[Fic] De Dieu à l'individu, Ergo Proxy, Raul et Daedalus [d'Amzer Fall, pour Devyn]

Feb 01, 2008 15:03

Titre : De Dieu à l'individu
Auteur : Amzer Fall (Participant 7)
Pour : Devyn (Participant 6)
Fandom : Ergo Proxy
Persos/Couple : Raul & Daedalus
Rating : G
Disclaimer : La série a été réalisée par Manglobe.
Prompt : Idée générale : j'aime beaucoup la façon dont Raul et Daedalus se manipulent l'un pour l'autre dans la série, n'importe quoi sur leur relation donc !
- Détails secondaires : le POV de Raul serait fortement apprécié, gen ou slash, tout me convient tant qu'on respecte l'amour fou de Daedalus pour Real ^^, oh et toute réflexion sur la cité/naissancedeshumainspassihumains etc. est extrêmement bienvenue si c'est casable dans le coin ^____^!
Notes : gros manque de temps pour revoir la série, donc peut-être des incohérences, désolée !!! et gros manque de temps pour écrire, donc j'espère que ce n'est pas trop bâclé…

*****

Selon la croyance, le Dieu qui créa les humains du Dôme ne connaissait pas l'amour. Il devint jaloux de ses créations qui, elles, savaient aimer et étaient même capables de donner la vie elles-mêmes, sans intervention divine. C'était quelque chose que le Dieu n'avait pas conçu ni créé, comme si les humains avaient généré cette puissance d'eux-mêmes.

Courroucé, il décréta alors que l'amour était impur, et les humains eurent peur, cessèrent de se reproduire, puis d'aimer. Les résistants devinrent des impies et finirent par disparaître. Les humains se tournèrent alors vers le Dieu pour qu'il se substitue à eux dans la création de nouveaux êtres ; mais le Dieu ne répondait plus, il les avait abandonné, était parti chercher des réponses aux questions qui le faisaient souffrir.

Cependant, les hommes ne pouvaient plus aimer : ce sentiment était devenu ridicule, risible au sein de leur société désormais irréprochable. On s'unissait maritalement par intérêt ou vague affinité. De même, ils ne pouvaient plus procréer. Des décennies avaient altéré leurs capacités à la reproduction : leur corps et leur esprit se refusaient à cet acte qu'ils considéraient comme impur et inférieur. Les étrangers le pouvaient toujours, stupides et fornicateurs, mais il leur était interdit de se mêler aux humains supérieurs de Romdo.

Les hommes les plus intelligents se regroupèrent, dans le but de trouver une solution permettant de se substituer à la nature et à la puissance créatrice divine. Ils se penchèrent sur la problématique : comment assurer la continuité de la vie humaine dans le dôme ? Après de nombreuses années de recherche, un prototype vit le jour, qui se vit confirmé par la suite.

Le procédé consistait à cultiver des cellules originellement prélevées sur un individu. Cette culture se faisait dans un liquide amniotique artificiel et répondait à un programme spécifique, les cellules devant se développer très précisément. Le tout était protégé par une bulle ovale. L'incubation de la "chose", du clone qui grandissait prenait neuf mois avant qu'elle ne soit en état d'être extraite.

Ainsi, l'homme avait, à sa façon, reproduit le cycle de la vie, à ceci près que l'être créé n'avait aucune originalité, ressemblant de façon frappante à l'être précédent, des cellules duquel il était issu. De plus, l'être semblait être totalement dépourvu de conscience : on devait le garder deux mois afin de lui intégrer un programme dit "d'éveil", avant de le confier à son "géniteur".

Les conditions pour se procurer un enfant étaient très strictes. Il fallait bénéficier d'un certain niveau de vie ; avoir un conjoint depuis au moins un an ; faire preuve d'une santé physique et mentale irréprochables.

L'équilibre mental était la petite faiblesse sur laquelle la femme de Raul butait. Mais sa position l'avait privilégié et il n'avait eu aucun mal à faire accepter le dossier. Elle avait choisi une fille. Il l'avait accompagnée. Elle avait grimacé lors du prélèvement de peau et avait levé la tête vers Raul pour se plaindre, mais il regardait ailleurs, l'air absent.

Il fixait un bâtiment, non loin de là. Le bâtiment où travaillait Daedalus. Ce petit génie dont l'aïeul était l'un des scientifiques qui avaient mis le procédé de création humaine au point.

Raul, tout comme Daedalus, était issu de ce procédé. Il s'était d'ailleurs souvent demandé si leur programme d'éveil à tous deux n'avait pas, à un moment ou à un autre, malencontreusement buggué. Quand il observait la foule d'individus qui constituaient la population de Romdo, il avait la sordide impression d'assister au ballet mécanique d'une fourmilière. Un système rodé, un paradis artificiel qui cachait une part d'ombre dont il se doutait de l'existence comme d'un pressentiment.

Il savait bien que le Bureau de Santé des Citoyens était un nid à magouilles, plus particulièrement l'équipe de recherche des Proxy, et il s'avérait justement que Daedalus était le chef scientifique de cette police sanitaire qui mettait son nez partout.

Subjectivement, il détestait Daedalus. Il le considérait comme un cinglé, un démon dans un corps d'ange, une anomalie de la nature, asexuée et sans âge. Il devait bien avouer qu'en réalité, Daedalus était le seul être qui parvienne à susciter des sentiments -de quelque nature qu'ils puissent être- en lui. Il ne ressentait que de l'indifférence pour la population et même pour sa femme -quant à l'enfant à venir, il éprouvait un vague sentiment de rejet.

Cependant, si Raul avait mis un peu moins de mauvaise volonté à comprendre réellement la façon dont il voyait Daedalus, il y aurait découvert un mélange de fascination et d'horreur. Tout ce qui dégoûte attire, et Raul était positivement dégoûté par l'être qu'était Daedalus. Il se doutait que ce dernier était capable de choses interdites, indécentes.

C'est pourquoi cela ne le surprit pas plus lorsqu'il découvrit Daedalus en train d'effectuer des prélèvements de cellules sur la dépouille de Nomad, quelque temps plus tard. Il le prit sur le fait, et le compara sur le coup avec un quelconque réanimateur dément qui jouerait avec les morts dans le but de les faire revivre. Il fut plus attiré que jamais par ce personnage malsain qui restait stoïque, devant lui, face aux horreurs qu'il projetait de réaliser. En réaction, il ne réussit qu'à marmonner quelques menaces qui n'arrachèrent qu'un léger sourire de dédain à son vis-à-vis. Il savait ce qu'il faisait, et rien ni personne, pas même Raul, ne pourrait l'en empêcher. A ce moment prévis, Raul aurait voulu le frapper, le violenter, pour lui faire mal, le faire souffrir, lui faire savoir qu'il n'était qu'une larve dont les rêves se refuseraient toujours à lui. Il refoula ses pulsions tant bien que mal et fuit plus qu'il ne se retira.

Sa répulsion atteint son apogée le jour où il découvrit Daedalus dans la salle des couveuses, nom donné à la pièce circulaire qui contenait les "œufs" artificiels où poussaient les clones. Ce dernier se tenait à genou devant ce qui n'était encore qu'un embryon, caressant la paroi en murmurant des mots doux. Raul entendit le nom de "Re-L" parmi les paroles doucereuses qu'offrait Daedalus à l'amas de cellules, et un jour se fit parmi les ombres que Raul cherchait à découvrir. Un frisson d'horreur le traversa, ainsi qu'une horrible envie de vomir. Il comprit la folie furieuse qui hantait l'esprit du scientifique, et sut que jamais il ne pourrait ni le tirer de ses illusions, ni l'empêcher de concrétiser ses projets.

Sa seule punition serait la vanité de tous ses efforts, car Raul savait que l'amour était quelque chose d'impur, et que s'y adonner n'apportait jamais de bienfaits.

Lui-même ignorait à quel point les réminiscences de l'enseignement divin entraient dans ce jugement, jugement qu'il remettrait en cause au moment de sa mort.

auteur:amzer fall, ergo proxy, fic, pour:devyn

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