Arbre à drabbles : histoires originales (BlackDragonTea + OV) + bonus

Mar 02, 2012 01:03

Finalement, rentrée plus tôt que prévu, je poste avant d'aller me coucher les drabbles sur mes originaux du dernier arbre à drabble de drakys. Un peu moins que d'habitude, en proportions... Du coup je rajoute plus de bonus que d'habitude :P


Black Dragon Tea - Elton H. Burgram - PG
Accroche : L'esprit de Sherlock n'est pas un endroit plaisant.

Mon esprit n'est pas un endroit plaisant. Depuis des années, pourtant, j'essaye de l'aménager, je le décore de milles-et-unes histoires colorées... Mais ce n'est qu'une façade, et dès que je la franchis et me perds dans l'arrière-salle, je les retrouve, dans leur horreur la plus brute. Chaque gifle de mon père, chaque médecin m'examinant comme un objet curieux, et ce sang noir, et cette ombre dans mon reflet... Chacune de mes cicatrices, insignifiantes à faire rire et plus douloureuses que toute la misère du monde. Et, allongé sur le sol, je voudrais crier, et je sanglote, et je me hais.

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Black Dragon Tea - Elton, William - PG
Accroche : Tout n’était donc pas perdu pour elle.
(William <3)

Tout n'était donc pas perdu pour moi, d'après ce médecin. Il exhibait des schémas de cerveau, colorant les zones qu'il disait chez moi viciées. Je savais où cela allait nous mener, mais William semblait plus lent.
C'est le mot "trépanation" qui le fit enfin réagir.

Il blêmit, se leva et me tendit la main.

- Viens. Sortons d'ici.
- Ne soyez pas ridicule, cette opération est ...
- Personne ne fera de trou dans son crâne. Adieu docteur.
- Ne souhaitez-vous donc pas sa guérison ?
- Non, répondit mon frère. Je souhaite son bonheur.

Je parvins à retenir mes larmes jusqu'à la porte du cabinet.

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Black Dragon Tea - Elton, William - PG
Accroche : Je te connais bien.

- Je te connais bien, William, et, à ton expression, je dirais tu n'as aucune envie d'aller à cette réception, remarqua Elton en sirotant un verre de Brandy.
- Non, en effet, mais je n'ai pas vraiment le choix...
- On a toujours le choix, invente une excuse...
- Je n'ai pas ton talent dans cette discipline.
- Dis leur que ton frère a tenté de se suicider.
- Allons, Elton...

Elton dut prendre cette réponse pour un acquiescement car il brisa nonchalamment son verre contre le rebord de la cheminé et présenta un éclat tranchant devant son poignet.

- Quel degrés de réalisme te sembles nécessaire ?

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Black Dragon Tea - Elton, William (et du thé) - G
Accroche : Alfred la trouvait amère.

- Amer, asséna Elton en faisant claquer sa langue. Les saveurs ne se libèrent pas. Tout juste bon à être utilisé dans un mélange pour petit-déjeuner.

William échangea avec lui un regard entendu et se tourna vers le marin qui pâlissait.

- Navré, je n'achète que des thés d'excellences. Vous pourrez certainement vendre ce chargement à une compagnie moins regardante sur la qualité.
- Goûtez encore... balbutia-t-il. Peut-être l'avez-vous fait trop infuser...

A l'expression qui se peignit sur les traits des deux frères, il comprit qu'il avait laissé passer sa dernière chance en proférant la pire insulte qu'on puisse faire à leur famille.

-

("C'est ma canne que je vais faire trop infuser dans ta gueule !" hurla élégamment Elton en alliant le geste à la parole avec un flegme britannique. XD)

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Bonus Black Dragon Tea :
A chaque fois que j'écris sur Elton, je m'emporte... Donc là j'ai écris un truc d'environ 450 mots, comme ça, pouf...


Black Dragon Tea - Elton, Martin, des amis - PG

- Vous ne mangez pas ?
- Beaucoup trop gras, répondit Elton sans aucune politesse.

Personne ne s'en formalisa. Dépasser cette aspect de la personnalité de l'écrivain était indispensable pour devenir, au moins provisoirement, un de ses amis - statut qui comportait des avantages tels que d'excellents thés et divers alcools à volontés, des entrés dans quelques clubs snobs, des conseils d'élégance et de séduction, des critiques acerbes et des compliments aléatoires pour ceux qui étaient aussi artistes et l'espoir d'une dédicace pour ceux qui ne l'étaient pas, moyen détourné de passer un peu à la postérité malgré tout...

- Un problème avec la graisse ? demanda avec curiosité la maitresse de maison en retirant son assiette.

Avec un peu de chance, elle le lancerait sur une anecdote aussi divertissante qu'irréaliste qui durerait jusqu'à la fin du repas.

- Déjà c'est écœurant, et puis...

Tous se turent, attendant le début de l'histoire, mais rien ne vint. Elton se contenta de désigner son corps d'un geste ample de la main avant de se resservir du vin.

- Je préfère simplement faire attention, vous comprenez ?

Tout le monde détailla le jeune homme, petit et fluet, se demandant à quoi il était sensé devoir faire attention et, non, personne ne comprit. Et quand on ne comprenait pas Elton, il n'y avait qu'un expert vers qui se tourner.

- Est-ce qu'il veut dire qu'il... qu'il se trouve gros ? demanda un jeune homme en se penchant vers le meilleur ami et compagnon de l'écrivain, Martin Delamarne.
- Pas à ma connaissance.

Il n'avait pas l'air de vouloir se lancer dans plus de précisions. Heureusement pour le curieux, quelqu'un relança le sujet à voix plus haute.

- Mais enfin, Elton, tu es parfaitement mince !
- C'est le moins qu'on puisse dire ! Je suis pratiquement rachitique, je ne pèse qu'à peine plus d'une centaine de livres. Non, vraiment, j'aimerais bien être un peu plus épais...

Tout le monde s'accordait sur la constatation mais personne ne saisissait la logique.

- Je ne comprends pas... avoua donc le jeune homme à Martin.

Martin, lui, comprenait, car il détenait bien plus d'éléments que les autres n'en auraient jamais, mais expliquer dans les détails l'origine de la majorité des lubies alimentaires de son ami était hors de question. D'abord parce que l'exposé aurait été long et laborieux et qu'il commençait à être fatigué de son titre imposé de consultant en eltonologie. Ensuite parce que ce dernier aurait mis bien longtemps à lui pardonner.
Il se contenta donc de guetter un moment où Elton ne le regardait pas pour tourner rapidement son index contre sa tempe. C'était le résumé clair et simple qui mettait tout le monde d'accord.

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Et bien sûr, je me dois de citer le drabble d'andersandrew qui m'a encore fait faire une petite crise cardiaque quand j'ai vu qu'elle avait écris sur Elton pour la deuxième fois :P
Black Dragon Tea - Elton, William - PG

Allez, on passe à Oméga-Viridine (aurais-je pu passer un arbre sans faire angster Agamemnon ? Non, bien sûr...)


Oméga-Viridine - Kart, Mem, Héra -PG
Accroche : Iris réalise qu’elle devrait agir avant d’être accusée de proxénétisme.

- Avant d'être accusé de proxénétisme je tiens à préciser que je touche pas d'argent pour ça ! clarifia Kart en réalisant le regard de flic qu'Agamemnon lui lançait, assez justifié après ce qu'il venait de dire à propos de la "protection des intérêts" de Yun, et plus précisément le passage où il parlait de "péter la gueule à ces connards qu'essayent de négocier les tarifs".

- C'est du proxénétisme bénévole ! Il faut trop qu'on te fasse des cartes de visite, s'amusa Héraclès, ça aurait de la gueule :
"Daniel "Kart" Cartner,
Videur professionnel,
Historien raté,
Tatoueur amateur
& Mac bénévole"

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Oméga-Viridine - Agamemnon - PG
Accroche : Quitte à se retrouver à nouveau seul. Comme toujours.

Se retrouver à nouveau seul.
Comme toujours quand il s'agissait de ses faiblesses, Agamemnon ne l'avouerait pas, pas même à lui-même, mais c'était son plus grand cauchemar. Parce que quand il était seul, il n'y avait plus aucun rempart entre lui et son monstrueux dégout de lui-même, au delà de la haine parce que la haine, au moins, peu donner de la force...
Rester seul, c'était ouvrir les vannes, laisser se déverser dans son esprit des flots terrifiants de merdes et de whisky, se retrouver à genoux, à se vomir jusqu'à la dernière goutte.
La solitude le rendait malade. Physiquement.

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Bonus Oméga-Viridine :
Donc cette fois on a un drabble né sans accroche :


Oméga-Viridine - Ivan/Agamemnon - PG

Ivan s'étira et jeta un regard à sa gauche : l'autre moitié du lit était vide. Il soupira. Une nouvelle matinée d'inquiétudes à se demander où (et éventuellement avec qui) Agamemnon avait passé la nuit...
Il s'ébouriffa les cheveux (comme Agamemnon l'aurait fait s'il avait été là) et posa le pied au sol. Un sol mou, tiède, à forme humaine et qui grognait.

- Tu as réussis à te rappeler où tu habites, à marcher jusqu'ici, à monter les trois étages, à faire entrer ta clé dans la serrure et la tourner, à traverser le salon... mais pas à viser le lit ?
- at'frfoutre...
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et un truc qui fait environ 300 mots :


Oméga-Viridine - Mem, Sylvius - PG

- Pourquoi tu proposes ce bar à chaque fois qu'on se retrouve pour prendre un verre en fin d'après-midi ? demanda Agamemnon.

Ca avait plus le ton d'une devinette que d'une vraie question.

- C'est le plus près de l'hôpital, tenta Sylvius en tâchant d'être convainquant.
- Négatif. Il y en a trois autres sur le chemin, dont au moins un qui correspond beaucoup plus à tes goûts, avec des fauteuils moches et des conneries genre... heu... "mocaccino" ou "café viennois". Mais ils ont aussi de bon whisky.

Le médecin haussa un sourcil intrigué. Ce n'était pas courant de voir Agamemnon faire le guide touristique.

- Hey, tu parles avec un alcoolique : je connais tous les bars de la ville, tarifs et horaires d'ouverture et de fermeture compris ! Alors trouves autre chose que cette histoire de géographie...
- Il est sympa ?

Agamemnon haussa les épaules.

- Mouais. Sans plus...
- L'habitude ?
- Qui doit certainement avoir une origine...
- Ok, vas-y, sors ta théorie...

Agamemnon prit tranquillement un gorgée de bière, ménageant son effet, genre "le moment du film de gangsters où on va enfin tout comprendre" - s'il avait eu ses lunettes de soleil il les aurait mises juste pour pouvoir les enlever.

- Jolie vue, hein ?

Sylvius croisa les bras avec un sourire en coin, sans même prendre la peine de demander "De quoi tu parles ?" De toutes façons il était grillé...

- Terrasse juste en fasse d'un lycée privé, à l'heure où sortent en riant des troupeaux d'adolescentes en uniforme scolaire... Mais c'est sûrement un hasard, tu n'avais peut-être même pas remarqué...
- Et donc ? Tu vas me menacer d'appeler les mœurs pour "matage innocent de jeunes femmes pas tout à fait majeures" si je ne paye pas tes bières ?
- Ben oui, en tant que père je me sens obligé de faire quelque chose...

Et voilà c'est fini, faites de beaux rêves !

-écriture, originale: Oméga-Viridine, originale: nhns/bdt, arbre à drabbles

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