Ainsi sont les Dieux

May 24, 2010 19:58


Titre: Ainsi sont les Dieux
Base: mythologie égyptienne
Personnage(s)/couple(s): Seth/Horus
Rating: R
Warning: Juste pour prévenir, pour des soucis pratiques les dieux n’ont pas des têtes d’animaux, ici.  Ah, et le rôle que je donne à Seth dans ses fonctions reprend celui qu’on lui prête dès le Nouvel Empire en tant que défenseur de la Barque Solaire. Je fais également référence au viol d'Horus par Seth, dans la légende osirienne
Genre: angst?
Note: pour fye_et_kurowan


Le voilà qui s’avance dans toute sa splendeur, dans toute sa jeunesse, alors que le soleil se lève. Et les rayons se posent sur son front, plus flamboyants encore que n’importe quel bijou pour le couronner lui, père de tous les pharaons et fils de la plus tragique des histoires. Il est là, royal, et l’Egypte est à lui. Ainsi s’éveille Horus, Dieu parmi les Dieux, Jeunesse Immortelle et Immature.

L’ombre du Dieu est oiseau, est faucon. Elle s’élance et bondit sous le poids de ses pas mais Horus, lui, ne s’envole pas. Et deux yeux déjà le clouent à terre, deux yeux fatigués, las. Odeur de sang et de sauvagerie, odeur de désert, de terre brûlée, odeur de jalousie…  Seth n’a aucun soleil pour l’éclairer, lui, et malgré la lumière du jour son visage reste ombrageux.

L’orage ne gronde pas dans les veines du Dieu Destructeur, pas encore. Toute sa fureur et sa rage s’étaient déjà déversées contre le serpent Apophis, plus perfide qu’aucun autre. A présent il n’y a plus que des blessures sur sa peau, car même le plus puissant des guerriers se doit de souffrir dans ses combats, fut-il un Dieu.

Le sourire d’Horus est acéré comme le cri du faucon qui déchire le ciel. Ils se font face mais ne s’affrontent pas, ne s’affrontent plus. Ainsi sont les Dieux : incompréhensibles.

« - Quel dommage, mon oncle, que vous ne connaissiez personne d’assez savant dans l’art des plantes, qui veuille vous soigner… »

Il y a un rire de jeune homme, un rire qui s’envole sans que nul ne puisse le rattraper. Il y a le silence également, le silence meurtrier de l’homme blessé. Le sang coule sur sa peau, invisible pour ce jeune cœur éclatant d’Horus.

Mais un cœur, ça se lacère… Et parfois, quelques mots suffisent à cela.

« Ta mémoire est courte, cher neveu, as-tu donc déjà oublié toute l’obligeance dont j’ai fait preuve à ton égard, pour que tu refuses ainsi de m’accorder la tienne ? »

L’air est lourd désormais, il se souvient de caresses moites arrachées à coup de haine sans pardon, à coup de haine sans passion. Car c’est ainsi qu’ils se sont aimés le temps d’une nuit. La violence avait emprisonné Horus dans les bras de son aîné, il s’y était perdu, tellement perdu…

Des souvenirs dans les yeux, ils se faisaient face.

L’un haïssait de rester

L’autre haïssait de partir…

Face à face…

«   Adieu jeune neveu, toi qui ne connais rien des Ténèbres.. »

« - Je vous connais vous, mon oncle… »

Un sourire contre une grimace. Chacun est désormais seul de son côté. Les rayons solaires ne viennent plus couronner Horus, le Dieu a froid, le Dieu frissonne. Nulle chaleur pour l’apaiser, rien que le vide et le néant. Un néant bien organisé, trop organisé..

Seth s’en est allé sur le tonnerre de sa propre sauvagerie. Seth s’en est allé loin, très loin dans le désert, là où scorpions et serpents mordent toujours plus la plante de ses pieds pour remplir le cœur divin de toute cette amertume empoisonnée qui le compose. Et bientôt, des pieds plus jeunes viendront s’écorcher sur le sable brûlant, car un cœur bien plus innocent demande, lui, à être saigné.

Et les larmes d’Horus couleront aussi facilement de ses yeux que le sang de Seth suinte de ses plaies.

Les Dieux ne connaissent rien à l’amour.

Ils ont tout à apprendre de la cruauté


auteur : nephty_s, mythologie : égyptienne, fanfiction, personnage : seth, personnage : horus

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