...
...une Annonciation de Filippo Lippi, diverses sépultures et cénotaphes, et l'Ancienne Sacristie, avec son ciel astronomique.
Retour à l'ari libre, en direction de la piazza San Marco...
...changement total d'ambiance à San Marco.
Sous ses aspects baroques, l'église est celle d'un couvent bien plus ancien, décoré à fresques par Fra Angelico. Il est trop tard pour cette partie-là de la visite (encore un endroit où il faudra retourner !) mais si je manque sans doute le plus intéressant, l'ambiance paisible, intime de l'église, est agréablement apaisante.
Obliquant vers l'est, j'approche ensuite de la piazza della Santissima Anunziata.
A gauche, le portique de l'église éponyme, en face, les arches de l'Hôpital des Innocents.
... à droite, la Loggia dei Servi di Maria
...et vers le sud, ouverture sur le Duomo, avec à droite un bout du palazzo Budini Gattai, qui appartint un temps aux Riccardi et fut habitée en 1832 par Caroline Bonaparte.
La place, dans son ensemble, fut conçue par Brunelleschi.
Derrière le portique de la basilique, une jolie surprise m'attend...
Dans un joli cloître recouvert d'une verrière, des fresques, encore, et pas de n'importe qui : Pontormo, Rosso Fiorentino... et surtout Andrea del Sarto. Offertes là au passant curieux, comme tant d'autres choses en cette ville qui ailleurs seraient enfermées derrière les portes verrouillées d'un musée.
Plusieurs fresques sont dédiées à Philippe Benizi, saint florentin du XIIIe siècle dont le culte commença peu après sa mort et qui fut canonisé en 1671
Ici, ses voeux solennels par Cosimo Rosselli (1476)
Un détail du Voyage des Maages par Andrea del Sarto (1511)
La naissance de la Vierge, toujours par del Sarto (1514)
Dans l'église, une messe est en cours : je me contenterai donc du cloître. Dehors, la pluie n'en finit pas de tomber, ce qui rend plutôt bien pour les photos de nuit.
Dernier coup d'oeil au portique de la basilique avant de rentrer à l'appart, via la petite piazza Brunelleschi.
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