Jun 11, 2010 19:11
Il semble que la nouvelle que j'attendais se soit plus ou moins confirmée, même si je dois encore attendre fin juin/début juillet pour les documents officiels. Comme je suis sur le point de claquer 1000€ pour un billet d'avion, j'imagine que je dois bien considérer mon départ comme une certitude.
Je repars donc au Japon pour un an à partir de septembre. Probablement le 6 septembre. Je suis apparemment acceptée à l'Université Tōyō qui se trouve à Tōkyō.
Je n'ai pas eu trop envie d'en parler ici avant, notamment à cause de mon échec cuisant de l'an dernier à la bourse monbusho. A vrai dire, je ne comptais pas repartir. Pas au Japon en tout cas. Et puis, je me suis dit que tant qu'à refaire un master, autant en profiter et le Japon était la seule destination autorisée. Il y a aussi le fait que je me suis de mieux en mieux entendue avec Blanche qui est en cours avec moi et qui part à Waseda en septembre. Le 14 décembre, j'ai appris lors de la journée doctorale que parmi les master de 2e année ( qui sont prioritaires sur les 1res années), seulement un étudiant avait demandé à partir. Comme Blanche avait demandé aussi, cela laissait une place vacante (il y a à la louche trois places d'échanges pour les masters de japonais). Je me suis dit que tant qu'à partir, autant le faire la même année que Blanche, ce serait plus sympa d'avoir quelqu'un pour décompresser de temps en temps face à une overdose de Japonais. Dès le lendemain, je me suis relancée dans la course aux dossiers qui a été tout aussi éprouvante qu'il y a trois ans, à cela près que j'avais cette fois l'aval du département de japonais.
J'avoue que depuis trois semaines, je ne vivais plus dans l'attente de la réponse qui ne venait pas alors que pour tous les étudiants partant dans d'autres universités, elles étaient déjà arrivées. J'ai donc demandé à Takami, le copain de Blanche, d'appeler Tōyō pour moi, ce qu'il a fait cette nuit. On lui a répondu que c'était normal que je n'ai pas de réponse puisque les dossiers étaient à l'immigration pour les papiers du visa (toutes les universités ont envoyé un email d'acceptation avant cette étape, mais bon...) et que je recevrais tout ça fin juin/début juillet. Takami a insisté en demandant si ça voulait bien dire que j'étais acceptée par l'université et le type a cherché mon nom et confirmé. Ce qui était logique puisqu'il n'y aurait pas de demande de visa dans le cas contraire. Pour être bien sure, j'ai envoyé un deuxième email en huit jours au responsable des échanges de Strasbourg qui doit désormais me haïr et il a écrit un email à Tōyō (j'espère que ce n'est pas tombé deux fois sur le même type dans la même journée, que je ne passe pas pour une névrosée) pour savoir quand j'aurai la réponse. Le responsable des échanges là-bas à répondu : "je lui envoie sa lettre d'acceptation et le reste fin juin/début juillet". Le responsable de Strasbourg m'a transféré l'email avec un "voilà qui va vous rassurer". Il semble donc qu'ils n'envoient pas de réponse avant la lettre d'acceptation par courrier. Mais mon dossier est accepté et en procédure de visa. Donc je pars. Je REpars.
Je me sens totalement zen face à cette nouvelle année. Je pars en terre connue, même si cette fois ce sera Tōkyō. Si j'ai profité autant que possible de mon année à Nagoya, j'ai quelques regrets. Notamment celui d'être encore restée trop renfermée, trop timide. A Nagoya, nous étions cinq Français et cela a collé entre nous dès le début. Du coup, je pense que je n'ai pas fait assez d'efforts pour sortir de ce cercle même si je me suis liée avec quelques étrangers et quelques Japonais. Deux ans après mon retour, j'ai toujours des contacts fréquents avec les autres Français et avec mon amie japonaise Eri. Ce n'est pas si mal, mais c'est sûr que je suis restée dans la facilité. Tōyō est une université qui accueille très peu d'étrangers et l'immersion sera sans doute plus réussie qu'à Nagoya où il était possible de passer l'année sans fréquenter aucun Japonais. Mais pour ne pas devenir folle de solitude, j'aurai quand même Blanche! Et Eri qui vit maintenant à Narita City étant donné qu'elle travaille à l'aéroport. Et Mathieu qui était avec moi à Nagoya et s'apprête aussi à partir d'un jour à l'autre sur Tōkyō puisqu'il a obtenu un contrat de deux ans dans une boite d'import-export de produits de luxe. Toujours parmi la French Team de Nagoya, Mélisande va probablement revenir au Japon à partir d'août car le visa français de son copain Yoshi expire sous peu et ils doutent de pouvoir lui obtenir un titre de séjour. Il y a aussi Patrick chez qui nous allions dormir avec Mélisande quand nous passions un week-end à Tōkyō. Il faut que je le recontacte.
Bref, plein de gens et plein de choses connues m'attendent là-bas. Et je parle bien mieux qu'à mon départ il y a trois ans, alors je pense que cette année sera beaucoup plus riche. Enfin, j'espère que cela va enfin m'aider à avancer ma thèse. C'est aussi le but premier. Je n'ai jamais si bien bossé que lorsque que j'ai écrit mon mémoire de master au Japon.
Voilà, je suis donc fixée sur ce que sera ma vie entre septembre 2010 et août 2011. Sans doute que la routine des boulots chiants que j'ai faits cette année m'a aussi donné ce besoin irrépressible de repartir ailleurs pour échapper un peu au quotidien d'ici. Mais ce n'est pas réellement une fuite car je sais aussi tout ce qui m'horripile là-bas et je le fais avant tout pour progresser encore en japonais et dans la recherche, ce qui est juste essentiel pour espérer avoir un futur professionnel ici. Et qu'est-ce que la perspective de ce séjour a pu me motiver à me lever chaque matin pour aller à ce boulot à la con. Je pense que sans ça, je n'aurais pas signé de renouvellement pour mon CDD en février. Mais comme je n'ai plus le droit à aucune bourse, j'ai dû économiser de quoi vivre un an. Autant dire que j'ai pratiqué une véritable ascèse économique cette année. Et que je suis désespérée par le cours de l'euro qui a creusé un trou de 1000€ dans mon budget en quelques semaines...
Sur ce très long poste qui me permet enfin de décompresser après des mois de procédure et d'attente, je vous laisse.