"GRANDEUR ET DECADENCE _ L'Epopée des Maraudeurs", un script d'Arlene Machiavelli.

Jan 11, 2010 19:39


Titre : "GRANDEUR ET DECADENCE _ L'Epopée des Maraudeurs", un script d'Arlene Machiavelli.
Auteur : Angelene
Fandom : Harry Potter
Personnages : OC, Les Maraudeurs
Disclaimer : Tout appartient à JK Rowling.
Note : Ce bout de fic est un projet bizarre que j'avais à l'époque où j'écrivais des fics Harry Potter. Je voulais raconter de façon humoristique la jeunesse des Maraudeurs via le regard d'une de leurs fans complètement cinglée, Arlene Machiavelli, mais au final je n'ai écrit que ce texte, mais il n'a pas vraiment besoin d'avant ou d'après, donc je le mets en ligne.


Bref Avant-Propos.

Voici quelques extraits du chapitre 4 du fameux manuscrit d’Arlene Machiavelli « GRANDEUR ET DECADENCE : L’Epopée des Maraudeurs ». Un document rare, récupéré partiellement par votre auteur dévoué. Les (…) signifient que le texte est incomplet sur ce passage ou que j’ai jugé bon de couper un passage laborieux à lire, l’auteur se perdant régulièrement dans les divagations lyriques dès qu’il s’agit de ses bien-aimés. Bonne lecture !

Chapitre 4 : Les ravages de l’homosexualité

(…)

dans les toilettes. Mais Mimi Geignarde ne m’en a pas dit plus, soi-disant qu’elle trouvait pathétique qu’on suive des garçons dans les toilettes. Mais qu’est-ce qu’elle y connaît, elle, d’abord ? Bon, en pathétique, c’est certain, elle est dotée d’une sacrée expérience. Déjà, mourir dans les chiottes, il y a plus digne. Ensuite elle est moche. Et puis personne ne l’aimait de son vivant, et encore moins de sa mort. Nick-Quasi-Sans-Tête m’a confié que les fantômes évitaient de la croiser, parce qu’elle était le seul ectoplasme de l’histoire des ectoplasmes à pouvoir donner mal au crâne à des gens morts, qui par définition ne peuvent plus jamais avoir mal quelque part.

J’ai testé une fois, en lançant un caillou sur la tête de la Dame Grise. Il lui est passé au travers et a frappé de plein fouet le Capitaine de l’équipe de Serdaigle qui est resté inconscient trois jours, malgré les soins diligents de Madame Pomfresh. Privés de leur Attrapeur, l’équipe a fait un bide contre Gryffondor, et James était tout content d’avoir gagné, ses délicieux yeux noisettes pétillant de malice, qu’il était beau ! J’avais envie, pendant la fête dans notre Salle Commune après la victoire, de me lever, de me dresser fière et haute, debout sur une table, écartant les bras et de lui crier :

« Oui James, c’est grâce à moi que tu as pu remporter cette si belle victoire ! C’est moi qui ai envoyé Lear à l’infirmerie ! C’est moi le Psycho à la brique dont tout le monde parle depuis trois jours ! ».

Ce que j’ai fait. Comment pouvait-il apprécier mon noble geste d’amour, involontaire certes mais c’est sûrement la destinée ou une divinité de l’amour qui m’y avait poussé ce matin-là, s’il n’était pas au courant ?

Mais bizarrement, ma révélation a jeté un froid : tous me dévisageaient avec dégoût, la musique s’est arrêtée, l’autre là a cessé de s’empiffrer de son cake. Seul Sirius continuait à s’amuser, mais c’est parce qu’il était en train de peloter Kerry Hagen dans un coin pendant ma déclaration et qu’il n’avait pas entendu. James était tout gris. Je crois que ça lui a cassé sa joie d’avoir gagné de cette façon

(…).

Apparemment, ce n’est pas fair-play de gagner en assommant les joueurs des autres équipes. Comprends pas. C’était même pas volontaire.

« Oui, mais tu vois, c’est un truc de Gryffondor, on a le sens de l’honneur tu comprends ? »

Qu’est-ce que cette Lily Evans peut être rasoir quand elle s’y met. Puisque le mal était fait, autant profiter de la victoire, non ? Bref, toujours est-il que ça a coupé la joie de James qui est parti se coucher. Plus de fête. Dire que je pensais gagner des points auprès de lui, notre beau Capitaine (Ô Capitaine Mon Capitaine !) mais j’ai plutôt fait demi-tour, du coup.

Point positif de la soirée, Remus est venu pour me gronder. Hi hi hi … Il avait un regard tout mimi et tout sévère (n’y a-t-il rien de plus beau au monde qu’un regard bleu comme un paisible ciel d’hiver sans nuage qui se pare d’éclats de tonnerre, brûlant de vie ? Je lui aurais bien ravi sa virginité sans son accord à ce moment-là, si nous n’avions pas été en public). Il m’a fait la morale, et m’a dit que c’était très dangereux de lancer des briques sur les gens. C’est bizarre, il me l’a expliqué comme si j’avais deux ans d’âge mental et que je n’avais pas le pouvoir de comprendre un concept aussi simple. Bref, il m’a longuement fait la morale (je suis sûre qu’il est très bon en préliminaires) et même si je ne l’avais pas fait exprès, j’aurais dû me dénoncer et m’excuser auprès de Lear.

(…)

en me prenant par le bras, si autoritaire, si fort, si puissant, si … Préfet ! Ô pourquoi je n’arrête pas de fantasmer sur lui depuis qu’il est Préfet ? En début d’année, je m’étais pourtant jurée de choisir James et de m’en tenir à lui …

En même temps, vu l’échec monumental de ma déclaration sur la brique de Lear, mes chances s’étaient légèrement amenuisées avec lui … Et puis j’ai finalement réussi à bien me faire voir de Remus, puisqu’il m’a accompagnée le lendemain matin, m’interrompant en plein petit-déjeuner, et me tirant par le bras (jamais de ma vie j’avais eu autant envie de hurler « MIAOUW » en pleine Grande Salle), pour que je me dénonce auprès de McGonagall. L’équipe a perdu la moitié des points que le match lui avait fait gagner et j’ai eu une semaine de retenues, du coup tout le monde à Gryffondor me déteste temporairement. Mais Remus était satisfait, et j’ai fait en sorte qu’il sache que pour me faire pardonner auprès de Lear je lui avais offert des tas de sucreries de chez Honeydukes et fait rattraper les cours de Potions qu’il avait manqué (ma matière fétiche). Il m’a souri, félicité de mon effort, puis fait un clin d’œil.

Un clin d’œil. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai adoré ce clin d’œil. Je crois que je pourrais écrire des pages entières sur ce clin d’œil, malicieux, coquin, plein de promesses, amusé, tendre, masquant une espièglerie si rare chez le Préfet de mon cœur, auréolé de son aura de mystère. Un clin d’œil qui voulait dire

(…)

et cet iris dont la couleur était synonyme au douzième siècle de fidélité et d’amour inconditionnel

(…)

Ô Malice barbotant dans l’infini lac placide de tes yeux

(…)

et voilà tout ce que je voulais dire sur ce clin d’œil. Ah. J’ai fait quatre pages quand même sur le sujet … Toujours est-il que j’en suis venue à la conclusion que Remus était probablement l’amour de ma vie.

Mais une minute … Ce n’était pas là le sujet de ce chapitre. Où en étais-je ? Ah oui Mimi Geignarde. Donc Mimi Geignarde, après m’avoir fait remarquer qu’il était pathétique de suivre les garçons aux toilettes, et elle peut parler elle qui ni de son vivant ni de sa mort n’a jamais eu de clin d’œil de la part d’un Remus Lupin (jel’aimejel’aimejel’aimejel’aimejel’aime), s’est mise à ricaner comme une dingue en inondant les toilettes. Je n’ai pas pu donc découvrir ce que James, Sirius, Remus (lovelovelovelovelove) et l’autre là faisaient sans arrêt dans ces toilettes. Surtout que c’est assez suspect qu’ils aillent aux toilettes pour filles quand ils pourraient aller ben … Dans des toilettes pour garçons.

Un peu perturbée par ce problème, j’ai demandé son avis sur la question à ma meilleure amie, Clodie Papple, entre deux rédactions de pages de mon manuscrit, une nuit à trois heures du matin. Etonamment elle m’a envoyé au diable (les sorciers issus du monde moldu sont souvent grossiers quand on les réveille la nuit. D’une façon générale, j’ai remarqué que les gens sont peu dispos en pleine nuit. Je ne sais pas pourquoi). Après avoir insisté, elle a juste marmonné :

« Ils passent leur temps à se cacher aux toilettes des filles ? Alors ils sont sûrement gays. Laisse-moi dormir maintenant. ».

Et là, ce fut le drame. La vision de cauchemar. Tout mon mythe qui s’écroule. James, Sirius et Remus homosexuels ? Bon pour l’autre là, je ne dis pas. Il n’a rien de viril. Remus à la rigueur, il est tellement doux, calme, sensible, compréhensif

(…)

, généreux, en phase avec son côté féminin (jel’adoooooooooooore), que finalement, je pourrais admettre qu’il soit gay. Sauf que ça me briserait le cœur. Sirius … Pourquoi pas ? Bon c’est vrai qu’il a la réputation d’être le tombeur de l’école (il est tellement beau et sexy et bôgosse et charmeur et sexy et … Sexy.) mais l’homosexualité ou du moins les pratiques homosexuelles sont fréquentes dans les familles de Sang Pur.

Je parle en connaissance de cause : mon oncle est une folle, et j’ai un jour surpris mon père en train de se taper notre majordome dans un placard à balai. Au début j’ai été perturbée, et puis papa m’a bien expliqué que ça se faisait par tradition dans toutes les familles aristocratiques, et qu’il n’était pas utile que je le dise à maman. Malheureusement, notre majordome a quitté la maison dès le lendemain matin, donc je n’ai pas eu le loisir d’en découvrir plus. Alors du coup, je peux admettre que comme papa et Tonton Henry, Sirius ait des « penchants ». Mais James. JAMES ! Lui qui respire la virilité ! Lui qui est Capitaine de l’équipe de Quidditch ! Lui qui passe son temps sous les douches avec d’autres garçons ! Ca se saurait s’il était gay.

Comment l’imaginer, lui, Sirius, Remus, et l’autre là impliqué dans des parties à quatre orgiaques cachées du regard des autres dans les toilettes de Mimi Geignarde ? Et comment font-ils pour ne pas être gênés par sa présence ? Que dois-je faire ? Qui suis-je ? Où vais-je ? A présent que mes hommes idéaux sont des fiottes, je fais quoi moi ? Je suis censée trouver l’homme de ma vie parmi le nombre incroyable à Poudlard de garçons … Ordinaires ? Mais quelle horreur ! Comment les oublier ? Comment tirer un trait sur eux ?

(…)

et j’ai résolu ainsi de les soutenir, par amour. Ils sont gays ? Et alors ? Ca ne doit pas m’empêcher de les aimer ! Je vais dores et déjà les soutenir dans leur lutte pour leur droit à la différence, et jamais, plus jamais, ils n’auront à se cacher dans les toilettes de Mimi Geignarde !

(…)

mais Remus n’a pas eu la réaction que j’escomptais. Il a regardé le T-shirt avec l’arc-en-ciel et m’a remerciée d’un air incertain.

A ce moment-là, Sirius nous a interrompu bruyamment en criant :

« Lunard ! Au lieu de draguer, viens nous aider à faire travailler Queudver ! ».

Depuis la rentrée ils n’arrêtent pas de se donner des noms entre eux, « Lunard », « Patmol », « Cornedrue » et « Queudver ». Probablement des mots de code pour gays. Je ne les ai pas bien compris, mais j’ai bien vu tout de suite les connotations phalliques dans Queudver et Cornedrue. On peut aussi en voir une dans Patmol, mais ce n’est pas très flatteur. Reste que Lunard demeure un mystère pour moi …

(…)

mais plus tard au dîner, alors que j’écoutais d’une oreille distraite leur conversation grâce à un Auditronus (une saloperie qui m‘a coûté 12 Gallions chez Derviche et Bang, mais sur le long terme j’amortirai facilement l’achat), j’ai eu un doute. Sirius a dit :

« Alors, tu as une touche avec Machiavelli, Lunard ? »

Remus a répondu :

« Non. Je crois qu’elle pense que je suis gay. »

James a éclaté :

« Toi ? Gay ? Pourquoi pas moi et Sirius, pendant qu’on y est ! Cette fille est complètement à l’ouest. »

Magnifique et ô combien satisfaisante conversation. Bon, le moment où James insinue que je serais maboule est un petit peu vexant, mais je suppose qu’il a dit ça sous le coup de la colère. Les Gryffondor m’en veulent globalement encore pour le coup de la brique et des soixante-dix points en moins. Je n’en reviens pas, qu’ils s’ennuient avec des peccadilles de la sorte, alors que la vie est magnifique : je sais à présent avec certitude que James, Sirius et Remus ne sont pas gays ! C’est génial ! Bon, j’ai toujours un doute pour l’autre là, mais ce n’est pas comme si ça m’intéressait. D’ailleurs il l’est probablement.

Du coup je suis soulagée. Cette nuit, après avoir fini ma retenue (j’ai dû m’y reprendre à deux fois pour nettoyer la classe de métamorphoses car j’ai renversé toute une étagère lors de ma danse de la victoire quand j’ai eu terminé de laver la première fois), j’ai réveillé Clodie pour lui faire part de la bonne nouvelle. Elle n’était pas contente.

« Bien sûr, qu’ils sont hétéro ! Ce crétin de Potter est dingue d’Evans, ce prétentieux de Black passe son temps à rouler des galoches à Kerry Hagen et ce tout-mou de Lupin sortait avec Jenny Bloom l’année dernière. T’es vraiment crédule. Maintenant laisse-moi dormir et va te laver, tu empestes le détergent. »

Je comprends avec horreur que Clodie m’a mis de fausses idées en tête par pur mauvais esprit. Elle n’éprouve pas la même passion que moi pour les Maraudeurs, ce que je ne comprends pas mais peux au moins concevoir. De là à me mettre des bâtons dans les roues lors de mes investigations, ce n’est pas très sport. Lorsque je le lui ai fait remarquer, elle s’est contentée de marmonner dans son oreiller :

« Vis ta vie et laisse-les tranquille, ces abrutis. »

Elle n’a pas l’air de comprendre que l’un d’entre eux sera le futur père de mes enfants. S’il elle l’avait vu comme moi dans ma boule de cristal en Divination, elle serait moins acerbe et aigrie. Mais elle préfère faire de l’Arithmancie et des Runes, soi-disant que la Divination c’est pour les désespérés, les paresseux ou les illuminés. Et je crois qu’elle me classe dans les trois catégories. Tu parles d’une amie.

Je la crois jalouse, tout simplement. Le fait qu’elle les traite sans arrêt d’abrutis est très révélateur : on ne peut pas les dénigrer, ils sont trop parfaits. Ca veut tout simplement dire qu’elle aussi les aime mais ne veut pas l’admettre. Si elle se décidait, on pourrait travailler main dans la main pour les conquérir, et ainsi, une fois que j’aurais choisi mon Elu, elle pourrait parfaitement avoir le champ libre pour les deux restants. Mais à chaque fois que je lui fais cette proposition elle me répond des trucs du genre « Meurs » ou « Je viens de devenir lesbienne à l’instant. ». A partir de maintenant, je vais me méfier de ce qu’elle me dit. Je ne lui demande pas de nouveau si elle a une théorie concernant leur disparitions fréquentes dans les toilettes de Mimi Geignarde. Et je finis par ne plus me poser la question. Un matin de novembre, après m’être cassée la tête pour trouver un moyen de les y espionner sans succès, l’autre là a débarqué dans notre Salle Commune en criant :

« J’ai réussi ! ».

Les autres l’ont forcé à se taire puis l’ont emmené dans leur dortoir. Je les ai suivis et les ai écoutés avec mon Auditronus. J’ai loupé le début de la conversation et tout ce que j’ai compris fut :

« Maintenant, Lunard, Patmol, Cornedrue et Queudver vont être enfin réunis pour leur première pleine lune ! »

La perspective avait l’air de tous les enthousiasmer et Remus se confondait en remerciements. Je n’ai rien pigé. Toujours est-il qu’après ce jour-là, ils ne sont plus jamais allés aux toilettes de Mimi Geignarde. On dit que Sirius y a emmené une fois Kerry Hagen pour avoir de l’intimité, mais que Mimi avait trempé la fille par jalousie. Kerry était furieuse et comme Sirius se tordait de rire, leur belle histoire d’amour prit fin ce jour-là.

Quant aux noms de code « Lunard, Patmol, Queudver et Cornedrue », ils leur sont restés. J’en ai déduit que c’était une de leur nouvelles lubies, comme le jour où ils se sont auto-proclamés comme étant les « Maraudeurs ». J’ai voulu les espionner à la pleine lune, pour savoir ce qu’ils projetaient, mais quoi que ce fut, ça a sûrement été annulé : comme souvent, Remus s’est absenté pour aller au chevet de sa mère malade. Quel bon fils, quel garçon prévenant, c’est si adorable, si

(…)

et des caractéristiques communes des producteurs actifs de spermatozoïdes. Plus le temps passe, plus je me dis qu’il sera le père de mes enfants.

(…)

un autre incident, qui je le crains, brisa temporairement mes chances avec Remus. Tout est de la faute de Lear. Ce type-là, je n’aurais jamais dû l’assommer. J’aurais dû le tuer. Parce que voilà, comme Lear est une brêle en potions, il a profité du fait que je me sentais coupable pour sa convalescence (bon je ne me sentais pas hyper coupable, mais ça le faisait devant Remus, lui qui est si juste, et rempli de compassion), pour me demander des cours de rattrapage. Le fait est que je n’avais rien de mieux à faire puisqu’à Gryffondor, tout le monde me déteste encore temporairement, et que Clodie ne me parle plus depuis que j’ai pris la manie de la réveiller en pleine nuit. Alors j’ai accepté pour m’occuper, montrant ainsi à Remus à quel point je pouvais faire preuve d’un sens de l’abnégation confondant.

(…)

une soirée superbe, au coin du feu. Je finissais mes devoirs, ayant pris du retard à cause de la bêtise sans nom de Lear qui n’arrivait pas à me concocter une potion de Paix correcte, quand Remus s’était assis près de moi. Mon cœur chantait comme un oisillon venant de naître. Prenant le prétexte de s’inquiéter en tant que Préfet de ma situation : toute ma Maison qui me déteste, des devoirs en retard, il me demandait gentiment si j’allais bien. JE T’AIMEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE ! Eus-je alors envie de crier, émerveillée par cet élan de sympathie si adorable. Mais je me retins, et démontrant mon courage (je n’ai pas été envoyée à Gryffondor pour des prunes quand même) je lui affirmai, digne, que tout allait bien.

(…)

et me félicitant pour donner de mon temps auprès de Lear. Soudain, j’eus le désir de m’enquérir de James et de sa colère à mon égard.

« Hum ? Oh non laisse tomber, il n’y pense déjà plus. Il n’est pas du genre à se laisser abattre ! Il pense déjà au prochain match. »

Adorable. Jaloux que j‘ai remis sur le tapis le nom de James, son ami et néanmoins rival dans la quête de mon amour, Remus s‘était empressé de me mentir, alors qu‘au fond de moi je savais bien que James était détruit par la trahison de celle pour qui il comptait tant. Mais cela ne fit que conforter mes sentiments profonds pour Remus. Oui j’en étais certaine à présent. C’était LUI ! Adieu James, ô oui, toi aussi je t’ai aimé, mais qu’est-ce qu’une fugace passion comparée au déploiement irrésistible des ailes du Grand Amour ? Qu’est-ce que l’amourette

(…)

et ne pouvait valoir tant de soupirs cachés. A présent, ce n’était que Remus, et à tout jamais.

(…)

avec ce merveilleux sourire timide :

« C’est dommage que tu sois si prise, j’ai quelques ennuis en potions, et comme c’est l’année des BUSEs, j’aurais eu besoin d’un peu d’aide. »

Aïe ! Déconfiture ! A trop me faire mousser et à trop insister sur ma dévotion sans limite à instruire Lear, je me suis fermée sans le vouloir la porte à des cours particuliers en tête à tête dans l’obscurité humide des cachots avec mon Remus.

« Tant pis, je demanderai demain à Kimber. Elle aussi est excellente en potions. »

Aïe ! Deuxième déconfiture ! Kimber, la superbe blonde de Sixième Année au regard de biche et à la lippe boudeuse ? La fille-faisant-fantasmer-le-tout-Poudlard prenant ma place en tête à tête dans l’obscurité humide des cachots avec mon Remus ? Pas bon !

« Mais Sirius et James ne peuvent pas t’aider ? » me suis-je empressée de demander, désespérée.

« Sirius a essayé, mais il est tout aussi dénué de pédagogie et de patience que je suis dénué du moindre don en Potions. Quant à James, il est trop pris par ses entraînements au Quidditch et par la rédaction de lettres d’amour enflammées à Lily Evans ! »

Aïe. Troisième Déconfiture.

Bon c’est vrai que j’ai expliqué sur deux pages tout à l’heure que je préférais Remus à James, mais ça ne veut pas dire que je vais sauter de joie en apprenant qu’il nourrirait une certaine passion pour l’autre rabat-joie d’Evans. Il faudrait que je revienne sur le cas de cette fille dans un chapitre ultérieur.

(…)

Mais j’y pense ! Remus est probablement toujours sous le coup de mon allusion à James tout à l’heure ! Peut-être que par jalousie, il me fait croire qu’il est amoureux de l’autre rabat-joie d’Evans ! Tout s’éclaire ! Oh c’est tellement mignon de penser que mon Préfet Parfait ressente une pareille insécurité à l’idée de me perdre.

(…)

accompagné d’un clin d’oeil. Mais cette fois je n’aime pas du tout ce clin d’œil. Mais alors pas du tout. NON REMUS ! Comment peux-tu croire que j’ai envie de sortir avec Lear ? Nooooooooooooon !

« Pourquoi tu fais cette tête ? Oh, tu as peur que je lui parle de tes sentiments pour lui ? Mais ne t’en fais pas, je garderai le secret ! »

Je souris, tentant de masquer ma frustration complète.

« Mais euh … Non non … Je ne l’aime pas du tout moi ! Qu’est-ce qui te fait dire ça ? ».

Il sourit comme un papa devant le caprice de sa fille de trois ans.

« Allez, je connais par cœur ce genre d’attitudes … James fait toujours ça pour attirer l’attention de Lily : l’énerver. Tu lui as jeté la brique pour attirer l’attention, hein ? Maladroit et dangereux, mais ce n’est pas facile de se faire voir d’un Capitaine de Quidditch, ils sont très sollicités, n’est-ce pas ? Et puis tout le reste, les chocolats que tu lui as apportés à l’Infirmerie, les cours particuliers … Je vois clair dans tout ça. »

Aïe. Quatrième Déconfiture. Pour la première fois de sa vie, Remus fait preuve d’une débilité déconcertante et se montre à côté de la plaque.

J’aimerais nier mais je crois qu’il ne me prend pas au sérieux ou que je suis dans une phase de déni, liée à ma timidité. Il va se coucher en me laissant pantelante, me tapotant l‘épaule avec bienveillance. Et merde.

(…)

donc logiquement ma seule chance est d’utiliser cette situation à mon avantage. Puisque j’ai découvert que Remus était très jaloux, et que son apparente décontraction en me parlant de Lear n’était qu’un masque pour dissimuler son aigreur et se protéger du chagrin, il me suffit d’exacerber cette jalousie en draguant Lear comme une malade jusqu’à ce que Remus craque et se batte pour moi. C’est un Gryffondor après tout !

(…)

Malheureusement, ce fut une très mauvaise opération, qui entraîna une succession d’événements horribles. Je fus, malgré moi, impliquée dans les marasmes et dilemmes du triangle amoureux. Lecteur, tu te dis sans doute qu’au moment où mon Remus se décidait à me déclarer sa flamme, envoûté par ma générosité et rendu jaloux par tout le temps que je passais avec Lear, ledit beau Capitaine des Serdaigle commençait à nourrir de tendres sentiments à mon égard, me laissant troublée et hésitante ? Eh bien pas du tout ! Triangle amoureux il y a eu, mais ce n’était pas Lear et Remus amoureux de moi, mais moi ET Lear amoureux de Remus. Oui. Lear est une tapette. En fait, comme il me voyait discuter avec Remus de temps en temps, il étudiait les potions avec moi pour en apprendre plus sur lui.

Moi qui me demandais pourquoi il ne réussissait jamais cette potion de paix à la con et ne cessait de me poser des questions sur Remus au lieu de me demander quelles avaient été ses erreurs. Moi, de toute bonne foi, je pensais qu’il s’intéressait à Remus pour faire une étude comparative des Préfets dans les différentes Maisons ou tout simplement par admiration, comme tout le monde. Enfin comme moi au moins. Mais non. Le choc. Etourdie, je lui demande :

« Mais qu’est-ce qui te fait penser que Remus est gay ? »

Réponse qui me tue sur place :

« Oh je l’ai vu porter à Pré-au-Lard un T-shirt avec un arc-en-ciel et l'inscription Gay Power ! »

Patatras. Le coup du battement d’ailes du papillon, l’événement en entraînant un autre. Quelle conne.

(…)

à moi ! Me demander de l’aider à draguer Remus ! Je vous l’avais dit, j’aurais dû le tuer, ce débile de Lear ! Malheureusement (toujours l’effet papillon), comme j’ai décliné son offre peu aimablement, Lear a résolu de séduire Remus par ses propres moyens. Et comme le garçon manque de subtilité, il lui a carrément roulé une pelle devant tout le monde dans un couloir entre deux cours. Le choc. Mes yeux ne s’en sont pas remis, et je crois que je ne pourrai plus voir Remus de la même façon pendant des siècles ! Naturellement, n’étant pas gay (du moins mes derniers doutes à ce sujet se sont dissipés), Remus l’a repoussé. Ca brisé le cœur et la réputation de Lear, mais on s’en fout de ce sale embrasseur de futur père de mes enfants ! Remus lui s’est fait chambrer par Sirius, James et l’autre là, jusqu’à ce que les Serpentard s’y mettent. Un bizutage et un sortilège transformant Rogue en clown plus tard, il était désormais interdit de se foutre de nouveau de lui pour cette raison. Solidaires ces garçons. Ils sont géniaux comme toujours. Des êtres hors normes.

Quant à mes affaires avec Remus, comme toujours, tout a foiré. Non seulement je ne l’ai pas rendu jaloux de ma relation avec Lear mais en plus je me suis ridiculisée : il a toujours su qu’il était gay, et n’a pas voulu me faire de la peine en me l’annonçant. D’où les sourires de compassion et petites tapes sur l’épaule ce soir-là dans la Salle Commune. Ouaip. Entre ça et la vision d’horreur de Lear tentant de lui fourrer sa langue dans la bouche, j’ai décidé de renoncer temporairement à Remus. Me reste Sirius. Ah, Sirius ! Comment n’ai-je pas vu plus tôt qu’il était l’homme de la situation, celui avec qui j’avais le plus de point commun, bref l’être parfait pour fusionner.

(…)

Dès le lendemain je résolus de lui faire part subtilement de mon nouvel intérêt pour lui, car étant plus au fait des choses de l’amour que Remus et James, il avait sûrement remarqué la tension sexuelle qui torride qui avait régné entre nous avant que je me détourne d’eux.

(…)

et s’en est allé en marmonnant :

« A plus, Marlene. »

J’aime bien quand il me taquine en faisant semblant de ne pas retenir mon nom. Il aime beaucoup provoquer, et c’est côté rebelle qui le rend vraiment très attirant. Et j’aime son allure : tellement sexy, cette nonchalance, cette assurance, ce port d’aristocrate. Je ne comprends pas que le Professeur McGonagall ne le viole pas sur place quand ils ont une retenue en tête-à-tête.

(…)

de mes notes en chute libre. Pourquoi les Professeurs me tombent-ils tous dessus en même temps ? C’est agaçant à la fin, ils ne voient pas que je cherche à assurer mon avenir en me cherchant depuis deux ans un mari, comme maman me l’a enseigné ?

(…)

moins de temps à consacrer à l’espionnage des Maraudeurs de mon cœur. Pas drôle du tout. En plus, ces crétins de Gryffondor continuent à m’en vouloir, ce qu’on peut être rancuniers dans notre Maison, c’est pas croyable …

(…)

pour me consoler, a-t-il dit. Je ne vois pas du tout l’intérêt. Et pourquoi il me colle d’abord, l’autre là ? Je n’ai rien contre lui, mais bon, ce n’est pas comme si sa présence sans arrêt dans mon champ visuel était excitante. En plus il est gay. Donc il me fait penser à Lear. Et à ma cruelle déception sentimentale alors que j’étais à deux doigts de me fiancer à Remus Lupin.

« Tu sais, ça m’est déjà arrivé à moi aussi. » a-t-il continué.

Mais de quoi me parlait-il ? Lui aussi était amoureux de Remus ?

« Quand j’étais en Deuxième Année, pour voir, j’ai lancé un caillou dans le Baron Sanglant. J’ai failli crever l’œil d’un Préfet. »

Quel boulet celui-là. Non seulement il me rappelle ma déception avec Remus, mais en plus il enchaîne en me mettant sous le nez la triste erreur qui me sépara de James. Tout pour plaire. Et pourquoi me sourit-il béatement ? Le pauvre doit se sentir seul. Je devrais peut-être le présenter à Lear …

fanfiction : harry potter, fantasy, one shot, humour, lgbt, fanfiction

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