Des espoirs (partie 6)

Aug 10, 2009 11:23

Titre: Des espoirs
Auteur: Sganzy
Bêta: Vicodinaddict
Disclaimers: pas à moi, pas de sous
Spoilers: Both Side Now et tout ce qu'il y a avant. 
Genre: Drame, Friendship...et à peu près tout ce qui peut exister. 
Résumé: Plusieurs mois après "Both Side Now", qu'est devenu House?
N/A: Désolée pour le retard, mais (comme certains ont du le remarquer) LJ ne fonctionnait plus. 
Pour ce qui est des fics Torchwood, c'est en bon chemin! En attendant, si vous lisez l'anglais, j'ai commencé une liste de rec pour le Janto. Vous la trouverez dans la colonne de droite, sous "recommandation de lecture".

HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

-         Si ça ne vous dérange pas, j’aimerais que vous rencontriez Gregory ici aujourd’hui, suggéra le docteur Gordez.

Wilson soupira discrètement de soulagement. Il était déjà venu voir House trois fois, sans réel progrès. Quand le psychiatre l’avait arrêté dans le couloir, il avait eu peur que House ait à nouveau réclamé un arrêt des visites.

-         Oh, répondit bêtement Wilson.

Il n’était pas très à l’aise face à House, ne savait pas quoi lui dire ou comment il réagirait. Il marchait sur des œufs, comme on disait, et avoir un psychologue dans son dos n’était pas une perspective très attirante.

-         Je comprends que le concept puisse vous mettre mal à l’aise, compatit le psychiatre. Mais Gregory a progressé depuis quelques semaines et j’aimerais vous voir interagir avec lui.

-         Je ne suis pas sûr de l’aider, avoua honnêtement Wilson.

-         Vous n’êtes pas à l’aise, c’est normal. Je peux essayer de vous aider. Je pense qu’aujourd’hui, Gregory a besoin de ces visites comme une constante. S’il peut se fier à vous, à votre présence, il pourra alors commencer à reprendre contact avec la réalité.

Le docteur fit une pause avant de croiser ses mains sur son bureau.

-         D’ailleurs, à ce propos, je sais que vous êtes médecin et que vous avez d’autres priorités…

-         House est ma priorité, précisa Wilson.

-         Bien. J’ai noté que vos dernières visites étaient plutôt…aléatoires. Je crois qu’il vaudrait mieux que vous instauriez un planning avec Gregory. Ou du moins, pour Gregory. Il a besoin de prendre ses repères, de savoir quand il pourra s’attendre à vous voir. Venir le même jour à la même heure aiderait. Evidemment, comme je vous l’ai dit, je comprends qu’il n’est peut-être pas évident de trouver un horaire fixe dans votre planning. Vous pourriez peut-être alléger le nombre de visites pour favoriser l’horaire et la journée. Par exemple, venir le voir un samedi sur deux à 15h. Enfin, je ne vais pas vous imposer des visites, mais…

-         Je comprends très bien, acquiesça Wilson. Je vais essayer de m’arranger.

-         Bien, conclut le docteur Gordez en se levant. Je vais aller chercher Gregory. Mettez vous à l’aise, incita-t-il avec un geste vers un des canapés dans le coin de la pièce.

Wilson attendit que le psychiatre soit sorti avant de se lever. Il respira profondément pour tenter de calmer son cœur affolé, mais il était toujours excessivement nerveux avant de voir House. Il s’assit sur un fauteuil. Puis se releva. C’était probablement le fauteuil du psychologue…mais est ce que House accepterait de s’asseoir à côté de lui ? Il devrait peut-être rester debout pour éviter les complications, songea-t-il en se massant la nuque. Et qu’est ce qu’il allait lui dire ? La dernière fois, il avait réussi à faire parler un peu House en lui relatant le dernier cas de son…Du département de diagnostique. Mais il ne pouvait pas parler de ça devant le psychologue…

Il sursauta quand la porte s’ouvrit. Le docteur Gordez entra, referma la porte derrière lui et Wilson sentit une boule de déception au fond de son estomac. Il était seul.

-         Ne vous inquiétez pas, il est là, le rassura immédiatement le psychiatre en désignant la porte derrière lui. Il veut juste que je l’excuse…

Wilson fronça les sourcils. Il ne savait pas de quoi il était le plus étonné : que House ait dit quelque chose à ce type ou qu’il veuille s’excuser.

-         Mais il préfère porter son bandeau. Il n’est pas encore prêt à vous voir, bien qu’il apprécie votre présence.

L’oncologue sourit poliment et hocha la tête. Ca, c’était définitivement le docteur Gordez qui extrapolait, House n’aurait jamais dit quelque chose comme ça. Il avait probablement juste insisté pour qu’on lui bande les yeux et le psychiatre en avait tiré ses propres conclusions.

-         Il n’y a pas de problème.

Le médecin se retourna et Wilson fronça les sourcils. Il n’y avait pas de problème, vraiment ? Son meilleur ami n’osait même pas poser les yeux sur lui, évidemment qu’il y avait un problème. Plus d’un.

House entra et boita difficilement, sans canne, jusqu’au canapé. Même sans voir, il sut se diriger sans hésitation, ce qui fit penser à Wilson que ce n’était pas la première fois qu’il venait ici « à l’aveugle ». Il se figea à quelques mètres du canapé où Wilson avait finalement décidé de s’asseoir. Il s’arrêta, et ne bougea plus. Comprenant qu’il était le problème, l’oncologue se leva et s’éloigna de quelques pas, rougissant de honte et de déception. Le sentant s’éloigner, House s’assit. Le docteur Gordez émit un grognement entre réprobation et réflexion.

-         Asseyez-vous, docteur Wilson, demanda-t-il.

Wilson jaugea le fauteuil, mais le médecin le devança et s’y assit, ne lui laissant plus le choix. Il jeta un regard vers les chaises en face du bureau. Peut-être pourrait-il en prendre une et l’amener…Le psychiatre fit un geste de main désignant le canapé où était assis House, le dos droit. Wilson ferma les yeux une seconde et s’y installa. Crispé, il attendit une réaction de recul. Quand une minute passa et que rien ne vint, il se détendit. Le fauteuil était large et il y avait plus d’un mètre entre House et lui, après tout. House n’avait pas à avoir peur de lui.

Wilson tourna la tête et jaugea son ami. Il semblait clair qu’il était tendu, crispé, mais qui ne le serait pas à sa place ? Le simple fait d’avoir les yeux bandés rendrait quiconque nerveux. Cependant, il était plus…naturel que Wilson ne l’avait vu depuis longtemps. Lors de ses précédentes visites, il se cachait, se repliait sur lui-même et évitait de le regarder, l’ignorait parfois même carrément. Avec ce bandeau sur les yeux, il semblait presque…posé. Il attendait que quelque chose se passe, sans forcément le redouter.

-         Le docteur Wilson m’a dit que vous aviez à nouveau aidé votre ancienne équipe la semaine dernière, commença le docteur Gordez en direction de House.

Il ne sembla pas attendre de réponse avant de continuer.

-         Je trouve ça très bien. Je suis très fier de vous, Gregory, vous faites de réels progrès ces derniers temps.

Wilson, qui n’avait pas quitté House du regard, remarqua que son poing s’était serré et que son front s’était plissé quand le psychiatre l’avait appelé Gregory. Il savait d’expérience que House n’aimait pas être appelé par son prénom complet. Il lui avait un jour dit qu’il n’y avait que son père et ses professeurs d’école qui l’avaient appelé Gregory. Ceci expliquant cela…

-         Il n’aime pas qu’on l’appelle comme ça, ne put s’empêcher d’intervenir Wilson.

Le psy fronça les sourcils, interrogateur, dans sa direction.

-         Gregory. Il préfère Greg…Ou House…N’est ce pas ?, adressa-t-il avec hésitation à son ami.

Ce dernier déglutit visiblement et hocha la tête.

-         Oh. Je ne savais pas. Vous auriez dû me le dire, Grego…Greg. Je vais essayer de vous appeler ainsi à présent. D’accord ?

House hocha à nouveau la tête, très légèrement.

-         Je n’ai rien entendu, réprimanda le psychiatre.

Wilson lui jeta un regard de travers.

-         D’accord, murmura House d’une voix rauque.

Wilson sourit en reconnaissant une pointe d’irritation. Pour qu’il accepte d’obéir au docteur Gordez, il devait s’être fait rappelé à l’ordre plusieurs fois et savoir qu’il n’avait pas le choix. Cette pensée troubla Wilson.

-         Tout à l’heure, nous parlions du fait que le docteur Wilson aimerait vous voir plus régulièrement à présent. Vous aimeriez ça, Greg ?

House ne répondit pas, se mordit juste la lèvre. Seul le bruit de ses cils remuant contre le bandeau en tissus résonna. Wilson chercha quelque chose à dire. Evidemment, House ne dirait pas qu’il était heureux de voir son ami, il ne s’en offusquait pas, c’était plus un signe de normalité qu’autre chose. Cependant, Wilson aurait aimé dire quelque chose. Le docteur Gordez faisait toute la conversation et il avait l’impression d’être un pot de fleur à rester planté là sans rien dire.

-         Tu as le bonjour de Chase, déclara-t-il, se maudissant immédiatement de la niaiserie de ses propos.

Au moins, le docteur Gordez semblait lui laisser la parole.

-         Cameron et Chase sont partis en voyage de noces cette semaine…enfin ! Chase avait annulé le voyage prévu initialement à cause de…tu sais, dit-il avec un regard gêné vers le psychiatre, cette histoire de sperm.

Le psy dressa un sourcil étonné, mais ne dit rien.

-         Ils sont partis dans les Caraïbes. Je ne me souviens pas vraiment du nom de l’île. Cuala Pela ? Coula Lapour ? Quelque chose comme ça.

-         Kuala Lumpur, proposa House.

Wilson sourit, content d’avoir un signe qu’il l’écoutait.

-         Oui voilà.

Un silence s’installa alors que Wilson cherchait désespérément autre chose à dire.

-         Elle l’a tué ?, demanda House d’une voix rocailleuse.

-         Finalement, non. Chase a décidé de la laisser le garder congelé.

Le docteur Gordez toussa, choqué, et Wilson rougit jusqu’aux oreilles. Cependant, sa gêne laissa vite place au plaisir en voyant un petit, minuscule, sourire espiègle, bien connu, sur les lèvres de House.

HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

Profitant de l’absence du psychiatre, Wilson se détendit dans le canapé, inspirant profondément. Soudain, il allait mieux. Il était rassuré et un sourire un peu bête ne le quittait pas. Il ne s’était pas passé grand chose, mais il avait senti…Que son ami était toujours là. Evidemment qu’il est toujours là, se reprit-il. Il ne devait pas en douter…et pourtant. Mais ce simple sourire lui était apparu comme une promesse que tout irait mieux. S’il fallait y aller lentement, il irait lentement, le tout, c’était qu’il retrouve son ami. Que House aille mieux.

Il se leva et remit sa cravate en place quand le docteur Gordez revint, après avoir raccompagné House dans sa chambre. Wilson s’approcha de quelques pas, toujours souriant.

-         Alors ? Ca s’est plutôt bien passé, vous ne trouvez pas ?, nota-t-il.

L’air grave du psychiatre fit revenir ses angoisses d’un coup. Les sourcils froncés, le médecin lui désigna le canapé. Wilson y alla, déboussolé, il avait l’impression qu’il ferait mieux de s’asseoir. Le docteur Gordez s’installa face à lui et serra ses mains devant lui.

-         Je suis désolé, docteur Wilson.

-         Quoi ? De quoi ? Tout s’est bien passé…

Il voulut continuer, mais sa voix partait vers les aigus sous le coup de l’angoisse, alors il se tut et interrogea le professionnel du regard.

-         C’est aussi ce que je croyais. Rassurez vous, vous n’avez rien faire de mal. Il a véritablement passé un bon moment.

-         Alors où est le problème ?, s’étonna Wilson.

-         C’est juste…Quelque chose que Greg m’a dit quand je l’ai raccompagné qui me laisse penser…Disons que je ne suis pas sûr qu’il soit convaincu… Que vous soyez réel.

-         Que…Comment…Mais il m’a parlé, il…

-         Ca ne veut rien dire. Il fut un temps où il parlait à ses hallucinations. Je croyais qu’il allait mieux mais…

-         Il va mieux, insista Wilson. Il a souri ! Ce n’est pas rien, ce n’est pas…

-         Je suis désolé. Je comprends votre déception, mais vous saviez que ça risquait d’arriver. Je vous avais prévenu que son esprit lui jouait encore des tours.

-         Qu’est ce qu’il vous a dit ?, s’enquit Wilson.

Il avait forcément dit quelque chose de travers, il avait dû faire quelque chose pour amener House à croire qu’il n’était pas vraiment là.

-         Vous savez que je ne suis pas autorisé à vous le répéter.

Wilson baissa ses yeux qui le brûlaient un peu trop. Le poids de la déception fit tomber ses épaules.

-         Mais il ne faut pas perdre espoir pour autant, rappela le psychiatre. Greg a fait d’énormes efforts et est en progrès constant depuis…

-         Il croit que je n’existe pas !, dit tristement Wilson.

Il inspira et se redressa, tentant de se reprendre, gêné par son propre emportement.

-         C’est pour ça qu’il faudra être plus prudent. Je ne vous cacherais pas que s’il est, en effet, convaincu que vous êtes le fruit de son imagination depuis le début et qu’il accepte de communiquer avec vous…Soyons francs, c’est une régression.

Wilson se passa une main sur le visage.

-         A moins, commença fermement le psychiatre, qu’on parvienne à lui apporter la preuve que vous êtes bien là. J’ai observé votre comportement. Vous ne faites pas d’erreur, mais…vous vous comportez comme si rien n’était arrivé, sans tenir compte de sa réalité. J’apprécie le fait que vous tentiez de le tenir au courant de ce qu’il se passe dans le monde extérieur, mais pour recréer un lien avec lui, il faut aussi que vous vous intéressiez à son monde, à son évolution.

-         House n’aime pas parler de lui. Il refuserait de…

-         Avez vous seulement essayé ?

-         Ce n’est pas de ma faute si…, se défendit sèchement Wilson.

-         Je n’ai jamais dit que ça l’était. Je ne vous ai pas fait vous rencontrer ici pour rien. J’ai souhaité vous observer afin de vous aider à progresser. Si vous désirez vraiment l’aider…

-         Evidemment que je le veux.

-         Il va falloir oublier ce que vous étiez et vous concentrer sur le présent, continua le docteur Gordez, indémontable. Prendre en compte ce qu’il est aujourd’hui au lieu de souhaiter qu’il redevienne celui qu’il était. Je sais que c’est dur à entendre, mais ces derniers mois ont été très durs pour lui. Il a vécu des traumatismes qu’on ne pourra effacer. Ce qu’il était a disparu. Maintenant, c’est à vous de décider si vous voulez de ce qu’il est devenu.

HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

-         Pourquoi est ce que vous ne m’avez rien dit ?, s’étonna Cuddy, choquée.

Aujourd’hui, Wilson paraissait abattu et elle avait insisté pour savoir ce qui n’allait pas. Il avait fini par lui avouer que, depuis un mois, il allait à nouveau voir House.

-         Je n’étais pas sûr que…Ca vous ferait du bien.

Wilson ricana et désigna son allure ébranlée pour démontrer ses propos. Il baissa la tête, la gorge à nouveau nouée et se frotta le crâne. Cuddy vint s’asseoir à côté de lui et posa une main dans son dos.

-         Eh, rassura-t-elle doucement. Qu’est ce qu’il y a ?

Elle n’était plus sûre de vouloir savoir. Mais elle n’était pas non plus sûre de ne pas vouloir savoir.

-         Rien, mentit Wilson en secouant la tête. C’est juste…Comme d’habitude, j’en attends trop de lui. House avait raison à l’époque, il ne pourra jamais se conformer à mes standards. Je mets toujours la barre trop haut et…

-         C’est faux. Vous êtes un excellent ami. Le meilleur. Je vous interdis de douter de ça.

Wilson inspira profondément et un son étranglé lui échappa.

-         Ce n’est pas ce que pense son psy.

-         Eh bien qu’il aille se faire voir. Il ne vous connaît pas. Et il ne connaît certainement pas House mieux que vous.

-         Je ne sais pas…House a l’air de lui parler, de…Croire en lui.

-         Croire en lui ? En un psy ? House ?, ironisa-t-elle.

-         Il n’est plus…

-         Il reste House. S’il se confie enfin à un professionnel, tant mieux, mais même avec des années de thérapie, le psy ne pourra pas prétendre en savoir plus sur lui que vous. Vous êtes son meilleur ami depuis quoi…quinze ans ?

-         Seize, avoua Wilson à voix basse.

-         Croyez moi, vous avez dû entendre plus de confessions de House que ce type ne peut l’imaginer.

Wilson acquiesça, bien qu’il commençait à en douter. House ne parlait pas de lui, pas des choses qui importaient. Mise à part quand il était bourré…Wilson sourit tristement. Cuddy avait peut-être raison. Il avait entendu suffisamment d’élucubrations alcoolisées de House pour rivaliser avec quoique le docteur Gordez ait pu lui soutirer. Cependant…Il n’en restait pas moins que le psychiatre comprenait le mal qui rongeait House. Wilson, lui, voulait juste que ça s’arrête.

-         Vous croyez que je pourrais…, commença Cuddy, presque timidement.

-         Non, l’arrêta fermement Wilson. Pas encore.

Il échangea un regard avec la jeune femme et bien qu’elle paraissait déçue, elle acquiesça. Il ne savait pas pourquoi, mais il sentait qu’il ne fallait pas qu’elle le voit. Pas encore, pas comme ça. Pas tant qu’il ne saurait pas avec certitude qu’elle était bien là et pourrait profiter de sa présence. Il n’imposerait pas la douleur qu’il ressentait à Cuddy et sentait que House n’était pas prêt à la voir. Lui seul savait par où il était passé avant de reconnaître son problème….et Cuddy était sa plus grande faiblesse.

TBC

fic: des espoirs, fic

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