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Titre de l'OS : Effluves de rêve
Titre de la série : Du Bout des Lèvres
Auteur : Hinatata
Couple : Bill Weasley & Fleur Delacour
Fandom : Harry Potter
Rating : K
Thème : n°11 : fleur
Disclaimer : Tout l'univers à cette chère J.K.R.
Et voilà le troisième OS de la série ! J'espère qu'il vous plaira.
Il transplana derrière un buisson quelconque, assez touffu et désordonné pour le cacher, puis se releva en ayant pris soin auparavant de scruter les alentours : personne. Il s’engagea sur l’allée bordée, d’un côté, de parterres de fleurs, de l’autre, de maisonnettes. Plus loin, l’allée débouchait sur une place, dont l’animation contrastait en journée avec le mutisme de la rue. Les rideaux des maisons étaient encore tirés, il était sept heures. Bill revenait à peine de son travail pour le compte de l’Ordre et il tenait à ne pas rentrer au foyer les mains vides, après trois jours d’absence.
Un oiseau gazouilla. Le cri fut suivi d’un autre appel. Le ciel était encore sombre, étirant les dernières étoiles de la nuit. Sous ses bâillements clairs, les fleurs luisaient de rosée. Il faisait un peu froid mais Bill conserva son allure tranquille : il aimait regarder ces belles se parant de leurs plus beaux pétales pour l’éblouir, tant bien que mal. Car c’était encore le matin, elles n’étaient pas encore totalement ouvertes, pas totalement parfaites. Elles frissonnaient sous la brise fraîche du petit jour et Bill, amusé sous sa chaude cape, les contemplait s’agiter, hésitantes.
Lui-même avait une fleur. Comme ces tulipes, comme ces jonquilles, comme ces orchidées, elle bordait sa vie. Quand il dérivait, il se cognait contre sa tige piquante et ne perdait pas de vue son chemin, son avancée, laissant le ravin et son attirance morbide de côté. Cette fleur embaumait, comme ces poudres hallucinogènes qui vous endorment dans un doux rêve dont vous ne souhaitez jamais vous réveiller. Bill voudrait continuer à dormir ainsi, toute sa vie, son parfum près du nez.
Des fois, pourtant, le réveil était brutal ; et la fleur se fanait. C’était les yeux vides, les cheveux ternes, les mains maladroites. La peur de tout ce qui les entourait. C’était un cri du cœur, alors Bill criait pour elle. Il lui demandait ce qui n’allait pas, ce qu’il devait faire. Elle le regardait de ce petit air hautain d’où perçait une infinie tristesse. Puis la vie reprenait. La fleur tremblait d’abord, mal assurée, pour enfin écarter ses pétales un à un et s’ouvrir à lui. C’était ses sourires, ses caresses, ses phrases piquantes de vivacité. Et tous deux mordaient la vie à pleines dents.
Quand ce n’était pas l’inverse.
Il tourna au coin de la rue ; là, plusieurs personnes allaient et venaient, installaient les étalages, attendaient les premiers clients. Automatiquement, ses pas le guidèrent vers une espèce de caravane sur sa gauche. La devanture indiquait « Citrus Flowers », son enseigne composée d’arabesques et cachée en partie par des plantes en pot accrochées au toit. En-dessous, c’était un véritable océan de couleurs vives, sombres, froides, passionnées. Il en avait vues et connues, des fleurs, sur son chemin. Mais aucune ne l’avait arrêté bien longtemps. Le temps qu’il respire un premier parfum, son nez en interceptait déjà un autre et bientôt, il ne sentait plus rien.
Elle était une fleur plus resplendissante que les autres. Et comme les autres, elle l’avait charmé. Mais l’éblouissement, s’il était la possible cause de leur rapprochement, ne dura qu’un temps. Son charme de Vélane, cela faisait bien longtemps qu’il ne comptait plus sur lui pour l’aimer.
Il repéra un bouquet composé exclusivement de roses blanches ; un classique, mais il n’avait jamais demandé à ce qu’ils soient autre chose qu’un couple qui s’aime. Et puis il aimait bien le blanc, pur comme elle. Il appela le vendeur - il avait été bien avisé de conserver un peu de monnaie moldue sur lui.
Le bouquet en sa possession, il transplana devant la Chaumière aux Coquillages.
Elle était là, dans la cuisine, à préparer le petit déjeuner. Il la voyait s’activer par la fenêtre. Elle n’aimait pas dormir trop longtemps, elle disait avoir l’impression de perdre son temps. Et puis, il pensait bien qu’elle n’avait pas la tête à se reposer, par les temps qui couraient ; elle devait s’occuper. Il toqua à la porte.
« Qui est-ce ? demanda cette voix mélodieuse qu’il aimait tant.
- Votre noble serviteur, madame.
- Vraiment ? répondit-elle à travers la porte, dans ce cas, mon noble serviteur pourrait-il me dire quelle est ma couleur détestée ?
- Le violet, car vous vous êtes un jour hélas retrouvée entièrement violette à la suite d’un maléfice, et de mauvaises gens vous ont surnommée Myrtille des mois durant, répondit-il de sa voix la plus solennelle.
- Oui, oh ! fit-elle en ouvrant la porte. »
Ses yeux pétillaient.
Bill s’agenouilla, le bouquet dans son dos, prit la main de sa dulcinée et la baisa. Puis il dit, dans un français approximatif :
« Daigneuh prwendrwe ces rwôses blancs, ma chèrwe Dame. »
Elle rit, en prenant le bouquet.
« Voilà pour quoi j’attends : un mari qui me fait des pitreries ! »
Toujours ce regard malicieux. Prenant les fleurs, elle les porta à son nez et respira leur parfum en fermant les paupières.
« Elles sentent bon, » dit-elle doucement.
Des reflets humides dansaient à l’intérieur de ses pupilles.
« Vraiment ? Laisse-moi sentir, » dit-il.
Il se releva, se pencha sur le bouquet ; un peu plus en avant… Lui vola un baiser.
Il dura encore. Et encore.
Bercé par ces effluves enivrants de rêve, Bill priait pour qu’on ne le réveille jamais.
Voilà, voilà, le quatrième OS est écrit mais comme déjà dit dans mon post précédent, il passera peut-être après d'autres... Je vais essayer d'écrire prochainement un nouvel OS, mais les contrôles vont s'enchaîner dans les deux semaines à venir, donc je promets rien^^