SUR LA FIN DE L'HISTOIRE DES "MISTRALS" DE POUTINE

Aug 10, 2015 11:24



Sergueï JIRNOV, ancien élève de l’ENA, économiste international, politologue, ancien officier supérieur du Service de la reconnaissance dite « illégale » de la Première direction générale (Pé-Gué-Ou) du KGB de l'URSS et du Service des renseignements extérieurs (SVR) de la Fédération de Russie, réfugié politique en France

SUR LA FIN DE L'HISTOIRE DES MISTRALS DE POUTINE.

Après une année de guerre "froide", des accusations mutuelles et des menaces, au début du mois d’août 2015 le Palais de l’Elysée et le Kremlin de Moscou ont annoncé officiellement les accords finaux amiables au sujet du futur destin des deux "Mistrals" malencontreux :

• La France rembourse intégralement à la Russie les sommes d’acompte dans le cadre du contrat de la construction des deux bâtiments de guerre de l'ordre de 900 millions d’euros (sans les intérêts de l'utilisation de cette somme par la France pendant quelques années)
• La France paie à la Russie quelques dépenses supplémentaires (extérieures) de la construction de deux bateaux : en particulier, le coût du métal russe qui a servi à la partie centrale de la coque des navires, low-tech et, donc, techniquement faisable par l’industrie russe de Poutine qui a tout perdu de l’ancienne superbe soviétique et extrêmement peu développée au niveau technologique actuellement (d’où l’idée initiale de faire construire les deux bateaux par la France, au top des progrès).
• Les deux navires construits par les chantiers navals français, super modernes, certifiés, ayant passés avec succès les essais d'exploitation et prêts à l'utilisation dans les combats, entrent dans la possession exclusive et restent à sa disposition complète de la France, qui dorénavant est libre de faire avec eux tout qu'elle jugera bon : les transmettre à l'armement de sa Marine de guerre, les vendre à n'importe quel pays tiers, les bailler, les passer à la ferraille, etc.
• La Russie renonce définitivement et complètement à toutes les autres prétentions en rapport avec la rupture formelle, entière et irrévocable du contrat d’un commun accord : en particulier, aux tentatives d’obtention des dommages et intérêts par voies juridiques pour la non-livraison des navires par la France aux termes fixés contractuellement et antérieurement, comme suite aux sanctions internationales officielles contre le régime de Poutine qui avait commis des actes illégaux, agressifs, militaires voire criminels concernant l'Ukraine, anciennement fraternelle et orthodoxe, le berceau historique de la civilisation russe et slave.

QUI A PERDU, QUI A GAGNÉ ?

Les accords amiables atteints par les deux parties sont un vrai compromis d'affaires et politique ce qui est, en soi, une chose assez étonnante, car cela arrive extrêmement rarement à Poutine qui a prouvé à maintes reprises par le passé ne pas être ni un vrai homme d'affaires, ni une personne raisonnable, sage et intelligente, ni, en général, un vrai homme d’État soucieux de la paix.

Ces accords amiables étant un compromis, ils n’ont donné en apparence ni de vrais gagnants, ni de perdants évidents. Personne n'a trop perdu, personne n'a trop gagné. Ou plus exactement - tout le monde a perdu. Le plus de tous - Poutine en personne. À cause de la bêtise et de l'agressivité du même Poutine, à cause de la violation par lui des normes internationales du droit, à cause de ses actes préjudiciables contre les voisins.

Comme nous l’avion déjà analysé en détail dans l'article «Comment la superpuissance nucléaire s'est fourrée dans une impasse à cause des deux Mistrals», le contrat sur la construction de deux navires de combat était une invention assez artificielle et ingénieuse de Nicolas Sarkozy très rusé après l'agression militaire précédente du tandem russe Poutine-Medvédev contre le peuple non moins fraternel orthodoxe de la Géorgie en août 2008.

Ce contrat déséquilibré donnait beaucoup plus d’avantages unilatéraux, politiques, économiques et financiers à la France, qu’il ne procurait de profits technologiques à la Russie. En quelque sorte, c’était le coût payé par les russes à Sarkozy pour son intervention en 2008 pour le règlement amiable de l’agression militaire russe dans le Caucase.

Pour cette raison précise du déséquilibre et tout à fait logiquement, la rupture d’un tel contrat artificiel devrait faire, en cas de son annulation, plus de mal à la France. Donc, actuellement, en toute logique, c’est le pays qui, pour le moment, a plutôt perdu qu'a gagné. Jusqu'à ce qu'elle trouve un nouvel acheteur pour les deux navires construits maudits.

On ne pourra parler de la perte considérable et définitive que dans le cas où les ex-Mistrals de Poutine ne trouvent pas du tout d’acquéreurs. Pour le moment c’est encore trop tôt pour tirer cette conclusion. D'autant plus que déjà 5-6 pays, parmi lesquels figurent l'Egypte, l'Arabie Saoudite, le Canada, l'Inde, le Brésil, sont raisonnablement pressentis comme les acheteurs potentiels.

Certes, la France économiquement a, dès à présent, subi quelques pertes économiques suite à l'embargo russe contre les marchandises françaises, avant tout - agroalimentaires. Mais il ne faut pas, non plus, exagérer ces pertes françaises, comme le font trop souvent dans les médias les personnes superficielles, dilettantes et alarmistes, pour ne pas dire engagées contre la France. Dont pas mal de journalistes et même certains politiciens français, notamment dans l’opposition où il est de bon ton de se rallier aux pires ennemis de la démocratie dans le monde (Assad, Poutine, la Corée du Nord, etc.) - pourvu que cela fasse mal à François Hollande.

Bien évidemment, la perte du marché russe peut être un coup dur, voire fatal pour certains producteurs et exportateurs agroalimentaires français concrets, principalement s’agissant des petites et moyennes exploitations. Surtout pour ceux qui ont stupidement oublié la vielle sagesse paysanne et mis tous leurs œufs dans le même panier russe, misant à long terme sur la Russie poutiniste comme sur un partenaire stratégique et unique prétendument fiable et stable. Qui ont sous-estimé l'imprévisibilité politique du régime de Poutine qui depuis toujours avait une fâcheuse habitude (très stable) d’utiliser le commerce international comme une arme, comme une la matraque dans sa politique extérieur.

Malgré les hurlements hystériques de certains, la perte, même totale, du marché russe n’aura pas du tout de conséquences néfastes globales pour l’ensemble du secteur agroalimentaire de l'économie française. Selon les estimations des spécialistes, la perte en volume des exportations françaises vers la Fédération de Russie représenterait au maximum un milliard et demi d’euros en une année d’embargo depuis le mois d’août 2014. Ce qui paraît largement surestimé (et nous allons le démontrer plus bas).

Mais même si cela était vrai, un tel volume - impressionnant pour les petites gens mais ridiculement bas pour les spécialistes en économie - se trouve dans les limites de l'erreur statistique pour ce secteur développé, fort et économiquement sain, dont le chiffre d’affaire se compte en plusieurs dizaines de milliards d’euros.

Avec ce milliard et demi d’euros largement surestimé, la France, avant l’embargo, occupait dans le secteur agraire seulement la modeste huitième place parmi les producteurs européens, fournisseurs à la Russie, au volume total des importations de l'alimentation en provenance des pays de l'Europe Occidentale de l'ordre de 12 milliards d’euros. Ce qui, non plus, n’était pas un volume extraordinaire capable de ruiner maintenant toute l’Europe Occidentale, comme le laissent penser certains.

D'après les données de la statistique officielle, le poids de tout le secteur français agroindustriel était ces dernières années de l'ordre de 160 milliards d’euros ou 20 % du volume total de la production des branches transformatrices de l'économie de la France. Donc, un milliard ridicule, représentant juste 0,80% insignifiant, ne peut pas causer la ruine globale d’un secteur aussi productif et prospère !  Les abus réels des transformateurs et distributeurs français dans le domaine des prix de gros agricoles font beaucoup plus de mal aux paysans de la France que l’embargo de Poutine !

Depuis les années 1970 le solde de la balance commerciale du complexe agroalimentaire de la France est systématiquement excédentaire. Selon l’INSEE, l’excédent primaire de la balance d’export-import des entreprises agroalimentaires était de plus de 11 milliards d’euros en 2010 (le volume des exportations - plus de 45 milliards d’euros, le volume des importations - de l'ordre de 34 milliards d’euros).

En outre, les subventions annuelles du soutien du secteur agraire de la France de la part de la CE dans le cadre de la Politique Agraire Commune (PAC) sont de plus de 10 milliards d’euros ce qui que réduit considérablement le choc de la perte relativement insignifiante en volume réel des ventes françaises sur la marché russe.

Immédiatement après le début de l'embargo russe l'année passée, Bruxelles avait débloqué de l'ordre de 500 millions d’euros pour le remboursement urgent des pertes aux producteurs des branches exportatrices, y compris 125 millions d’euros - pour le secteur agroalimentaire.

Enfin, presque la moitié des exportations françaises vers la Russie (de l'ordre de 450 millions d’euros) correspond au commerce des vins et spiritueux, qui sont complètement épargnés par l'embargo russe.

C’est pourquoi le chiffre global des pertes françaises le plus souvent cité par les dilettantes, se trouve en réalité largement surestimé. A croire qu’il est soufflé aux médias français par la propagande d’Etat poutiniste et ses lobbyistes parmi certains politicards français alarmistes et/ou au solde de Moscou, intéressés à noircir intentionnellement le tableau et effrayer le grand public, sans raison réelle.

Dans l’économie, toute arme est à double tranchant. Pour la Russie, elle-même, l’interdiction des importations de produits agroalimentaires français et européens s’est déjà révélée très douloureuse. Et cela n’est pas fini !

Les imbéciles défenseurs français du régime de Poutine devraient apprendre qu’il a amené le pays anciennement très riche, prospère et au top industriel à la dépendance complète économique de l'étranger : dans le domaine des exportations des matières premières brutes et faiblement traitées - pour remplir par les recettes le budget de l'État, et dans le domaine des importations de tout le reste, en particulier, des aliments et des produits de large consommation - pour nourrir le peuple, l’habiller, équiper les ménages. Actuellement, sans l’étranger la Russie de Poutine n’est rien ! Et risquerait même la famine ! Qui l’eût cru ?!

Nous rappellerons à ceux qui l’ont oublié, ou nous apprendrons à ceux qui ne le savaient  pas que la « moderne », « développée » et «se levant des genoux » Russie de Poutine, une ancienne deuxième superpuissance mondiale, occupe actuellement la cinquième et très honteuse place dans le monde parmi les plus grands importateurs des produits alimentaires de base. La part de l'importation dans l’alimentation de la population du pays de Poutine représente plus de 35 % ! Ce qui est une honte pour un pays qui prétend se faire passer pour un « développé ».

Donc, la logique implacable économique prouve que de l'embargo des marchandises françaises et européennes souffriront, d’abord et avant tout, les consommateurs russes eux-mêmes. Mais, strictement parlant, notre cher Poutine n’a rien à cirer de cela. Parce que ni lui, ni les hauts fonctionnaires de son régime ne cesseront pas du tout de consommer la production « maudite » occidentale. Ils feront cela confidentiellement, via le bon vieux système soviétique de la distribution fermée réservée à la nomenklatura et/ou grâce aux achats secrets via les pays tiers.

Comme au bon vieux temps stalinien, khroutchévien ou brejnévien - la haute nomenclature soviétique. Le chef de KGB de l'URSS Andropov buvait dans son bureau à la Loubianka, en face de la statue de Dzerjinski, le whisky « maudit impérialiste » écossais et non pas la vodka patriotique soviétique, et le secrétaire général du Comité Central du Parti communiste de l'Union Soviétique Brejnev collectionnait les marques étrangères prestigieuses occidentales « pourries » des automobiles. Comme le fait depuis 16 ans Poutine.

Mais ce sont les Russes ordinaires qui vont subir les conséquences des décisions de Poutine. Pas Poutine lui-même ! Comme en URSS, ces Russe simples qui n’ont pas d’accès libre aux réseaux fermés de la distribution du « déficit » (des produits qui manquent), rêveront seulement des fromages, légumes, fruits, de la viande et des autres produits laitiers anciennement importés. Particulièrement - la classe moyenne russe qui y avait pris goût.

Dans une économie fonctionnant plus ou moins normalement, un embargo sur les importations des marchandises occidentales aurait pu donner même une sorte d’impulsion pour la renaissance et le développement accéléré de la production locale dans le secteur agroalimentaire. Mais le régime de Poutine a prouvé depuis longtemps son incapacité pratique d’utiliser, pragmatiquement, raisonnablement et positivement, les défis stratégiques économiques et les avantages conjoncturels. Pour le bien du pays et de son peuple.

C'est pourquoi l’embargo sur les marchandises occidentales ne va pas du tout aider les producteurs potentiels russes, étranglés administrativement sous Poutine, mais va servir les intérêts étrangers - des autres producteurs internationaux, exportateurs et concurrents de la France et l'Europe Occidentale, qui y gagneront le plus. Avant tout, venant d’Orient et d’Asie - la Chine, la Corée du Sud et ainsi de suite. Ce qui signifie stratégiquement et dans tous les cas, une perte globale pour la Russie comme pour une ancienne superpuissance qui avait déjà perdu ce statut.

D’autre part, diplomatiquement, moralement et politiquement la France a plutôt gagné dans la guerre "froide" avec Poutine. Parce qu'elle s'est montrée au monde entier en tant qu’un joueur géopolitique très fort et inflexible sur l'arène internationale. Elle a puni Poutine moralement, ayant refusé de lui livrer les navires militaires déjà construits (même au détriment des intérêts économiques à court terme). Elle a tenu fermement et dignement dans la guerre psychologique, économique et diplomatique avec le régime de Poutine. Elle a prouvé sa solidarité complète avec le camp occidental, en premier lieu - avec les États-Unis et l'OTAN.

Les pertes temporaires économiques pour la France suite à la rupture du contrat des deux "Mistrals" et à l'embargo russe peuvent ultérieurement lui procurer de grands atouts stratégiques dans les négociations géopolitiques avec les partenaires de la coalition occidentale, avant tout, avec les USA.

Et la Russie, qu’est-ce qu’elle a gagné ?

C’est vrai, qu’elle a économisé l'argent budgétaire sur l’annulation du contrat désavantageux de la construction à l’étranger des deux navires de combat tout à fait inutiles. Et en outre, les Français lui rendront le milliard d’euros après la crise intérieure du rouble (lire notre article « Qu’est-ce qui passe avec le rouble et régime de Poutine ? »). Echangée des euros stables en roubles dévalués, cette somme se trouvera considérablement augmentée qu'au moment du versement de cet argent à la France. Ce qui va donner en roubles un gain nominal important au budget russe.

À vrai dire, nous ne sommes pas du tout persuadés que cet argent immense, revenu dans notre budget, sera utilisé avec le profit réel pour le peuple et le pays. Depuis longtemps on sait comment en Russie de Poutine les élites corrompues «scient le budget» (une expression populaire russe à la mode qui veut dire le détournement et le vol d’argent public, sport national des fonctionnaires de tous les niveaux et oligarchiques sous Poutine).

POUTINE - LA PAUVRE VIEILLE DE POUCHKINE DEVANT SON BAQUET À LESSIVE BRISÉ.

Alors, à votre avis, qui a perdu le plus dans toute cette histoire avec les deux Mistrals ? Malgré les apparences de l'argent remboursé par la France, globalement c'est le régime de Poutine qui est le principal perdant et Poutine en personne. Réfléchissez deux seconde : pensez-vous que ce cher Vladimir avait absolument besoin d’un simple retour du milliard d’euros prépayé par la Russie pour les Mistrals français ? Jamais de la vie! Il s'en fout de ce fric ! Chez les bandits de grand chemin lors des règlements de comptes, l’oseille importe beaucoup moins que la défense des principes et de l'autorité suprême du chef de gang, moins que la sauvegarde de la face de la racaille en chef.

Notre Vladimir de Kremlin, en menaçant la France par une punition sévère durant toute une année, jouait les brigands de grand chemin, les «grands chapeaux» de la pègre qui sont craints par tout le monde, que personne n'ose contredire, les "godfathers". En réalité, dans l'histoire des Mistrals, la France a, pardon, baisé diplomatiquement et publiquement le père Poutine jusqu’aux amygdales. Et ça, les parrains de la mafia (réels ou prétendus), n'aiment pas du tout!

Le maître de Kremlin, par la bouche de Sergueï Lavrov, son ministre des affaires étrangères qui ment comme respire, et Sergueï Shoïgou, ministre de la défense, à l’aide des propagandistes de la télévision d'État russe, menaçait la France par une perte complète et irrémédiable de sa réputation d'affaires sur le marché mondial des armements. Selon Poutine, la France ne pourrait jamais revendre les Mistrals controversés ni vendre autre chose d’important dans le futur. Ceci les russes ont dit et redit mille fois pendant un an. Officiellement et officieusement.

Mais, en réalité, rien de ce que professait le grand et méchant Poutine ne s'est produit. Au contraire, il est arrivé l’inverse. Déjà deux pays ont exprimé l'intérêt pour le rachat des anciens Mistrals de Poutine, et encore quatre sont sur la liste d’acheteurs potentiels. Mais cela - dans la perspective. Il y a eu des choses beaucoup plus concrètes. Très bonnes pour la France et absolument affreuses pour Poutine. En 2015 la France a réussi l’impossible - la signature de nombreux contrats de livraison pour plusieurs milliards d’euros des avions de combat Rafales avec l'Égypte (24 exemplaires pour la somme de 5 milliards d’euros), le Qatar (24 avions pour 6.3 milliards d’euros, avec l'option potentielle pour 12 avions supplémentaires) et l'Inde (36 avions). L’addition totale de ces marchés est supérieure de plus de 10-15 fois au montant ridicule du contrat malheureux sur les Mistrals de Poutine. Encore deux pays réfléchissent à l'achat de ces avions avant Janvier 2016.

Le raisonnement de Poutine et de ses hauts fonctionnaires sur la perte par la France de l'autorité et la clientèle sur les marchés internationaux des armements s’est révélé complètement stérile, bête - de l’esbroufe d'enfant. Par le passé Poutine a déjà reçu beaucoup de gifles assourdissantes à l’international, mais une telle - pas depuis longtemps.

L’ancien vilain garnement des bas fonds de Léningrad a voulu, selon les "lois de la rue" des quartiers pourris soviétiques, non seulement forcer la France civilisée de lui livrer les deux navires de guerre construits et prépayés, mais encore, par-dessus le marché, la sanctionner pour la suspension de la livraison en violation du contrat, le retard unilatéral de la livraison, comme s’il s’agissait d’une faute banale commerciale et non pas d'une action légitime et parfaitement légale puisque entreprise dans le cadre général des sanctions internationales coordonnées contre le régime fautif de Poutine par les Nations Unies, la Communauté Européenne, le Conseil de l'Europe, les États-unis et l'OTAN.

La tentative de viol économique et diplomatique sur la France rebelle de la part de la petite fripouille du KGB a été vaine. C'est pourquoi Poutine personnellement a perdu - il a perdu publiquement sa face ou, plus exactement, sa tronche ignoble du bandit de grand chemin. Ce qui, pour quelqu’un comme lui (égocentrique, agressif, dominateur et complexé), est finalement beaucoup plus dommageable qu’une perte formelle de quelques millions d’euros des dommages et intérêts pour l’annulation du contrat dont son pays n’avait pas besoin.

Pour mieux comprendre la profondeur de la perte réputationnelle de Poutine, il faudrait se rappeler les exemples classiques de la trilogie magnifique cinématographique par Francis Ford Coppola et Mario Puzo "Le Parrain" et des autres œuvres artistiques sur les bandits et les mafiosi.

À toutes les époques et dans tous les pays la menue canaille mafieuse qui a fait fortune dans le business criminel, les petites frappes devenus les nouveaux riches puissants mais officieux, aspiraient toujours et très fortement à devenir les civiles "respectables" officiellement, les bourgeois "comme les autres". Ils ne rêvaient que d’une chose : laver leur argent sale, sanglant et criminel, le légaliser, s’acheter une réputation "convenable», s’introduire par tous les moyens dans la bonne société civilisée et aristocratique avec les traditions de plusieurs siècles, entrer dans la "grande" politique et s’apparenter avec les grandes et vielles familles, devenir membres des clubs les plus prestigieux.

Cela a plutôt réussi à Poutine, ancien officier du KGB boudé par le monde après sa première "élection" truquée. Petit à petit, il paraissait que les principaux chefs des plus grands pays du monde commençaient à communiquer avec lui comme avec quelqu’un de "normal". Particulièrement après le début "de la guerre commune avec le terrorisme international", après les attentats aux États-Unis le 11 septembre 2001.

Mais Poutine n'a pas estimé à leur vrai valeur ces gestes indulgents de l'Occident. Même après son agression contre la Géorgie fraternelle orthodoxe en 2008, lorsque le président Obama, très sage et intelligent, a proposé un compromis ingénieux : gommer les dettes internationales morales et institutionnelles du régime criminel de Poutine-Medvédev. Supposer que l'ordinateur de l'État russe a "bogué" et a eu besoin d’un redémarrage complet. Mais Poutine a été assez stupide de n’avoir pas compris toute l’ingéniosité de ce compromis magnifique et salvateur, lui permettant de sauver la face; justement. Le  vilain garnement des bas fonds soviétiques avait trop l'habitude de prendre la consilience comme une faiblesse. Il a interprété, de manière totalement erronée, l'indulgence de l'Occident comme le signe d'une défaite morale.

Après son retour illégitime (suite à des élections encore faussées) au Kremlin en 2012, Poutine a outrepassé toute mesure, comme la vieille stupide et querelleuse de l'allégorie d’Alexandre Pouchkine "Le conte du pêcheur et du petit poisson d’or". Poutine a commencé à abuser de l'indulgence du monde Occidental et à éprouver sa patience par les provocations de plus en plus régulières et indécentes (à commencer par son refus de se rendre au sommet du G8 aux États-unis qui a été spécialement aménagé pour lui). Et, tout à fait logiquement, en fin de compte, Poutine s'est retrouvé, de nouveau, devant son vieux baquet à lessive cassé, ayant perdu tout ce qu’il avait obtenu auparavant d’une manière indue, comme la vielle sotte à la fin du conte de fée du célèbre poète russe.

À la suite du soutien géopolitique et militaire par Poutine des régimes criminels de Kadhafi en Libye et d’Asad en Syrie, après l'annexion criminelle de la Crimée et l'agression directe militaire contre l'Ukraine, l'Occident, enfin, s’est décidé d’appliquer les sanctions globales géostratégiques et économiques contre Poutine. Finalement on lui a fermé la porte d'entrée au club le plus prestigieux et fermé mondial - le G8  - où la Russie a été admise sous Eltsine avec une trop généreuse complaisance. Les maisons convenables "bourgeoises" de l'Occident civilisé ont mis sur la touche la petite racaille de Kremlin et du KGB qui s’est prise pour le maître du monde.

La France républicaine et démocratique a préféré perdre économiquement à court terme, plutôt que de livrer au bandit de Kremlin les navires de guerre sophistiqués - production militaire prestigieuse occidentale, inaccessible technologiquement à la Russie actuelle, pays du tiers monde avec un vestige du passé glorieux soviétique révolu, son arsenal nucléaire que d'aucun disent périmé. Poutine personnellement ne s'attendait pas un tel du coup dur, à un tel affront ouvert et direct de la part de la France en particulier et du monde Occidental en général.

Il l’a très mal pris. Il s’est entêté dans sa folie. Il a réanimé les traditions de l'ancienne "Guerre froide". Et a voulu, par tous les moyens (économiques, diplomatiques et de la propagande), faire pression sur la France pour l’obliger non seulement de lui livrer les navires déjà construits, mais encore la faire payer pour la violation des termes de livraison. Et à défaut d’avoir les bateaux, d'interdire à la France de les revendre à quelqu'un d'autre. Ces tentatives agressives et stupides de Poutine ont échoué. Car il n’a pas compris que la faute n’était pas française ni occidentale, mais russe et uniquement russe.

Finalement, les spécialistes sages et experts intelligents ont réussi à prouver au méchant, fou et stupide Poutine qu'il n'avait aucune chance devant les cours de justice internationales, qui, à la différence du système judiciaire russe vendu, corrompu et politiquement dépendant du Kremlin, n’auraient jamais de la vie donné satisfaction aux prétentions illégitimes de Poutine, à ses minables tentatives d'utiliser le droit international pour la punition de la France droite dans ses bottes. Que la poursuite entêtée vers le pourrissement du conflit se retourneraient encore plus contre Poutine et coûteront encore plus cher à sa réputation déjà perdue.

Il a fini par céder, par accepter le compromis du simple remboursement de l'argent payé et l'arrangement amiable avec la France. Avec l’abandon complet et définitif de la vengeance juridique, de toute façon impossible. Le bon sens a gagné. Mais Vladimir Vladimirovitch Poutine en personne a perdu. Lui, le chef suprême de l'ancienne superpuissance, complètement privé de bon sens (autrement, il n’aurait jamais commencé la guerre contre les pays frères - la Géorgie et l'Ukraine et la guerre froide contre le monde entier que l'URSS avait déjà perdue).

Il a perdu personnellement et grandement. A perdu la face. En tant que le prétendu "parrain" mafieux qui voulait imposait ses règles à tout le monde. L’Occident a littéralement baisé le Big Boss de Kremlin! Publiquement. Fâcheusement. Par ce que Poutine, qui n'a pas bien étudié l'histoire du monde ni de son propre pays, l'a cherché. Personne de peut s'imposer à la Terre entière! Surtout celui qui n'a rien de positif à proposer et qui n'a pas réellement de moyens autres que ceux de la guerre mondiale, impossible à gagner par qui que ce soit et de toute façon.

Ce qu'il fallait démontrer.

France, août 2015.

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