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Mar 22, 2009 20:08

Titre: Old story, new beginnings
Auteur: drakys
Fandom: Soul Calibur UA > Edge
Personnages: Yun-seong, Han-myeong, Mi-na, Hwang et Isabella Valentine
Rating: R
Disclaimer: Namco pour les personnages, drakys, lai_choi_san et supaidachan
Nombre de mots: 6121 mots
Notes: Ici pour les persos. Posté pour lai_choi_san dans le cadre d'ecrirepouraider.

La porte de son casier claque quand il l'ouvre à la volée. Le bruit est métallique et sec, accompagné d'une invective colorée. Yun-seong jette ses affaires pêle-mêle à l'intérieur, récupère ses vêtements civils et se change avec des gestes irrités, quand un de ses collègues passe la tête par la porte du vestiaire.

"Hé Hong, le chef veut te voir !", vient l'avertissement et c'est facile de deviner le grand sourire sur les lèvres de l'autre policier. "T'as encore merdé grave, ou quoi ?

- 'chier, ça attendra demain !", Yun-seong referme son casier d'un geste brutal, autre claquement.

Il jette son sac sur son épaule, perche ses lunettes aux verres rouges sur son nez et il se dirige vers la sortie à grandes enjambées, pressé d'être ailleurs pour la soirée.

"Yun-seong", l'arrête une voix autoritaire. "J'ai dit que je voulais que tu passes à mon bureau."

Le jeune homme s'arrête, raidit le dos. Il se retourne, fait face à son chef et, sans démontrer la plus petite miette de bonne volonté, le suit en traînant les pieds, comme un gamin pris en faute. Des regards les suivent, la plupart amusés. Yun-seong a sa petite réputation au poste. Celle d'être un imbécile, de passer plus le temps dans le bureau du chef qu'à faire son boulot. La porte se referme derrière les deux policiers et Han-myeong lui désigne un siège. Le vieil homme est le chef du petit poste de quartier depuis des années et son bureau est un endroit ordonné, organisé. C'est un minuscule oasis de calme au milieu de l'ambiance grouillante, toujours en effervescence du reste du poste.

"Assieds-toi, s'il te plaît."

Yun-seong reste planté sur ses deux pieds, par pur esprit de contradiction.

"Ce n'est pas un énième ordre que tu dois défier parce que tu le trouves ridicule et/ou injuste", soupire Han-myeong en prenant place derrière son bureau, il se masse les tempes. "C'est une simple politesse."

Le jeune homme reste quand même debout et son chef secoue la tête, reste silencieux.

"J'ai fait quoi cette fois ?", veut savoir Yun-seong.

"Pourquoi crois-tu que j'ai quelque chose à te reprocher ?", lui rétorque l'autre homme. "...As-tu fait quelque chose qui mérite sanction ?

- Je ne pourrais pas savoir. Chaque fois que je fais un truc bien, on me dit que c'est mal."

Han-myeong passe une main sur son visage, pousse un soupir irrité.

"Quel martyr tu fais ! Et puis, qu'est-ce que c'est que ce visage ?", veut-il savoir, avec un geste du menton vers le jeune homme. "Tu t'es encore battu ?", demande-t-il, l'air sévère.

"C'est rien", grommelle Yun-seong, ennuyé qu'on lui rappelle ainsi l'échec qui a laissé une marque violacée sur son visage.

"...Rien ?", dit lentement son supérieur. "Ce n'est pas rien. Si encore c'était dans la rue que ça t'arrivait, pendant n'importe quelle activité professionnelle, je pourrais tolérer tes risques inutiles, ton manque de jugement et peut-être même te féliciter de tes initiatives... mais arrête de te mettre à dos les autres, de provoquer ces ridicules combats de jeunes coqs ! Tu crois que tu survivras longtemps ici, si tu ne t'entends avec personne ? Je ne suis pas ici pour te protéger !

- Je n'ai besoin de personne !", siffle aussitôt Yun-seong, relevant fièrement la tête. "Hwang travaillait bien seul, lui, pourquoi je ne pourrais pas faire pareil ?"

Le visage de Han-myeong se durcit, le nom de Hwang ne le met jamais dans le meilleur état d'esprit. Il secoue la tête, agacé, fixe le jeune policier avec une impatience visible sur ses traits. Yun-seong lui rend son regard sans ciller, prêt là comme dans toute chose à sortir vainqueur de l'affrontement, même s'il doit y laisser des plumes.

"Votre situation n'est pas la même. Tu n'es pas encore inspecteur et je doute que tu le deviennes, si tu n'apprends pas à te servir un peu mieux de ta tête !

- Je n'ai pas besoin d'inspecter très loin, ni même de faire un grand effort mental pour réaliser que ce trou à rats est pourri par la corruption !", réplique Yun-seong, furieux. "Ça me sert à quoi d'arrêter des p'tits truands de merde qui se retrouvent libres le lendemain, parce qu'ils peuvent payer leur liberté ?

- Calme-toi.

- Un peu plus et on distribue la dope directement du poste ! Peut-être même que c'est ce qu'on devrait faire, après tout, avec les stocks confisqués, on a de quoi se faire du fric ! De quoi arrondir nos fins de mois, vivre confortablement malgré notre salaire de crève-faim. Et puis, pourquoi ne pas continuer à profiter gratos des putes qu'on nous refile, un petit extra, ouais, puisque c'est encore la façon la plus facile de nous acheter ?"

Han-myeong resserre les poings sur son bureau, ses jointures blanchissent un peu plus à chaque mot, ses ongles mordent dans sa peau. Il serre la mâchoire, attend avec difficulté la fin de la tempête qui ne vient pas.

"Crois-tu que je suis aveugle ?", demande-t-il finalement avec un calme terrifiant, interrompant Yun-seong. "Crois-tu que je suis un imbécile ? Crois-tu que si je suis assis sur cette chaise et que j'essaie de faire une différence, aussi petite soit-elle, c'est parce que j'y suis arrivé en vomissant tes récriminations ? Tu ne changeras rien ni en pleurnichant, ni en frappant tes collègues parce qu'ils ne pensent pas comme toi ! Apprends à te taire, Yun-seong, si tu veux changer les choses. Apprends à encaisser et surtout, apprends la patience.

- Si Hwang était encore en service-

- Arrête de glorifier un homme dont tu ne sais rien !", siffle Han-myeong, haussant le ton.

Le vieux policier se lève lentement, paumes plaquées sur son bureau et Yun-seong réalise, un peu tard, qu'il est allé trop loin. Hwang est le sujet tabou. Yun-seong ne connaît de lui que ce qu'ont dit les journaux. Un héros de la lutte contre la drogue, déchu, brisé, dont le nom est devenu le sujet de moqueries, tant dans le milieu policier que celui, avide de vérité, quitte à tout détruire, des médias. Yun-seong n'a voulu retenir que la première partie : Hwang est un héros, son héros et peu lui importe si le reste de la planète veut traîner son nom dans la boue !

"Ne crois pas que parce que ma fille te considère comme son jeune frère que j'étends nécessairement sur toi une semblable considération familiale."

Il désigne le jeune policier de l'index, l'avertit, furieux :

"Fais ton boulot et ferme ta gueule avant de te faire tuer ! C'est clair ou il faut que je te colle une autre suspension ?"

Yun-seong baisse la tête. Pas vaincu, juste dépité de s'être fait rabrouer. Il veut répliquer, mais entend le long soupir fatigué de l'autre homme, lui jette un coup d'œil. Han-myeong tourne à moitié sa chaise, regarde à l'extérieur, il n'a plus l'air du chef à affronter, mais d'un simple homme qui a vu trop d'horreurs et sa voix n'est qu'un murmure quand il lui dit :

"S'il te plaît, Yun-seong, j'ai déjà vu assez de jeunes dans ton genre finir dans une marre de leur propre sang. Ne vas pas finir comme eux."

***

Yun-seong fait claquer la porte de son réfrigérateur après y avoir pigé deux Hite, râle tout le long et Mi-na ne peut s'empêcher de sourire en l'écoutant. Il ouvre les bouteilles de bière avec des gestes secs, secoue l'ouvre-bouteille, menaçant un adversaire invisible, va se laisser tomber sur le sofa devant le téléviseur, qui crache sans volume son flot de pubs avant la reprise du match de baseball. Il tend une des deux bières à Mi-na et prend une longue gorgée de la sienne. Il repose la bouteille brutalement sur la table basse, où traînent déjà des bouteilles vides qui valsent sous le coup.

"Comment cette vieille bourrique veut que je crève en service, il me laisse jamais mettre un pied plus loin qu'à dix mètres du poste !"

Mi-na prend une gorgée, joue avec l'étiquette sur sa bouteille, en décolle un coin. Elle connaît la routine et sait depuis longtemps qu'il vaut bien mieux laisser Yun-seong parler, sans même penser à peut-être vouloir l'interrompre. Si elle s'y risquait, il se fâcherait, ferait invariablement la gueule pour le reste de la soirée, alors Mi-na se contente de pencher la tête et de retenir, au moins un peu, son sourire amusé, en se disant qu'il est encore un gamin, au fond.

Surtout, elle ne lui dit pas que Han-myeong n'a pas entièrement tort.

"C'est certain que je ne deviendrai pas inspecteur, merde, tout ce que j'ai le droit de faire, c'est de remplir des stupides rapports ! Oh, et de diriger le trafic ! Circulez, circulez", grimace-t-il, avant de s'enfoncer un doigt dans la bouche en imitant un bruit de vomissement.

"Ce qui ne t'empêche pas de trouver des gens sur qui taper... et jamais les bons en plus !", craque Mi-na, grand sourire aux lèvres, et Yun-seong lui lance un regard noir, fait la gueule, ce qui la fait exploser de rire.

Elle se calme et lui donne un coup de poing sur l'épaule, ignore son expression irritée, se retient pour ne pas recommencer à rire quand il se masse l'épaule. Elle tend le bras, dépose sa bière sur la table et passe à l'attaque :

"Yun-yun, arrête de faire cette sale tête !"

Mi-na se penche vers lui et pose les index sur les joues du jeune homme, le force à afficher un grand sourire caricaturé. Il la repousse immédiatement.

"Je ne suis pas un gamin !", grince Yun-seong et Mi-na soupire, penche la tête sur le côté.

"Tu es certain ?", demande-t-elle, cette fois avec un certain sérieux et elle plaque une main sur la bouche de Yun-seong avant qu'il puisse lui répondre.

Ou se remettre à hurler.

"Tu réalises qu'attaquer les gens de front est rarement la meilleure techniques ? Tu manques de subtilité, de délicatesse, de jugement", compte Mi-na sur ses doigts, ignorant complètement les envies de la tuer qui naissent dans les yeux du jeune homme. "Tu ne penses pas assez avant d'agir et ça, encore, c'est quand tu prends le temps de penser. Tu veux savoir le pire ? Tu manques de ma-tu-ri-té", elle enfonce chaque syllabe avec un plaisir méchant, amusée de le voir se renfrogner.

"Rhââââ ! ", grince Yun-seong. "Tu parles exactement comme lui !

- Et tu manques de mémoire en plus ! Tu as en plus oublié que je suis sa fille ?"

Yun-seong roule des yeux ; Mi-na reprend sa bière et s'enfonce un peu plus confortablement de son côté du sofa. Elle le pointe après avoir bu une gorgée et redevient sérieuse.

"Tu ne viens plus très souvent au dojang."

Ce n'est pas un reproche, mais Yun-seong croit que c'en est un.

"Tu ne vas pas en plus râler là-dessus !", s'énerve-t-il et Mi-na évite soigneusement de lui faire remarquer que ce n'est certainement pas elle qui a râlé le plus depuis le début de la soirée.

Avant qu'il s'énerve plus, elle laisse tomber :

"Dis donc, Yun-yun, tu es vraiment bête…", elle le voit au bord d'exploser, encore, et ne lui en laisse pas le temps : "Tu ne devines pas pourquoi je te parle de ça ? Tu n'as pas entendu parler des combats illégaux en ville et tu veux devenir inspecteur ?", elle fait la moue, peu impressionnée et il s'est déjà redressé d'un geste sec, la dévisage.

"Qu'est-ce que tu peux bien savoir de ça ?", demande-t-il.

Mi-na se rapproche et sur le ton du secret, murmure :

"Tu n'as pas une petite, toute petite idée de l'endroit où certains de ces imbéciles vont s'entraîner parce que la proprio est jeune et jolie ?"

Elle hausse un sourcil, lui fait un grand sourire et Yun-seong la fixe, ouvre la bouche et n'arrive à rien dire au premier essai.

"Han-myeong le sait ?", finit-il par demander et il se trouve aussitôt ridicule, mais Mi-na, pour une fois, ne se moque pas.

"Non", elle secoue la tête, sérieuse. "…Tu crois vraiment qu'il me laisserait m'occuper sans broncher de mon propre dojang s'il pensait qu'il y avait une toute petite chance que je sois mêlée à quelque chose de potentiellement dangereux ?"

Yun-seong retrouve enfin le sourire, comme un gamin à qui on vient d'offrir une friandise.

"Génial, je vais enfin pouvoir mener ma propre enquête !

- Quoi ?", siffle Mi-na et elle l'agrippe par le col de son tee-shirt. "Tu ne m'as pas bien comprise, Yun-yun… Nous allons pouvoir mener notre enquête.

- Mais tu ne fais même pas partie de la police !", se plaint Yun-seong, réalisant avec horreur qu'il vient d'hériter d'une partenaire dont il ne voulait absolument pas. "Ça va être dangereux ! Et puis, c'est, c'est…", il hésite et dit très rapidement, sait que c'est une gaffe, connaissant son interlocutrice, mais il le dit quand même : "C'est un boulot pour un mec !

- Tu penses que des arguments pareils, ça a déjà fonctionné pour que Hwang me persuade de me mêler de mes affaires ?"

***

Elle n'aime pas cet endroit : la salle de réunion manque de clarté, les fenêtres sont cachées derrière des rideaux qui étouffent tout ce qu'ils peuvent de la lumière extérieure. Elle paraît petite tellement la table en bois presque noir est massive, entourée de ses fauteuils épais, rigides, en cuir foncé. C'est un endroit d'hommes. Un lieu sévère, ennuyeux, où le comité exécutif de Calibur s'encroûte dans son confort et sa routine d'opulence, tissée par la fumée des cigares et les regards blasés. Elle écrasera cet endroit sous son talon, se tiendra fière au-dessus d'eux et tous ces hommes verront que leurs idées, leurs méthodes sont désuètes.

Isabella n'hésite pas, elle prend place à la tête de la longue table : s'installe sur son trône. Si elle ne semble pas s'offusquer des regards irrités lancés dans sa direction, elle en prend note mentalement, se souviendra des visages, les associera plus tard à leurs noms et ceux-là, leurs jours sont comptés. Il y a des murmures, mais elle garde le silence. Jusqu'à ce qu'un homme presque à l'autre bout de la table se lève, qu'une voix demande :

"Préalablement à cette rencontre, nous avons voté et-

- Oh ?", l'interrompt immédiatement la jeune femme et elle se lève à son tour, croise les mains dans son dos et l'homme n'ose pas continuer. "Préalablement à cette rencontre", elle sourit en reprenant la même introduction, mais le sourire à quelque chose de prédateur, "j'ai complété auprès de chacun d'entre vous l'acquisition de minuscules miettes de vos parts. Des fractions de pourcentage ici et là qui, isolées, ne valent absolument rien. Ce qui, si vous aviez pensé vous concerter, vous aurait permis de réaliser que je possède maintenant onze pour cent de parts supplémentaires dans Calibur. Et si certains d'entre vous ont encore de la difficulté à suivre ses très complexes mathématiques, je vous résume la situation actuelle : je possède maintenant onze pour cent des parts, plus les quarante pour cent légués par mon prédécesseur. Un total de cinquante-et-un pour cent, ce qui rend votre vote aussi inutile qu'invalide."

Un brouhaha chaotique de voix furieuses, de cris outragés lui répond. Isabella prend tout son temps, se rassoit au bout de la table.

"Si vous êtes insatisfaits, rien de vous empêche de revendre vos parts et de quitter mon entreprise."

Elle ne met pas particulièrement l'accent sur mon, mais quelque chose de subtil dans sa posture, son attitude montre qu'elle en est déjà l'unique propriétaire. Elle ne veut pas de ses imbéciles qui croient pouvoir la contrôler : elle n'a besoin que de quelques pantins dont elle pourra tirer les ficelles à sa guise. Quand les voix se taisent, pas calmées, seulement refroidies, Isabella parle à son tour.

"Je ne vais pas laisser Calibur croupir dans la médiocrité à laquelle vous l'avez condamnée. Je ne suis pas ici pour perdre de l'argent. Dans moins d'un an, nous devrons être les chefs de file sur le marché."

Il y a un rire moqueur ; elle le fait mourir d'un seul regard, incroyablement glacé et méprisant. D'un claquement de doigts, elle appelle son secrétaire. Le jeune homme, trop beau, trop de regards étirés vers sa patronne, distribue aussitôt et avec un empressement tout servile, trop servile, le plan qu'elle ne propose pas, qu'elle compte imposer. Si les hommes qui l'entourent ne la prenaient pas au sérieux avant, ils sont forcés de feuilleter le document et, après chaque page consultée, ils sont condamnés à sentir leur sang se refroidir dans leurs veines. Un long presque silence suit, entrecoupé des bruits de pages qu'on tourne, et une voix ose s'élever :

"Vous voulez verser plus de cinq millions à des œuvres caritatives !?"

Un concert d'objections fracasse la quiétude de la salle et Isabella sourit, amusée.

"Cette année seulement", précise-t-elle et les voix se calment, deviennent murmures mécontents. "Dès l'an prochain, je veux doubler cette somme."

Les voix deviennent enragées, des explosions de colère s'enterrent les unes les autres : peu leur importe s'ils sont entendus individuellement, ils sont pleinement satisfaits de n'être qu'un seul bruit irritant, insupportable, se voulant force indomptable. Cette fois, Isabella se lève et il y a quelque chose de plus que glacial dans sa présence, elle est hautaine, impérieuse, parfaite. Elle ne leur dit pas de se taire, garde le silence, les considère de haut. Elle ne les trouve pas inférieurs : ils ne sont que des cafards, pire que des cafards. Il y a cette froideur dans ses yeux qui ne fait pas taire toutes les voix, elle les fait périr.

"Calibur doit changer son image... Non, Calibur doit créer une image que le public trouvera attirante, sympathique. Une telle image encouragera les ventes beaucoup mieux que ce que j'ai vu de vos campagnes de promotions aussi ridicules qu'inutiles. D'ailleurs", elle pose une main à plat sur la table d'un geste sec, fait sursauter ceux qui se tiennent le plus près. "Pourquoi n'avons nous pas engagé de firme de marketing décente ? Qui est le dernier imbécile à avoir été en charge de la publicité et des relations publiques ?"

Avant que quiconque puisse parler, Isabella relève le bras, refuse d'un geste toute réponse.

"Je ne vous offre pas un choix, messieurs, je vous annonce la direction que Calibur prendra.

- Monsieur de Leon-"

Isabelle jette vers cet impertinent un regard si noir que sa voix meure dans sa gorge et il baisse les yeux.

"Monsieur de Leon est mort, une tragédie, bien sûr", murmure Isabella du bout des lèvres, comme si chaque mot lui coûtait. "La véritable question doit être : est-ce que vous laisserez mourir Calibur avec lui ?"

La réalité de leur situation s'installe lentement et ils devinent qu'ils ne travailleront plus sous les ordres du patron manipulable d'avant, celui qui ne se concentrait que peu sur le futur de Calibur, mais qu'ils devront maintenant survivre dans le poing de fer d'un démon. S'il leur reste encore la moindre objection face à la présence d'une femme dans leurs rangs, ils changent tous bien vite d'idée en voyant la marge de profit projetée à long terme. Des sourires satisfaits s'étirent ici et là sur les visages autour de la table. Pas assez pour démontrer l'unanimité des membres du conseil exécutif quant au futur de leur entreprise. ...Mais juste assez pour qu'Isabella puisse déjà reconnaître ceux qui méritent de survivre à toutes les têtes qu'elle a l'intention de couper.

Elle les regarde, sans sourire. Elle les évalue, expression calculatrice. Elle réordonne ces nouveaux pions sur l'échiquier, pense à l'ordre dans lequel elle les sacrifiera à ses ambitions.

***

Il entre dans le bureau de Han-myeong, referme la porte et Hwang ne crie pas, ne se met pas à hurler, à insulter et c'est ce silence qui fait lever les yeux à son supérieur. Ses doigts cessent de pianoter sur le portable et il sait que la conversation ne portera pas sur le fond de l'air qui est froid ou sur la partie de foot de la veille. Il y a cette étincelle dans les yeux de Hwang, cette simple petite lumière qui annonce que l'échafaudage qui garde le calme en place est près, trop près de s'effondrer.

"Pourquoi personne n'a pensé bon de m'informer de la mort de Cervantes ? Pourquoi j'ai dû l'apprendre au journal express de minuit, pendant le trente secondes de délassement auquel j'ai droit pour aller me prendre un café ?", demande-t-il, avant que Han-myeong lui demande ce qu'il veut.

Parce qu'il sait ce qu'il veut et il n'a pas les bonnes réponses à lui donner. Alors il ne répond pas, pas immédiatement. Il baisse l'écran du portable et le pousse sur le côté, croise les mains devant lui et Hwang ne le lâche pas des yeux.

"Est-ce que c'est parce que je m'occupe de l'affaire quasi exclusivement depuis plus de deux ans ? Peut-être que je n'ai pas encore l'expérience et la maturité nécessaires pour comprendre pourquoi il a été tué ou quels sont les enjeux maintenant qu'il a claqué ?

- Seong-gyeong...", commence lentement Han-myeong.

"Edge est un poison !", l'interrompt Hwang, dents serrés et il pointe Han-myeong, comme pour l'avertir. "Ce n'est pas fini. Tu sais aussi bien que moi que n'est pas fini tout simplement parce qu'il est mort et je ne me retirerai pas de l'affaire.

- Tu sais qu'il est plus prudent de laisser l'enquête aux Homicides. Si on s'implique, ça ne finira plus. Tu connais la procédure, je ne vais pas te reprocher de vouloir faire ton travail, même mieux que ton travail, mais-

- Cette affaire est aux Stups !"

Han-myeong hoche la tête, s'éclaircit la gorge. Il fronce les sourcils, patience presque à bout.

"Seong-gyeong, je sais aussi bien que toi que c'est notre affaire. Je sais que Cervantes était derrière le trafic de dope... mais comment veux-tu justifier notre présence dans une enquête entourant sa mort alors que nous n'avons jamais pu rendre publique son implication dans la fabrication ou dans la distribution d'Edge ? Au mieux, nous avons quoi ? Des circonstances un peu louches ? Des transactions d'affaires que les livres n'ont pas gardées ? Deux ou trois photos qui ne nous permettraient pas de justifier une enquête officielle ?"

C'est Hwang qui dit l'évidence, parce que Han-myeong préfère ne pas y penser. Pas par faiblesse, ni par lâcheté, mais il y a parfois des vérités qui vous transpercent le cœur et vous laissent quand même vivant, pour que vous puissiez regarder tout ce qui compose votre monde s'écrouler lentement autour de vous.

"Ce que nous avons, c'est depuis le début de l'année, au moins dix-huit cas répertoriés de jeunes coréens mort par surdose, avec une balle, dix balles dans le corps ou une collection de coups de couteau, pour des histoires de dope. C'est des jeunes brisés, sans avenir dont personne n'a rien à foutre, parce qu'ils sont de Koreatown. Mauvais nom, mauvais sang, mauvais coin du pays. C'est quoi, notre poste, hein ? C'est quand la dernière fois qu'on a vu quelqu'un bosser ici qui ne sortait pas du quartier même ? Ils nous forment, nous donnent le diplôme, le badge, l'arme de service et pourquoi ? Pour ne pas avoir à mettre les pieds ici."

Et ce qu'il ajoute ensuite dépasse les bornes, Han-myeong aurait préféré qu'il ne le dise pas.

"...Tu voulais que j'épouse ta fille, pourquoi ? Pour que nos enfants naissent dans ce monde de merde ?", grince Hwang. "Où personne ne veut s'inquiéter de leur sort, parce qu'ils ne sont ni japonais, ni occidentaux ?"

Han-myeong se lève, le mouvement lui coûte. Il garde les poings serrés parce qu'il ne veut pas lever la voix.

"Sors.

- Ce n'est pas fini", lui répète Hwang. "Vivant, il était en contrôle de son petit business de dope : un petit business peut-être, mais qui ramenait assez pour lui donner des envies de prendre de l'expansion. S'il est mort, c'est que quelqu'un le voulait mort, Han-myeong. Laisse-moi au moins-

- Je t'ai demandé de sortir."

Hwang n'insiste pas. Il referme la porte derrière lui, sans bruit et Han-myeong se rassoit après un moment. Après s'être calmé, après avoir écouté, dans la petite pièce qui lui sert de bureau, le bruit incessant derrière la porte, au-delà des murs. Le bruit des téléphones, du fax qui vomit ses copies, des pas qui ne s'arrêtent jamais, ceux qui entrent, ceux qui sortent, le concert des voix, des cris occasionnels. Le brouhaha du poste, son chaos, le rythme de son cœur.

Et Han-myeong tire son portefeuille d'une poche, regarde la vieille photo, déchirée, recollée, de la fillette qui lui sourit en couleurs délavées. Et il ferme les yeux, appuie sa tête au dossier de sa chaise et soupire.

Il sait, il sait combien Hwang a raison.

***

Le bureau est un champ de bataille, cartons partout, empilés sans qu'aucun ordre n'y soit apparent. Hwang les regarde sans paraître réellement s'y intéresser, mais il laisse traîner son regard juste assez longtemps sur les boîtes entrouvertes pour réaliser qu'elles ont été faites à la va-vite. Peut-être dans l'urgence de se débarrasser des documents, peut-être pour donner l'impression d'un réel ménage, d'un renouveau. L'inspecteur fait le tour de la pièce, une fois, deux fois, s'arrête devant les fenêtres et contemple les bâtiments qui s'étendent dehors, sous ses pieds.

La porte s'ouvre enfin derrière lui et la jeune héritière, l'orpheline éprouvée entre. Hwang ne lui trouve rien de tragique, malgré les vêtements foncés, le maquillage sobre qui veulent faire croire à pareil sentiment. Son complet sort des pages d'un magazine de mode, sent le neuf, acheté pour l'occasion.

Son visage, obscurcit à peine par un voile fin, montre la ligne de ses lèvres. Elle n'a pas l'air triste, son expression est rigide, fausse, sans que ce soit évident. Hwang la salue, un geste qu'elle lui retourne à peine. Elle se glisse derrière le bureau massif et il s'approche, glisse sa carte sur la surface vernis. Elle jette un regard qui n'est pas ouvertement désintéressé, mais il manque de crédibilité dans son geste.

"Vous devrez excuser l'état des lieux, nous sommes en pleine transition.

- Oh, j'ai vu des scènes bien pire, vous pouvez me croire", lui répond Hwang avec un demi-sourire.

Il fait le flic sympathique ; elle voit peut-être dans son jeu.

"Vous comprendrez certainement que je ne suis pas maître de mon temps, je vous prierais de faire vite.

- Bien sûr, je n'ai que quelques questions de routine, mademoiselle de Leon-

- Valentine ! ", l'interrompt Isabella, avec une agressivité qui surprend l'inspecteur.
Il la fixe et hausse un sourcil, tapote de son stylo sur son carnet de notes. Elle se radoucit aussitôt et baisse le regard, déjà ombragé par le quadrillé du court voile noir fixé dans ses cheveux.

"Je ne porte pas le nom de mon père", précise-t-elle, mais il reste dans sa voix des traces de l'effort qu'elle doit faire pour rester calme. "Il ne m'a pas élevée", ajoute-t-elle avec un fin sourire, un peu forcé, qui se veut peut-être triste, "nous sommes...", et elle se corrige : "nous étions presque de parfaits étrangers l'un pour l'autre.

- Vous ne lui connaissiez donc aucun ennemi ? Personne qui aurait pu lui en vouloir ?", vient la question, cliché auquel elle s'attendait, et Isabella secoue la tête.

Elle croise les jambes, joint les mains sur son genou. Ses longues jambes aux bas-collants foncés sont coupées de noir à ses mollets, par les bottes aux talons pointus, et à ses cuisses, par les pantalons courts, sur lesquels tranchent de délicates rayures à peine plus pâles. Les manches de son veston au même motif subtil dénudent ses avant-bras.

"Calibur est une entreprise au bord de la faillite, inspecteur...?", elle cherche, ne se rappelle déjà plus du nom qu'elle oubliera de toute façon encore dès qu'elle l'aura prononcé.

"Hwang", lui répète celui qui l'interroge, patient.

"Inspecteur Hwang, oui", sourit Isabella. "Cette entreprise est mourante, mais elle a longtemps été agressive : si elle a pu se tailler une place sur les marchés internationaux, c'est en dévorant plus petit qu'elle. Interrogerez-vous tous les ex-propriétaires, tous les entrepreneurs qui ont perdu au change, tous ceux dont les emplois ont été sacrifiés dans ces transactions d'affaires ?

- Vous ne répondez pas à la question", Hwang sourit, mais sa voix a une subtile touche de sévérité qui déplaît beaucoup à Isabella.

Elle n'aime pas cet homme qui s'invite chez elle et lui pose toutes ces déplaisantes questions, qui essaie si ouvertement de la déjouer.

"Non", lui répond Isabella, avec un geste vague de la main, qui fait cliqueter le bracelet épais de perles qu'elle porte au bras. "Non, je ne lui connaissais aucun ennemi, puisque comme je vous l'ai déjà dit, je ne le connaissais pas ! Tout ce que je peux savoir de ses relations publiques, c'est ce que les journaux en ont dit. Pour ce que j'en sais, c'était un homme impitoyable, inspecteur. Demandez-vous plutôt s'il avait le moindre ami.

- Est-il vrai que vous comptez prendre la tête de Calibur plutôt que de vendre ?", lui demande Hwang, changeant d'approche.

Elle le dévisage, le dissèque presque de son regard froid et elle hoche la tête. Un petit mouvement sec d'approbation ou d'irritation.
"C'est tout ce qu'il m'a laissé et je compte bien surpasser ses accomplissements. Calibur a été autrefois solide, je la rendrai indestructible."

Il y a dans sa voix une telle note de défi que Hwang sourit, malgré lui. Nonchalant, il feuillette dans son carnet, fait mine de regarder ses notes alors qu'il guette les réactions de son interlocutrice.

"...Que pensez-vous des rumeurs qui disaient votre père impliqué dans le trafic de drogue ?"

Isabella se redresse comme s'il l'avait giflée, lui jette un regard furieux, insulté.

"Si c'est pour me parler de telles stupidités que vous-

- Ce ne sont que des rumeurs", l'interrompt gentiment l'inspecteur. "J'étais curieux de connaître votre opinion.

- Ce ne sont que des rumeurs !", répète Isabella avec hargne. "J'ose espérer que la police ne perd pas son temps à creuser ces théories fumeuses !

- Et pourtant...", l'hésitation de Hwang lui fait presque regretter sa réaction. Il considère ses notes, lève les yeux pour croiser son regard : "Vous avez dit vous-même que vous le connaissiez à peine."

Elle le dévisage, piquée. L'expression de Hwang ne change pas, il prend quelques notes, paraît un instant perdu dans ses pensées et il coince finalement son stylo dans la spirale du carnet, le glisse dans une poche. Il ne lui tend pas une main qu'il sait qu'elle ne serrera pas, incline la tête pour la saluer.

"Je vous remercie du temps que vous avez bien voulu m'accorder.

- C'est tout naturel", lui dit Isabella du bout des lèvres. "J'aurais aimé pouvoir vous être plus utile", autre phrase lâchée par nécessité.

L'inspecteur a une main sur la porte du bureau et il s'arrête, se retourne à moitié.

"Mademoiselle Valentine ?", demande-t-il avant de sortir, prenant soin d'utiliser le bon nom, et Isabella retient un soupir irrité, si pressée qu'elle est d'être débarrassée de sa présence.

"Oui ?

- Mes condoléances."

***

"Mais qui t'as dit d'aller la passer en interrogatoire !?", hurle le chef de police. Il se calme une seconde, avant de froncer les sourcils, une main sur le front. "Qu'est-ce que je vais faire quand ça se rendra en haut de l'échelle..."

Il y a un silence tendu et il tape des poings sur le bureau, jure en coréen et Hwang grimace à la sévérité de l'insulte, mais se contente de se gratter l'arrière du crâne d'une main, sans trop s'en faire. Il sait très bien qu'il a pris une initiative répréhensible et il est prêt à faire face à la suspension temporaire qu'on lui imposera sans faute. Pour lui, il y a plus important que de se faire donner une petite claque sur les doigts et de perdre son badge et son flingue pendant une semaine de vacances forcées.

"C'était une simple visite de courtoisie", s'explique-t-il avec un rien de sourire en coin et Han-myeong le fusille du regard, sait bien qu'il n'y avait rien d'innocent dans les intentions de son meilleur enquêteur. "Juste un petit bonjour chez vous, vous saviez que votre père était un trafiquant de drogue ? Histoire de jauger un peu à qui nous avons à faire du côté de la relève.

- Et tu as découvert un bon filon ?", lui demande son chef, sarcastique, avec un geste faussement nonchalant de la main. "Elle t'a dit quoi ? Oh oui et en passant, je reprends les affaires paternelles ?

- Si on lit entre les lignes.

- Entre les lignes ! ", répète Han-myeong en levant les yeux au ciel, découragé.

Il essaie de se reprendre, secoue la tête, le désigne d'un geste désespéré.

"Arrête de prendre des risques inutiles, Seong-gyeong !", siffle-t-il avec venin.

"On ne fera pas avancer les choses en fermant les yeux et tu le sais très bien. C'est maintenant qu'il faut frapper", insiste Hwang, une main sur l'épais dossier qu'il a apporté avec lui. "Je ne veux pas me lancer dans une guerre que nous n'avons aucune chance de gagner : les preuves nécessaires, on a bossé dur pour les gagner... Leur organisation est en plein chaos, on ne pourrait pas avoir un meilleur timing. Avec la mort de Cervantes, nous avons enfin une chance d'effectuer une poignée d'arrestations clés et de démanteler le réseau.

- Tu crois que ça arrêtera le trafic ?", Han-myeong a l'air dégoûté, refuse de croire que Hwang peut être si bêtement idéaliste. "Tu rêves...

- L'arrêter ? Non. Je crois plutôt que nous pouvons sérieusement nuire à leur réseau de distribution. Ce qui est déjà beaucoup !", dit rapidement Hwang avant que l'autre homme l'empêche de continuer. "L'état actuel de Calibur ne permet qu'une petite production de dope, parce que Cervantes n'avait pas les ressources nécessaires, ni l'intelligence qu'il fallait, pour camoufler plus gros. Sa fille est différente. Si je suis allée la voir, c'était pour jauger à qui nous allons à faire et crois-moi : si nous n'agissons pas immédiatement, la situation va nous échapper."

Il fouille dans son dossier, en tire quelques documents. Le profil d'Isabella Valentine, pur et sans tache, des copies de coupures de journaux sur les prix qu'elle a reçus pour l'excellence de ses travaux de recherche.

"C'est une femme intelligente : elle bossait dans la recherche pharmaceutique, possède une forte expérience en gestion, la voilà qui se retrouve avec une entreprise affaiblie dont elle connaît le potentiel, grâce à la couverture médiatique ridicule accordée à cette damnée entreprise. Elle doit déjà connaître la situation financière de son bel héritage jusque dans ses plus petits détails, même pour tout ce qui n'est pas dans les livres. Ça m'étonnerait beaucoup si elle n'a pas un plan de match clairement défini pour la suite des événements. Ce n'est pas le genre de femme qui laisse passer des opportunités, même si elle ne sont pas de la plus parfaite légalité."

Il glisse une photo sur le bureau et Han-myeong la contemple, muet.

"Si elle a déjà de petits meetings au sommet avec Murakami, c'est qu'elle est déjà un joueur d'un tout autre niveau que son père.

- Seong-gyeong, cette photo a été prise au dernier gala pour ramasser des fonds pour la lutte contre le SIDA. Tout le monde sait que Murakami est un intouchable", il lève une main et Hwang ne l'interrompt pas, malgré l'envie évidente qui le travaille. "Tu sais bien que personne n'ignore que Kunikiyo Murakami et Kagekuni Yamaura sont le même homme. Constructions Yamaura est reconnu pour la générosité de ses contributions, complètement légales, à des organisations politiques et des œuvres caritatives. J'étais à ce gala, tu ne peux rien prouver avec-"

Hwang glisse une autre photo sur le bureau, en ajoute une troisième, une quatrième, jette la pile au complet.

"Murakami et Valentine au Shubunkin, au Kafziel, pour des raisons purement sociales, tu crois ? Et dans les endroits beaucoup moins bien cotés, tu penses que c'est aussi pour en mettre plein la vue aux gens riches et célèbres ? Derrière le Fygul Cestemus, que tout le monde sait est l'endroit rêvé pour recruter des gens qui posent peu de questions sur les boulots à exécuter…", il fait exprès de paraître remarquer une des photos pour la première fois. "Tiens, est-ce que ce n'est pas Zhang Wu, notre copain des Triades, derrière Murakami ?"

Son chef relève la tête, lentement et son visage est très pâle. C'est l'inquiétude d'un père que sa voix trahit, quand il dit :

"Tu vas te faire tuer, si tu continues comme ça.

- On meurt tous un jour", lui répond Hwang, sans ciller. "Au moins, je crèverai sans avoir eu peur de me battre pour ce en quoi je crois."

(22 mars 2009)

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Notes aléatoires d'après chapitre :

- Titre dû en partie à supaidachan qui, après avoir été harcelée au-delà du supportable, m'a lancé sur la piste avec 'New beginning'. Le reste a cliqué en place immédiatement (et c'est bien, ça me permet de mettre de côté le titre auquel j'avais pensé, pour un autre chapitre où il collera mieux).

- C'est le chapitre qui a subi le moins de coupures au montage (et ce n'est vraiment pas dû à une meilleure planification du truc, ha ha !). ...Et Hwang est a pain in the ass à écrire, parce que le canon est, euh, vachement peu aidant pour lui donner une personnalité, j'ai l'impression.

genre : série, univers : edge (soulcalibur ua)

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