Des espoirs (partie 7)

Aug 22, 2009 17:50

Titre: Des espoirs
Auteur: Sganzy
Bêta: Vicodinaddict
Disclaimers: pas à moi, pas de sous
Spoilers: Both Side Now et tout ce qu'il y a avant. 
Genre: Drame, Friendship...et à peu près tout ce qui peut exister. 
Résumé: Plusieurs mois après "Both Side Now", qu'est devenu House?
N/A: En retard...*pas taper*

HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

-         Bonjour, signala doucement Wilson en entrant.

Sa dernière entrevue avec le docteur Gordez n’avait fait que le rendre plus nerveux quant à ses visites avec House. Comment pourrait-il être sûr que House savait qu’il était là ? Le psychiatre lui avait donné quelques recommandations et il avait décidé de les suivre à la lettre.

Il alla directement s’asseoir à côté de House qui était allongé, plus ou moins en boule, dans son lit.

-         Je t’ai apporté quelque chose, déclara-t-il.

Phase un : la remise d’un objet. Si l’objet persistait une fois Wilson parti, House devrait alors en reconnaître l’existence, et donc, l’existence de son ami.

House ne réagit pas et Wilson tritura nerveusement l’objet dans sa poche.

-         Tu ne veux pas voir ce que c’est ?

House soupira, ce que Wilson prit comme une hésitation. Finalement, le diagnosticien hocha légèrement la tête, sa joue frottant contre le couvre lit.

-         Si tu veux le voir, il faut te redresser, précisa gentiment Wilson.

Phase deux : établir un système de compensation. Ne rien donner sans demander quelque chose en retour pour que House ne s’enferme pas dans son rôle de patient inactif.

Wilson avait du mal avec la notion de « demander quelque chose en retour ». Si ça ne tenait qu’à lui, il ferait tout pour son ami, sans rien attendre en contre-partie. Mais en voyant House se redresser, Wilson admit que le psychiatre savait peut-être de quoi il parlait.

House s’assit perpendiculairement à lui, dos au mur, ses jambes dépassant du bord du lit à une cinquantaine de centimètres de Wilson. Evidemment, ses yeux restèrent fixés sur les draps qui recouvraient ses jambes, mais l’oncologue avait décidé de ne pas trop en demander non plus.

Il sortit le vieux ipod de House, toujours rempli de toutes ses chansons…Et attendit.

Phase 3 : initier un contact physique anodin et observer la réaction.

Si House voulait le baladeur, il devrait le prendre dans sa main, et donc, le toucher. Il sembla à Wilson qu’une éternité passa alors, si longtemps qu’il eut du mal à tenir sa main en l’air, ses muscles fatiguant. Il allait abandonner, quand House leva une main hésitante. Il fixait celle de Wilson, les sourcils froncés, comme si c’était un élément d’une autre planète. Il approcha doucement sa main de la sienne et le cœur de Wilson se mit à faire un sprint dans son abdomen. Il déglutit et retint le geste incitateur qui le tentait, craignant de provoquer des réticences. Sa main l’anticipait depuis si longtemps, que quand le bout des doigts de House frôla sa peau, un courant électrique remonta le long de son bras. Le contact ne dura qu’une seconde, House éloignant brusquement sa main. Cependant, elle resta au dessus de la sienne, assez près pour qu’il la sente sans que leurs peaux ne se touchent vraiment. Wilson observa, subjugué, leurs mains l’une au dessus de l’autre. Quand il releva les yeux, il croisa, l’espace d’une seconde, le regard de House avant que celui-ci ne baisse la tête. Il attrapa rapidement l’ipod et le serra dans son poing qu’il ramena à lui. C’était le moment le plus…surnaturel que Wilson ait jamais vécu, mais cette fois, il le sentait vraiment : le lien venait de se recréer.

Wilson laissa s’écouler une ou deux minutes pour laisser à House le temps d’assimiler ce qu’il venait de se passer, de s’interroger. Ses sourcils étaient froncés et un air troublé froissait son visage, Wilson ne sut définir si c’était bon signe. L’oncologue inspira profondément.

Phase 4 : S’assurer de sa notion du réel.

-         House, l’appela-t-il, presque à voix basse. Je suis là ?

C’était les mots du psychiatre. Quelque part au fond de lui Wilson doutait que House réponde à ça, du moins, autrement que par une moquerie ou un sarcasme. Pourtant, son ami ne sembla pas trouver cette question absurde, mais y réfléchit bien. Il garda les yeux rivés sur la cravate de Wilson avec un air concentré. L’oncologue connaissait cet air. House évaluait les pour et les contre, tentait de résoudre ce qui était devenu pour lui un mystère : Wilson était-il vraiment là ?

Il posa le iPod à côté de lui, du côté opposé à Wilson. Son mouvement, après tant de temps immobile, figea ironiquement Wilson. Il attendit. Les gestes de House étaient lents, probablement la conséquence des drogues qui circulaient dans ses veines. Ses bras tremblèrent quand il s’en aida pour avancer vers le milieu du lit. Il se mit face à Wilson, si près que l’oncologue devrait se reculer pour avoir un aperçu de son regard. House sentait le gel douche antibiotique de l’hôpital, remarqua-t-il. Le gel douche et la lessive. C’était étrange, ça ne correspondait pas au personnage. Il semblait inspecter la cravate de Wilson, de très près. L’oncologue sentait sa respiration dans son cou et serra les poings pour ne pas bouger. Il avait l’impression que, comme un animal effrayé, House s’envolerait s’il faisait un geste un peu trop brusque. Il leva les yeux au plafond et tenta de comprendre ce que House fabriquait. Il émit un drôle de petit cri étranglé quand House tira brusquement sur sa cravate. Par réflexe, Wilson attrapa le col pour l’éloigner de son cou. Il voulait bien être indulgent, mais pas au point de laisser House l’étrangler. House tira à nouveau sur la cravate, juste un petit coup, comme pour vérifier qu’elle était bien accrochée. Wilson voulut se reculer, mais la main de House resta accrochée au vêtement.

-         House, qu’est ce que tu fais ?, demanda-t-il, inquiet. Lâche, incita-t-il le plus calmement possible, en tirant sur l’autre bout de la cravate.

Malheureusement, la prise de son ami était trop forte. Il continuait à fixer le vêtement serré dans sa main.

-         Ok, relativisa Wilson. Tu veux la cravate? Lâche là, et je te la donne, ok ?

House leva les yeux vers lui, bien qu’il soit si près qu’il ne devait voir que son menton. Finalement, il lâcha doucement, presque avec incertitude, la cravate. Il se recula un peu et sembla attendre. Wilson soupira et entreprit d’enlever sa cravate. Qu’est ce que Gordez avait dit déjà ? Ne rien donner sans demander une contre-partie ? Facile à dire. Il était presque sûr que House ne faisait ça que pour le contredire. Il détacha sa cravate et la tendit à House, légèrement irrité. L’homme l’attrapa et retourna à sa place initiale, contre le mur. Wilson le fixa, dubitatif, alors que House observait sa nouvelle possession, la froissant dans tous les sens.

HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

-         C’est intéressant, songea le docteur Gordez.

-         Qu’il ait essayé de m’étrangler ?, s’étonna Wilson.

Le psychiatre lui sourit, il avait l’air amusé, ce qui irrita davantage Wilson. Il avait suivi ses maudits conseils et à quoi ça avait mené ? A la destruction d’une de ses cravates préférées. Enfin, au moins, House la lui avait rendu. Ou plutôt : jetée, quand il était parti. Il n’y comprenait plus rien.

-         Je suis certain que ce n’était pas son but, rassura le médecin. Vous dites qu’il vous l’a rendue ?

-         Quand je suis parti….Vous croyez que c’est important ?, s’interrogea l’oncologue à haute voix.

-         Je crois que Greg vient de réaliser, peut-être pour la première fois, que vous êtes bien réel.

Wilson haussa les sourcils. Où est ce que les psy allaient chercher tout ça ?

-         Cette cravate doit être un objet symbolique, la représentation qu’il a de vous dans son esprit. Le fait de la toucher le rassure.

-         Alors il…voulait ma cravate…

-         Pour s’assurer de votre présence. Ça explique également le fait qu’il vous l’ait rendue à votre départ, il veut s’en servir comme d’un repère à la réalité. Je crois que vous devriez prendre l’habitude de la lui donner à chaque fois que vous venez.

-         Quoi, comme un doudou ?, s’étonna Wilson, incrédule.

House, un doudou ? On aura tout vu.

-         Pas exactement. Disons que le concept qui en ressort est le même que pour le doudou enfantin, mis à part qu’il ne s’en sert pas comme un substitut à votre absence, plutôt comme une assurance de votre présence.

-         Ca….a du sens, reconnut Wilson.

Bien que ce concept associé à House lui paraissait étrange, il était prêt à à peu près tout pour rétablir le contact avec lui. Même à sacrifier une de ses cravates préférées.

-         Donc la prochaine fois que je vais le voir, je lui apporte cette cravate ?

-         Non. Pas cette cravate. Le mieux serait que vous retiriez celle que vous portez ce jour là, afin qu’il associe bien le vêtement à votre présence actuelle. Le changement de motif et de couleur l’aiderait à se repérer dans le temps, à associer un souvenir à une rencontre précise.

-         Alors je dois le laisser massacrer…toutes mes cravates ?, interrogea Wilson d’une voix étranglée.

Le docteur Gordez ne put s’empêcher de sourire à nouveau, sans même essayer de cacher son amusement.

TBC

fic: des espoirs, fic

Previous post Next post
Up