Des espoirs (partie 12)

Oct 15, 2009 20:20

Titre: Des espoirs
Auteur: Sganzy
Bêta: Vicodinaddict
Disclaimers: pas à moi, pas de sous
Spoilers: Both Side Now et tout ce qu'il y a avant. 
Genre: Drame, Friendship...et à peu près tout ce qui peut exister. 
Résumé: Plusieurs mois après "Both Side Now", qu'est devenu House?
N/A: Ames répulsées par le moindre pipi-popo-ou vomito, fermez les yeux et lancez vous!
Ok, j'ai bidouillé word pour essayer d'apprendre la fonction "suivi de modification", résultat y a maintenant des petits traits rouges à certains endroit que je n'arrive pas à enlever...Désolée pour ça.


HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

-         Tu es sûr que ça ira ? Je ne serais parti que pour quelques heures, mais s’il y a le moindre soucis, n’hésite pas à demander à Cuddy de m’appeler, d’accord ?, répéta Wilson.

Pour toute réponse, House grogna légèrement. Ca devait être la dixième fois en un quart d’heure que Wilson disait cette phrase.

Le docteur Gordez, encore lui, avait suggéré à Wilson de laisser House quelques heures avec Cuddy. Le psychiatre ne savait pas quelle était la relation de son patient avec cette femme, mais House avait semblé à l’aise avec l’idée d’aller la revoir alors le médecin avait pensé que ce serait une bonne chose de programmer une nouvelle rencontre. Il avait opté pour une entrevue en dehors de Mayfield et sans Wilson. Une incursion dans sa vie passée devrait aider House à restaurer un contact avec le monde extérieur. Wilson, était devenu son lien entre l’hôpital et sa vie d’avant, le docteur Cuddy serait une nouvelle étape. Elle n’était jamais venue à Mayfield et permettrait donc à House de se détacher de cet univers le temps d’une après-midi. C’était pour cette même raison que, malgré les réticences de l’oncologue, le psychiatre préférait que ce dernier s’éloigne durant cet échange.

House n’avait émis aucune opposition à la rencontre, seul Wilson avait l’air angoissé par cette idée, sans pour autant oser expliciter le fond de sa pensée. Le psychiatre avait décidé que l’expérience valait le coup d’être tentée.

-         Cuddy a le numéro de mon biper et…

-         Je sais, affirma House pour couper court aux inquiétudes de son ami.

Wilson se tut. Il était sur les nerfs. C’était la première fois que House sortait sans lui et il ne cessait d’imaginer tous les problèmes qui pourraient survenir. Au fond, il savait que ses inquiétudes étaient irrationnelles, mais il se sentait comme un père qui laisse pour la première fois son fils à une baby-sitter.

Il se gara dans l’allée et, malgré son bandeau, House sembla comprendre qu’ils étaient  arrivés à destination. Il ouvrit la portière et entreprit de sortir. Wilson se dépêcha d’aller sortir la chaise roulante du coffre. House n’en avait pas fait la demande, mais avec les yeux bandés, il ne pouvait pas réellement s’en passer. L’oncologue accourut vers son ami, qui se dirigeait dans le mauvais sens.

-         Là, assied-toi, l’incita-t-il avec une main sur son bras pour l’aider à trouver la chaise.

House sembla hésiter, mais s’exécuta. Wilson ravala le soupçon de jalousie qui le prit. Avec lui, House refusait presque toujours d’enlever ce maudit bandeau, mais il avait presque l’air enclin à le retirer et se débrouiller tout seul aujourd’hui. Wilson savait que c’était bon signe, mais il n’en restait pas moins amer de voir la différence dans le comportement de House entre Cuddy et lui. Il poussa House jusqu’à la porte et n’eut pas à sonner, la jeune femme avait du guetter leur arrivée et était déjà postée à l’entrée.

-         Bonjour, les accueillit-elle.

-         Bonjour, répondit Wilson avec un sourire nerveux.

House tendit la main qui tenait la cravate vers Wilson et celui-ci fronça les sourcils. C’était sa façon de lui dire de quitter sa réalité, soit, clairement, de partir. Cuddy sourit devant la mine penaude de son collègue.

-         Vous avez pensé à prévoir…, commença Wilson.

-         Cessez de vous tracasser, tout se passera bien, le rassura-t-elle.

Un silence s’installa et devant le regard appuyé de Cuddy, il comprit que c’était le moment de partir.

-         Bon eh bien…J’y vais, House, prévint-il en posant une main sur son épaule, réticent.

-         Ok, répondit nonchalamment l’autre, pas plus perturbé que ça.

Wilson retient son grognement contrarié. Il pourrait au moins faire semblant d’être déçu qu’il s’en aille. Il secoua la tête et partit en direction de sa voiture. House était toujours aussi ingrat apparemment, rumina Wilson.

Cuddy salua Wilson de la main, mais celui-ci ne le remarqua pas, ou l’ignora. Il paraissait contrarié et elle prit note de lui demander comment il allait, plus tard. Elle glissa derrière la chaise roulante de House et le poussa à l’intérieur. Wilson lui avait laissé une liste longue comme son bras de recommandations : les choses à ne pas oublier de faire, les choses à ne surtout pas faire, les choses que House appréciait qu’on fasse…Elle avait l’habitude de lire des dossiers de plusieurs centaines de pages et pourtant, elle avait eu du mal à la lire entièrement sans abandonner en cours de route. Elle installa House dans la cuisine et sourit en le voyant humer l’air.

-         Tarte aux noix de pécan expliqua-t-elle.

-         Avec de la glace ?

-        Vanille caramel, sourit-elle.

Il hocha simplement la tête, mais elle crut presque voir un sourire sur ses lèvres. Il triturait nerveusement ses mains et elle fronça les sourcils. Elle attrapa une écharpe sur le comptoir. C’était la seule chose à laquelle elle avait pensé quand Wilson lui avait dit qu’il faudrait qu’elle donne un objet qui la rappellerait à House. Enfin…elle avait bien pensé au string qu’il avait essayé de lui volé deux ans auparavant, mais elle n’irait pas jusque là. Alors, elle avait opté pour une écharpe…qu’il semblait détester. La dernière fois qu’elle l’avait portée, il lui avait demandé si sa laideur était censée la désigner dans la foule durant un blind date. Il n’avait pas eu tort…et ça devrait suffire à lui évoquer ce souvenir.

Elle prit ses mains entre les siennes et y fourra l’écharpe. Il la tâta quelques secondes avant de commencer à la malmener. Ca ferait l’affaire. Et elle en avait même profiter pour le toucher l’air de rien, comme Wilson lui avait dit de le faire. Cette journée commençait plutôt bien !

HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

Cuddy découpait la tarte dans la cuisine quand elle entendit sa fille hurler. Son sang ne fit qu’un tour et elle se précipita vers le jardin où elle avait laissé Rachel et House. Elle avait longtemps hésité à amener ou non la petite chez sa grand-mère aujourd’hui et tout à coup, elle se demanda si elle n’aurait pas du suivre son instinct.

Elle faillit trébucher sur le seuil de la porte fenêtre et valser dans le jardin, mais se rattrapa au petit barbecue électrique, qui s’écroula sur le sol. Le temps qu’elle se redresse, elle remarqua que le silence était revenu, inquiète, elle se retourna vers là où elle avait laissé House. Rachel était debout devant lui, le visage rouge de larmes et une main accrochée à son genou pour garder l’équilibre. Ses cris avaient visiblement cessé sous la surprise et elle la fixait avec des grands yeux étonnés. House s’était complètement tourné vers elle au son et la fixait avec une expression presque similaire. La surprise passa et Rachel se mit à pleurer de plus belle, ajoutant un « mama » plaintif à ses cris en désignant les genoux de House. Ce dernier baissa le regard et serra ses poings autour de ce que Cuddy reconnut comme le chapeau de sa fille. Elle inspira de soulagement. Rachel essayait vainement de grimper sur les longues jambes de House qui essayait de se détourner et serrait ses mains contre lui.

Ok, elle n’était pas en charge d’un enfant, mais bien de deux cette après-midi.

Cuddy respira un grand coup pour calmer son cœur affolé et s’avança jusqu’à House. Elle s’accroupit face à lui, passant un bras autour de sa fille qui vint se loger contre elle en reniflant et désignant le méchant monsieur. Cuddy posa une main sur le genou de House, ne sachant pas trop quoi faire. D’un côté, une petite fille têtue qui ne lâcherait pas le morceau tant qu’elle ne récupèrerait pas son chapeau préféré, de l’autre, un homme traumatisé qui s’accrochait à cet objet comme un lien à la réalité. Cuddy déglutit difficilement. Ca l’aurait étonné que House ait jamais halluciné Rachel ou en ait peur, mais Wilson lui avait bien expliqué l’importance d’un objet symbolique représentant la ou les personnes présentes. Elle s’estimait déjà contente, et chanceuse, que House ait volontairement enlevé son bandeau, le contrarier n’était pas une bonne idée…elle avait bien vu à quoi ça avait mené la dernière fois.

Pourquoi fallait-il toujours qu’elle ait à choisir entre sa fille et House ?

Voyant que sa mère ne réagissait pas, Rachel se remit à crier, faisant sursauter House. Elle pria pour qu’il n’ait pas une autre crise de panique. A court d’idées, elle saisit la petite par les aisselles et la fourra sur les genoux de l’homme. Elle ferma un œil et attendit une réaction. Rachel agrippa immédiatement son chapeau qu’elle tira vers elle et House lâcha, serrant le rebord de la robe du bébé à la place. Ok, ça semblait un compromis satisfaisant pour l’instant. Niveau symbolisme, elle ne pouvait pas faire mieux.

Elle se releva en jaugeant l’homme et le bébé devant elle. Elle fit un pas en arrière, prête à bondir à la moindre protestation d’un des partis. Rachel se laissa tomber en arrière contre le torse de l’homme et fourra un bout du chapeau dans sa bouche, House fixait le crâne du bébé comme si c’était un des plus grands mystères de l’univers. Ca devrait aller pour l’instant. Cuddy retourna à sa tarte, les oreilles tendues.

HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

Cuddy et House étaient assis à la table du jardin. Rachel était partie faire sa sieste. Il tripotait son écharpe pendant qu’elle finissait sa part de gâteau. Bien que ça soit sa tarte préférée, il n’en avait mangé que la moitié et n’avait même pas touché à sa boule de glace, mais elle avait le souvenir que Wilson lui avait dit que ses médicaments lui coupaient l’appétit.

-         Pourquoi le bandeau ?, demanda-t-elle finalement.

Wilson n’avait pas vraiment su lui expliquer. Quelque chose à voir avec la notion de réalité, encore une fois, mais elle voulait que House le lui explique avec ses propres mots. Elle n’avait pas trop d’espoir à ce sujet, House était loin d’être loquace, mais qui ne tentait rien n’avait rien. Il leva la tête vers elle, bien que ses yeux ne suivirent pas le mouvement. Il cligna des paupières plusieurs fois et fronça les sourcils comme s’il réfléchissait à une réponse sans la trouver…ou était embêté par la question, ça aurait plus de sens, jugea-t-elle.

Il murmura quelque chose avec un air troublé, mais elle ne discerna pas les mots. Elle tendit une main par dessus la table, essayant de l’inciter à la regarder. Il fixa sa main un moment et se mordit les lèvres, pliant le front dans cette mimique que Rachel avait quand elle observait un objet qu’elle ne connaissait pas et qui ne lui plaisait pas.

-         Les choses ne sont pas…comme elles sont, articula-t-il lentement, presque avec réticence.

Il inspira et sa poitrine trembla quand il souffla l’air en un soupir. Il semblait réellement ébranlé et elle regretta immédiatement sa curiosité. Elle eut la subite envie de le serrer contre elle, mais s’il acceptait les touchers anodins, il avait un geste de recul dès qu’on s’approchait un peu trop. Alors, elle hocha la tête et lui envoya un sourire rassurant qu’il ne vit probablement pas.

-         Ok. Je comprends, mentit-elle.

HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

Quand Cuddy revint sur la terrasse, House avait fermé les yeux et elle se demanda l’espace d’une seconde s’il s’était endormi, mais en l’entendant, il ouvrit les paupières, bien qu’il ne dirigea pas son regard vers elle. Elle prit une chaise et se mit face à lui.

-         C’était le docteur Chase, expliqua-t-elle.

Elle n’était pas ravie que le jeune médecin se permette de venir interrompre son après-midi avec House, mais l’occupation qu’il avait apportée l’aiderait peut-être à combler la conversation…à sens presque complètement unique pour le moment.

-         Il aimerait que vous jetiez un coup d’œil à ce dossier. Mais vous n’y êtes pas obligé. Si vous préférez aller vous reposer…

Wilson lui avait dit que ses médicaments l’assommait et qu’il dormait généralement deux ou trois heures l’après-midi, mais il avait, jusqu’ici, refusé d’aller s’allonger.

Chase voulait lui exposer lui-même le nouveau mystère sur lequel butait l’équipe - brandissant même un petit kangourou en peluche et clamant qu’il respecterait les règles de Wilson - , mais Cuddy avait jugé préférable de le renvoyer à l’hôpital. House n’avait pas l’habitude de voir beaucoup de monde et elle ne savait pas comment il réagirait face à Chase. Elle n’était pas sûre d’être prête à faire face à une nouvelle crise de panique, ou de vouloir que le jeune homme voit House comme cela. House ne le voudrait pas.

House libéra une de ses mains de l’entortillement de l’écharpe et la tendit. Cuddy y déposa le dossier avec réticence. Légalement, House n’avait plus le droit d’exercer, même en tant que conseiller, sa licence ayant été suspendue. Cependant c’était surtout l’impact que devait avoir tout ça sur lui qui inquiétait la jeune femme. Wilson l’avait prévenue qu’il demandait parfois conseil à House de la part de l’équipe et que ça ne semblait pas le déranger. Mais…mettre ainsi la vie qu’il avait perdue juste sous son nez, lui prouver qu’il était encore capable de faire son travail sans rien lui donner en contrepartie…elle n’était pas sûre que ça lui était bénéfique.

House ouvrit le dossier sur ses genoux et commença à le parcourir.

-         Vous voulez boire quelque chose ?, demanda-t-elle en se levant.

Il secoua la tête, les yeux rivés sur le résumé du cas médical. Peut-être s’était-elle trompée, il avait l’air complètement concentré et intéressé. Elle alla vérifier que Rachel dormait toujours, laissant House s’imprégner des symptômes du patient. Elle espérait secrètement qu’à son retour, il commencerait à lui envoyer des idées, se servant d’elle pour réfléchir comme il l’avait parfois fait auparavant.

Quand elle revint, elle ne s’attendait pas à ce qu’elle trouva. House était replié au dessus du dossier. Il tremblait et son front était couvert de transpiration. Elle accourut à ses côtés. Il ne sursauta même pas quand elle s’accroupit à côté de lui, les yeux rivés vers le dossier.

-         Qu’est ce qui se passe ?, interrogea-t-elle doucement en caressant son dos.

Il était trempé de sueur. Il l’ignora, marmonnant des syllabes incompréhensibles vers le dossier.

-         On s’occupera de ça plus tard, d’accord ? D’abord, il faut vous calmer.

Elle essaya de retirer le dossier, mais il l’agrippa des deux mains si brusquement qu’il se déchira en son milieu. Il parut scandalisé par les feuilles coupées en deux, tentant vainement de remettre les deux parties en place de ses mains tremblantes. Finalement, il lâcha une des parties et approcha l’autre de ses yeux, scannant le bout de page avec un air frustré.

-         House…

Elle se recula par réflexe quand il se contracta brusquement et vomit. Tombée en arrière, elle se redressa et passa une main sur la nuque de l’homme pour le rassurer. Ses tremblements empiraient et il continuait de tousser, bien que son estomac n’ait plus rien à rejeter.

-         Ca va aller, rassura-t-elle en massant doucement sa nuque, chassant les cheveux qui étaient collés à son front de sa main libre. C’est fini.

Il observait les pages souillées sur ses genoux avec un désespoir qu’elle ne comprit pas alors, elle se redressa et l’enlaça de côté, du mieux qu’elle le pouvait. Il ne la repoussa pas.

TBC

fic: des espoirs, fic

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