Dreams of wars
Dreams of lies
Dreams of dragons fire
All the things that would bite
Sur ces paroles de Metallica, c’est parti pour la nouvelle saison de Game of Thrones, avec du sang, des larmes et des dragons pour parodier Winston Churchill. Sans transition, voici le compte-rendu du premier épisodes, avec du spoil, vous êtes prévenus avec une saucisse.
J'adore ce gif
L’épisode s’ouvre sur une scène pré-générique. On y voit Walder Frey, entouré de sa très grande famille (selon le livre, il a eu de nombreuses épouses, lesquelles lui ont donné de nombreux fils, sans parler des bâtards, et comme il est âgé, il y a tout un tas de petits-enfants déjà adultes dans le lot). Certes, le patriarche est sensé être mort à la fin de la saison précédente mais le spectateur pourrait penser qu’il s’agit d’un flash-back. Il propose aux siens de trinquer, sauf sa jeune épouse parce qu’on ne donne pas de vin aux femmes. Ses fils, bâtards, etc. boivent le vin et tournent de l’œil sous le regard épouvanté de Lady Frey. Elle est plus terrifiée encore quand son mari retire son visage pour révéler les traits d’Arya. Elle a volé le visage de Walder Frey et a invité toute la famille qu’elle a empoisonné avec le vin. Avant de s’en aller, elle dit à l’épouse de Frey que si on lui demande ce qui est arrivé, elle n’aura qu’à répondre que « le Nord se souvient ».
Après le générique, nous voici à Winterfell. Jon Snow, tout récemment proclamé roi du Nord, discute des stratégies de défense à mettre en place contre les Marcheurs Blancs. Ça consiste surtout à s’entraîner au combat, tout le monde, de dix à soixante ans, filles et femmes compris puisque la jeune Lyanna Mormont, qui n’a rien perdu de sa morgue depuis la saison précédente, montre l’exemple. Jon a un désaccord avec Sansa à propos des familles qui se sont alliées aux Bolton. Faut-il leur faire à nouveau confiance ou les punir ? Jon obtient gain de cause finalement puisque les héritiers des Omble et des Karstark sont respectivement un petit garçon d’une dizaine d’années prénommé Ned et une adolescente répondant au nom d’Alys. Ned Omble et Alys Kartark ploient le genou avec toute la bonne volonté du monde devant Jon et s’affirment vassaux. Par la suite, demi-frère et sœur auront une discussion sur l’attitude à adopter pour Jon en tant que roi. Sansa ne le trouve pas assez fourbe et pense qu’il a trop pris exemple sur Ned et Robb Stark, à qui la droiture d’esprit a fini par coûter la vie.
Ils reçoivent un message leur apprenant que Cersei a hérité du trône de fer et qu’ils feraient bien de lui prêter allégeance rapidement. Jon prétend avoir d’autres chats à fouetter et Sansa lui dit que les Marcheurs Blancs ne sont pas le seul danger.
Pendant ce temps, Littlefinger surveille ce qui se passe avec un sourire fourbe et Sansa se méfie de lui. Elle compte sur Brienne pour la protéger… et de toute évidence, Brienne (qui semble en avoir assez que le sauvageon Tormund la regarde avec les yeux de l’amour) ne demande pas mieux.
Pendant ce temps-là, à Port-Réal, Cersei cerseise en toute liberté. Elle se sait entourée d’ennemis. Hautjardin et Dorne sont contre elle. Le Nord a fait sécession et elle est au courant que de l’autre côté du détroit, Daenerys arrive avec Tyrion en guise de Main de la reine. Jaime lui conseille de se trouver des alliés et de fait, elle invite dans la capitale Euron Greyjoy, le tout nouveau roi des îles de Fer. Euron Greyjoy est un gros fourbe et il le vit bien. De fait, les reproches dont l’accable Jaime glissent sur lui comme l’eau sur la seiche qui orne le blason de sa maison et les voiles de ses bateaux. Il propose à Cersei de mettre toute sa flotte à disposition pour battre Daenerys (ce qui lui permettrait de tuer en passant son neveu Theon et sa nièce Yara) en échange d’un mariage. Cersei refuse. Elle a écouté Jaime quand il lui a dit de se méfier des Fer-nés. Alors Euron s’en va en lui promettant de revenir avec le plus beau cadeau du monde, celui qui lui permettra de conquérir son cœur.
À l’antique citadelle de Villevieille, la formation de Sam pour devenir mestre est plus pénible que prévu. En tant que novice, il doit se contenter des tâches les plus ingrates : ranger les livres à la bibliothèque, vider les pots de chambre des malades - quitte à le devenir lui-même - et la nourriture n’est pas très appétissante. Dans le même temps, il est très attiré par la section de la bibliothèque réservée aux mestres, où il pense trouver des documents sur le verredragon et sa faculté de venir à bout des Marcheurs Blancs. Pendant une autopsie où il assiste un personnage haut placé répondant au grade d’archi-mestre, il demande l’autorisation de se rendre dans cette réserve, argumente, mais n’obtient qu’une fin de non-recevoir. Il chipe alors les clés de l’archi-mestre pendant son sommeil et se sert joyeusement dans les bouquins, qu’il compulste avec l’aide de Vère qui, à présent, sait parfaitement lire. Il découvre qu’une importante quantité de minerai de verredragon se situe dans le sous-sol de l’île de Peyredragon, là où a vécu Stannis Baratheon en son temps.
À la fin de l’épisode qui lui est consacré, on apprend que Jorah Mormont se trouve, lui aussi, à la citadelle pour être soigné. On ne voit guerre que son bras mais la léprose, de toute évidence, ne s’améliore pas.
Le dernier passage important de l’épisode est consacré au Limier, qui accompagne toujours la Fraternité sans bannière. Ils se rendent dans un hameau où ils squattent une maison dans laquelle reposent les corps d’une petite fille et de son père. Le Limier discute croyances et retour d’entre les morts avec Beric Dendarrion, le chef de la Fraternité, et le prêtre rouge Toros de Myr. Ce dernier invite de Limier à s’approcher des flammes pour voir s’il peut y lire quelque chose. Après s’être beaucoup forcé - vu son passif, il est phobique du feu - Sandor Clegane s’approche et voit des choses. Il voit les Marcheurs Blancs et leur armée de zombies contourner le Mur par la mer.
L’épisode se termine sur Daenerys qui accoste à Peyredragon. Elle visite avec une certaine déférence le bâtiment qui a appartenu à ses ancêtres et sur lequel l’empreinte des Targaryen est particulièrement visible. Par ailleurs, c’est son lieu de naissance. Elle finit par aviser une gigantesque carte de Westeros dont Stannis s’est servi pour ses stratégies guerrière et elle propose à ses principaux conseillers de se mettre au travail.
Accessoirement, Bran a traversé le Mur dans l’autre sens, à tout le moins il a été accueilli à Châteaunoir par Edd la douleur, le nouveau Commandant de la garde de nuit.
Mes résumés sont vraiment trop longs.
La scène avec Arya sous les traits de Walder Frey est une réussite. Je m’y suis laissée prendre jusqu’au moment où, toujours sous les traits de l’assassin de son frère, elle dit quelque chose comme « tant qu’il reste un loup dans la meute, le troupeau est en danger ». J’ai tendance à croire que, quand elle a quitté Braavos, Jaqen H’gar avait raison en disant qu’elle est vraiment devenue « personne ». Alors qu’elle n’y parvenait pas avant, elle peut imiter parfaitement la personne dont elle a pris le visage. Cela étant, peut-être que sa vengeance l’y aide un peu. On la voit par la suite dans un autre passage qui ne sert pas à grand chose (même s’il y a Ed Sheeran dont j’ai reconnu la voix), si ce n’est que son but n’est pas de retourner à Winterfell mais d’aller directement à Port-Real pour tuer Cersei. Souhaitons-lui bon courage même s’il y a fort à parier que rien ne se passe comme prévu.
Le Nord m’a mise mal à l’aise. Les passages étaient bien mais on sent que l’union est fragile. Sansa et Jon Snow ont beaucoup de désaccords et je n’ai pas aimé le sourire narquois qu’a affiché Littlefinger pendant tout le temps. Bon, je n’aime pas ce personnage et je ferai une petite danse de la joie s’il meurt. Mais on se demande ce qu’il a derrière la tête et s’il continue à penser au trône de fer alors que les Marcheurs Blancs se profilent à l’horizon et que le Nord est en première ligne, c’est du suicide. Cela dit, personne ne sait ce qu’il pense, quoique puisse en dire Sansa qui continue de s’en méfier. Il y a des chances, d’ailleurs, que Littlefinger continue à la sous-estimer.
J’aurais cru que Cersei deviendrait une reine zinzin qui veut flanquer des beignes dans tout ce qui bouge mais elle a encore assez de présence d’esprit pour écouter Jaime. Cela dit, elle aussi sous-estime beaucoup les gens mais ce n’est pas nouveau. J’ai lu dans un article il y a quelques semaines que Euron Greyjoy serait le nouveau supervilain de la série, prenant le relais de Joffrey et de Ramsay. Autant Joffrey était un enfant gâté bête comme un balai, autant Ramsay avait une sorte de fourberie même s’il préférait découper des bouts de gens avant de réfléchir. Quoique, dans la saison 4, il a utilisé Theon de manière remarquablement intelligente pour reprendre je ne sais plus quel bled envahi par les Fer-nés. Euron Greyjoy est intéressant - même si dans la précédente saison, j’étais restée un peu sur ma faim parce qu’à part un gros zizi (qu’il disait), il ne semblait pas avoir grand-chose pour lui si ce n’est un ego hypertrophié - parce que de toute évidence, il assume parfaitement d’être un salaud indigne de confiance. Après, bien sûr, reste à voir ce que la série fera de lui et s’il mettra du sang partout.
J’ai éprouvé une immense empathie pour Sam. Ç’a toujours été le cas parce que j’ai les mêmes complexes que lui mais le voir ramasser du caca et participer à des autopsies, c’est vraiment ingrat. Je ne sais plus s’il est dit grand-chose dans les romans sur la formation des mestres, à part qu’ils forgent eux-mêmes leurs chaînes et que la dernière étape de leur formation consiste à rester dans une grotte avec des chandelles magiques qui ne s’allument que rarement et par elles-mêmes. Cela dit, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à un truc en le voyant chiper les clés de l’archimestre. Si Sam avait été à Poudlard, le Choixpeau l’aurait envoyé à Gryffondor. C’est sûr.
Concernant le Limier, j’aime toujours autant son cynisme et la sensibilité paradoxale qui le prend de temps en temps mais le fait qu’il puisse lire dans les flammes fait un peu « ta gueule, c’est magique ». Quoique, j’admets volontiers que c’était bien trouvé, un type qui a peur du feu qui peut dans le même temps y voir des choses… bref.
Tout cet épisode, cela dit, était une mise en place histoire de comprendre les enjeux. Cersei entourée d’ennemis, le Nord occupé avec les Marcheurs Blancs, l’arrivée de Daenerys. Il y a fort à parier qu’Arya sera un électron libre qui mène ses projets dans son coin. J’espère que son arc sera un peu moins raté que dans la saison précédente. La fédération du Nord reste un énorme point d’interrogation. Sam ayant prévenu Jon Snow de la présence de verredragon à Peyredragon (on le voit commencer une lettre), il y a des chances pour qu’il se rende sur place. Dès lors qu’il sera parti, les familles nordiennes resteront-elles unies ? Ou les petites querelles reprendront-elles du service ? Cela dit, il y a Davos. On ne l’a pas beaucoup vu dans l’épisode - si ce n’est qu’il semble éprouver une admiration sans borne à Lyanna Mormont - mais il sait quelles sont les priorités. Le fait qu’il ne vienne pas du Nord jouera peut-être en sa défaveur mais après avoir supporté les lubies de Stannis très longtemps, il sait y faire en matière de gens têtus.
Et j’aimerais bien savoir ce que trafique Littlefinger.
Suite la semaine prochaine.