Aujourd'hui, ami lecteur, je voudrais t'entretenir de ma nouvelle lubie : Dream Daddy, a Dad Dating Simulator.
Car ce jeu est, pour la jeune fille au coeur avide que je suis toujours, une oasis en plein désert, un gros gâteau à la crème fouettée et aux noisettes au milieu d'un marathon Weight Watchers, une douche fraîche au Tahiti Fleurs Exotiques après une longue journée à mariner dans sa sueur : une panacée. Et profites-en bien, ami lecteur, parce que des belles phrases comme ça, tu n'en trouveras pas sous les pas d'un cheval.
Il s'agit donc d'une simulation de drague ayant pour thème de séduisants papas ayant chacun leur style : Craig l'ancien coturne devenu fou de sport, Hugo, le professeur distingué amateur de fromage, Mat le barista hispter, Joseph le pasteur au pull sur les épaules (probablement un fan de Pierre Cosso dans la Boum 2), Robert le bad boy qui sent la sueur, Damien l'élégant prince victorien et Brian, le bear à l'esprit de compétition toujours aux aguets.
Toi, ami lecteur et joueur éventuel, tu incarnes un papa customisable (enfin, pas de quoi énormément pavoiser, on n'est pas dans les Sims) d'une fille, Amanda (le personnage est plutôt réussi, elle est très attachante), aspirante photographe et grande amatrice de junk-food. Après la disparition tragique de ton conjoint -ou conjointe, le jeu permet de choisir-, tu décides d'aller t'installer de l'autre côté de la ville, dans un lotissement où vivent tous les personnages. Et c'est là que le fun commence.
Le jeu est un hommage à un champ culturel très particulier, un domaine poétique pas assez reconnu à sa juste valeur, que dis-je, un véritable sport pour certains : l'humour de papa. Toi-même tu sais, ami lecteur, ces blagues, calembours et autres saillies drôlatiques dont les pères semblent être les seuls dépositaires (et les seuls à les trouver drôles, aussi). Et ce jeu est une mine de blagues à la con, c'est tellement merveilleux que ça me fait mal.
N'étant pas une grande fan de dating games, je naviguais en eaux inconnues avec celui-ci, qui est le premier auquel je jouai. Je me suis précipitée dessus dans la minute où il a été disponible et j'y jouai avec la candeur émerveillée qui caractérise ceux qui ont su conserver leur âme d'enfant. Le principe est assez simple : il faut gagner le cœur de son papa préféré en réussissant un parcours sans-faute pendant les trois rendez-vous que chacun d'entre eux te proposera, le troisième marquant le tournant définitif de votre relation (et si tu veux, ami lecteur, voir un peu les autres rendez-vous, je ne saurais assez te conseiller de sauvegarder aux moments stratégiques).
L'approbation du papa de tes rêves se marquera par une explosion de petits cœurs semblant lui sortir des fesses à chaque bonne réponse, petits cœurs accompagnés d'aubergines -me demande pas pourquoi- si tu tapes encore mieux dans le mille Émile.
Les questions stratégiques proposent un choix entre généralement trois réponses, dans laquelle se trouve celle qui siéra le mieux à la situation. Chacun de ces papas a un ou plusieurs enfants, objets de fierté de la part de leurs pères respectifs. Avec la tienne, Amanda, se déroulera une intrigue parallèle qui déterminera la fin du jeu. En fait, je me demande à quoi ressemble la mauvaise fin, mais paraît que les joueurs se sont tellement attachés à elle qu'ils n'osent pas la provoquer.
Les points positifs de ce jeu ? Il est DRÔLE ! Les calembours pourris, les réparties des personnages, les hommages -dont un à Pokémon, si si- te feront passer un bon moment, ami lecteur. J'ai ri de bon cœur pendant plusieurs heures et j'avoue que rares sont les jeux vidéo à avoir su me faire rire.
Les personnages constituent un autre gros point fort pour ce jeu. Attachants, profonds, avec un design vraiment réussi (c'est, je l'avoue, pour Brian et son physique de nounours que j'ai foncé pour acheter le jeu), l'histoire de ton propre personnage pourrait, ami lecteur, t'arracher une larme. Mention spéciale pour les travers des personnages, qui sont absolument merveilleux.
Enfin, et pas des moindres, le jeu fait la part belle à la diversité : un papa transsexuel -officiel, confirmé par une développeuse du jeu-, la possibilité de choisir d'être soi-même un papa transsexuel -je n'avais pas compris le pourquoi de sprites avec des débardeurs aussi courts, avant qu'on m'explique qu'il s'agissait de binders. Le fait d'avoir été avec une femme n'entrave en rien l'éventualité de sortir avec un homme, et tout le monde trouve ça parfaitement normal. Les discussions avec les papas pendant les troisièmes rendez-vous ont des accents de réalisme quant à l'évolution des sentiments et sont franchement bienvenus. Ton personnage, ami lecteur, peut par des choix judicieux, même aider certains papas à surmonter des complexes ou de vieux traumatismes.
Concernant les points négatifs... Le jeu est assez court. Cet avis n'engage que moi et est probablement faussé à cause de mon inexpérience en matière de dating games, mais j'ai vite dit "déjà ?" quand j'ai débloqué quasiment toutes les bonnes fins.
La customisation du dadsona est un peu limitée: quasiment aucune coiffure à cheveux longs sympa à se mettre sous la dent, peu de costumes différents, expression faciale unique pendant tout le jeu (ce qui peut être embêtant pendant un moment sensible si ton personnage tire la langue ou arbore un énorme sourire).
Et également, mais c'est la perverse qui parle, aucune scène graphique, même pas un bisou, à part en description. Les personnages sont statiques et aucun contact avec le dadsona n'est montré. C'est assez frustrant.
Au prochain article, ami lecteur, je t'entretiendrai des personnages plus en profondeur !