Traduction "Reine de Cœurs, As de Carreaux" du fandom Eyeshield21 - Chapitre 8

Jan 12, 2015 15:59

[Publié sur Fanfiction.net entre Août 2013 et Juin 2014, original disponible à l'adresse suivante sur le site.]https://www.fanfiction.net/s/3193190/8/

Auteur : Dozen and One Stars
Traductrice : Hermi-kô
Cupidon Travaille Pour le Démon
Mamori frottait furieusement un sol déjà très propre, ignorant totalement le fait que son coude commençait à lui faire mal et le fait qu'elle pouvait parfaitement voir son reflet dans le carrelage. Elle grommelait dans sa barbe des mots qui étaient presque des insultes tandis qu'elle jetait l'éponge qu'elle tenait dans un seau d'eau brunâtre. Se saisissant du seau elle sortit d'un pas lourd dehors et vida le contenu du seau sans cérémonie dans l'herbe avant de retourner en trombe à l'intérieur.

Elle était contente que les autres soient sortis faire un jogging en ville pour s'entraîner au lieu de soulever de la fonte et de faire des tours de terrain. Elle ne pensait pas avoir assez de maîtrise de soi pour se retenir de parler d'un ton sec à la première personne qui essaierait de lui adresser la parole. Surtout Hiruma.

Un bruit semblable à un grognement s'échappa de la bouche de la manager angélique. Hiruma. C'était entièrement d sa faute si elle était comme ça ! Lui et son … il était si … argh ! Elle ne pouvait même pas former une pensée complète ! Bien qu'en toute honnêteté ce n'était pas vraiment de sa faute. Enfin, pas directement en tout cas mais ce n'était pas le problème ! Le problème était que tout le monde était convaincu qu'ils étaient ensemble et elle n'arrivait pas à les convaincre du contraire !

Tout avait commencé il y a quelques semaines. Attendez. Non. Ce n'était pas ça. Si elle voulait être véridique tout avait commencé au début de l'automne avec cette simple phrase prononcée par le nouveau coach : « Et Mamori, supporte-le énormément… en tant que sa petite amie. »

Elle n'avait pas vraiment considéré l'idée qu'ils donnaient l'illusion d'être ensemble. Au début elle avait été insulté par le fait qu'il croyait que la seule raison qu'elle était ici à travailler pour l'équipe était parce qu'elle sortait avec le quarterback. Puis elle avait été incrédule. Est-ce qu'ils avaient vraiment l'air d'être en couple ? Après ça l'événement lui était sorti de la tête, étant remplacé par de plus importantes pensées comme l'école et les stratégies de foot.

Ce ne fut que quelques semaines plus tard qu'une intéressante conversation avec Suzuna concernant sa relation avec un certain démon blond quarterback de son état que ça lui était revenu. Il semblerait que Doburoku n'était pas le seul qui croyait que les deux feraient un bon couple. La chef auto-proclamée des pompom-girls était convaincue que les deux faisaient semblant de se détester en public tandis qu' « en privé ils s'aimaient d'un amour tendre et passionné ».

Les mots exacts de Suzuna.

Elles avaient eu une longue conv… un monologue -cette fille savait parler- sur leur relation des plus romantiques et surtout que Mamori ne s'inquiète pas puisque Suzuna savait garder un secret. Elle n'arrêta pas aussi de lui répéter que s'ils ne voulaient pas que les gens le sachent ils devraient être plus discrets que ça.

A ce moment-là tout ce que Mamori avait pu placer c'était une maigre défense qui se retrouva noyé par la très bavarde Suzuna. Cela continua pour très longtemps pour le confort de Mamori mais elle eut enfin une idée de comment les gens les voyaient, Hiruma et elle. Cela comportait des mots tels que 'se compléter', 'les contraires s'attirent', une histoire avec un ange et un démon, et sa préférée : se disputer comme un vieux couple.

Et puis il y avait eu ce coup de fil deux trois jours de cela.

Elle était sortie faire du lèche-vitrine en ville avec une copine de primaire quand son téléphone avait sonné. Elle s'était écartée pour décrocher tandis que son amie regardait des robes dans un magasin. « Allô ? »

« Où t'es, putain ? »

Mamori écarta le téléphone de son oreille et fit un sourire qui se voulait rassurant aux gens alentours. Se retournant pour que son dos fasse face à son amie, elle répondit : « Ne me parle pas ainsi et depuis quand ça te regarde où je me trouve ? »

« Fichue manager ! Nous avons un match ce week-end et on a besoin de s'entraîner ! Ou as-tu oublié ? »

Ses yeux se plissèrent et son visage s'embrassa d'indignation et de colère. « Je n'ai pas oublié ! Il se trouve que j'ai une vie en dehors du football et de toi. Je fais du shopping avec une amie et c'est tout ce que tu as à savoir. »

« Qu'est-ce qu'il te passe par la tête, bordel ? Ramène ton cul ! »

Ses yeux étaient pratiquement des fentes à l'heure qu'il est. « Non ! Tu ne me contrôles pas et tu n'as rien à redire de mes activités ! »

« Genre ! »

C'était la goutte d'eau. « Au revoir, Hiruma. A demain. »

« Ne … ! »

Mamori n'entendit pas le reste de ce qu'il allait dire alors qu'elle lui raccrochait au nez d'un air décidé et éteignait son portable avant qu'il ne puisse la rappeler. Une petite toux la ramena sur Terre avec son amie qui la regardait un sourcil haussé, tapant du pied. Oh mon dieu. Comment allait-elle expliquer ça ? Soudain un grand sourire éclata sur le visage de l'autre fille. Elle lui tapota gentiment sur l'épaule. « Mamori, rusé renard ! Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu avais un petit copain ? »

Le reste de l'après-midi fut passé en vain à essayer de convaincre la jeune fille extatique qu'elle ne sortait avec personne, encore moins avec Hiruma.

Mais ce matin, les yeux de Mamori se plissèrent considérablement tandis qu'elle rapiéçait le pantalon de l'un des joueurs, ce matin avait été la cerise sur le gâteau, la goutte d'eau qui faisait déborder le vase.

Elle passait dans le couloir quand un première année maigrichon avait visiblement trébuché sur ses propres lacets et la pile de papiers qu'il tenait était partie dans toutes les directions. Sa nature attentionnée avait aussitôt pris le dessus en le voyant s'étaler de tout son long d'un air disgracieux. Posant son sac de cours par-terre, elle se mit à ramasser les papiers éparpillés aux quatre vents.

Le petit garçon leva la tête et vit alors qu'il s'apprêtait à la remercier qui exactement se tenait devant lui. Ses yeux s'écarquillèrent et le sang quitta son visage. Il redoubla d'efforts pour tout ramasser et se tirer vite fait.

Mamori d'un autre côté était totalement inconsciente de son inconfort et continua de l'aider. Elle lut l'un des pamphlets dans sa main. « Le Festival des Talents ? C'est déjà cette époque de l'année ? »

Le garçon évita tout contact visuel et hocha la tête.

Bien que légèrement surprise par sa réaction, elle continua ses tentatives pour converser plaisamment : « Alors tu vas t'y essayer ou tu distribues juste les pamphlets ? »

Sa tête s'abaissa jusqu'à ce que sa frange cache ses yeux.

Maintenant elle était inquiète. Se levant elle posa une main sur son épaule. « Est-ce que ça va ? »

Le pauvre première année sursauta indéniablement.

« Voyons, tout va bien. » Mamori essaya de le calmer alors qu'il regardait frénétiquement autour de lui comme s'il s'attendait à ce que quelqu'un apparaisse d'un moment à l'autre. « Qu'est-ce qu'il y a ? Je peux faire quelque chose ? »

Il croisa enfin son regard. « Il n'est pas là, n'est-ce pas ? Je jure que je n'en avais pas l'intention. »

« De qui parles-tu ? » Mamori sentit la moutarde lui monter au nez. Le garçon était vraisemblablement terrifié et si elle devait deviner ça avait un rapport avec du harcèlement. Elle était enragée. Ce qu'elle détestait plus que tout c'était les petites brutes.

Il parla dans sa barbe tandis qu'il se dépêchait de tout ramasser pour partir. « Idiot. Idiot. Roi des idiots. Je vais mourir… doucement et douloureusement je vais mourir… peut-être qu'Hiruma aura pitié de moi ? Mais de qui je me moque je suis aussi bon que mort… je suis mort et enterré… »

Mamori sentit ses yeux se plisser. Hiruma. Elle aurait dû s'en douter.

Le garçon continua de se parler. « … Je suis trop jeune pour mourir ! J'ai toute la vie devant moi et je vais être tué avant même d'avoir fini ma première année de lycée ! Oh zut… Dites à ma mère que je l'aime et … dites au copain de ma sœur qu'il a intérêt à bien la traiter ou je le hanterai… mais je ne veux pas mourir ! »

« Ne t'inquiète pas je vais m'en occuper. » Elle lui fourra les pamphlets qu'elle tenait dans les bras et prit la pause, prête à affronter le démoniaque quarterback. « Je n'arrive pas à le croire, effrayer de pauvres premières années comme ça ! Quand je lui mettrai la main dessus je … »

« Non ! » Le première année se saisit aussitôt de sa manche. « S'il découvre que je vous ai adressez la parole il va … »

« Adresser la parole ? Qu'est-ce que ça a à voir ? » Demanda Mamori, incrédule.

Les mains du garçon se plaquèrent sur sa bouche, éparpillant une fois encore les papiers.

La manager le regarda, coincée entre la surprise et l'incrédulité. « Es-tu en train de me dire qu'Hiruma t'a menacé afin que tu ne m'adresses pas la parole ? Est-ce que c'est bien ça ? »

« Je n'ai rien dit ! » Le garçon avait l'air à la fois coupable et sur la défense.

Mamori ne pouvait pas croire ce qu'elle entendait. Il menaçait ce pauvre garçon pour qu'il l'évite ! Pourquoi ce garçon ? Elle ne le connaissait pas jusqu'à -eh bien techniquement elle ne le connaissait toujours pas- il y a quelques minutes. Attendez un peu. « Est-ce qu'Hiruma intimide les garçons pour qu'ils m'évitent ? »

Le première année fit légèrement la grimace mais ne le nia pas.

Dans une fureur noire elle tourna les talons et s'éloigna. Ses bruits de pas furieux résonnaient au loin. Il fit un peu plus la grimace à chaque fois qu'elle faisait claquer ses talons sur le carrelage. Le garçon semblait geindre tandis qu'il se penchait pour ramasser ses papiers. « Je suis mort… je suis mort et enterré… six pieds sous terre à manger les pissenlits par la racine… wew ! »

Ce qui l'amenait de nouveau au fait qu'elle était en ce moment assise dans la salle du club, tapotant furieusement le comptoir de manière agitée.

*Comment ose-t-il ! Comment ose-t-il ! Il se prend pour qui ? Tenir ces garçons loin de moi ! Bien que maintenant que je suis au courant tout devient clair. Et moi qui croyait que quelque chose n'allait pas chez moi… bref ! Pour qui se prend-t-il ? Si je ne savais pas mieux je penserai qu'il est ja… ja…* L'idée d'Hiruma jaloux était si ridicule que Mamori n'arrivait pas à la concrétiser. *Il se comporte comme un petit ami posses…*

Cette fois elle s'arrêta de penser à cause du rouge qui lui montait aux joues.

*Ce n'est qu'un crétin !* La manager décida de garder sa rage : c'était beaucoup plus facile à gérer. *Un crétin fini, égoïste et entêté ! Qui n'écoutait personne et ne se préoccupait de personne. C'était un titan qui dirigeait son monde comme un enfant des fourmis. Un bon gros démon d'homme avec un regard espiègle et un sourire diabolique…*

Mamori s'immobilisa. D'où est-ce que ça sortait ? Une minute elle l'insultait et la minute d'après elle le traitait presque de dieu. Non ! Elle devait rester forte ! C'était un crétin égocentrique et voilà tout ! Mais bon il était doux de temps à autre. C'était lui qui avait trouvé et ramené Kurita. Et, bien qu'elle ne l'admettra jamais à voix haute, les autres joueurs s'étaient grandement améliorés depuis qu'ils avaient rejoints l'équipe : autant moralement que physiquement, bien qu'ils voulaient ou non être dans l'équipe dès le départ.

Se levant elle se mit à faire les cent pas. Elle ne pouvait pas… elle n'était pas… hein ? Est-ce qu'elle tombait pour ce … ce … ce démoniaque connard ? D'accord il était mignon, intelligent, déterminé… oh mon dieu si.

A ce moment-là elle aurait juré que quelqu'un là-haut riait d'elle.

« Fichue manager ! »

La pauvre jeune femme faillit avoir une crise cardiaque en cet instant où sa voix tonitruante envahit ce qui était auparavant le sanctuaire de la tranquillité c'est-à-dire la salle du club. Ses yeux se plissèrent alors que sa rage précédente refaisait surface et elle craqua enfin. Fonçant sur lui elle le foudroya du regard et se laissa aller. « Contrairement à ce que toi et tout le monde pensez, je ne suis pas tienne ! Je ne t'appartiens d'aucune façon ! Je ne sors pas avec toi, un point c'est tout ! Alors toi et tout le monde pouvez aller voir ailleurs si j'y suis ! »

Avant que quiconque n'ait pu avoir une chance de répondre, elle s'était déjà frayé un chemin entre les joueurs et était sorti sur le terrain.

Le club n'avait jamais été aussi silencieux tandis que le reste de l'équipe était plongé dans un silence inconfortable avec le démon de l'école. Seul l'occasionnel mouvement de pieds et de petits toussotements se faisaient entendre. Il n'y avait qu'une seule personne que l'atmosphère pesante n'atteignait pas. Taki tapota amicalement le dos du blond. « Félicitations pour avoir gagné l'adorable main de Mademoiselle Mamori ! Bien que je dois dire … »

Ce qu'il s'apprêtait à dire fut rapidement coupé par les mains des autres joueurs qui se jetèrent sur lui pour le réduire au silence et le tirer au-dehors, ravis d'échapper finalement à une atmosphère à couper au couteau. Le seul qui restait fut Hiruma qui se laissa tomber sur le tabouret le plus proche.

Un sourire diabolique se peignit sur les traits du quarterback démoniaque. « Ma manager… j'aime ça. »
Note de l'auteur : Morale du prochain one-shot : Ne sautez pas aux conclusions et assurez vous d'avoir tous les faits avant d'accuser qui que ce soit. Surtout si vous accusez un certain quarterback blond, enfant de démon.
Note de la traductrice : J'aime beaucoup cet OS et j'ai adoré le traduire en regardant Red 1 & 2. Bonne nuit tout le monde et merci de me lire !
*Hermi-kô***

08/13-06/14, ff, ms, translation, e21, hirumamo

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