Titre : 52 semaines avant le début
Chapitre : 14/52
Auteur :
camille_mikoRating : PG-13
Disclaimer : Hormis l'histoire, patamoi.
Fandom : Harry Potter
Pairing : Harry/Draco un jour
Résumé : Une mystérieuse lettre vient rompre le quotidien de Harry. Quelqu’un a décidé de le courtiser.
Bêta :
Sofi_cerise ♥ qui est un amour et qui vient de vous épargner des semaines d'attente, le temps que ma bêta habituelle ait de nouveau un ordi fonctionnel...
Note : Quand j'ai commencé ce projet, mon objectif était des chapitres de 1000 mots. On en est loin...
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FF.net //
Harry eut un sourire assez vague quand le Ministre de la Magie lui fit signe de monter sur l’estrade pour faire son discours. Il n’en avait pas la moindre envie. Il avait envoyé la veille sa lettre à William et, aujourd’hui, Mercredi, il était là, à la célébration qu’il haïssait tant.
Comme tous les ans, la célébration orchestrée par le Ministère avait lieu à Poudlard, au milieu du Parc. En arrivant devant le pupitre, Harry vit la foule présente. Minerva tenait à ce que tous les élèves qui le souhaitaient puissent venir, pour comprendre ce qu’était la folie. Néanmoins, il y avait aussi un très grand nombre de personnes qui avaient participé à la guerre.
Harry pu voir tous les Weasley, Luna et son compagnon -Rolf, se rappela-t-il-, les parents de Cédric Diggory. Harry remarqua aussi autour de Malfoy un certain nombre de Syltherins qu'il connaissait plus ou moins bien, ainsi que Parkinson et Dean.
La première année où son ami s’était affiché avec Pansy lors de cette célébration, il y avait eu des réactions assez violentes. Pansy Parkinson était la méchante dans l’esprit de certaines personnes et Dean un héros de guerre qui avait été torturé. Il avait fallu que Harry et Ron interviennent pour éviter un lynchage.
Depuis, c’était bien plus calme, mais cela n’empêchait pas que malgré tout, le couple ne soit jamais isolé, au cas où les choses se passeraient mal. Ce que personne n'avait prévu, c’est que la seconde année, les Weasley s’étaient placés autour d’eux et avaient défié quiconque de prononcer la moindre remarque négative.
Ils n’étaient pas proches pour autant -loin de là- mais les Weasley avait fait le choix de donner une seconde chance à Pansy et donc à son entourage. Car ils n’avaient été que des enfants. Si Dean voulait faire sa vie avec elle et côtoyait ses amis, alors ils ne devaient pas être si mal.
Inspirant profondément, Harry commença son discours. Il avait abandonné depuis longtemps les déclarations pré-écrites. Il savait ce qu’il voulait dire, alors il improvisait.
- Je vous demanderais d’avoir une minute de silence pour tous les morts de cette bataille, quelque soit leur camp. Cette guerre nous a forcé à grandir plus vite que nous aurions dû, nous empêchant de gagner en maturité dans nos relations. Vous avez eu des enfants qui ont dû se battre plutôt qu’agir tel les enfants qu’ils étaient, instrumentalisés par des adultes de toutes parts.
Il parcouru la foule un instant du regard.
- Personne n’aurait dû mourir, quelque soit son camp. C’est la folie d’un seul homme qui nous mené à cela, mais c’est aussi parce que notre société l’a mis au ban, plutôt que de faire face à ce qu’il était. Voldemort était une menace, mais nous avons choisi de l’ignorer jusqu’à ce qu’il soit trop tard plutôt que l’affronter dès le début.
Il y avait quelques murmures face à lui, mais personne ne semblait prêt à l’affronter pour nier la responsabilité de leur société. Il y avait juste Dean, en bas des marches du podium, qui l’attendait.
- Prenons nos responsabilités aujourd’hui et faisons en sorte que cela ne recommence jamais, conclut-il.
Il adressa un dernier sourire un peu pâle à la foule, avant de s’éloigner.
- Mec, c’est pour toi, lui murmura Dean, en lui glissant un pli. Et… Merci d’avoir pensé à tout le monde. Tu as fait pleuré Pans’. Elle est convaincue que tu pensais à Crabbe.
Harry eut un mouvement de tête ; tout le monde savait que ce n’était jamais un moment agréable pour lui, alors ils n’attendaient pas forcément de réponse de sa part.
- Tu lui diras qu’elle a raison. C’est mon inconnu, William, qui m’a fait pensé à lui, ajouta-t-il tout bas.
Dean lui serra l’épaule, sans rien ajouter de plus, alors que McGonagall commençait son propre discours. C’était le dernier, comme tous les ans. Une fois assis, la main de Ron sur son bras, celle d’Hermione sur sa cuisse, en soutien, il regarda le mot que Dean lui avait donné.
Je suis avec vous. Toujours.
Je vous aime.
William.
Le brun hoqueta avant de porter la main sur sa bouche pour essayer d’étouffer ses sanglots.
***
Ses proches s’étaient tous inquiétés suite à ses larmes. Herm’ avait été la première à comprendre que c’était une forme de soulagement. Ce qui n’avait pas empêché qu’ils continuent à craindre qu'Harry ne craque nerveusement.
Il devait présider une cérémonie à 11h00, mais il avait prévu de passer le début de ce samedi avec ses enfants. Il avait besoin de souffler un peu, de penser à autre chose et ses trois petits monstres étaient la meilleure solution à tout cela. Surtout qu’il y avait déjà la lettre de William dans sa pile de courrier. Alors qu’il mis en marche sa cafetière, il décacheta l'enveloppe.
« Harry,
Je voudrais m’excuser de vous avoir fait pleurer, lors de la cérémonie à Poudlard. Par rapport à ce que vous me disiez, je pensais que vous apprécieriez de savoir que vous n’étiez pas seul à ce moment. Je ne voulais pas… Pas ceci.
J’espère que vous me pardonnerez.
Votre discours était honnête et sincère. Il était touchant. Et quand je vous entends ainsi, je ne peux que douter que vous soyez devenu plus policé. Vous parliez avec votre cœur et ce n’est pas ainsi que font ceux qui ont perdu leur feu intérieur. Aviez-vous quelqu’un en tête quand vous parliez des jeunes morts ? La rumeur bruisse que tel est le cas.
Quoi qu’il en soit, il faut que je vous le dise tout de suite, car je suppose que vous avez largement compris que je n’étais pas aux côtés de l’Ordre durant la dernière guerre, à cause de cette éducation qui m’avait fait… Perdre de vue certaines choses pleines de bon sens. (Et là, je viens de perdre l’ensemble du sens de ma phrase). Quoi qu’il en soit, vous êtes l’un des premiers à reconnaître que tous ceux qui n’ont pas été des héros existent aussi. Merci.
J’aurais presque envie de rebondir sur les morsures sur les journalistes -excellente idée- mais je vais me limiter à la seconde partie.
Je n’ai jamais eu de suçon. Ni même de morsure. Que ce soit lors de mon mariage ou avant, l’amour ne devait laisser aucune trace. Vous trouvez effrayant d’avoir envie de me marquer, de montrer au monde que je vous appartiens ? Alors, imaginez-moi, ayant envie d’être marqué, de montrer au monde que je vous appartiens. Un véritable tsunami dans ma vie intime.
Je veux aller en rendez-vous professionnels avec la marque de nos ébats sur mon corps et visible par tous. Alors je crois que vos envies pourraient être réalisées sans aucun problème. Est-ce toujours aussi effrayant de réaliser à deux une envie partagée ?
Par contre, j’ignorais tout de votre fétichisme du cuir. Est-ce qu’un blazer suffirait ? Ou alors vous préféreriez un pantalon ? Ou avez-vous besoin de quelque chose de plus extrême comme des sous-vêtements ? (Dites moi que non pour le dernier cas, je ne suis pas certain de nous sur ce point). Il y a-t-il une condition sine qua none pour vous séduire en cuir, Monsieur Potter ?
Avez-vous eu le temps de parler avec Luna Lovegood de votre projet d’école ? J’ai vu qu’elle était présente lors des cérémonies. Que dit-elle de votre idée ? Est-elle sous le charme et a-t-elle décidé d’abandonner sa brillante carrière sur le règne animal et végétal pour en avoir une sur le règne enfantin ?
Je suis comme vous l’avez deviné, bien occupé, mais pour autant, cela ne veut pas dire que je n’ai aucune place pour un compagnon. Je n’ai pas le temps -ni l’envie de le trouver- pour un amant d’un soir. Par contre, j’ai tout ce qu’il faut pour construire une vie de couple. Je suis même prêt à embaucher un directeur adjoint pour trouver le temps nécessaire.
Le travail m’a aidé -et je ne dois pas être le seul- à tourner la page, apprendre à penser à autre chose qu’à la guerre. Sauf que ce n’est pas ce qui permettra à quiconque de construire une vie familiale et sentimentale. Je ne veux plus oublier la guerre. Je veux regarder et vivre mon avenir avec l’homme que j’aime. Alors n’ayez pas trop d’inquiétudes sur ma sur-occupation ou non. Je connais mes priorités.
Croyez-vous que vos amis pourraient comprendre que vous vous fassiez courtiser par un inconnu qui envahit vos placards, bouleverse vos habitudes et vous habille à son gré ? Car si la réponse est positive, je suis prêt à tout faire pour que vous ne puissiez plus avoir aucune excuse pour ne pas porter un vêtement que je vous ai offert au quotidien.
Quant à votre manière d’imaginer ma réaction… Vous n’êtes pas si loin de celle que j’avais eu lorsque je vous ais vu avec cette chemise. Je n’ai pas pu m’isoler avant la nuit, seul dans ma chambre, mais pour le reste…
Oh… Oui, ma main est large, mais elle est surtout longue, ce qui l’affine. Si cela peut vous aider à mieux imaginer les scènes qui vous viennent à l’esprit. Je ne voudrais pas briser votre élan créateur.
Pour répondre à votre question, oui, j’ai été là à la célébration du Ministère. J’ai été invité à trois autres cérémonies et j’assiste à toutes. Comme tous les ans. J’ai tendance à penser que c’est le moins que l’on puisse faire pour toutes les victimes.
L’an prochain, si vous le voulez toujours, je serais à vos côtés pendant toute la semaine. Les autres ont tendance à oublier que nous ne sommes que des humains, et que notre statut de héros, de père, de sang-pur ou que sais-je n’y change rien. Vous avez aussi le droit de pleurer les morts, de pleurer face au gâchis de cette guerre et de la folie humaine qui nous a entraîné là-dedans.
Vous m’avez déjà dit que vous ne pensez pas au « ce qui aurait pu être », mais malgré tout, je suis certain que cette période ne doit pas vous aider à ne pas regretter ce qui n’a pas été. C'est simplement humain. Douloureux et stérile, mais humain.
J’espère que vous avez bien reçu mes potions de Sans Rêve et qu’elles vous aident à vous reposer en ces jours difficiles. N’hésitez pas à me dire à l’avenir si vous en aviez encore besoin.
Je pense que ce n’est pas peu dire qu’affirmer que Severus Snape était un pédagogue tout à fait partial et sans aucune sympathie pour vous. J’ignorais par contre qu’il avait eu une relation avec votre mère. Néanmoins, je crois que je comprends un peu mieux l’homme.
Je ne sais pas si j’aurais su agir en parfait adulte, face à quelqu’un qui représentait tout ce que j’avais pu perdre irrémédiablement.
Je n’avais jamais pensé aux potions comme une sorte de recette de cuisine (ou l’inverse). Peut-être avez-vous raison : c’est une sorte de blocage. Je vais essayer cette semaine. Et je vous dirais si cela a finalement marché ou cela a été un échec catastrophique. Si cela fonctionne, je vous enverrai la preuve de la réussite. Mais ne vous attendez à rien d’exceptionnel.
Le seul groupe de pop moldu que je connaisse est Abba. Ma meilleure amie est allée voir un de leurs concerts. Ils se servent de chansons pour raconter une histoire. Je trouve cela amusant comme idée. C’est original, en plus.
Je vous laisserai choisir le concert de votre choix, tant que vous me promettez que vous me tiendrez contre vous tout le temps. J’ai besoin de vous sentir contre ma peau, contre mon corps. Ne me lâchez pas.
Quand j’ai lu votre phrase d’introduction à votre cadeau, sachez que j’ai imaginé quelque chose de très pervers. La formulation, certainement. Pas mon esprit qui soit mal tourné.
Mais vous aviez raison. Je porte des pinces à cravate. Et celle-ci est devenue ma préférée. Son envers sera notre petit secret. Je vous porte toujours avec moi.
A bientôt,
William. »
Harry fit glisser ce qui restait dans l’enveloppe et fut étonné de le voir si précautionneusement emballé.
J’espère qu’il vous arrivera intact. Je crois que vous en avez bien besoin et j’ai essayé de vous trouver celle qui vous correspondra le mieux. J’espère ne pas m’être trompé.
William.
Harry ouvrit petit à petit son paquet. Il le sentait vibrer sous ses doigts. L’objet semblait imposant et plus il le déballait et plus les pulsations étaient fortes. Elles se répandaient dans tout son corps. On aurait dit que son cadeau ronronnait d’être touché.
Le brun manqua de tout faire tomber quand il comprit enfin ce qu’était son présent cette semaine-ci. Son correspondant était fou.
C’était une pensine en obsidienne. La pierre noire était glacée sous ses doigts, mais la magie qui en sortait le transperçait presque. Cela avait dû coûter une fortune à William, mais surtout il avait su trouver qui correspondait à Harry. C’était comme une baguette. Il était difficile de choisir pour autrui. Il fallait profondément bien connaître quelqu’un pour lui offrir la bonne pensine.
Et c’était intime. Très intime.
Et parfait.
***
Dean aurait dû se douter que l’invitation d’Hermione à prendre le thé en tête-à-tête avait une raison plus profonde que juste « j’ai envie de papoter avec toi ».
Cela aurait pu être possible, si la jeune femme « papotait ». C’était loin d’être le cas et elle se doutait certainement combien son excuse était peu crédible.
- Qu’est-ce que tu as en tête, Herm’ ? Finit-il par lui demander, lassé de la voir tourner autour du pot.
- J’ai vu que c’était toi qui avais donné le mot à Harry. Qui te l’avait fait passé ?
Le peintre secoua la tête. Pourquoi est-ce qu’il n’était pas étonné de cette question ? Il aimait beaucoup Hermione, qu’on ne se méprenne pas, mais son besoin de savoir -presque maladif- était proprement insupportable quand on n’était pas éperdument amoureux d’elle.
- Personne qui ne soit dangereux pour Harry, répondit-il.
- Donc tu connais le nom du sorcier qui le drague.
- Courtise, la reprit-il machinalement.
Draco lui avait tellement fait la leçon que c'était devenu un automatisme.
- Laisse-les faire, continua-t-il. Tu sauras bien assez tôt qui il est. Tout ce que tu as besoin de savoir, c’est qu’il est sérieux et qu’il préférerait une rencontre avec les Détraqueurs que de faire du mal à Harry. Rassurée ?
La moue de son amie valait toutes les réponses du monde. Même si elle était effectivement rassurée, sa curiosité n’était pas étanchée et Draco ferait mieux de s’inquiéter sur le maintien de son petit secret.
Dean savait reconnaître une femme en mission.
***
La dernière cérémonie de l’année était aujourd’hui. Néanmoins, il voulait récupérer la lettre de Harry avant de s’y rendre. Comme il avait eu le défilé de tous ses proches dans son salon les semaines précédentes, il avait bon espoir d’avoir la paix cette fois-ci.
Triant rapidement la pile de courrier sur la table basse, il attrapa ce qu’il était venu chercher, avant de tourner les talons et de…
- Draco, fils.
C’était certainement une blague de très mauvais goût.
- Père… Je vais me préparer. Je serai là dans quinze minutes, ne vous inquiétez pas.
- Ce n’est pas le sujet, lui répondit Lucius. J’ai entendu ta femme dire que tu faisais la cour à quelqu’un.
Le blond secoua mentalement la tête. Aurait-il un jour juste l’espoir d’avoir une vie privée ? Encore heureux qu'il ne sache pas qui était la cible de sa cour.
- Elle m’a même dit que l'heureux élu était Harry Potter.
- Euh… Hésita-t-il.
C’était tout en haut des discussions que Draco ne voulait pas avoir avec son père. Avec celle sur le sexe qu’il avait eu à subir à 14 ans. La première fois avec Lucius, puis Severus qui lui imposa une redite quelques semaines plus tard.
- Est-ce nécessaire d’en parler ? Demanda Draco, avec une touche d’espoir.
- Un peu. Que je sache si je dois préparer ta mère à l'idée d'avoir un beau-fils ou pas. Tu connais ta mère. Je vais avoir besoin de temps.
Draco grogna.
- Si tu pouvais un peu mieux articuler, cela me ferait plaisir, Fils.
- Oui, Père. Vous allez devoir préparer Mère à cette idée, pour reprendre votre expression, reconnut le jeune homme.
Il regarda son père droit dans les yeux, en attendant le départ de celui-ci ou la suite de la discussion. Mais rien n’arriva. Au bout de plusieurs minutes à se regarder dans les yeux, dans le plus grand silence, le plus jeune finit par s’installer dans son canapé pour lire son courrier.
« William,
Ne vous excusez pas. Vous n’avez rien fait de mal. C’est tout le contraire, en réalité. Est-ce que vous savez ce que cela veut dire de savoir qu’au milieu d’une foule, il y a une personne prête à vous soutenir ? C’était un jour d’émotion, un jour où mes sentiments étaient forcément à fleur de peau.
Alors, votre mot a juste été le déclencheur des larmes. En aucun cas il n'en a été la raison. Je n’ai rien à vous pardonner, car vous m’avez apporté une grande joie au milieu d’une peine indicible.
J’espère que l’an prochain vous serez à mes côtés. Je ferais tout ce que je peux pour cela. Pour pouvoir broyer votre main pendant les heures un peu trop longues et trop dures.
Quant à votre cadeau… Il est parfait.
Je ne sais pas quoi vous dire de plus. Comment avez-vous pu trouver la pensine idéale pour quelqu’un d’autre ? Elle est superbe, en plus. Je crois que je vais la remplir avec beaucoup de choses de la guerre.
Je vous remercie pour vos compliments sur mon discours. En effet, je pensais à quelqu’un. Lors de ma scolarité, j’ai rencontré votre jeune « rival ». Lors de la Bataille Finale, je me suis retrouvé dans une immense salle enflammée avec lui et deux de ses amis. L’un d’eux est mort. Il s’appelait Vincent Crabbe. Je ne crois pas qu’il ait été volontairement mauvais. Par contre, il est évident qu’il était sous l’influence de ses parents et de Voldemort. Une de ces éternelles victimes collatérales des guerres.
Oui, j’avais compris que vous n’étiez pas du côté des vainqueurs durant la dernière guerre. J’ai aussi compris que ce n’était pas tant de votre fait que de la situation. Par contre, je soupçonne que votre père l’était beaucoup plus de son choix, de ce que vous m’avez dit de lui.
Vous n’avez jamais eu la moindre marque de vos ébats, de vos amours ? C’est… triste. Quand je pense à nous deux le soir, j'imagine avec plaisir que je me lèverai certains matins avec les empreintes de vos doigts incrustées dans mes hanches, les traces de vos ongles sur mes épaules. Parce que je veux aussi la passion. Pas juste la tendresse. Je veux être le jouet docile entre vos mains certaines nuits. Tout comme je veux vous voir cambrer sous mes attentions.
Je veux tout, William. Mais pour cela, je risque d’être, comme vous le disiez, le tsunami de votre vie intime. Je veux être jaloux et fier que d'autres puissent voir ces marques. Ce n’est pas toujours aussi effrayant de réaliser des désirs communs, mais nous venons tous les deux de tellement loin que c’est comme sauter directement dans un précipice.
Non, pas de sous-vêtements en cuir ! Par contre, un pantalon… Vous souhaitez réellement que je pense à vous tous les soirs à venir et cela jusqu’à notre rencontre ? Et pour répondre à votre propre question, j’aime le cuir noir. Et de préférence plutôt proche du corps et pas trop neuf. Il y a un quelque chose de particulier, une sorte de patine pour les pièces qui ont déjà été défraîchies par le temps et le frottement des corps.
Je n’ai pas parlé à Luna durant les célébrations. Mais j’ai pu la voir après. Elle adore votre idée, mais pas au point d’abandonner sa carrière. Par contre, elle a un nom en tête pour la personne idéale. Un nom auquel je n’aurais jamais pensé. Lavande Brown.
Visiblement, elle a changé depuis nos années à Poudlard. D’après Luna, elle est parfaite pour ce rôle. Elle est devenue quelqu’un de calme, de posé, tout en gardant un petit grain de folie. Je crois que je vais lui demander un rendez-vous pour la semaine prochaine. Je vous raconterai.
Vous me rassurez, par contre au sujet de votre emploi du temps. Je suis ravi que vous ayez tout le temps possible et imaginable pour un compagnon. Je veux passer de très longs moments avec vous. Je veux vous donner envie de déléguer une partie de vos responsabilités pour rester avec nos enfants et moi dans notre foyer.
Vous avez raison sur un point, travailler, travailler dur, travailler trop permet de ne pas penser à l’horreur de la guerre. Je l’ai aussi fait. Et vous savez ce que cela a donné comme résultat sur mon mariage. Je ne referai pas une seconde fois la même erreur.
Je ne suis pas certain que mes amis comprendraient que vous bouleversiez toute ma vie, m’habilliez comme votre toy-boy. En même temps, je n’étais pas certain non plus qu’ils puissent comprendre que j’envisage plus que sérieusement à refaire ma vie avec un homme. Je ne leur donne peut-être pas assez de crédit. Le jour où vous vous dévoilerez, ce jour-là, vous pourrez m’habiller à votre guise. Cela vous convient ? D’ici là… Amusez-vous bien.
Cela a quelque chose de fascinant de vous voir (enfin, de vous lire) me donner du matériel masturbatoire, avec un tel plaisir. Les bonnes manières voudraient que je vous offre quelque chose en réponse. Qu’aimeriez-vous avoir ?
J’ai hâte d'avoir entre mes mains la réussite de vos recettes. Je crois en vous. Je suis certain que vous allez faire un miracle, comme pour vos potions de Sans-Rêves. J’ai pu dormir comme un bébé grâce à elles.
Je vais en profiter pour vous poser une question qui me fait penser aux potions. Avez-vous déjà senti de l’Amortentia ? Cela m’est arrivé deux fois. Une première fois durant ma scolarité. Elle sentait la tarte à la mélasse, le bois des manches à balais et des fleurs sauvages propres à la demeure des Weasley. La seconde fois date de cette semaine, dans le cadre de l’enquête d’un collègue. C’était presque la même chose, à l’exception des fleurs. C’était une autre odeur. Celle de votre eau de Cologne.
A bientôt,
Harry. »
Draco eut un sourire heureux en lisant la fin. Il savait tout le symbole de ce changement d’odeur. Glissant la main dans l’enveloppe, il sortit le cadeau que lui avait fait Harry. Il en sortit un petit pot à qui il rendit sa taille normale. De quoi faire pousser un trèfle à quatre feuilles.
C’était mignon.
- Est-ce que la lettre est à la hauteur de tes attentes, Fils ?
Le jeune homme le regarda un instant avant, de répondre.
- Oui. Je vais me préparer, Père, ajouta-t-il.
- Et mets cette nouvelle pince à cravate que tu as. Elle est très seyante.
Les joues de Draco s’empourprèrent sous la remarque de Lucius, avant que le plus jeune ne batte en retraite.
A suivre…
N'hésitez pas à reviewer, cela fait toujours plaisir !
***
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