Titre: Nerfs à vif
Titre original : Losing it
Auteur original : Dreamsofspike
Traducteur : Sganzy
Bêta : Vicodinaddict
Disclaimers : Pas à moi, pas de sous
Spoiler : Post Wilson’s Heart (4x16)
Résumé: La perte de la femme qu’il aime a changé Wilson, House en fait les frais.
Genre: Drame, Violence, Friendship (Huddy et Hameron), Angst...
Avertissement: NC-15 je dirais car cette fic est assez traumatisante au niveau psychologique et contient des scènes de violences passives.
N/A: Encore désolée pour le retard, mais j'ai vraiment eu du mal à m'y mettre. Mais ça y est, après ça, plus que l'épilogue (que j'ai déjà traduite).
Quand House se réveilla le lendemain matin - d’une humeur étonnamment bonne et sereine - il mit un moment à se souvenir où il était…et un moment de plus à se souvenir pourquoi.
Et tout à coup, la paix qui l’habitait se mua en un état anxieux et agité.
J’ai tiré sur Wilson…il est à l’hôpital…il est peut-être mort…
Il roula dans le lit, déçu de constater qu’il était seul. Il aurait du être soulagé de ne pas avoir à faire face à Cuddy et à une situation probablement gênante et tendue. Pourtant, il s’inquiéta de son absence et constata qu’il aurait voulu qu’elle soit encore là.
Pathétique…Ridicule et pathétique…
Quoiqu’il en soit, il s’agaça moins de sa réaction que d’habitude. Il ria ironiquement, secouant la tête alors qu’il se redressait. Il se figea quand ses yeux tombèrent sur une feuille de papier à son nom, posée sur la table de nuit. Il la prit, la déplia et parcourut l’écriture ronde et féminine de Cuddy.
House Greg,
Je suis allée travailler et voir Wilson. Dors aussi longtemps que tu le veux, tu peux rester chez moi tant que tu le voudras. Il y a à manger dans le frigo, j’irai faire des courses après le travail. Pas la peine de venir travailler aujourd’hui, repose-toi. Appelle moi quand On parlera quand je rentrerai.
Cuddy Lisa
Il ne put s’empêcher de sourire en l’imaginant écrire ce mot, cherchant ce qu’elle pouvait ou ne devait pas dire. Il l’imagina, assise au bord du lit, réfléchissant méticuleusement à chaque mot qu’elle utiliserait dans ce simple message. Il replia la note et la reposa sur la table de nuit, grimaçant en ne se souvenant plus où il avait laissé sa canne. Puis, il la remarqua, posé au pied du lit. Son sourire s’agrandit sous l’affection et la reconnaissance.
Merci Cuddy…
Cependant, malgré sa gratitude, il n’avait aucune intention de profiter de son hospitalité. Il jeta un coup d’œil au réveil et remarqua qu’il était déjà neuf heures passées. House se leva avec plus de difficulté que d’habitude, conséquence de sa nuit agitée avec Wilson. Il récupéra ses vêtements et les enfila. Il s’arrêta sur le pas de la porte de la chambre, fit demi-tour et fourra le papier de Cuddy dans la poche de sa chemise. Il ne prit pas le temps de boire un café ou d’avaler un petit-déjeuner, filant directement vers la porte d’entrée.
Il avait une mission à accomplir.
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
Il évita l’entrée bondée de la clinique en passant par une porte latérale qui conduisait directement à l’ascenseur de l’hôpital. Il monta jusqu’à l’étage qui était toujours très calme si tôt le matin. Il fut soulagé quand il atteignit sa destination sans être accoster, n’étant apparemment pas reconnu par les quelques personnes qu’il croisa, des familles de patients, pour la plupart.
L’agent de police posté devant la porte, cependant, poserait quelque peu problème, mais rien qu’il ne pourrait résoudre en empruntant une blouse dans le placard du personnel. Le policier ne permettrait pas à un civil d’entrer, surtout s’il reconnaissait ce civil comme étant la victime de l’homme qu’il surveillait.
Un des médecins du suspect, par contre…n’attirerait certainement pas son attention.
House acquiesça en passant à côté de l’officier, entrant dans la chambre avant qu’il ne puisse noter quoique ce soit d’inhabituel, et refermant la porte derrière lui. Il baissa les stores et prit une grande inspiration avant d’enfin de se tourner vers le lit.
Un foule d’émotions contradictoires l’envahit à la vue de Wilson, endormi dans un lit d’hôpital, paraissant encore plus frêle, sans défense et fragile que la dernière fois où House l’avait vu. Son visage était recouvert de bleus, sa lèvre était déchirée, et House ne put se retenir d’être fier de savoir que, malgré son désavantage, il s’était apparemment bien défendu.
Néanmoins, la fierté fut vite remplacée par une culpabilité pesante et le rappel de ce qu’il avait perdu.
Il ravala ses émotions, redressa les épaules et se prépara à faire ce qu’il était venu faire. Il prit le dossier de Wilson et en scanna rapidement le contenu alors qu’il s’approchait de la perfusion à côté du lit. Prudemment, il ouvrit le distributeur de morphine, baissant doucement la dose transmise à Wilson tout en observant son visage, à la recherche d’une réaction ;
La balle avait perforée son poumon, et Wilson avait du être opéré d’urgence. Un tube d’oxygène était planté dans sa gorge, le retenant de bouger sous peine de dommages. Il avait aussi eu besoin d’une transfusion de sang pour remplacer celui qu’il avait perdu, et d’assez de morphine pour le garder endormi le temps que le plus gros de la douleur passe, jusqu’à ce qu’il soit assez en forme pour être mis en prison.
Mais House ne voulait pas que Wilson dorme en cet instant.
Au bout d’un moment, Wilson grimaça, ses sourcils se fronçant alors qu’il grognait de douleur. House attendit qu’il ouvre les yeux, de voir la souffrance et la confusion dans son regard, avant de remonter légèrement la dose de morphine, juste un peu…juste assez pou alléger la peine sans renvoyer Wilson dans l’inconscience.
- Bonjour, dit House d’un ton neutre.
Il ne croisa pas le regard de Wilson et fit instinctivement un pas en arrière, s’éloignant du lit.
- Il est l’heure de se réveiller. J’ai besoin que tu sois conscient durant les prochaines minutes…mais il n’y a pas de raison que tu souffres pendant ce temps.
Il fronça les sourcils, y réfléchissant avant de reconnaître.
- Enfin…si, il y a une raison…mais je ne veux toujours pas que tu souffres, que tu le crois ou non.
Il resta silencieux un moment, se forçant à croiser le regard de Wilson, observant l’homme se souvenir et comprendre peu à peu ce qu’il se passait. Wilson écarquilla les yeux, méfiant et apeuré, ne quittant pas House des yeux alors que ce dernier boitait jusqu’au pied du lit.
- Pratique ce tube respiratoire, continua House avec un sourire satisfait, justifié, mais un peu cruel. Ca me donne enfin une chance de pouvoir parler sans être interrompu…ou être frappé.
Son sourire s’évanouit, son ton devenant plus sombre et brutalement honnête.
- Je suis désolé. Je te l’ai déjà dit, plusieurs fois, et je ne crois pas que tu me crois…mais je vais le dire une dernière fois, et après…eh bien, c’est à toi de décider de ce que tu en feras. Je suis. Désolé. Désolé pour Amber…désolé que tu l’ais perdue. Je…je savais que ça fait mal, et…et ça m’a fait mal aussi….pour toi…
Il déglutit difficilement, vacillant sous la sincérité de ses propres mots. Il regarda Wilson de biais, observant sa réaction, alors qu’il continuait doucement.
- Mais ce n’était pas ma faute. Et…je crois que tu le sais. Je crois que tu l’as toujours su. Alors, oui, tu as été là pour moi durant ces dix dernières années. Tu as fait plus pour moi que tu n’aurais du…plus que je ne le méritais. Mais…tu as choisi de faire ces choses, Wilson. Je ne t’ai pas forcé. Personne ne l’a fait. Quand…quand Amber est décédée…tu ne l’as pas supporté, parce que…parce que tu pensais que c’était ta faute.
House détourna les yeux, chassant les larmes qui le menaçaient en voyant la douleur dans le regard de Wilson…une douleur qu’il savait ne pas être physique.
- Ca ne l’était pas, clarifia-t-il d’une voix basse et rauque. Ce n’était pas de ta faute…mais tu t’en es voulu, à cause….à cause des choses que tu avais fait. Parce que tu avais toujours été là pour moi, même quand tu n’aurais du…et si tu ne l’avais pas été…je ne t’aurais jamais appelé cette nuit-là.
Il resta silencieux le temps que ses mots fassent leur effet.
- Tu ne m’as pas puni pour Amber. Tu en voulais à toi-même pour ça. Non…c’était pour ces dix dernières années. Pour toutes ces choses que tu as faites pour moi et que tu regrettais, et pour tout ce que ça t’as couté, ou presque couté. Tu me punissais pour notre amitié, Wilson. Toutes ces choses qui t’ont dérangé durant dix ans ont conduit à cette…explosion de frustration et de rage…et ça a failli nous tuer, tous les deux.
Wilson le regardait fixement, remuant dans le lit, les sangles qui retenaient ses poignets claquant contre les barrières du lit alors qu’il essayait de s’en libérer. L’expression de ses yeux injectés de sang était impénétrable. House ne pouvait dire s’il essayait de le faire taire, comme il l’avait toujours fait durant ces dernières semaines, ou s’il essayait juste d’échapper à la terrible vérité des paroles de House.
Quoiqu’il en soit, il n’y arriverait pas.
Cette fois, Wilson était celui qui n’avait aucune échappatoire.
- Le truc c’est que…, continua calmement House, baissant les yeux une seconde avant de se forcer à les relever vers Wilson. …Tu as fait pas mal d’erreurs toi aussi, et je ne parle pas que de ces dernières semaines.
Il fit une pause, inspirant profondément.
- Je ne peux même pas compter le nombre de fois où tu as été contre mes désirs et essayé de me manipuler…avec Cuddy, avec Tritter…
House le fixa pour jauger sa réaction alors qu’il ajoutait prudemment.
- …avec Stacy…
Wilson se tendit, détournant subitement le regard, c’était la réponse que House attendait depuis dix années. Il sourit tristement, ses épaules tombant sous le poids de la déception alors qu’il acquiesçait, résigné.
- Tu savais. Je me doutais que c’était le cas. Elle n’aurait pas pris une décision aussi importante sans en discuter avec toi avant.
Sa voix trembla de douleur et de trahison alors qu’il confessait.
- Je…je ne suis pas sûr de vouloir savoir…quel conseil tu lui as donné. Quel était…ton opinion. Tout ce qui compte, c’est que…tu ne m’as pas prévenu. Tu ne m’as pas dit ce qui allait se passer. Tu l’as laissée s’enfuir dans mon dos et…et…
House secoua la tête, sa gorge serrée étouffant ses mots. Il baissa la tête, posant une main sur ses yeux avant de les rouler avec un rire amer.
- Tu sais…durant tout ce temps, tu as fait de ton mieux pour que je me sente…comme un raté sans espoir et tu n’aurais pas du perdre ton temps. Notre amitié est une…responsabilité éthique. C’est ce que tu as dit, non ? Saint Jimmy Wilson, au secours de ce misérable loser de docteur House, qui ne méritait pas l’honneur d’être son ami. Mais tu m’as poignardé dans le dos, plus d’une fois. Tu as trahi ma confiance…encore et encore. Tu as même été jusqu’à te servir de ce que tu savais de mon enfance…ma famille…de choses que je t’ai avouées en toute confiance, et que je n’avais jamais dit à personne d’autre…Tu t’en es servis contre moi…tu t’en es servi pour me contrôler, me manipuler…et je…j’ai laissé couler…parce que….
Sa voix devint un murmure alors qu’il arrivait à une lourde conclusion.
- …parce que…je ne croyais pas pouvoir trouver mieux. Je ne pensais pas te mériter.
House se tut durant un long moment, cherchant les yeux de Wilson qui les avait détournés. Wilson était immobile dans son lit, les mains serrées en des poings dont les jointures étaient blanches, luttant pour ne pas réagir au monologue de House. Les prochains mots du diagnosticien, cependant, prononcés avec un sourire froid d’ironie, le firent vaciller par leur justesse.
- Tu sais, en toute honnêteté, Wilson…je crois que je ne mérite vraiment pas ton amitié.
House se tourna vers la porte, ouvrant les rideaux en préparation de son départ. Il savait que le policier dehors supposerait qu’il les avait fermés pour l’intimité du patient, pour effectuer une procédure médicale, et ne suspecterait rien de ce qu’il venait de se passer dans cette pièce. Il s’arrêta devant la porte, se retournant une dernière fois avant de l’ouvrir. Il fut déçu que Wilson refuse de le regarder.
- En même temps, lâcha-t-il tristement, non sans une dose d’ironie. C’est un peu de ma faute. Si je n’avais pas…encouragé ton addiction…les choses n’auraient probablement pas été aussi loin. D’une certaine façon…c’est autant ma faute que la tienne.
Il hésita, un fin sourire sur les lèvres.
- J’aimerais…croire qu’une fois que tu sortiras de…la prison ou l’asile où ils vont t’envoyer, tu regrettera tout ça, et je pourrais te pardonner…et on pourra être amis à nouveau.
Son sourire disparut, une sourde fatalité brouillait ses yeux clairs alors qu’il prononçait ses dernières paroles à un homme qui avait été son ami, son confident, et presque…son destructeur.
- Dommage que je sois réaliste.
Il sortit de la chambre, fermant doucement la porte derrière lui sans voir le regard sombre de Wilson se tourner vers lui, ou les larmes silencieuses qui coulaient sur son visage torturé.
TBC….