Oct 24, 2009 21:46
Titre: Des espoirs
Auteur: Sganzy
Bêta: Vicodinaddict
Disclaimers: pas à moi, pas de sous
Spoilers: Both Side Now et tout ce qu'il y a avant.
Genre: Drame, Friendship...et à peu près tout ce qui peut exister.
Résumé: Plusieurs mois après "Both Side Now", qu'est devenu House?
N/A: Ok, big twist dans ce chapitre. Et c'est à partir de là que la galère commence. Suis en train de découvrir qu'être en master, ça prend BEAUCOUP de temps et que ça me laisse pas vraiment de temps pour écrire. Ajoutons à ça le fait que je rame sur la fin de cette histoire depuis des lustres, et il se pourrait bien que vous languissiez une suite pendant un bon moment. Il y a encore une vingtaine de pages d'écrite après ça, ne vous inquiétez pas, pour l'instant mon plus gros problème c'est de savoir où mettre un "fin de la partie 1" pour mettre l'histoire en attente sans que vous ne sortiez les fusils. Bref, je tenais juste à vous prévenir que cette fic restera un WIP pour un moment encore, désolée :-/
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
Une fois House un peu calmé, elle le poussa jusqu’à la salle
de bain et fit couler un bain chaud. En plus de le nettoyer de sa sueur et du
vomi, un bain aiderait probablement à l’apaiser. Du moins, elle l’espérait. Il
ne réagit pas quand elle retira son tee-shirt, faible comme une poupée de
chiffon. Elle passa les mains sous ses aisselles pour l’aider à se lever, il
tenait à peine sur ses jambes, secoué par ce qu’elle préférait ne pas
identifier comme des sanglots. Au lieu de s’agripper à elle pour garder
l’équilibre, il chercha sa poche arrière et en sortit son bandeau.
-
Non, non, plus tard. Il ne vous arrivera rien, je vous le
promets, chuchota gentiment Cuddy en posant une main sur la sienne pour le
retenir de se cacher les yeux.
Elle avait déjà du mal à imaginer la manière dont elle
allait le faire entrer dans la baignoire, le faire sans sa coopération
relèverait de l’impossible.
-
Je vous ai fait couler un bain, expliqua-t-elle. Entrez y et
ensuite, je vous mettrai moi-même le bandeau, ok ?, tenta-t-elle de
négocier.
Il déglutit difficilement et quand il porta les mains à son
pantalon, elle comprit qu’il devait être d’accord. Il ne portait pas son
éternel jeans - les jeans demandaient une ceinture et celles-ci n’étaient pas
autorisées à l’hôpital - mais un simple pantalon à élastique. Il le chassa de
ses hanches, emportant son sous-vêtement, sans se préoccuper de la présence de
la jeune femme. Il la lâcha et elle se retourna à demi, respectant sa pudeur
tout en gardant un œil sur lui au cas où elle devrait rattraper une chute. Elle
fut choquée par sa maigreur. Ses vêtements larges et ses joues creusées
laissaient apparaître une perte de poids, mais la vue de ses os qui tiraient
contre sa peau l’inquiéta. House n’avait jamais été bien gros, pourtant, la
peau de son ventre était plissée, trop distendue pour le peu de chair qu’elle
avait à recouvrir. Elle prit note de le signaler à Wilson. Ne pas avoir
d’appétit était une chose, mais si House ne prenait pas un peu de poids, il
faudrait sérieusement songer à le mettre sous perfusion.
La pensée de Wilson lui rappela qu’elle ferait mieux de
l’appeler. Malheureusement, le téléphone était dans le salon et elle savait
qu’il était plus prudent de rester dans la pièce. House était allongé dans la
baignoire, de l’eau jusqu’au menton et les paupières papillonnantes. Elle ne
prendrait pas le risque qu’il s’endorme et s’immerge durant son absence.
Elle mit ses vêtements en boule dans un coin de la pièce,
songeant à faire tourner une machine. Il faudrait tout de même qu’elle appelle
Wilson pour lui demander d’amener un rechange - elle espérait qu’il en avait.
Quand elle se retourna, elle vit que House avait les yeux
fermés et accourut vers la baignoire. Il ouvrit les paupières en l’entendant
arriver et elle soupira de soulagement. Elle attrapa le bandeau et le lui
montra, il sortit brusquement une main de l’eau - manquant de peu de l’asperger
- et essaya de le saisir. Elle enroula délicatement le bandeau autour de ses
yeux. Il émit un profond soupir de soulagement et sembla se détendre. Elle ne
savait pas le réconfort qu’il trouvait dans la pénombre. Il croyait donc
toujours qu’elle n’existait pas ? Qu’elle pourrait…lui faire du mal ?
Elle avait beau cherché, elle ne comprenait pas pourquoi il s’y attachait tant.
Elle s’assit sur le bord de la baignoire et tendit une main
vers lui, n’osant pas le toucher. Elle ne voulait pas l’affoler. Elle toucha
son front du bout des doigts et il leva légèrement le menton pour profiter de
son geste. Elle sourit avec affection et passa sa main dans ses cheveux.
-
Je suis là, rassura-t-elle doucement.
Elle ne comprenait pas les tourments qui l’habitaient, elle
avait l’impression qu’il n’était plus le même homme, qu’il n’était plus qu’un
enfant terrifié, mais en souvenir de celui qu’il avait été, elle était prête à
tout faire pour l’aider.
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
Wilson arriva si vite qu’elle se demanda s’il n’avait pas
tourné en rond dans le quartier durant les deux heures et demi qui venaient de
passer. Mais il ramenait des affaires propres, preuve qu’il était passé chez
lui avant de venir et elle préféra ne pas imaginer les infractions du code de
la route qu’il avait du enchaîner.
-
Où est-il ? Qu’est ce qu’il s’est passé ?,
s’inquiéta Wilson avec un air paniqué.
-
Il va bien. Il s’est endormi.
-
Qu’est ce qu’il s’est passé ?, répéta l’oncologue.
Il savait que ce n’était pas une bonne idée, qu’il allait se
passer quelque chose, il n’aurait pas du le laisser….
-
Il a juste…été contrarié, je suppose. Il ne s’est pas senti
bien.
-
Le cas ?, interrogea Wilson.
-
Vous étiez au courant ?
-
Chase m’a appelé, je lui ai dit que House était chez vous.
Wilson allait continuer quand Cuddy l’interrompit d’une voix
plus froide qu’elle l’aurait voulu.
-
Je ne veux plus que ça se reproduise. Je vous ai autorisé à
l’interroger sur certains patients parce que vous m’aviez dit que ça l’aidait.
A partir de maintenant, je vous interdis de lui parler d’un quelconque cas
médical.
-
Ses connaissances médicales sont tout ce qui lui restent, et
vous voulez lui enlever ça ?, reprocha Wilson.
-
Il a fait une crise de panique rien qu’en lisant un
dossier ! Il n’est plus capable de…
-
Peut-être que ce n’était pas à cause du cas. Vous avez du
faire quelque chose pour…
-
Vous reportez ça sur moi ?, s’outra-t-elle.
-
Ca arrive. Il m’est déjà arrivé de lui faire peur aussi, House
est très sensible à certaines choses, ce dont je vous avais prévenue. Je vous
avais fait une liste de recommandations pour que vous les suiviez, accusa
Wilson.
-
J’ai respecté votre foutue liste ! Ce n’est pas moi qui
ait fait peur à House, c’est votre besoin de le forcer à être ce qu’il n’est
plus !
-
Je vous interdis de reporter ça sur moi !, s’emporta à
son tour Wilson. J’ai fait tout ce que j’ai pu pour…
-
Moi aussi, insista-elle avec fermeté.
Ils échangèrent un regard accusateur. Wilson serrait les
poings sous la colère, les yeux de Cuddy étaient plein de larmes. Cette
dernière inspira profondément, un sanglot lui enserrant la gorge. Elle secoua
la tête et se passa une main sur le front. Ils étaient sur les nerfs, inquiets,
qui ne le serait pas ? Leur meilleur ami était en détresse et ils
n’avaient aucune idée de ce qu’ils pouvaient faire pour l’aider. Ils
comprenaient qu’ils ne le retrouveraient probablement jamais. Ils avaient
visiblement passé la phase du déni pour entrer dans la colère. Elle se mordit
la lèvre et essuya les larmes de son visage. Quand elle releva les yeux, elle
croisa ceux de Wilson. Il ferma les paupières une seconde et hocha la tête,
étant visiblement arrivé aux mêmes conclusions. Elle s’approcha et posa sa tête
sous son épaule, Wilson passa les bras autour de ses épaules, s’accrochant à
elle.
Il était temps pour eux de commencer à faire le deuil de
leur ami, de cesser de s’accrocher au passé et d’apprendre à vivre avec ce
nouveau House. C’était leur seule solution pour l’aider.
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
-
Hey, House. C’est Chase, adressa le jeune homme à l’homme
assis par terre, le dos contre son lit, les yeux fermés et un Ipod sur les
oreilles.
S’il faisait abstraction de son allure et de
l’environnement, Chase pouvait presque prétendre qu’il surprenait House qui
évitait ses heures de clinique.
-
J’ai quelque chose pour vous, annonça-t-il sans savoir s’il
l’entendait par dela de la musique.
Il alla s’asseoir en face de lui. Il grimaça sous la
froideur du sol et observa House quelques secondes, espérant attirer son
attention. Wilson lui avait dit que le meilleur moyen d’entamer un échange avec
House était de le toucher, de lui signaler votre présence. Chase hésita avant
de poser une main incertaine sur le genou de l’autre homme. House ne sursauta
pas comme il s’y attendait. Il ouvrit juste les yeux et l’observa d’un air
étrange. Chase cessa de respirer. Le simple fait de croiser le regard de
l’homme semblait être un progrès énorme. Il ne l’avait pas revu depuis
l’histoire de Brian, Wilson se chargeait de lui demander de l’aide pour eux et
Cuddy ne l’avait pas laissé entrer le jour où il était venu le voir. Quand
l’oncologue lui avait dit qu’il progressait, Chase avait cru que c’était juste
ses espoirs qui parlaient, mais grâce à ce simple regard, il pouvait prétendre
que lui aussi voyait la guérison de House à l’horizon.
-
Je vous ai apporté quelque chose, répéta-t-il, un peu sonné.
Il leva légèrement le paquet qu’il tenait dans sa main avant
de le tendre à House. Quand il avait entendu ce qu’il s’était passé le week-end
dernier, à cause du cas qu’il avait amené, Chase s’était senti coupable. Il
n’aurait pas du insister pour que House les aide. Ce n’était plus son rôle…et
Chase avait du mal avec l’idée que ça ne le serait jamais plus. Durant la
semaine, son envie de voir House avait grandi en même temps que la réalisation
que ça serait sûrement la dernière fois. Il avait fini par appeler l’hôpital et
demander au psychiatre de House s’il pouvait le voir, juste une minute, juste
pour un au revoir à contre-cœur. Le docteur Gordez s’était montré compréhensif,
lui recommandant juste de demander la permission à Wilson, qui se montrait de
plus en plus protecteur envers son meilleur ami. Chase avait eu du mal à
convaincre Wilson, mais après de longues négociations, l’oncologue lui avait
avoué qu’il ne comprenait pas ses motivations, mais qu’il était d’accord.
Son ancien patron prit le temps de retirer ses écouteurs, et
il le vit jeter un coup d’œil vers un bandeau noir qui traînait sur le lit.
-
Vous ne voulez pas voir ce que c’est ?, incita gentiment
Chase.
House se passa la langue sur les lèvres et attrapa
prudemment le paquet. Il le posa sur ses jambes étalées et l’observa comme si
c’était le plus grand mystère de l’univers durant quelques minutes. Les règles
de l’hôpital étaient très strictes quant aux objets autorisés pour les
patients, mais Chase s’était souvenu de l’allure de House, la dernière fois.
Encore aujourd’hui, son haut de pyjama s’arrêtait au niveau de son nombril, ses
poignets et chevilles découverts, à croire que les fous n’étaient jamais
grands, avait-il pensé amèrement. Le pyjama qu’il lui avait acheté était
simple, mais confortable et Chase avait ajouté le petit kangourou en peluche au
paquet.
Au bout de longues minutes, House cessa de se contenter de
fixer le paquet et entreprit de l’ouvrir. Chase fronça les sourcils. House
essayait d’attraper un coin de l’emballage entre son pouce et son index. Sa
pince était tremblante, raidie et il avait du mal à diriger sa main. Ses
difficultés firent accélérer le cœur de Chase. D’espoir ou d’inquiétude, il ne
pourrait le dire. Tout ce qu’il trouva à dire, fut un « oh mon dieu »
choqué.
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
Devant les difficultés de House, il avait décidé d’ouvrir lui
même l’emballage. House n’avait fait aucun commentaire sur le pyjama que Chase
lui offrait, sur l’incongruité d’un tel cadeau entre eux. Il n’avait fait aucun
commentaire, point. Cependant, il serrait maintenant le kangourou dans une de
ses mains, l’observant comme un être d’une planète étrangère.
Chase s’était forcé à rester calme et passer quelques
minutes de plus avec lui, le touchant régulièrement, l’air de rien. Mais à vrai
dire, il n’avait alors plus qu’une idée en tête : sortir de cette pièce et
appeler Wilson.
-
On s’est trompé, déclara-t-il dès que le téléphone fut
décroché. House. Ce n’est pas psychologique, il a besoin d’une IRM.
TBC
fic: des espoirs,
fic