Des espoirs (partie 13)

Oct 24, 2009 21:46

Titre: Des espoirs
Auteur: Sganzy
Bêta: Vicodinaddict
Disclaimers: pas à moi, pas de sous
Spoilers: Both Side Now et tout ce qu'il y a avant. 
Genre: Drame, Friendship...et à peu près tout ce qui peut exister. 
Résumé: Plusieurs mois après "Both Side Now", qu'est devenu House?
N/A: Ok, big twist dans ce chapitre. Et c'est à partir de là que la galère commence. Suis en  train de découvrir qu'être en master, ça prend BEAUCOUP de temps et que ça me laisse pas vraiment de temps pour écrire. Ajoutons à ça le fait que je rame sur la fin de cette histoire depuis des lustres, et il se pourrait bien que vous languissiez une suite pendant un bon moment. Il y a encore une vingtaine de pages d'écrite après ça, ne vous inquiétez pas, pour l'instant mon plus gros problème c'est de savoir où mettre un "fin de la partie 1" pour mettre l'histoire en attente sans que vous ne sortiez les fusils. Bref, je tenais juste à vous prévenir que cette fic restera un WIP pour un moment encore, désolée :-/

HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

Une fois House un peu calmé, elle le poussa jusqu’à la salle de bain et fit couler un bain chaud. En plus de le nettoyer de sa sueur et du vomi, un bain aiderait probablement à l’apaiser. Du moins, elle l’espérait. Il ne réagit pas quand elle retira son tee-shirt, faible comme une poupée de chiffon. Elle passa les mains sous ses aisselles pour l’aider à se lever, il tenait à peine sur ses jambes, secoué par ce qu’elle préférait ne pas identifier comme des sanglots. Au lieu de s’agripper à elle pour garder l’équilibre, il chercha sa poche arrière et en sortit son bandeau.

-         Non, non, plus tard. Il ne vous arrivera rien, je vous le promets, chuchota gentiment Cuddy en posant une main sur la sienne pour le retenir de se cacher les yeux.

Elle avait déjà du mal à imaginer la manière dont elle allait le faire entrer dans la baignoire, le faire sans sa coopération relèverait de l’impossible.

-         Je vous ai fait couler un bain, expliqua-t-elle. Entrez y et ensuite, je vous mettrai moi-même le bandeau, ok ?, tenta-t-elle de négocier.

Il déglutit difficilement et quand il porta les mains à son pantalon, elle comprit qu’il devait être d’accord. Il ne portait pas son éternel jeans - les jeans demandaient une ceinture et celles-ci n’étaient pas autorisées à l’hôpital - mais un simple pantalon à élastique. Il le chassa de ses hanches, emportant son sous-vêtement, sans se préoccuper de la présence de la jeune femme. Il la lâcha et elle se retourna à demi, respectant sa pudeur tout en gardant un œil sur lui au cas où elle devrait rattraper une chute. Elle fut choquée par sa maigreur. Ses vêtements larges et ses joues creusées laissaient apparaître une perte de poids, mais la vue de ses os qui tiraient contre sa peau l’inquiéta. House n’avait jamais été bien gros, pourtant, la peau de son ventre était plissée, trop distendue pour le peu de chair qu’elle avait à recouvrir. Elle prit note de le signaler à Wilson. Ne pas avoir d’appétit était une chose, mais si House ne prenait pas un peu de poids, il faudrait sérieusement songer à le mettre sous perfusion.

La pensée de Wilson lui rappela qu’elle ferait mieux de l’appeler. Malheureusement, le téléphone était dans le salon et elle savait qu’il était plus prudent de rester dans la pièce. House était allongé dans la baignoire, de l’eau jusqu’au menton et les paupières papillonnantes. Elle ne prendrait pas le risque qu’il s’endorme et s’immerge durant son absence.

Elle mit ses vêtements en boule dans un coin de la pièce, songeant à faire tourner une machine. Il faudrait tout de même qu’elle appelle Wilson pour lui demander d’amener un rechange - elle espérait qu’il en avait.

Quand elle se retourna, elle vit que House avait les yeux fermés et accourut vers la baignoire. Il ouvrit les paupières en l’entendant arriver et elle soupira de soulagement. Elle attrapa le bandeau et le lui montra, il sortit brusquement une main de l’eau - manquant de peu de l’asperger - et essaya de le saisir. Elle enroula délicatement le bandeau autour de ses yeux. Il émit un profond soupir de soulagement et sembla se détendre. Elle ne savait pas le réconfort qu’il trouvait dans la pénombre. Il croyait donc toujours qu’elle n’existait pas ? Qu’elle pourrait…lui faire du mal ? Elle avait beau cherché, elle ne comprenait pas pourquoi il s’y attachait tant.

Elle s’assit sur le bord de la baignoire et tendit une main vers lui, n’osant pas le toucher. Elle ne voulait pas l’affoler. Elle toucha son front du bout des doigts et il leva légèrement le menton pour profiter de son geste. Elle sourit avec affection et passa sa main dans ses cheveux.

-         Je suis là, rassura-t-elle doucement.

Elle ne comprenait pas les tourments qui l’habitaient, elle avait l’impression qu’il n’était plus le même homme, qu’il n’était plus qu’un enfant terrifié, mais en souvenir de celui qu’il avait été, elle était prête à tout faire pour l’aider.

HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

Wilson arriva si vite qu’elle se demanda s’il n’avait pas tourné en rond dans le quartier durant les deux heures et demi qui venaient de passer. Mais il ramenait des affaires propres, preuve qu’il était passé chez lui avant de venir et elle préféra ne pas imaginer les infractions du code de la route qu’il avait du enchaîner.

-         Où est-il ? Qu’est ce qu’il s’est passé ?, s’inquiéta Wilson avec un air paniqué.

-         Il va bien. Il s’est endormi.

-         Qu’est ce qu’il s’est passé ?, répéta l’oncologue.

Il savait que ce n’était pas une bonne idée, qu’il allait se passer quelque chose, il n’aurait pas du le laisser….

-         Il a juste…été contrarié, je suppose. Il ne s’est pas senti bien.

-         Le cas ?, interrogea Wilson.

-         Vous étiez au courant ?

-         Chase m’a appelé, je lui ai dit que House était chez vous.

Wilson allait continuer quand Cuddy l’interrompit d’une voix plus froide qu’elle l’aurait voulu.

-         Je ne veux plus que ça se reproduise. Je vous ai autorisé à l’interroger sur certains patients parce que vous m’aviez dit que ça l’aidait. A partir de maintenant, je vous interdis de lui parler d’un quelconque cas médical.

-         Ses connaissances médicales sont tout ce qui lui restent, et vous voulez lui enlever ça ?, reprocha Wilson.

-         Il a fait une crise de panique rien qu’en lisant un dossier ! Il n’est plus capable de…

-         Peut-être que ce n’était pas à cause du cas. Vous avez du faire quelque chose pour…

-         Vous reportez ça sur moi ?, s’outra-t-elle.

-         Ca arrive. Il m’est déjà arrivé de lui faire peur aussi, House est très sensible à certaines choses, ce dont je vous avais prévenue. Je vous avais fait une liste de recommandations pour que vous les suiviez, accusa Wilson.

-         J’ai respecté votre foutue liste ! Ce n’est pas moi qui ait fait peur à House, c’est votre besoin de le forcer à être ce qu’il n’est plus !

-         Je vous interdis de reporter ça sur moi !, s’emporta à son tour Wilson. J’ai fait tout ce que j’ai pu pour…

-         Moi aussi, insista-elle avec fermeté.

Ils échangèrent un regard accusateur. Wilson serrait les poings sous la colère, les yeux de Cuddy étaient plein de larmes. Cette dernière inspira profondément, un sanglot lui enserrant la gorge. Elle secoua la tête et se passa une main sur le front. Ils étaient sur les nerfs, inquiets, qui ne le serait pas ? Leur meilleur ami était en détresse et ils n’avaient aucune idée de ce qu’ils pouvaient faire pour l’aider. Ils comprenaient qu’ils ne le retrouveraient probablement jamais. Ils avaient visiblement passé la phase du déni pour entrer dans la colère. Elle se mordit la lèvre et essuya les larmes de son visage. Quand elle releva les yeux, elle croisa ceux de Wilson. Il ferma les paupières une seconde et hocha la tête, étant visiblement arrivé aux mêmes conclusions. Elle s’approcha et posa sa tête sous son épaule, Wilson passa les bras autour de ses épaules, s’accrochant à elle.

Il était temps pour eux de commencer à faire le deuil de leur ami, de cesser de s’accrocher au passé et d’apprendre à vivre avec ce nouveau House. C’était leur seule solution pour l’aider.

HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

-         Hey, House. C’est Chase, adressa le jeune homme à l’homme assis par terre, le dos contre son lit, les yeux fermés et un Ipod sur les oreilles.

S’il faisait abstraction de son allure et de l’environnement, Chase pouvait presque prétendre qu’il surprenait House qui évitait ses heures de clinique.

-         J’ai quelque chose pour vous, annonça-t-il sans savoir s’il l’entendait par dela de la musique.

Il alla s’asseoir en face de lui. Il grimaça sous la froideur du sol et observa House quelques secondes, espérant attirer son attention. Wilson lui avait dit que le meilleur moyen d’entamer un échange avec House était de le toucher, de lui signaler votre présence. Chase hésita avant de poser une main incertaine sur le genou de l’autre homme. House ne sursauta pas comme il s’y attendait. Il ouvrit juste les yeux et l’observa d’un air étrange. Chase cessa de respirer. Le simple fait de croiser le regard de l’homme semblait être un progrès énorme. Il ne l’avait pas revu depuis l’histoire de Brian, Wilson se chargeait de lui demander de l’aide pour eux et Cuddy ne l’avait pas laissé entrer le jour où il était venu le voir. Quand l’oncologue lui avait dit qu’il progressait, Chase avait cru que c’était juste ses espoirs qui parlaient, mais grâce à ce simple regard, il pouvait prétendre que lui aussi voyait la guérison de House à l’horizon.

-         Je vous ai apporté quelque chose, répéta-t-il, un peu sonné.

Il leva légèrement le paquet qu’il tenait dans sa main avant de le tendre à House. Quand il avait entendu ce qu’il s’était passé le week-end dernier, à cause du cas qu’il avait amené, Chase s’était senti coupable. Il n’aurait pas du insister pour que House les aide. Ce n’était plus son rôle…et Chase avait du mal avec l’idée que ça ne le serait jamais plus. Durant la semaine, son envie de voir House avait grandi en même temps que la réalisation que ça serait sûrement la dernière fois. Il avait fini par appeler l’hôpital et demander au psychiatre de House s’il pouvait le voir, juste une minute, juste pour un au revoir à contre-cœur. Le docteur Gordez s’était montré compréhensif, lui recommandant juste de demander la permission à Wilson, qui se montrait de plus en plus protecteur envers son meilleur ami. Chase avait eu du mal à convaincre Wilson, mais après de longues négociations, l’oncologue lui avait avoué qu’il ne comprenait pas ses motivations, mais qu’il était d’accord.

Son ancien patron prit le temps de retirer ses écouteurs, et il le vit jeter un coup d’œil vers un bandeau noir qui traînait sur le lit.

-         Vous ne voulez pas voir ce que c’est ?, incita gentiment Chase.

House se passa la langue sur les lèvres et attrapa prudemment le paquet. Il le posa sur ses jambes étalées et l’observa comme si c’était le plus grand mystère de l’univers durant quelques minutes. Les règles de l’hôpital étaient très strictes quant aux objets autorisés pour les patients, mais Chase s’était souvenu de l’allure de House, la dernière fois. Encore aujourd’hui, son haut de pyjama s’arrêtait au niveau de son nombril, ses poignets et chevilles découverts, à croire que les fous n’étaient jamais grands, avait-il pensé amèrement. Le pyjama qu’il lui avait acheté était simple, mais confortable et Chase avait ajouté le petit kangourou en peluche au paquet.

Au bout de longues minutes, House cessa de se contenter de fixer le paquet et entreprit de l’ouvrir. Chase fronça les sourcils. House essayait d’attraper un coin de l’emballage entre son pouce et son index. Sa pince était tremblante, raidie et il avait du mal à diriger sa main. Ses difficultés firent accélérer le cœur de Chase. D’espoir ou d’inquiétude, il ne pourrait le dire. Tout ce qu’il trouva à dire, fut un « oh mon dieu » choqué.

HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

Devant les difficultés de House, il avait décidé d’ouvrir lui même l’emballage. House n’avait fait aucun commentaire sur le pyjama que Chase lui offrait, sur l’incongruité d’un tel cadeau entre eux. Il n’avait fait aucun commentaire, point. Cependant, il serrait maintenant le kangourou dans une de ses mains, l’observant comme un être d’une planète étrangère.

Chase s’était forcé à rester calme et passer quelques minutes de plus avec lui, le touchant régulièrement, l’air de rien. Mais à vrai dire, il n’avait alors plus qu’une idée en tête : sortir de cette pièce et appeler Wilson.

-         On s’est trompé, déclara-t-il dès que le téléphone fut décroché. House. Ce n’est pas psychologique, il a besoin d’une IRM.

TBC

fic: des espoirs, fic

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