Titre : Épilogue
Auteur : Yoda-Ben²
Fandom : T'aime, de Patrick Sébastien
Genre : Général, pessimiste
Rating : PG-13, mais vraiment parce que c'est vous
Pairing : Aucun, ou alors du Zef-Marie implicite
Notes : Discussion entre Louis et une sorte de self-insertion.
Spoilers : pour la fin du film.
Notes : T'aime est à ce jour l'unique film de Patrick Sébastien. J'ai fait sa connaissance sur le site de Nanarland, et poussée par la curiosité, je l'ai vu. Ce qui se voulait un film romantique et plein de poésie se prend lamentablement les pieds dans le tapis pour faire une histoire affreusement creepy et maladroite.
Si vous lisez ça, c'est que soit vous avez vu le film, soit les spoilers ne vous dérangent pas, alors je continue.
Zef, qui est un sujet un peu simplet, tombe amoureux au premier regard de Marie, fille d'un grand industriel. Au cours d'une soirée de fête, Zef la viole. Marie, traumatisée, est envoyée en institution afin de la soigner. Le docteur Hughes Michel, célèbre psychiatre qui ne croit qu'à l'amour, décide de la confronter à son violeur en supposant qu'elle finira par en tomber amoureuse. Ce qui se produit, au grand dam des parents de Marie. Menacée d'être renvoyée dans son ancienne maison de repos, elle décide d'épouser Zef et de s'enfuir avec lui. Au cours de la cavale, elle couche avec lui et Zef est tué d'une balle en pleine tête, par un des sicaires de son père. Le film se termine sur l'image de l'enfant de Zef et Marie, dans la même position que l'était son père au début du film.
Il va de soi que le propos du film est à la fois super casse-gueule -non, cher Patrick, l'amour ça ne marche pas comme ça, et je doute que beaucoup de filles tombent raides dingues de leurs violeurs, même s'ils leur font des tartines- et très mal amené. L'histoire essaye d'avoir des symboles (notamment les oiseaux), mais les indices sont parsemés avec la légèreté d'un char Panzer dans un champ de violettes. Voici donc une ficlette fort ironique sur ce qui s'est probablement passé après le film.
- Jolie vue, d'ici. On voit presque toute la campagne. Tiens ? Y a un gosse dans le champ, là-bas.
- Mmh ? Oh, c'est Zéfillon-Inséparable.
- Je l'aurais pas reconnu, il a vachement grandi. Quel nom de merde...
- Zéfillon à cause de son père, Inséparable à cause des oiseaux.
- La LOEC aurait dû sévir ! (Ligue des Officiers d'Etat-Civil)
- Bah... C'est fait, c'est fait. Mais il est bizarre, ce gosse. J'ai jamais compris pourquoi il reste planté au milieu du champ.
- J'en sais rien. Il aime peut-être que les oiseaux se posent sur lui...
- C'est vrai que vous le connaissez un peu, ce gamin.
- Sa mère est en HP, son père est mort. Sale histoire. J'étais un bon ami du docteur Michel, qui les a suivis tous les deux.
- Le père Gonthier subvient largement à ses besoins, le gosse ne manque de rien, c'est toujours ça.
- Mouis...
- Au fait, votre copain Michel ? Toujours pas sorti de prison ?
- Non. Et le Conseil de l'Ordre l'a radié il y a deux semaines. Ça va mal et ça dure.
- Ah. En même temps, vu ce qui s'est passé...
- Hugues a voulu faire au mieux.
- Mais de là à confronter un violeur et sa victime et s'attendre à ce qu'ils tombent amoureux, c'était quand même une idée de dingue !
- Moi non plus j'y croyais pas. Le gamin va bien ?
- Oh, oui. Il a l'air à peu près normal, ce qui est un exploit vu d'où il vient. On doit le freiner sur la confiture, il en boufferait des pots entiers. Et il est obsédé par les oiseaux et les astronautes.
- Il réclame ses parents ?
- Non. En même temps, il les a quasiment jamais connus. Il est content quand "papy Paul" vient le voir, dès qu'il peut. Des nouvelles de sa mère ? Paraît qu'elle est pensionnaire chez vous...
- Catastrophique. Elle a chipé la poupée d'une ancienne pensionnaire et la berce H24 en répétant "Ça, ils pourront pas nous le prendre". Elle dessine des oiseaux sur toutes les surfaces qu'elle trouve. S'arrache les cheveux par touffes dès qu'ils repoussent. Et refuse de quitter une espèce de robe dégueulasse faite en draps de lit et en rideaux. ça doit faire plusieurs années qu'elle ne l'a pas enlevée.
- Beurk. Alors elle est pas prête de revoir son mouflet...
- Pas vraiment, non.
- Bon, Louis, c'est pas que je vous jette dehors, mais ça va être l'heure de faire dîner le môme. Pas de poulet, sinon il pique une crise. Bye.
- Bye. Au plaisir.
- Et ramenez votre boîte d'échecs la prochaine fois !
FIN