Titre : Ceux qui n'ont pas de tripes (
Those Lacking Spines)
Auteur :
Gexegee (
ggmoonycrisco)
Fandom : Kingdom Hearts II
Rating : PG-13
Disclaimer : Kingdom Hearts est le crackbaby de Disney et Square Enix. La fic appartient à Gexegee, seule la traduction est à moi.
Résumé : Immunisés contre un étrange parasite grâce à leurs apparences viriles, Xaldin, Vexen et Lexaeus partent à l'aventure pour sauver le reste de l'Organisation XIII du pire des cauchemars : les fanfictions stupides.
Notes : SPOILERS POUR KHII. Enfin la suite, hourra ! Ce monde est probablement mon préféré, je pense que quiconque me connaissant un peu saura pourquoi :)
Crossposté @
we_translate -----------------------------------------------------------------------------------
Chapitre Six : Rainy Day Woman #12 and 35
-----------------------------------------------------------------------------------
Quelque part à l’autre bout de l’univers, très loin du V.G. Existentialiste dérivant paresseusement dans l’espace, quelque part loin après le chapitre neuf, une silhouette se tenait parmi les ombres derrière une large fenêtre tout en haut d’un grand gratte-ciel sombre.
Elle contemplait les bâtiments sombres plus bas, quelque chose de méchant et sadique luisant dans le coin de ses yeux sombres. La pièce autour d’elle était sombre, à part le faible scintillement de plusieurs lampes noires qui éclairaient l’écran sombre d’un ordinateur. L’écran n’était sombre que depuis quelques secondes, lorsque le desktop aux motifs noirs et les icônes sombres avaient disparu derrière le voile noir de l’écran de veille.
L’homme regardait sombrement par la fenêtre, ruminant de sombres pensées à propos des sombres nouvelles qu’il venait de recevoir. Pour épicer un peu la prose, nous allons substituer à ‘‘sombre’’ des mots plus colorés. Pour le reste de la scène, si vous voyez une couleur, supposez que la narratrice voulait probablement dire ‘‘sombre’’. Ou peut-être ‘‘noir’’. En même temps, cela va complètement discréditer toute vraie description de couleur pour le reste de la scène… ce n’est pas vraiment important. La pièce était bien trop vous-savez-quoi pour que quiconque puisse voir les couleurs de toute façon.
« Marley-dono, Aku-chan, Xuxastell et Xiggy-kun ont été éliminés, » dit-il rosement sans s’adresser à quiconque en particulier. Un air bleu traversa son visage et ses lèvres se serrèrent de manière infime. « Et pire, ces ennuyeux Similis sont toujours en vie et se dirigent progressivement par ici. »
Des robes magenta voletèrent autour de ses pieds lorsqu’il se détourna de la fenêtre et se mit à parcourir la pièce, marmonnant d’écarlates pensées et tentant de déterminer quoi faire. « La Grande Maîtresse Fangirl est déjà insatisfaite de nos performances et que nous ayons laissé ces trois-là aller si loin. Il nous faudra faire mieux si nous ne voulons pas la voir vraiment furieuse, se dit l’homme jaune soleil. Je vais devoir accélérer l’Opération Double si je veux la terminer avant qu’ils n’arrivent ici… et je ferai passer le message à mes quatre camarades survivants dans l’espoir qu’au moins l’un d’entre eux puisse être à la hauteur et vaincre ces vermines. BouWAHAHAHAHAHA ! »
L’homme terre de Sienne brûlée prit un moment pour se faire plaisir avec un vigoureux rire maléfique, s’arrêtant progressivement pour regarder au-delà du texte, où les lecteurs étaient perplexes et un peu perdus par une exposition aussi vague.
« Pourquoi vous dis-je tout cela maintenant ? demanda-t-il avec un froncement de sourcil chartreux. Retournez à l’intrigue actuelle et nous parlerons plus tard ! Sortez d’ici ! »
-------------------------------------------------
A l’extrême opposé de l’univers, quelque part entre les ténèbres et la lumière et tout juste à peine hors d’existence, Xigbar devait absolument savoir quelle recette Demyx avait utilisée pour rendre ses cookies croustillants à l’extérieur mais fondants à l’intérieur.
« Mec, c’est… comment dire… la meilleure chose que j’aie jamais goûtée ? dit-il avec enthousiasme en prenant une nouvelle bouchée de son quatrième cookie tout en réajustant joyeusement son chapeau de paille avec des fleurs mauves sur le bord.
- Oh, vous savez, un peu de gingembre, un peu de cannelle, rougit Demyx, et il gloussa comme une écolière, avec une petite pirouette dans son tablier à fleurs. Ma mamie m’a transmis la recette dans son livre de cuisine !
- Oh, allons, Mrs. Cranshaw, ne soyez pas si modeste ! pouffa Luxord de manière fort féminine, tout en tripotant les boucles d’oreilles étincelantes qu’il avait trouvées. Plus de thé, Mrs. Nesbitt ?
- Bien volontiers, Mrs. Wong ! couina Marluxia en sautillant dans son fauteuil. Il y a du jasmin dans ces sachets !
- Pensez-vous que ce bouquet a besoin de plus de pâquerettes, Mrs. Nesbitt ? demanda Saïx, très inquiet. Vraiment, soyez franche !
- Oh non, Mrs. Tremain, ça m’a l’air faaaaaaabuleux, dit Marluxia entre deux gorgées. Mmm ! Passez-moi un autre morceau de sucre, voulez-vous chérie ?
- Tout de suiiiiiite ! chanta Xemnas, après qu’il eut reposé son blush et son mascara. Ooh, approchez Mrs. Bloodmoon ! Le cake à la banane sera prêt dans quelques minutes ! »
Zexion soupira rêveusement. « Oh, j’espère bien, Mrs. DeVille. J’ai tellement faim.
- Mesdames ! appela soudain Larxene depuis l’entrée, se précipitant dans le salon avec un ensemble de robes soyeuses de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Regardez ce que j’ai trouvé dans mon placard !
- Oh, ces vieilles choses ? béa Demyx. Et le rétro est tout à fait chic cette année !
- Mmm, c’est de la soie ? roucoula de plaisir Marluxia.
- Oh oui, regarde celle-là avec le joli vert à pois roses, Marluxia, l’encouragea Larxene. Ça t’ira siiiiiii bien !
- Hey… HEY ! coupa soudainement Marluxia, avec un regard terrible vers Larxene, comme si elle venait de donner un coup de pied à son chiot ou de dire que sa mère était moche (Vexen vous rappellerait ici que c’est une image, puisque les Similis n’ont techniquement pas de mère). Suis les règles, Lar-Lar ! Je suis Missis Nesbitt. »
Bien que le déplaisir d’être appelée ‘‘Lar-Lar’’ fut visible sur son visage, Larxene parvint à lui répondre avec un sourire calme et doux. « Oui, oui. Je vous demande pardon, Mrs. Nesbitt.
- Um, um, um, fit Luxord en sautillant d’un pied sur l’autre. O-on peut les essayer, Lar-Lar ? »
Xigbar sauta de son fauteuil et tapa du pied en pointant du doigt : « Ooh, ouais, la rouge serait absolument ravissante avec mon chapeau, mec !
- Ohlàlà vous devriez totalement l’essayer, Mrs. Andrzjewski ! dit Larxene avec excitation. Vous toutes, vous pouvez ! A vrai dire, j’insiste !
- Youpi ! » répondit un chœur de voix.
Larxene posa les robes sur la table et recula tandis que les autres Similis se jetaient dessus comme une meute de femmes hystériques en train d’acheter des robes de mariage soldées à moins 70 pour cent. « Allons, mesdames, ne les déchirez pas ! Il faut que vous soyez toutes gentilles et jolies pour la photo !
- Ne t’en fais pas, chérie, nous serons très sages ! dit Saïx en prenant un slip lavande pour le comparer avec la couleur de ses cheveux.
- OHMONDIEU le cake à la banane ! » cria subitement Demyx, et il courut vers le four.
Larxene s’appuya contre le mur avec un petit sourire et croisa les bras pour savourer la scène.
« Tu es vraiment une incroyable chienne, dit une voix amusée.
- Quoi ? C’est ce qu’on appelle ‘‘opportuniste’’, répondit-elle avec un haussement d’épaules.
- S’il y a un enfer pour les gens comme nous, j’espère que tu sais que tu y vas tout droit, » fit Axel en secouant la tête, tout en se retenant de rire.
Larxene le fixa et leva un sourcil avec un soupir. « Je te retrouverai là-bas. Comment tu appelles ça ?
- Quoi, ça ? C’est ce qu’on appelle ‘‘complètement hilarant’’, » répondit Axel en montrant le caméscope sur son épaule.
------------------------------------
Quelque part juste entre le bout de Fandom Hearts et l’autre bout de l’univers canon - donc, en gros, en plein milieu de Fandom Hearts, le V.G. Existentialiste avait atteint le monde suivant et Xaldin, Vexen et Lexaeus avaient débarqué.
Malheureusement, alors que les moteurs DEM les propulsaient à travers l’atmosphère, ils furent soudain soumis à de fortes turbulences, car telle était la nature de ce monde. Y entrer était vraiment difficile, réalisèrent-ils - un joyeux panneau l’annonçait d’ailleurs fièrement (‘‘BIENVENUE ! 10239 ECHECS AUJOURD’HUI :-)’’).
Impuissant, Lexaeus se retrouva étendu sur le dos par terre, le regard fixé sur le ciel et tentant d’accuser le contrecoup de la défaillance des moteurs DEM.
Il lui fallut quelques minutes pour se remettre de son rude atterrissage - même quand on est un homme grand et costaud, ça fait mal quand on se cogne dans une planète après une chute libre de quelques milliers de mètres dans les airs. Il s’assit lentement et se frotta la tête en étudiant les alentours.
La première chose que Lexaeus remarqua était qu’il se trouvait dans la campagne, à la lisière d’une forêt luxuriante et d’une vaste prairie couverte de hautes herbes et de fleurs bruissantes, une pittoresque petite rivière slalomant à travers le paysage. Il chercha dans sa dimension de poche le guide et se rendit compte qu’il s’était volatilisé… mince, il l’avait probablement laissé sur le vaisseau gummi par erreur.
La seconde chose que Lexaeus remarqua était qu’il se trouvait seul. Xaldin et Vexen n’étaient nulle part en vue, et Lexaeus pouvait entendre la voix de la terre qui lui confirmait qu’il n’y avait dans les environs aucun cratère en forme de Simili comme celui qu’il avait créé. Les turbulences les avaient sûrement séparés.
Bah, se dit Lexaeus en haussant les épaules. Xaldin et Vexen devaient se balader dans le coin - et ce n’était pas comme s’ils ne savaient pas s’occuper d’eux-mêmes. Lui en tous cas se débrouillait très bien tout seul. Xaldin avait six lances - il pouvait maîtriser une petite armée de Sans-foie sans aide. Et Vexen pouvait parfois avoir un peu de mal à garder son calme quand on l’abandonnait à ses propres affaires, mais heureusement pour lui, ‘‘ses propres affaires’’ engendraient généralement beaucoup de souffrances et de tortures pour quiconque se mettait en travers de son chemin.
Heureusement pour Lexaeus, il y avait une route non loin de son lieu d’atterrissage, et non loin de la route se trouvait un poteau indicateur. Il jeta un dernier regard autour de lui puis évita soigneusement une fleur d’une espèce menacée pour rejoindre la route.
Enfin, c’était ce qu’il avait l’intention de faire, mais il s’interrompit quand il sentit un objet pointu coincé dans la semelle de sa botte gauche.
Lexaeus leva son pied et tenta de le déloger, quoi qui puisse avoir été assez robuste pour s’enfoncer de plusieurs centimètres dans l’excellente qualité des semelles des bottes standards de l’Organisation XIII. Il le leva pour l’examiner entre deux doigts - un morceau cassé de quelque chose. Ça ressemblait à un éclat de verre ou de cristal, pas excessivement intéressant. Probablement un morceau de quelque chose que quelqu’un avait fait tomber et négligé de nettoyer.
Décriant les services de voirie de cet étrange nouveau monde, Lexaeus amorça le geste de laisser tomber l’éclat dans sa poche pour s’en débarrasser plus tard. Il fut soudain interrompu par une voix grondante dans son dos.
« Une seconde, mon gars ! Donne-moi le fragment de perle et je ne te découperai pas en morceaux ! »
Lexaeus et les lecteurs partagèrent un terrible pressentiment en réalisant exactement sur quel genre de monde il venait d’atterrir.
« S’il existe un dieu miséricordieux des Similis, ou n’importe quelle divinité veillant sur moi, dit Lexaeus d’une voix calme mais sérieuse, je vous en prie, dites-moi que j’ai atterri n’importe où sauf… »
Il se tourna lentement et, s’il avait eu un cœur, il l’aurait senti se noyer dans le désespoir le plus total à la vue du jeune homme avec un pantalon rouge, des oreilles de chien et une improbable masse de cheveux blancs jusqu’à la taille.
« Hey ! lança le jeune homme en pointant un doigt griffu et en soulevant une immense épée. Tu m’écoutes ou quoi ? Je t’ai dit de me donner le fragment de perle! »
La main de Lexaeus vint s’écraser sur sa figure. « …Inuyasha.
- Je vois que tu as entendu parler de moi ! sourit Inuyasha d’un air suffisant en posant son épée sur son épaule. Alors donne-moi le fragment de perle et je t’épargnerai !
- Très bien, d’accord. » Lexaeus ressortit le fragment de perle de sa poche et le lança sans hésitation vers le demi-démon, où il atterrit à ses pieds.
Inuyasha fixa le fragment, puis leva les yeux vers l’homme colossal en noir. Puis les baissa à nouveau vers le fragment. Puis à nouveau vers Lexaeus. « Attends… tu me donnes simplement le fragment… comme ça ?
- Oui ? » Lexaeus leva un sourcil. « C’est ce que tu m’as demandé.
- Mais tu es un méchant. » Inuyasha se gratta la tête, perplexe. « Tu es sensé t’emparer du fragment de perle et t’enfuir avec.
- Pourquoi je ferais ça ?
- Parce que… tu es le méchant, répéta Inuyasha, apparemment ébahi par la mauvaise volonté de Lexaeus à poser des problèmes. Tu es sensé te rire de moi pour avoir perdu le fragment, puis t’enfuir avec et l’utiliser pour tes plans maléfiques.
- Et pourquoi j’utiliserais une chose aussi ridicule pour un quelconque plan maléfique ? le raisonna Lexaeus. A part au corps-à-corps, pour te piquer avec, bien sûr.
- Bein, c’est un fragment de la Perle de Shikon ! argumenta Inuyasha. Tout le monde veut la Perle de Shikon.
- Pas moi, l’informa Lexaeus.
- Pourquoi ça ? » Inuyasha avait l’air presque insulté.
« Parce que je n’en ai jamais entendu parler et que je ne sais pas à quoi ça sert, répondit Lexaeus. A voir ta réaction, je suppose que ça a quelques propriétés surnaturelles, et qu’il y en a beaucoup qui voudrait en profiter. Ça arrive souvent, des problèmes avec des étrangers et des gens venant d’autres mondes qui apparaissent et tentent de la voler pour leurs propres desseins ?
- Ça oui, dit Inuyasha. Pendant cent soixante épisodes.
- Grands dieux, s’étonna Lexaeus. Vous avez utilisé cette intrigue éculée pendant aussi longtemps ? »
Lexaeus sut qu’il avait trop parlé quand il sentit subitement les regards foudroyants du demi-démon et des hordes de fans dévoués de l’autre côté de leurs écrans d’ordinateur, transcendant les frontières de la réalité.
« T’as quand même pas dit ça, dit Inuyasha d’un ton accusateur.
- Je crois bien que si, fit Lexaeus avec un haussement d’épaules.
- Eh, ne me cherche pas avec les intrigues répétitives. Ça a bien marché pour Dragon Ball Z, » dit Inuyasha avec un grognement.
Il éprouva soudain cette même sensation de gens quelque part en train de le conspuer pour avoir insulté un dessin animé.
« J’ai quand même pas dit ça ?
- Je crois bien que si. » Lexaeus s’éclaircit la gorge et continua précipitamment. « En tout cas, c’est ton jour de chance aujourd’hui, puisque je ne me considère pas du genre à courir partout et causer des problèmes à quiconque sans une bonne raison, y compris pour un artefact dont je ne connais rien et que je ne désire pas particulièrement.
- Non, non ! » Le visage d’Inuyasha était en train de devenir aussi pâle que ses improbables cheveux tandis qu’il s’avançait, ignorant royalement le fragment de perle à ses pieds. « Tu ne comprends pas. Tu dois vouloir la perle.
- Non, pas du tout. » Lexaeus se tourna vers son but originel, le poteau indicateur.
« Non. Tu ne comprends pas ! »
La sensation de quelque chose petit et pointu rebondissant contre son épaule poussa Lexaeus à stopper et regarder en arrière. Inuyasha lui avait lancé le fragment et était en train de reculer, les mains serrées autour de la poignée de son épée.
« Tu dois vouloir la perle. Ou alors je suis cuit.
- Pourquoi ?
- Parce que…, fit Inuyasha en avalant sa salive, les yeux bougeant follement comme s’il cherchait une ombre dans les bois. Il n’aimerait pas ça.
- Il ? demanda Lexaeus.
- Oui… il serait furieux. » Inuyasha se faisait visiblement des cheveux blancs - ou l’aurait fait, s’ils n’étaient pas déjà blancs. « Il insiste pour que nous suivions les scénarios exactement comme convenu… o-on ne peut pas dévier d’un poil… et i-il me fera la peau si je ne fais pas ce qu’il dit… Il dirige ce monde.
- Et quel est ce monde au juste ? » demanda impatiemment Lexaeus, car on entrait dans la sixième page du chapitre et cela n’avait pas encore été mentionné.
Inuyasha montra le poteau indicateur d’un doigt tremblant. Apparemment il était sensé indiquer les distances restantes vers divers lieux mais la plupart des flèches avaient été brisées. Il en restait une au sommet qui annonçait
INEPT CROSSINGS
« Bon, je suis désolé de ne pouvoir t’aider avec ton problème, fit Lexaeus en continuant d’étudier le poteau, son intuition le guidant vers une flèche qui disait ‘‘T. TOWN’’ et une autre ‘‘CHATEAU MCGEE LUNE NOIRE CORBEAU DE MINUIT’’. Mais je n’ai aucune envie de prendre ton petit bout de perle. Tu devras trouver quelqu’un d’autre pour… »
Lexaeus s’interrompit, étant donné qu’il avait encore marché sur une autre importante astuce scénaristique, de la taille d’un caillou. Il leva son pied et baissa les yeux sur la route, pour y voir une pierre rouge luisante.
Contre toute prudence, il se pencha pour la ramasser, et entendit une nouvelle voix, près du sol, qui criait derrière lui : « Okay mon gros ! T’as intérêt à me filer cette Pierre Philosophale, et tout de suite !
- Oh, enfer, » grogna Lexaeus.
----------------------------------------
Heureusement pour Xaldin, il n’avait pas les mêmes problèmes que Lexaeus. Cependant, il avait atterri dans un environnement extrêmement différent de celui de son camarade.
Il errait au milieu de bâtiments misérables, dévastés et abandonnés. Les pavés des rues, trempés de pluie, étaient fissurés et brisés, et quelques feux faiblards brûlaient dans des poubelles aux carrefours, surveillés par des autochtones à l’air pitoyable dans des vestes en lambeaux et munis de parapluies troués.
Un panneau en ruine sur le côté d’un des immeubles annonçait ‘‘BIENVENUE A TOONTOWN’’.
Tout autre homme badass en manteau noir aurait été stupéfait de constater que les habitants de ces tristes taudis se constituaient d’animaux anthropomorphiques et de personnages issus de dessins animés, mais c’est d’un membre de l’Organisation XIII dont nous parlons… ‘‘Soyez Prêts’’, vous vous souvenez ? D’autant plus que Xaldin était plutôt habitué à composer avec des créatures d’animation - son Double avait souvent joué au poker avec les autres apprentis et l’ami d’Ansem le Sage, le Roi Mickey. Ce fichu rat lui devait toujours cinquante munny.
Malheureusement, c’était comme si la ville entière n’avait même pas cinquante munny. Les habitants cartoonesques semblaient bien éloignés de leurs avatars habituellement réjouis, restant assis ou marchant tête baissée, vêtus de simples guenilles et faisant ce qu’ils pouvaient afin de réunir assez pour acheter à manger ou trouver où dormir pour la nuit.
Xaldin observait le spectacle autour de lui tandis qu’il marchait, se demandant distraitement où Lexaeus et Vexen avaient disparu. Heureusement, il avait emporté le guide avant leur départ du vaisseau gummi, et il se déplaçait en espérant que l’ordinateur pourrait détecter un signal de Simili - Vexen, Lexaeus, ou autre.
Un grand groupe d’animaux (du genre à quatre pattes) s’était réunis dans une des contre-allées ; des chiens bâtards, des cockers spaniels, des bassets, des lévriers afghans, des chihuahuas, des danois, des dalmatiens (ou peut-être des labradors ? Difficile à dire avec autant de poussière dans leur pelage), un renard, des chats de toutes sortes et de toutes les couleurs du noir au blanc en passant par l’orange et les rayures. Ils restaient assis et regardaient désespérément les passants avec des yeux tristes dans l’espoir de récupérer quelques restes de la part de quelqu’un avec un grand cœur.
Près du bout du boulevard Jones, un lama à l’air déprimé était assis avec un panneau autour du cou qui disait ‘‘LAIT DE LAMA : 10 MUNNY LE BOL’’.
« Kuzco, les lamas mâles ne font pas de lait, lui indiqua un passant.
- Ah bon ? » Le lama prit un air horrifié. « NOONHONHONHON ! Mon business lucratif ! »
Une jeune femme vêtue de guenilles faisait de son mieux pour balayer les toiles d’araignées du porche de l’une des maisons croulantes, maison qui paraissait victime d’une effroyable invasion de vermine - les insectes semblaient avoir construit une véritable ville au-dehors, et les souris s’y était tellement bien installées qu’elle avaient développé une société avancée, vêtement compris.
Une foule d’animaux s’agglutinait autour des poubelles en feu pour se réchauffer, tandis qu’un coq avec un luth chantait à proximité et tentait de les réconforter avec une chanson déprimante à propos de laissés pour compte surpassant en nombre les nantis. Un blaireau debout sur une estrade était en train de prêcher : « Maintenant, tenez bon, mes frères et mes sœurs, tenez bon ! Suivez le droit chemin dans vos vies ! Faites de votre mieux chaque jour, travaillez dur, et vous ne périrez pas, oh non ! Vous vivrez en retour à jamais, heureux dans le royaume de la Syndication ! »
Des enfants dans des pyjamas sales fouillaient dans les tas d’ordures et sauvaient ce qu’ils pouvaient parmi les jouets abandonnés : marionnettes, figurines, et un ours en peluche déchiré dans les bras d’une petite fille.
« Quelle épouvantable petite ville, commenta Xaldin sans s’adresser à quiconque en particulier.
- Oh oui, bien d’accord, » dit une voix qui appartenait à un lapin blanc en salopette en train de tirer sur son manteau.
Xaldin baissa les yeux vers la créature ridicule et prit son manteau dans sa main pour lui faire lâcher prise. « Si tu permets… ?
- Bien sûr ! sourit le lapin. Vous êtes nouveau en ville, pas vrai ?
- Je ne fais que passer, lui assura Xaldin.
- C’est ce que tout le monde croit, répondit le lapin tout en courant pour rester à hauteur de Xaldin, qui recevait un signal suspect à quelques pâtés de maisons. Mais tous ceux qui viennent à Toontown restent pour toujours…
- J’ai entendu parler de Toontown. » Xaldin pensa qu’une petite discussion avec le lapin ne serait pas inutile, même s’il avait l’air un peu stupide. D’autant plus que le chapitre manquait pas mal d’exposition jusque là. « Je m’attendais à un endroit plus sympathique que cela.
- Pas dans Inept Crossings ! se lamenta le lapin. Ce monde est différent. C’est un gros micmac de toutes sortes de mondes, vous voyez, et au bon vieux temps, à chaque nouvelle invocation, nous les Toons on jouait dedans ! Mais plus maintenant… nous n’avons pas travaillé depuis des lustres !
- C’est bien triste. » Xaldin n’avait pas l’air de vraiment écouter.
« Un peu, oui ! Les seigneurs n’arrêtent pas de rajouter de nouveaux mondes… sauf que les nouveaux mondes prennent tout le travail et on reste là avec que des fayots à manger et à prier pour que ça change ! A propos… ça vous tente une assurance ?
- Une assurance ? » Xaldin baissa les yeux et remarqua pour la première fois un bloc-notes déchiré dans les mains gantées de jaune du lapin. « Contre quoi ?
- Une assurance contre le vol dans les plumes ! dit fièrement le lapin. Cent munny le contrat ! Après je vous donne ce joli morceau de papier ! » Il montra une feuille de papier journal avec ‘‘INSURANSSE’’ écrit en haut au rouge à lèvres. ‘‘Roger Rabbit, essa.’’ était écrit en bas avec ce qui semblait être du mascara.
« Et comment un morceau de papier va me protéger contre ceux qui veulent me voler dans les plumes ? demanda raisonnablement Xaldin.
- Bein… je sais pas, dit Roger en haussant les épaules. Mais ça ne peut pas faire de mal d’essayer ! Je peux peut-être vous proposer une double couverture, monsieur ?
- J’aimerais bien voir quelqu’un essayer de me voler dans les plumes, rit Xaldin, un peu hautain. Je ne suis pas intéressé. »
Il fit mine de reprendre sa route mais fut stoppé par Roger qui se jeta à ses pieds en sanglotant. « PIIIITIEEEEE, M’SIEUR ! J’ai besoin de munny ! Si je ne peux pas payer la nourriture cette semaine, ma femme Jessica va devoir trouver des clients pour chanter Pattycake
1 !
- Désolé. C’est dans les principes de mon Organisation de ne pas interférer dans les affaires d’un autre monde, » dit Xaldin. C’était, bien sûr, un mensonge éhonté. Etant donné le gameplay, c’était dans les principes de l’Organisation de n’interférer dans les affaires d’un autre monde que s’il y avait un Porteur de la Keyblade dans les environs.
Roger pleurnicha misérablement. « Mais si je ne vends aucun contrat aujourd’hui, M. Luxory va… va… »
Les pattes de Xaldin sursautèrent et il s’arrêta enfin pour regarder le lapin, stupéfait. « M. Luxory ?
- Ouais… le gros crétin qui dirige la ville, » dit une nouvelle voix, celle d’une enfant oie avec des couettes rousses qui portait en sandwich des pancartes de publicité pour ‘‘Poucinette, Cartes et Informations Touristiques, 10 munny la consultation’’. « Il vient tout le temps pour nous voler dans les plumes si on le met en colère…
- Tu devrais être contente de ne pas travailler pour lui ! grogna Roger en se frottant le bas du dos.
- Mon papa s’est fait voler dans les plumes un million de fois, » dit fièrement Poucinette. Cartes et informations touristiques, mon gars ? »
Roger se leva furieusement. « Hey, dégage ! Je l’ai vu le premier ! Vas faire tes affaires ailleurs !
- Vous ne voudriez pas refuser à une innocente petite fille l’argent dont elle a besoin pour sortir son père de prison… encore une fois ? » Les yeux de Poucinette se remplirent tristement de larmes et elle renifla.
« Je vous paierai tous les deux pour me laisser tranquille si vous m’en dites plus à propos de ce M. Luxory, » les interrompit Xaldin d’un ton sec.
L’oie et le lapin fixèrent l’étranger avec émerveillement, puis se lancèrent dans un match de ragots et de cris.
« M. Luxory passe tous ses mercredis au Club Encrage et Colorisation, et-
- Il vit dans le château au nord avec son collègue mais il-
- Passe presque tout son temps à l’est avec ces types bizarres qui viennent du Japon-
- Mais il vient ici seulement pour nous voler dans les plumes et il n’arrête pas de nous menacer de ruiner nos personnages-
- OUAIS OUAIS ils ruinent nos personnages, ils ont cette grosse machine horrible-
- C’est pas une machine, c’est comme un rayon laser ! POW ! protesta subitement Poucinette.
- Non, non, ce n’est pas un rayon laser ! cria une souris en pull rouge près du sol. C’est plus petit ! C’est un peu comme… comme une télécommande…
- Non, Bernard - Je l’ai vraiment vu et c’est plus comme une amulette ou un bijou, dit une seconde souris, avec un chapeau violet, en secouant la tête.
- Non, señor, dit un perroquet vert avec un cigare en s’approchant. Il parait que c’est leur pouvoir naturel ! Si jamais vous les mettez en colère, alors…
- Ça fait des semaines qu’on a pas vu tante Daisy… crièrent trois jeunes canards en même temps.
- Ils rendent la vie ici mabsolument isérable - euh, euh… absolument misérable ! bafouilla un petit homme avec des lunettes et un chapeau bizarre dans la foule qui se formait.
- OUAIS ! répondirent cinq de ses amis tandis que l’un d’eux tombait par terre.
- Ils sont une nuisance, dit tristement un ours en peluche.
- Vous êtes là pour nous sauver ? demanda avec excitation un petit garçon brun et maigre dans un pagne rouge.
- Non, dit Xaldin en levant la voix pour se faire entendre par-dessus le brouhaha du rassemblement de Toons. Je ne suis pas là pour-
- Il est là pour nous sauver ! crièrent les enfants.
- HOURRA ! TROIS FOIS HOURRA POUR… commença la foule, avant de s’arrêter.
- …Quel était son nom ?
- Xaldin, dit Xaldin, ébahi.
- TROIS FOIS HOURRA POUR XALDIN ! »
Entendre des gens acclamer son nom n’était pas si mal, se dit Xaldin tandis les Toons autour de lui criaient et pleuraient et s’embrassaient de joie. En fait, il aurait pu s’y faire… pendant son temps libre, pas alors qu’il devrait être en train de sauver le reste de ses camarades déchus et découvrir où Vexen et Lexaeus avaient bien pu aller. Il jeta un coup d’œil à sa montre et attendit une pause pour pouvoir demander à être excusé afin de partir en quête du signal de l’ordinateur.
Ce ne fut que lorsque quelques mesures de batteries dans le fond prirent de l’ampleur qu’il commença à se sentir notablement mal à l’aise.
« Que faites-vous ? demanda-t-il aux Toons d’un ton inquiet.
- C’est la coutume par ici, » sourit Roger.
Oh à jamais les mondes chanteront la gloire d’un Simili !
Et pas à cause de ses pattes ou ses tresses ou ses sourcils sexy !
Quand les méchants du nord nous gardaient tous Toons à genoux,
Le grand-
« NOOON ! »
La musique stoppa dans un crissement et Xaldin tourna sur lui-même avec de grands gestes furieux, pris d’une frénésie enragée. « Pas de chansons ! Il n’y aura pas de chansons tant que je suis là ! C’est clair ?
- Pas… pas de chansons ? murmurèrent les Toons entre eux.
- Je ne vois pas le problème, firent les personnages des plus récents films Disney en haussant les épaules.
- Absolument aucune chanson, ou je me téléporte instantanément sur mon vaisseau gummi et je vous laisse dans votre pétrin !
- Pardon ! répondit la foule.
- A présent veuillez m’excuser. Je dois retrouver mes camarades pour que nous puissions déterminer quoi faire au sujet de ce Luxory, » dit Xaldin en faisant signe à la foule de lui dégager un passage pour qu’il puisse reprendre la route.
Il continua à descendre la rue, concentré sur le signal qui bipait au dos du guide, indiquant la présence d’un Seme. Le signal d’un Simili commençait à apparaître également. Un large sourire s’étendit sur les lèvres de Xaldin et il accéléra le pas.
Dès qu’il eut passé le coin de la rue, les Toons se jetèrent tous des regards en coin et…
Qui allumera la torche de la liberté ?
NUMERO TROIS !
Qui mettra le feu dans-
« J’AI ENTENDU ÇA ! cria Xaldin.
- PARDON ! » s’excusèrent encore les Toons.
------------------------------------------------
Pendant ce temps, dans une contre-allée de Toontown, deux pauvres Toons se faisaient voler dans les plumes.
« Alors z’êtes là à vous la péter pépère et genre tout gentil tout beau, HUH ? lança une voix cruelle, qui appartenait vraisemblablement à l’ombre noire qui occupait la rue. Kes’ke vous croyez faire dans le coin avec ces combines, HUH ?
- NON, MONSIEUR ! sanglota Bonkers T. Bobcat dans un coin en se protégeant avec les bras contre les coups vicieux que son assaillant lui portait avec ses Chaussures Blingorama™ à Plateformes Bottantes noir et argent. Nous n’avons pas le droit de nous promener paisiblement et tout gentil tout beau !
- YEEEAYUH ! Z’en voulez encore ? Pas’ke j’ai tout s’qui faut pour ça, HUH ? HUH !
- OUI MONSIEUR ! approuva Tubbi Gummi, étourdi, la figure contre les briques. On adorerait en avoir encore ! Ce serait un honneur !
- Attends que j’réfléchisse… »
La caméra de la prose remonta les chaussures à plateformes, le long du pantalon zébré taille basse, la chemise de velours rouge froissée, le manteau en vison assez long pour traîner par terre, la vingtaine de colliers volumineux en argent, or et diamants, la plume exceptionnellement longue du chapeau de maquerelle, jusqu’au bouc que le Seme de Luxord lissait précautionneusement avec quelques doigts. Il sourit légèrement et s’exclama soudain : « DOMMAGE ! Il aurait adoré montrer aux p’tites racailles un bon show de ses Pompes Bottantes, mais Homie X Luxory a un appel du boss dans le HEEEEEEAUHH, ricana Homie X Luxory avant de reculer de quelques pas pour jeter un coup d’œil à son biper qui envoyait des flashs et jouait cette stupide chanson Gold Digger qu’aucune station de radio aux Etats-Unis ne peut s’arrêter de passer pendant cinq minutes.
- Dans le quoi ? demanda Bonkers en levant un peu la tête.
- Là, » chuchota Tubbi.
Il fut remercié par un autre coup de pied cruel dans le bas du dos tandis que Luxory riait sans raison.
« HUUUHQUOIIII que vous bavez ! Que j’vais vous manquer ? HUH ! HUH ?
- OUI MONSIEUR ! gémirent les deux Toons en se couvrant les yeux pour les protéger de l’éclat aveuglant de tout ce bling.
- Ça c’est que Luxory aime entendre ! YEEEAAAAYUH ! » Luxory jeta la tête en arrière et recula un peu pour leur présenter une parodie moqueuse de courbette. « C’est bien beau tout ça, mais HOMIE X LUXORY est en route maint’nant, YEEEAAAAAAYUH ! » Il laissa échapper un cri jubilant et disparut promptement dans un portail de ténèbres, laissant l’ours et le lynx seuls dans l’allée pour rassembler leurs plumes.
« On ne méritait vraiment pas ça, dit Tubbi avec un soupir abattu.
- Oh, plus personne ne mérite ça, gémit Bonkers en se posant la main sur les yeux dramatiquement. Ce monde tombe en morceaux… les lieux sont stupides, les mêmes anime repassent sans cesse, et Toontown est complètement négligée. Et pour arranger le tout, quand un Toon met le nez dehors, il ne peut pas faire trois pas sans se faire brutaliser plus sauvagement qu’un doublage de 4Kids !
- Oh, tu n’as quand même pas dit ça, déglutit Tubbi.
- Tu sais, je crois bien que si, » dit fièrement Bonkers.
------------------------------------
C'était une nuit sombre et orageuse au Château McGee Lune Noire Corbeau De Minuit. Enfin, comme d’habitude.
Le château qui accueillait les deux seigneurs maléfiques de Inept Crossings se trouvait stéréotypiquement loin au nord de Toontown, après les Bois des Anime Eculés, au-delà des plaines des Genres Mal Mélangés et, dieux merci, loin du Canyon Harry Potter si souvent malmené. C’était un machin gothique avec des piquants, des gargouilles et de la pierre noire assurant la majeure part de l’architecture. Ce qui n’était pas en pierre se composait de rubis et d’or triste et terni, et ce qui n’était pas en rubis et en or triste et terni était fait de velours rouge sang.
Celui qui avait appelé Homie X Luxory et épargné au policier et au gummi impuissants davantage de coups cruels n’était autre que son complice Seme, le maître du Château McGee Lune Noire Corbeau De Minuit (grâce à un heureux lancer de pièce). Il était sans merci, glauque, une âme toujours en train de broyer du noir, un Sans-foie qui, plutôt que de passer ses journées à voler dans les plumes des Toons, préférait les passer enfermé entre les murs de son château.
Vous pourriez être tentés de croire que peut-être, étant donné sa nature solitaire, le maître du château faisait un personnage un temps soit peu moins déplaisant que son ami Luxory. Rien ne pouvait s’éloigner davantage de la vérité - il était tout aussi insupportable, sadique et cruel que son partenaire.
Il y avait beaucoup de choses qu’il pouvait faire dans le château pour lui donner une réputation aussi détestable que celle de son collègue - comme contempler tristement la lune depuis les balcons, par exemple. Il prenait tous les jours le temps de travailler sa calligraphie en envoyant à ses client des lettres de menace écrites en encre rouge sang et en les fermant avec un sceau en forme de crâne. Il aimait bien jouer de l’orgue. Et c’était un grand connaisseur de vins rouges, Bloody Mary, V8, Clamato, Kool-Aid à la cerise, et toutes sortes de breuvages ayant l’apparence du sang. En l’occurrence, le sang.
Cependant son passe-temps favori était de contempler mélancoliquement la lune, vêtu de longues robes de velours, en se passant les doigts dans ses cheveux bleu-argent au style élaboré.
Il s’appelait Secks. Et ce soir, il avait un gros et dérangeant sourire sur le visage.
Le sourire était encore là quand Luxory arriva par un portail de ténèbres, prenant une pose dramatique sur le sol de pierre avec sa canne de mac. « Yo-yo, Secks frèrot, y’a quoi qu- SAMERE !
- Luxory, qu’y-a-t’il ? demanda Secks, ‘‘glissant’’ (à défaut d’un meilleur terme) à travers la pièce pour venir à sa rencontre.
- D’hab tu souris mais-ja, mec. » Le visage de Luxory se contracta légèrement - quand Secks souriait, ce n’était jamais une bonne chose. « Kesta fumé ?
- Je n’ai rien fumé du tout, mon ami, répondit rêveusement Secks avec un nouveau regard à travers la fenêtre en vitraux vers la pleine lune. Mais la bonne fortune nous sourit ce soir, après les nouvelles si désastreuses de la part du Supérieur plus tôt aujourd’hui à propos de la mort de nos frères.
- Délire ! » Luxory traversa la pièce en faisant craquer les articulations de ses doigts puis s’affaissa dans un fauteuil recouvert de velours rouge. Il retira son chapeau pour le poser sur un buste de Anne Rice. « C’est quoi le deal ?
- Nous avons l’honneur d’accueillir un invité très spécial, dit Secks tandis que les coins de sa bouche se retroussaient autour de dents pointues. Et le Supérieur et la Grande Maîtresse Fangirl ont exigé que nous nous occupions très spécialement de lui.
- YEEEAAYUH ! éclata joyeusement Luxory. T’as attendu pour lancer la fiesta ? T’aurais pas empêché ton pote de prendre son pied, HUH ? HUH !
- Bien sûr que non. » Secks se leva avec un mouvement dramatique de sa longue cape noire. « C’est pourquoi je t’ai appelé ici… ne faisons pas attendre notre invité ! Ce serait terriblement grossier de notre part, en tant qu’hôtes, de ne pas nous présenter aussi rapidement que possible.
- YEEEAAYUH ! » approuva Luxory en lançant ce qu’il croyait des signes de gangs mais étaient en fait les gestes de pierre-papier-ciseau. Il sauta de son fauteuil, récupéra son chapeau de maquerelle et se dirigea vers la porte en gloussant comme une écolière, mais…
« Mais avant… dit Secks en s’étirant lascivement.
- HUUHAAA ! cria Luxory.
- Je me suis entraîné à faire chanter mes tuyaux aujourd’hui, ronronna Secks. Et il y a quelque chose que je voudrais te montrer. »
Luxory cligna des yeux devant cette déclaration et répondit avec un « HUHAA ! » un peu excité.
« Les tuyaux d’orgue, idiot, dit sèchement Secks. Pas ce tuyau.
- Yo man c’est pas plus pire, rougit Luxory avant de se gratter la tête, mal à l’aise.
- J’ai maîtrisé la chanson Ange, le corps de mon aimé à l’orgue et je voudrais que tu me donnes une appréciation musicale, dit finalement Secks, impatient.
- P’tet après le… marmonna Luxory.
- Oui. Peut-être plus tard. Si… » Secks fixa de nouveau à travers la fenêtre, s’effondra à genoux et serra dramatiquement sa poitrine. « Si… la lune le permet…
- YEEEAAYUH ! »
------------------------------------------
La route au nord de Toontown conduisit Xaldin à un carrefour à l’air sinistre, et c’est là qu’il croisa Lexaeus, qui se déplaçait d’un pas plutôt rapide, comme s’il fuyait quelque chose.
« Lexaeus ! sourit Xaldin, et le signal du guide bipa avant de disparaître, confirmant sa présence. Tant mieux, j’espérais te retrouver rapidement… As-tu été blessé dans l’atterrissage ?
- Content de te voir aussi, Xaldin, et je vais bien, merci, dit Lexaeus, un peu essoufflé. Où est Vexen ?
- Je pensais qu’il serait avec toi, dit Xaldin en fronçant les sourcils.
- Non, je suis seul depuis mon arrivée. » Il secoua la tête et se mordit la lèvre. « Je me demande ce qui lui est arrivé… j’espère qu’il n’est pas mort.
- Bien sûr que non, il n’est pas mort. Tu te crois où, dans un épisode de Fullmetal Alchemist ? répondit Xaldin avec désinvolture.
- Ouch. Tu n’as quand même pas dit ça ? s’étonna Lexaeus.
- Je crois bien que si.
- En tout cas, tu as raison. Il peut prendre soin de lui, soupira Lexaeus. Ce monde est…
- Agaçant, assurément, mais rien de trop vil, finit pour lui Xaldin. Pour l’instant. Je viens de passer la dernière demi-heure à me faire harceler et vénérer par une nuée de personnages de dessins animés empressés.
- Hmm. » Lexaeus n’avait pas l’air très impressionné. « J’échangerais ma place avec la tienne sans problème.
- Pourquoi cela ?
- Je viens de passer la dernière demi-heure à leur échapper, » fit Lexaeus avec un signe par-dessus son épaule vers la colline au bout de la route, où une véritable armée de personnages d’anime venaient de surgir à sa poursuite, les armes levées au-dessus de la tête, méchanceté et droiture mal placée dans leurs regards. Comme les armées écossaises de William Wallace, ils s’élancèrent du haut de la colline, hurlant à pleins poumons, battant des bras au-dessus de leurs têtes, et en se chibifiant de temps à autres pour baisser la garde de leur cible.
Xaldin se retrouva bouche bée. « Mince.
- Ils sont tenaces. » Lexaeus fit signe à Xaldin de le suivre vers la direction opposée. « Il sont tous convaincus que je devrais leur voler leurs précieux artefacts et leur pourrir la vie, exactement comme dans un épisode de leurs aventures habituelles.
- Mmph. » Xaldin roula des yeux tout en courant. « Je suppose qu’on n’aurait pas dû attendre mieux de Fandom Hearts.
- Ils ne pourraient pas au moins se présenter avec quelques idées originales ? Vraiment, j’ai croisé dix ou vingt copies du même personnage en juste quelques minutes, grogna Lexaeus.
- Vraiment regrettable, acquiesça Xaldin. Mais passons à des sujets plus importants… nous devons retrouver Vexen, et il y a aussi ces deux signaux de Seme.
- Deux ? » La lèvre de Lexaeus se retroussa de dégoût. « Dans quelle direction ?
- Le nord, répondit Xaldin.
- Apparemment il y a un château au nord. Je voulais m’y rendre si je n’arrivais pas à retrouver au moins l’un de vous deux, expliqua Lexaeus.
- Oui… et les Toons ont mentionné une paire de seigneurs maléfiques dirigeant ce monde depuis un château au nord, ajouta Xaldin. Je pense qu’on peut affirmer sans se tromper que ces deux seigneurs maléfiques ne sont autres que les… tu sais de nos camarades, incarnés en de cruels pseudo-êtres en quête de domination de l’univers.
- Ça a l’air encore plus bizarre à chaque nouvelle fois qu’on entend cette histoire en entier, soupira lourdement Lexaeus.
- Regarde les choses du bon côté. Ça nous fera une anecdote hilarante pour le prochain barbecue de Dies Natalis Solis Invicti, » dit Xaldin en haussant les épaules.
------------------------------------
A ce stade vous êtes sûrement tous en train de vous demander ce qui a effectivement bien pu arriver à Vexen.
C’est une histoire plutôt longue et amusante, sauf, bien sûr, pour Vexen lui-même. Dans ce cas ce n’était pas amusant du tout et quiconque en rit est un enfoiré sadique qui périra un jour des mains même de Vexen. Lisez le résumé suivant avec précaution.
Vexen, suite à une singularité bizarre dans les sciences physiques peut-être causée par la longueur de ses jolis cheveux, fut entraîné dans la direction opposée par rapport à ses collègues en plein milieu du crash. Il atterrit très haut dans le nord, au centre d’un vaste canyon qui abritait un château familier vu habituellement en Ecosse.
Quand Vexen s’éveilla, il se trouvait au milieu d’une espèce de terrain de sport et était entouré par une foule d’écoliers britanniques vêtus de robes aux couleurs criardes. Certains semblaient étrangement déplacés par rapport aux représentations usuelles d’écoliers britanniques - les cheveux argentés en pointes défiant la gravité ne sont pas très répandus dans les écoles privées britanniques telles que nous les connaissons dans notre univers.
Vexen sut que quelque chose était vraiment anormal quand les élèves affirmèrent qu’il était leur professeur et le supplièrent de retourner dans les donjons pour leurs donner des cours de Potions.
Il avait entendu parler de ces personnes.
Fuyant le canyon aussi vite que ses jambes et ses pouvoirs de téléportation le lui permettaient, il se retrouva perdu dans un vaste dépotoir fait des fragments de mondes éclatés et oubliés, ajoutés de force à Inept Crossings par ses dirigeants maléfiques.
Après ce qu’il lui parut des heures à croiser des Bisounours, plus d’adolescents geignards et désespérés que Destiny Machintruc High School ne pourrait jamais espérer en contenir, d’insupportables gamins avec des rats électriques et des cartes à jouer et des toupies de combat et des rats électriques digitaux et des pouvoirs fantasmagoriques et des pouvoirs magiques de planètes et des fées dinosaures et des cahiers magiques et un grand nombre de choses stupides, des romans de Dean Koontz, des comédies musicales de Brodway, des chefs cuisiniers d’émissions télé, des avocats d’émissions télé, des émissions de télé-réalité, Les experts : Miami, des peoples de pubs pour fast-foods, de terrifiants monstres délirants avec des télés dans leur ventre, de terrifiants monstres délirants avec de petits yeux et pas de bouche et des danses hypnotiques, des chanteurs pop, des boys bands, des chanteurs pop qui résolvaient des mystères, des boys bands qui résolvaient des mystères, des rappeurs, des rappeurs qui résolvaient des mystères à propos de chanteurs pop et de boys bands, et Lindsay Lohan, Vexen s’effondra de fatigue au milieu de nulle part, priant pour qu’un dieu miséricordieux des Similis, ou même n’importe quelle divinité miséricordieuse, lui offre la douce délivrance d’une mort rapide.
Heureusement pour Vexen (quoique contre ses vœux immédiats), il fut sauvé un petit peu plus tard.
Malheureusement pour Vexen, ses sauveurs étaient une escouade de petits Sans-foie voûtés et bossus vêtus de sacs de jute qui l’emmenèrent immédiatement au Château McGee Lune Noire Corbeau De Minuit.
C’est là que nous retrouvons enfin notre pauvre Numéro Quatre malmené, enchaîné aux murs d’une cellule tout au fond du château, cherchant un moyen de s’enfuir, et aussi assoiffé du sang de l’auteur dérangée qui lui a fait endurer un tel enfer.
La traversée des terres dévastées lui avait coûté quasiment toute sa patience, ainsi que son énergie - se garder frais avait été sa priorité, surtout quand on se retrouvait vêtu de cuir noir jusqu’aux pieds au cœur d’un désert inondé de soleil. Il ne lui restait guère plus que son intellect pour l’aider dans l’élaboration d’une échappatoire. Quand il aurait retrouvé des forces, il pourrait envisager de se téléporter.
Mais c’était de Sans-foie dont il s’agissait, et malgré une immunité prouvée contre leurs effets les plus évidents, Vexen ne tenait pas à savoir ce qu’il se passerait si les Sans-foie usaient d’autres méthodes de persuasion sur lui.
Malheureusement pour Vexen, Secks et Luxory entrèrent dans la pièce, sans manquer d’un certain panache, et il réalisa avec un mauvais pressentiment qu’il était probablement sur le point de le découvrir.
« Bonsoir, très cher invité, dit Secks en s’inclinant gracieusement.
- YO ! ajouta Luxory.
- Si vous pensez me convertir en un de vos minables petits Ukes pleurnichards, vous pouvez toujours rêver, lança méchamment Vexen. Votre petit parasite ne marchera pas sur moi !
- Ah, oui, je sais, je sais, » dit Secks avec humeur, en bougeant la tête pour envoyer ses cheveux bleu-argent voler dramatiquement. Le Supérieur et la Grande Maîtresse Fangirl nous ont avertis… et donc nous avons prévu d’autres méthodes pour nous occuper de toi et de tes… amis. »
Vexen serra fermement les dents. C’était la première chose que l’on apprenait à l’école de l’Organisation… ‘‘Soyez Prêts’’. Et quoiqu’ils puissent lui réserver, ce serait toujours moins douloureux que de s’aventurer accidentellement dans les restes d’un monde situé dans Newport Beach.
« Luxory, murmura Secks, les yeux fixés sur Vexen et brûlants d’une détermination affamée, prépare, je te prie… le UKENATOR.
- Houaiche houaiche mon bro lyc ! » Luxory lança encore quelques signes pas du tout gang (cette fois, le majeur, les cornes, et le geste pour ‘‘je t’aime’’ dans le langage des signes) avant de se diriger vers un interrupteur à l’air mauvais sur le mur, relié à une monstrueuse machine qui pendait du plafond. On pouvait lire ‘‘UKENATOR 3000’’ écrit en grosses lettres sur les côtés.
« Vraiment, Luxory, ne pourrais-tu pas essayer d’utiliser la phrase que je t’ai apprise l’autre jour ? demanda Secks en faisant la moue.
- HUUQUOIIIII ?
- Tu sais… insista Secks avec un petit geste de ses mains. ‘‘Oui, maître’’ ?
- Z’Y VA GENRE T’ES TROP MA REUM YO ! » Luxory secoua la tête de gauche à droite si fort qu’il sembla presque sur le point de tomber du haut de ses Chaussures Bottantes.
« D’accord, d’accord… ça ne coûtait rien d’essayer, répondit Secks.
- Qu’allez-vous me faire ? demanda froidement Vexen.
- Et bien c’est très simple, vraiment… nous ne pouvons forcer tes… tu sais à quitter ton corps pour nous rejoindre dans la Fraternité Seme, dit Secks d’un ton sirupeux en se penchant pour jouer avec une mèche de cheveux de Vexen autour de son doigt. Mais avec cette machine, peut-être que nous pouvons… te persuader un peu.
- Ya pas d’bouffons d’sa mèr’ la téci qu’HEEEAAAAH pourra s’faire l’UKENATOR ! hurla Luxory. WOOT WOOT ! YEEEAAAYUH ! »
Il y eut une pause.
Vexen cligna des yeux. « …quoi ?
- ‘‘qui’’, dit tranquillement Secks.
- Non, non, fit Vexen en secouant la tête. La phrase… en entier, je… je ne crois pas que cette chose parle une quelconque variation raisonnable de la langue française. C’est comme du gangsta… accentué… de racaille… plouc.
- HUUQUOIIIII ?
- Luxory, allons, dit Secks en roulant des yeux. Tu m’interromps dans mon speech maléfique. Oui… maintenant, Numéro Quatre, prépare-toi pour la souffrance la plus intense que tu aies jamais éprouvé. Tes… tu sais vont se convulser d’agonie quand nous allumerons cet interrupteur. Si tu as le moindre instinct de survie dans ce corps sans cœur qu’est le tien, tu nous supplieras de devenir l’un des nôtres, si cela peut faire cesser la douleur. C’est la pire des souffrances.
- J’ai vu les Harmoniens, répondit froidement Vexen. Je n’ai pas peur de ce que vous pourriez faire. Et souviens-toi bien de mes paroles, Saïx… quand je serai sorti de ces chaînes, je te tuerai de mes propres mains.
- Ne m’appelle pas par mon nom d’esclave, » grimaça Secks avant de faire signe à Luxory d’allumer l’interrupteur.
Les rotors de la machine commencèrent à tourner. La pièce se remplit de crépitements d’électricité, de lumières vacillantes, de couleurs vives et le bourdonnement d’un chœur bruyant, assez bruyant pour que les infortunées victimes de l’UKENATOR en ressentent les vibrations dans leurs poitrines.
« Oui… ça fait mal, n’est-ce pas ? ricana hystériquement Secks.
- Vous vous fichez de moi, rit Vexen, tout autant amusé.
- HUUHAAAA ! » demanda Luxory.
Secks se retrouva bouche bée et contempla Vexen avec incrédulité. « Pourquoi ne hurles-tu pas ! Cette souffrance a poussé des hommes plus puissants que toi à saigner des orbites !
- It’s A Small World ? pouffa Vexen. Ne me fais pas rire. Je suis à moitié Disney, pauvre idiot, cette chanson n’aura aucun effet sur moi. »
Tout le monde rit, tout le monde pleure ! Dans ce monde fou, parfois on a peur-
« Très bien, lança Secks. Je vois que tu es un adversaire redoutable, Académicien Glacé. Luxory !
- YEEEAYUH !
- Passe à la Face B. »
L’enregistrement dérapa et l’expression de Luxory se transforma en horreur totale. « HUUHAAAA ! Pas… pas ze Face B, man ! Y’a jamais eu d’louf pour s’faire la Face B !
- Et bien il est temps, répondit Secks en se rajoutant une bonne dose de coton dans les oreilles.
- Que… quelle est la Face B ? demanda Vexen en contractant sa lèvre.
- C’est la Souffrance Ultime, » répondit Secks en s’assurant bien de prononcer les majuscules.
De l’autre côté de la cellule, Luxory avait hâtivement sortit une paire de cache-oreilles blindés et les avait réglés pour étouffer tout son, avant d’ouvrir la glace de sûreté qui renfermait la Face B de l’UKENATOR 3000.
Vexen serra les poings si forts qu’il aurait pu presser la sueur de ses gants, s’appuyant contre le mur de la cellule et prenant de profondes inspirations. Le mental surpasse la matière, se répéta-t-il. Le mental surpasse la matière. Sois Prêt. Il ne devait montrer aucune faiblesse. Xaldin et Lexaeus viendraient le sauver à temps, il devait juste survivre jusque là.
« Ravi de t’avoir connu, Numéro Quatre, dit méchamment Secks. Allume l’interrupteur, Luxory !
- YEEEAAYUH ! » Luxory déplaça l’interrupteur pour lancer la Face B.
Tout d’abord il y un silence.
Puis la pièce se remplit des sons les plus aigus, perçants, irritants et tout simplement horribles jamais entendus par l’Homme, le Sans-cœur et le Simili confondus, un son qui conduisait ses victimes à la folie meurtrière, hystérique et démente, un son qui n’était surpassé que par le nouveau single de Paris Hilton dans le classement des ‘‘Sons Les Plus Sadiques Jamais Emis Dans Les Fréquences Audibles’’.
Faire un beau gâteau c'n'est pas du gâteau !
Non ce n'est pas gagné !
Faut suivre une recette pas à pas !
Si tu ne veux pas l'rater !
Surtout n'y mets pas n'importe quoi !
Tu ne pourrais pas le man-
Les paroles suivantes furent assourdies par les hurlements de torture à glacer le sang poussés par Vexen…
---------------------------------------
…hurlements qui résonnèrent sur des kilomètres, hurlements qui atteignirent les oreilles des deux Similis qui émergeaient de leurs portails juste devant le Château McGee Lune Noire Corbeau De Minuit.
Lexaeus mit sa main sur l’épaule de son camarade pour stopper sa charge. « Xaldin… Xaldin, écoute… tu entends ça ?
- Oui… qu’est-ce que c’est ? » Xaldin serra les dents - quoi que ce fût, il n’aimait pas ça.
Lexaeus plissa des yeux furieusement. « C’est Vexen. Et c’est le son de la Souffrance Ultime. »
---------------------------------------
Le nouveau single de Paris Hilton diffère de la Chanson du Gâteau de Bienvenue à Lazy Town en cela qu’il cause instantanément une hémorragie puis la mort à tout pauvre quidam assez malchanceux pour se retrouver exposé à ses ondes sonores. C’est le seul arrangement audio connu de l’homme qui traque sa proie. On dit que si une radio passe le nouveau single de Paris Hilton dans une forêt, et qu’il n’y a personne alentour pour l’entendre, un ange implose dans les flammes et tombe du ciel.
---------------------------------------------------------------------------------------------------
Le pire, c’est qu’aucun de vous ne me croit quand je dis que c’est vraiment si terrible.
Pour ce chapitre, à la place de mes notes habituelles, je vous présente un petit mot de ma magnifique beta, la seule et unique Vipère Séductrice de l’Organisation VI, Gext :
« Ainsi isolée dans mon beffroi ivoirin, je me trouvais dans la méconnaissance de ce divertissement ‘LazyTown’ tant affectionné, je me suis laissée entendre dire, par la plèbe.
Dans mon zèle pour venir en aide à ma consœur auteur, j’ai bien sûr investigué le sujet avant d’octroyer tout conseil bienveillant, et se faisant, croisé la route de cette ‘Cake Song’. Je suis persuadée que parmi vous, chère audience, se trouvent quelques âmes ingénues dans l’ignorance de cette ritournelle et qui se sentiront dans l’obligation de partir à sa recherche, tout comme je l’ai fait. Je vous en prie, faites donc ! Je vous tends, compagnons, la Main de la Camaraderie Amicale.
J’espère que vous me pardonnerez le fait que ce soit une main gauche, étant donné que la droite (la Main des Desseins Sournois) est actuellement occupée à étouffer mes ricanements cruellement réjouis. Je vous fais des adieux aussi chaleureux que possible, et espère que vous appréciez cette œuvre de fiction. »
Et bien, je ne crois pas que je pourrais faire mieux que ça.
Comme toujours, commentez et incendiez comme vous le jugez bon et je chérirai votre opinion comme un petit chaton. Rendez-vous au prochain chapitre ! YEEEAAAYUH !
NdT :
1Pattycake est une petite comptine en anglais. Dans Qui veut la peau de Roger Rabbit, quand Eddie montre à Roger les photos de Jessica en train de le ‘‘tromper’’ avec Acme, ils sont en train de chanter cette comptine au lieu de faire quelque chose de plus… indécent. Je ne sais plus comment est la scène en français donc je ne sais pas comment traduire D:
Si vous êtes trop paresseux pour faire comme Gext :
Cake Song (ou encore, pour coller à la dernière référence du chapitre :
YTMND sur Princesse Bride et son Ultimate Suffering). Ce chapitre était bourré de références, n'est-ce pas ? ^^