Titre : « signez ici »
Auteur :
twinziePersonnages : Charlie Weasley et sa famille
Genre : Défi septembre - Marché conclu
Disclaimer : Tout est à Madame Rowling
Rating : G
« signez ici »
C’est toujours dans la dernière ligne droite que les doutes arrivent. Avant, on est déterminé, on sait ce qu’on veut même si autour, les gens veulent nous faire changer d’avis. Charlie était déterminé. Il savait parfaitement ce qu’il voulait et pourtant, alors qu’il était sur le point de changer radicalement de vie, il commença à douter.
Le pub était calme, il n’y avait donc rien pour le sortir de ses pensées. Quand la serveuse revint vers lui au bout d’un moment, il lutta contre son envie de prendre un whisky pur feu et opta une nouvelle fois pour du jus de citrouille. C’était moins dangereux.
Ça le travaillait depuis plusieurs mois déjà et il n’en avait parlé à personne, pas même à son frère, Bill, dont il était pourtant très proche. Il savait que sa décision allait en surprendre plus d’un et en peiner beaucoup, mais il ne ferait pas marche arrière. Plus maintenant.
- Monsieur Weasley ?
Charlie redressa la tête, surpris d’être si brutalement sorti de ses pensées et se leva pour serrer la main de l’homme qui venait de l’accoster.
- Je suis Nathan Hoover.
- Enchanté.
- Moi de même, mon garçon. J’avoue que j’étais impatient de te rencontrer. Ta lettre m’a beaucoup plu et je suis curieux d’en savoir un peu plus.
De nouveau, la serveuse revint vers eux et Charlie envia Monsieur Hoover qui n’hésita pas à commander un whisky.
Charlie observa discrètement l’homme assis face à lui. Il s’était attendu à quelqu’un d’un peu plus âgé et certainement avec plus de cicatrices. Mais il n’en était rien. Monsieur Hoover semblait en pleine forme avec une peau parfaitement lisse.
- Si tu m’en disais un peu plus, car j’ai entendu dire que tu étais un excellent joueur de Quidditch et aussi un très bon élève, alors pourquoi vouloir aller s’isoler à l’autre bout du monde avec des dragons ?
- J’aime bien, c’est tout, répondit Charlie.
La réponse amusa Monsieur Hoover qui attendit quand même, que Charlie lui en dise un peu plus.
- Vous savez, j’aime beaucoup jouer au Quidditch, mais c’est un peu éphémère. Dans quelques années, je serais trop vieux pour y jouer et alors, je me poserais la question de savoir si c’était une bonne idée. Et puis le succès, c’est pas un truc que je recherche, ni l’argent d’ailleurs. J’ai toujours été fasciné pour les créatures fantastiques, et les dragons, c’est le must, sourit Charlie.
- Je vois. Et sais-tu que c’est exactement comme métier, dresseur de dragons ?
- C’est les dresser ! Répondit-il tout naturellement.
- Pas seulement, sourit Monsieur Hoover. C’est très large comme métier, il faut les élever pour ne pas qu’ils soient totalement sauvages, même si tu ne verras jamais de dragons domestiques. Il faut aussi les nourrir, les soigner, s’occuper des œufs.
Charlie écouta attentivement Monsieur Hoover qui lui décrivit dans les moindres détails en quoi allait consister son métier. Car il était désormais certains de vouloir travailler avec les dragons. Plus il l’écoutait, plus il avait envie d’y être.
- Il faut aussi savoir vivre en communauté. Tu seras un peu isolé du reste du monde et ut verras toujours les même têtes.
- Vous savez, j’ai grandi avec six frères et sœurs et j’ai passé sept ans enfermé à Poudlard alors, je pense que je peux survivre dans une réserve.
- Très bien. Je t’ai apporté un exemplaire du contrat de travail que tu auras. Tu n’as qu’à le lire et y réfléchir et puis on en reparlera d’ici une petite semaine. De toutes façons, je suis obligé de rester dans le coin, j’ai des trucs à régler pour la réserve alors prend ton temps.
Charlie le remercia encore une fois et les deux hommes se quittèrent après avoir fixé leur prochain rendez-vous. Monsieur Hoover semblait l’apprécier et prêt à l’embaucher. Pour Charlie, tout était déjà décidé, il ne restait plus qu’à l’annoncer à sa famille et Merlin savait que ça serait certainement la partie la plus dure.
OoO
Cela faisait deux jours que Charlie cherchait un moyen d’en parler à sa famille. Il avait imaginé maints scénarios qui, dans sa tête, se terminaient toujours par les pleurs de sa mère qui tentaient désespérément de lui faire changer d’avis. Mais ce soir, il s’était mis en tête de leur dire absolument. Il en avait marre de garder cela pour lui, surtout que Bill avait deviné que quelque chose clochait dans son comportement.
- Demain on ira faire les achats pour la rentrée, Bill, Charlie, vous viendrez ou non ?
- J’ai un rendez-vous à Gringotts demain, Maman.
- Charlie ?
- Je verrais demain.
Bill avait trouvé un emploi dans les bureaux de Gringotts au début de l’été et même si ça ne lui plaisait pas vraiment, il restait en attendant de trouver autre chose. Au moins, il n’avait pas à quitter la maison, lui et Charlie lui en voulait un peu. Bill étant l’aîné, il aurait dû être le premier à quitter la maison et donc tout aurait pu être plus facile pour lui.
- Au fait, Charlie, appela Ginny, il y a du courrier pour toi.
- Ta sœur a raison, j’avais oublié de te le dire. Je pense que c’est en rapport avec le Quidditch, s’extasia sa mère.
D’ailleurs, elle n’attendit pas d’avoir fini le repas pour se lever et aller chercher la lettre en question. Charlie ne douta pas que si elle avait pu l’ouvrir, sa mère l’aurait fait, mais elle respectait leur intimité et ne l’avait donc pas fait, ce qui ne l’empêchait de vouloir à tout prix savoir au plus vite.
- Ce n’est pas la peine, Maman, s’entendit-il dire.
Il sut qu’il venait de capter toute l’attention du Terrier. La main de sa mère qui tenait la lettre se figea dans les airs et huit paires d’yeux se braquèrent sur lui. C’était le moment ou jamais.
- J’ai déjà pris une décision concernant mon avenir et elle n’a rien à voir avec le Quidditch.
Il n’osait pas regarder qui que ce soit autour de cette table et gardait les yeux rivés sur son assiette. Cependant, il pouvait sentir la surprise qui se lisait sur tous les visages et il ne fallait surtout pas qu’elle mue en déception.
- Et en quoi cela consiste ? Demanda son père.
Charlie releva la tête et sourit légèrement, remerciant les efforts de son père. Arthur avait toujours été un peu loufoque mais il tentait toujours de comprendre ses enfants et Charlie lui en était reconnaissant.
- Je vais travailler dans une réserve de dragons… en Roumanie.
- La Roumanie ? Charlie, tu es conscient que c’est très loin !?
- Bien sûr, Maman, soupira Charlie. Mais ma décision est prise et je ne reviendrais pas dessus.
- Tu aurais pu nous en parler, non ? Demanda Arthur.
- Vous auriez tout fait pour me faire changer d’avis. Vous pensiez tellement que le Quidditch était ce qu’il me fallait. J’aime bien le Quidditch, mais je veux pas en faire mon métier. Et puis j’ai déjà vu le directeur de la réserve en Roumanie et je sais parfaitement ce que je fais. D’ailleurs, j’ai rendez-vous avec lui après demain pour signer mon contrat.
Pour le coup, toute sa famille en resta bouche-bée, surtout sa mère, elle était presque horrifiée.
- Et bien, c’est inattendu, mais tu es majeur et donc, si c’est ce que tu veux, je suis content pour toi.
- Arthur ! S’exclama Molly.
- Merci Papa, sourit Charlie.
Mine de rien, son père venait de lui enlever un poids de la poitrine.
- Mais tu n’y penses pas. Charlie, tu viens à peine de quitter Poudlard. Regarde Bill, il est…
- Maman ! Arrêtes, ça ne servira à rien. Tu peux employer tous les arguments que tu veux, j’irai quand même en Roumanie. Je veux être dresseur de dragons.
- Mais voyons, c’est loin et très dangereux. Tu es encore jeune.
Charlie la regarda en souriant à moitié, finalement assez amusé par la situation. Il s’était tellement préparé à des foudres que ça ne le choquait même pas et il détruisait chacun de ses arguments sous le silence de son père et les regards attentifs de ses frères et sœur.
- Tu devais bien te douter qu’ils ne resteraient pas éternellement, Molly. Je trouve ça très bien que Charlie vole de ses propres ailes.
Charlie regarda sa mère qui se pinçait les lèvres, il se doutait bien qu’elle luttait pour ne pas pleurer et n’osa même songer à ce que ce serait le jour de son départ. Le reste de la soirée fut assez calme malgré la nouvelle, Bill le félicita et son petit frère, Ron, passa son temps à le questionner sur les dragons. Charlie savait qu’au fond, sa mère devait être fière de lui, seulement elle n’avait sûrement pas prévu qu’il parte aussi vite.
OoO
- Bonjour. Désolé pour le retard, s’excusa Charlie qui venait d’arriver dans le même pub que lors de leur précédent rendez-vous.
- Ce n’est rien, mon garçon. Tu vas bien ?
- A merveille et vous ?
- Bien, je te remercie. Alors, tu as pris une décision ?
- Elle était déjà prise, je veux juste la confirmer, sourit Charlie.
- J’en suis heureux .
Le directeur de la réserve sortit de sa malette plusieurs papiers qu’il vérifia une nouvelle fois avec Charlie.
- Tout est bon ? Tu n'as pas d'autres questions ?
Charlie fit un signe de tête négatif.
- Alors tu n'as plus plus qu'à signer ici.