Sep 29, 2006 08:38
En ce moment, de tous les arts auxquels je me retrouve confrontée, la musique est le seul qui arrive à me faire ressentir des émotions. Quelques notes et j'ai les larmes aux yeux, ou un sourire commence à étirer mes lèvres, ou un souvenir remonte, ou mon coeur bat plus vite, ou j'ai une bouffée de motivation. Ca ne me le fait pas avec toutes les musiques et chansons, bien sûr, mais ça arrive beaucoup plus fréquemment que lorsque je regarde un film ou lit.
Je suis insupportable devant la télé en ce moment. Je découpe tout en morceaux, surtout si l'histoire ne m'a pas impliquée dès la minute 1. Mes parents ont amené une vidéo de "Professeur Hollande" quand ils sont venus il y a deux semaines, j'ai cru qu'ils allaient m'étriper ;) Finalement mon père s'est lancé dans la décomposition-réduction-critique avec moi et ma mère a juste soupiré, en bloquant probablement le son de nos voix ;) Je suis pareille dans les cinémas (crime, je sais), sauf que le son est tellement fort que seuls les gens juste à côté de moi peuvent entendre. Je ne fais pas ça pour faire chier le monde, c'est juste que quand je vois une truc totalement incohérent ou stupide, faut que ça sorte, même sous la forme d'un marmonement incompréhensible. Enfin, ça fait quelques semaines que je ne suis pas allée au ciné, faudrait que j'y retourne pour voir si c'est passé dans ces circonstances ou si je suis chiante partout... Ma télé s'en prend plein la tête en tout cas ;)
Pour la lecture, ça dépend des cas. Je suis neutre quand je lis "L'art de la guerre" ou un livre sur l'écriture. Le dernier roman que j'ai voulu lire me saoûle à un point incroyable, mais quand je m'y mets je fais la liste de toutes les raisons pourquoi l'histoire, les persos et le format ne me plaisent pas (il n'y a pas de chapitrage, et ça m'irrite incroyablement). La seule raison pour laquelle je n'ai pas complètement laissé tomber c'est qu'un morceau de l'intrigue m'intéresse, mais je m'attends à être déçue. Pas touché depuis 3 semaines, non plus.
En ce moment tout de suite maintenant, je lis des anthologies de Fantasy. J'en parlerai plus en détails quand je les aurais terminées, parce que de ce que j'en ai lu jusqu'ici elles en valent la peine, MAIS. Je suis incapable de profiter des histoires. Tous ces mots, dans un genre dans lequel j'écris ? J'analyse tout. Si je passe un paragraphe sans analyser, ça veut dire que ça m'a plu - ça me fait tilter, donc j'arrête et je relis.
Je ne suis pas sûre de ce que j'analyse, au juste. Il paraît que les "vrais écrivains" apprennent uniquement en lisant, je ne suis pas sûre que je puisse fonctionner comme ça pour les détails. Pour les personnages et intrigues, moui, pour les descriptions qui marchent, les scènes d'action qui entraînent... Non.
J'ai essayé d'analyser un peu mon analyse, hier, et je me suis rendue compte qu'il me semble que (:P :P) je cherche les "erreurs". Dans le sens, les trucs que j'ai beaucoup de mal à m'autoriser. Dans un passage de combat, hier, j'ai vu des répétitions, par ex. La "Lame de Mer" mentionnée deux fois en 5 lignes. Est-ce que je me le pardonnerais, si c'était dans un de mes textes ? Est-ce que mes premiers lecteurs me le pardonneraient ? Je ne pense pas. Pourtant c'est nécessaire, dans ce cas-là, parce que sinon ce de quoi on parle devient flou, et si on utilise tout un tas de paraphrases ça devient lourd voire ridicule, surtout dans une nouvelle.
Violer les "tabous" comme ça peuvent servir l'histoire... Mais une fois qu'on se le permet, le risque c'est de devenir trop indulgent avec ses textes, je pense.
M'enfin, j'essaie de tirer des leçons de ce que je fais et lis, pour compenser le fait que je deviens INCAPABLE d'apprécier une histoire en tant que simple lectrice.
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