Des espoirs (partie 5)

Aug 01, 2009 16:41

Titre: Des espoirs
Auteur: Sganzy
Bêta: Vicodinaddict
Disclaimers: pas à moi, pas de sous
Spoilers: Both Side Now et tout ce qu'il y a avant. 
Genre: Drame, Friendship...et à peu près tout ce qui peut exister. 
Résumé: Plusieurs mois après "Both Side Now", qu'est devenu House?

N/A : la première partie est inspirée d’une fic anglaise….que scolastik a traduit, si ça vous intéresse^^



HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

Assise derrière le volant de sa Lexus, Cuddy sursauta, comme prise sur le fait, quand Rachel se mit à barguigner. Elle se retourna et tendit une main vers le siège bébé, installé sur la banquette arrière. Elle posa une main affectueuse sur le ventre du bébé qui émergeait de sa sieste. La petite regarda les alentours bien trop gris à son goût et ronchonna.

-         Oui je sais ma puce. Maman a juste besoin…de quelques minutes, expliqua Cuddy à l’enfant qui, déjà, était concentrée à tirer sur l’étiquette de son doudou.

La jeune femme soupira et posa sa joue sur le volant, laissant ses yeux parcourir le morne bâtiment à quelques mètres de là. Elle espérait parfois que House apparaîtrait à l’une des fenêtres, lui ferait signe de venir le chercher, elle n’hésiterait pas. Mais ça n’arriverait pas alors elle l’imaginait à l’intérieur. En général, elle l’imaginait en train de manger, parce qu’elle préférait ne pas penser au reste de ses journées. Elle savait que c’était idiot de venir jusqu’ici, mais elle ne parvenait pas à se retenir. Elle se donnait l’excuse d’emmener Rachel en promenade - sa fille adorait les longues virées en voiture - et se retrouvait là, face à l’hôpital psychiatrique de Mayfield après deux heures de route, de déni.

Elle n’avait jamais pénétré à l’intérieur du bâtiment. On n’emmène pas un bébé dans un asile, ça aussi c’était une bonne excuse. Elle savait que sans ça, elle harcèlerait l’hôtesse d’accueil et se verrait rebiffer à intervalles réguliers, parce que House ne voulait pas la voir. House ne voulait voir personne, ça avait été son seul souhait quand il était arrivé ici. Elle savait que Wilson était venu le voir, contre sa volonté, au début, mais il avait arrêté alors elle supposait qu’il ne l’accueillait pas non plus les bras ouverts.

Alors, elle restait dans sa voiture et imaginait. Elle s’imaginait parfois entrer le voir. Elle serait étonnée de voir à quel point il allait bien. Il lui dirait qu’il allait beaucoup mieux et la préviendrait qu’il ne tarderait pas à revenir terroriser ses patients. Il lui donnerait des excuses d’avance, un fou ne peut pas travailler à la clinique, se moquerait-il, c’était contre l’éthique. Ils parleraient quelques heures, de tout, de rien. Puis, elle lui volerait une étreinte en ignorant ses protestations et ronchonnements. Peut-être même oserait-elle déposer un baiser sur sa joue avant de lui dire qu’il lui manquait. Elle repartirait rassurée, le cœur plus léger et prévoyant déjà sa prochaine visite avec impatience.

Elle savait que ça n’arriverait pas. Alors, Lisa Cuddy démarra le moteur et entama la longue route qui la ramenait chez elle. Là où il n’était plus.

HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH

-         Hey, House, salua Wilson, presque timidement.

Il n’avait pas vu son meilleur ami depuis plusieurs mois, mais aujourd’hui, il avait décidé de tenter sa chance. Les réponses que House avaient apportées à Foreman et Chase semblaient encourageantes, peut-être était-il prêt à renouer le contact ?

C’est plein d’espoir que Wilson était entré, mais à voir House ainsi, recroquevillé dans le coin de son lit, dos au mur et les yeux fermés vers le plafond, l’oncologue avait soudain des doutes. Il était si différent…Presque dangereusement maigre, ses cheveux courts étaient plus gris que dans son souvenir et son éternel style mal rasé était devenu une réelle barbe, mal entretenue.

-         Fiche moi la paix, grinça House entre ses dents.

Wilson se figea, une boule dans la gorge. Il se força à repenser à ce que le docteur Gordez lui avait dit. Les hallucinations de House semblaient avoir disparues, mais les pires d’entre elles l’avaient laissé avec un stress post-traumatique, et il avait toujours du mal à discerner la réalité, il était toujours convaincu d’être fou. Malheureusement, House n’était pas habitué à avoir de la visite et son médecin n’avait donc pas pu établir un moyen de l’aider à différencier le réel d’une énième hallucination d’un de ses proches. Il avait expliqué qu’en général un contact physique aidait les patients dans cette situation, mais House avait tendance à mal réagir au toucher. Certaines hallucinations particulièrement violentes l’avait convaincu qu’un jour où l’autre, il ressentirait les coups dont le menaçait son père. Evidemment, le docteur Gordez n’avait pas précisé de qui House avait peur, mais Wilson l’avait facilement deviné. Amber était là pour le manipuler, Kutner pour le troubler, et son père pour le hanter. Les défenses de son subconscient l’avaient amené à imaginer d’autres personnes, volontairement d’abord, pour lutter contre cela. Wilson le protégeait parfois. Cuddy le rassurait. Son équipe lui apparaissait, de temps en temps, pour le distraire. Si ça l’avait aidé au début, c’était vite devenu une part entière de sa psychose, de nouveaux fantômes pour l’éloigner de la réalité.

Wilson déglutit avant d’avancer prudemment vers lui. House gardait les yeux résolument fermés. Le psychiatre lui avait expliqué qu’il se bornait à se priver de son sens de la vue, puisqu’il ne pouvait pas s’y fier. Il se bouchait parfois les oreilles aussi et insistait pour qu’on lui bande les yeux quand il était amené au réfectoire, sa seule sortie avec le bureau du docteur. Il disait que ça l’aidait à chasser les hallucinations. S’ils ne les voyaient pas, il pouvait prétendre qu’elles n’étaient pas là. Apparemment, le docteur Gordez essayait de réapprendre à House à se fier à ce qu’il voyait, mais il avait avoué à Wilson être inquiet du manque de progrès à ce niveau.

Arrivé au bord du lit, Wilson hésita à nouveau.

-         Je peux m’asseoir ?

House frémit et l’espace d’un instant, l’oncologue crut voir la prémisse d’un geste de tête ou d’un haussement d’épaules, mais l’homme se figea et ne répondit pas. Choisissant de prendre ça comme un accord, Wilson s’assit doucement sur le lit. Il n’avait qu’à tendre le bras pour toucher son ami, mais serra le poing pour se retenir. Ils n’avaient jamais été très tactiles. Ils n’étaient pas le genre d’amis qui s’enlaçaient, se tapaient dans la main ou utilisaient dieu seul savait quels autres gestes socialement acceptables entre deux hommes. Un regard, un frôlement d’épaule entre deux pas ou un échange de nourriture étaient plus courant entre eux. A présent, Wilson se maudissait de cette envie de le serrer contre lui…et de ne pas avoir amené une boîte de chocolats.

-         Chase et Foreman m’ont dit que tu les as aidé à trouver ce qu’avait Brian. D’après Chase, tu lui as même sauvé la vie. Foreman…reconnaît que tu les as peut-être mis sur la voie, tenta-t-il de plaisanter.

Il vit House déglutir, sa manière de ravaler ses mots.

-         C’était une leptospirose. C’est bien à ça que tu pensais, n’est ce pas ?

Wilson se tut, ne sachant quoi ajouter. Il pouvait lui raconter tout ce qu’il s’était passé en son absence, mais il n’était pas sûr que ça l’aiderait…ou l’intéresserait. Il remit sa cravate droite et frotta ses mains sur son pantalon.

-         Oui, entendit-il soudain.

La voix était rauque, faible, mais House était bien là et ça suffit à faire sourire Wilson.

-         Je…, commença celui-ci, soudain incertain.

La dernière fois qu’il l’avait vu, House l’avait mis à la porte et lui avait dit qu’il ne voulait plus le voir. Il pouvait le comprendre, mais même après plusieurs mois, ça faisait toujours mal. Il inspira un grand coup avant de continuer, se massant nerveusement la nuque.

-         Je me demandais si ça te dirait…que je passe te voir, de temps en temps.

D’un seul coup, House replia ses jambes contre lui même, émettant un grognement de douleur et posant son front sur ses genoux. Il plia ses bras autour de sa tête et se balança légèrement, visiblement paniqué.

-         Ok, paniqua à son tour Wilson en se levant, tendant les mains vers son ami pour tenter de le calmer. Si tu ne veux pas, ça fait rien. Je comprends. Je…Je voulais juste poser la question, au cas où. Je ne te forcerais en rien…Ok ?

Sa litanie avait semblé rassurer House qui avait au moins cessé de s’agiter. Il restait juste prostré là, sans réaction.

-         Ok, répéta Wilson, à la fois rassuré et attristé des conséquences de sa visite.

Il sentit sa gorge se nouer sous la déception et hocha la tête, se forçant à détourner les yeux de ce qu’il restait de son ami.

-         Si tu ne veux pas me voir…Ca fait rien, ajouta-t-il d’une voix légèrement tremblante. Je comprends. On aura tout le temps….Plus tard.

Avant de venir, il avait espéré que plus tard serait bientôt. A présent, il ne savait plus vraiment quoi penser. Ses espoirs étaient désorientés.

-         Je ferais mieux d’y aller, déclara-t-il. Je….

Il ne finit pas sa phrase, secouant la tête et faisant volte-face. Il frappa trois coups à la porte. Depuis quelques temps, House était plus agité et les infirmières avaient préféré l’enfermer là où elles laissaient auparavant la porte ouverte en espérant qu’il rejoindrait les autres patients dans la salle commune. L’infirmier ouvrit la porte et un sourire compatissant apparut sur son visage devant la mine dépité du visiteur.

-         A bientôt ?

Wilson se figea, se demandant l’espace d’une seconde si ce n’était pas lui qui hallucinait à présent. Mais non, l’air étonné et encourageant de l’infirmier lui prouva qu’il l’avait également entendu. Un sourire menaça soudain de décoller les oreilles de l’oncologue alors qu’il se tournait vers son ami, toujours prostré.

- A bientôt, House, déclara-t-il avec espoir.

TBC...

fic: des espoirs, fic

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