"Paul et Giroro, des vrais hommes, vrai de vrai!", keroro, G

Nov 16, 2007 10:20

Titre: Paul et Giroro, des vrais hommes, vrai de vrai!
Auteur: drakys
Fandom : keroro gunso
Personnages: paul et momoka, tamama, keroro et giroro
Rating: G
Disclaimer: bandai visual, nas, sunrise, tv tokyo, mine yoshizaki
Pour/Prompt: annaoz/keroro gunso, paul, blessure de guerre
Notes: ...où comment supaidachan et moi, on a occupé le retour à la maison hier. ;^^

Au chevet du lit, Momoka porta un bout du mouchoir, brodé à ses initiales surmontées d'une petite pêche, au coin de son œil et essuya l'unique larme dramatique qui y perlait.

"Oh, mon pauvre Paul!", s'exclama-t-elle avec tout ce qu'elle pouvait mettre de compassion dans cette exclamation.

Son majordome serra doucement son autre main et lui sourit.

"Il ne faut pas vous inquiéter, petite maîtresse", lui assura-t-il. "Je serai de nouveau sur pieds sous peu.

- Mais que vais-je faire sans vous!?", s'écria sa jeune protégée. "Pourquoi fallait-il que vous tombiez si malencontreusement dans l'escalier?"

Paul haussa un sourcil et repensa à la scène qui, assez méchamment, ne jetait pas une très grande gloire sur sa personne. Partis pour le week-end dans une des nombreuses maisons secondaires des Nishizawa, un pauvre manoir de cent deux pièces à peine, leur trajet avait été épié par l'Ennemi et, comme Paul escaladait vaillamment le grand escalier qui joignait le grand hall au second étage, dans l'espoir de déposer dans un délai raisonnable la tasse de chocolat chaud fait des meilleures fèves de cacao criollo devant la main fine de sa petite maîtresse, une violente attaque avait réussi à les surprendre.

Les balles avaient sifflé dans une pluie meurtrière, crevant les fenêtres et déchirant les rideaux, mettant des centaines de trous dans les murs. Leur équipe tactique s'était mise en place aux premiers signes de cette tentative d'invasion, Paul avait crié bien fort à dix de ses hommes de protéger maîtresse Momoka de leur vie, si la situation venait à l'exiger et déposant son cabaret, il s'était élancé dehors, farouche et destructeur dans la bataille.

À mains nues il avait désarmé beaucoup, sinon la majorité de leurs assaillants, alliant sa grâce et sa dextérité dans un ballet, non, une ode au carnage. Bientôt, il n'était plus resté sur le champ de bataille que les corps grognant de douleurs des sots qui avaient si sottement osé s'en prendre à l'héritière du groupe Nishizawa. Le vent avait agité ses cheveux et sa moustache, ses yeux avaient brillé d'un terrible éclat doré et il avait refait son nœud papillon pour être de nouveau présentable

Il était revenu à l'intérieur salué par les cris adorateurs des ses hommes et avait retrouvé heureusement intact le cabaret et son précieux contenu. Il s'était redressé en le tenant en parfait équilibre; il avait repris la conquête du long escalier. Ce n'était qu'un mauvais hasard s'il avait glissé sur une douille vide qui avait échappé à son regard perçant. Son pied avait fait un geste étrange, en complète indépendance du reste de son corps et soudain, la gravité s'en était mêlé et il était dégringolé assez pathétiquement vers le plancher.

Le souvenir seul le couvrit de honte.

"Vous m'en voyez fort désolé, petite maîtresse...", murmura-t-il en baissant la tête avec humilité. "Mais peut-être pourrait-on me trouver un remplaçant pour les quelques jours nécessaires à mon rétablissement?

- Vous remplacer!?", s'exclama Momoka avec horreur, avec choc, avec beaucoup d'autres sentiments pour exprimer avec combien d'acharnement elle refusait de lui trouver un substitut. "Mais qui pourrait jamais vous remplacer!?", enchaîna-t-elle avec grosso modo la même émotion.

"Hm", fit pensivement Paul, songeant qu'en effet, la barre était haute et la tâche, presque insurmontable. "Il y a peut-être... non, non", s'interrompit-il lui-même: il ne pouvait pas demander de l'aide et conserver en même temps tout son honneur.

Même s'il savait bien qu'au moins une personne pouvait le remplacer sans subir un entraînement aussi long qu'impitoyable. Quel dommage que cette personne se trouve être un des envahisseurs, un ami de monsieur Tamama! Monsieur Giroro aurait été parfait: il avait les compétences militaires et son sang-froid en situation de crise égalait bien celui du majordome.

"Mais par pitié, dites-moi qui!", supplia Momoka, en y ajoutant quelques larmes pour la peine, histoire de le faire plus efficacement craquer.

"Et bien, peut-être que le caporal Giroro...?"

***

L'Anti-Momoka mordit dans un geste rageur dans son mouchoir, faisant les cent pas. Elle ne pouvait pas comme ça s'inviter chez Fuyuki-kun! Encore moins pour aller y quêter une faveur à Giroro! Ça ne lui laisserait aucune raison de passer du temps avec l'élu de son cœur! Il lui fallait un plan, et un bon, pour se débarrasser de cette corvée!

Elle s'immobilisa entre le pas quatre-vingt-un et quatre-vingt-deux et sourit méchamment. Oh, elle avait sous la main le moyen absolument parfait de régler son problème! Un moyen qu'on pouvait soudoyer, d'une boîte ou deux de confiseries, de trois ou quatre sacs de croustilles, de cinq ou six commentaires adorateurs pour flatter son ego de bonne taille!

"Oh, Tamama-kun~!", appela-t-elle de sa plus jolie voix, remettant sur son visage toute la douceur et toute la gentillesse du côté le moins psychotique de sa personnalité.

***

Tamama fronça les sourcils. Il était bien embêté: pourquoi Giroro accepterait-il de faire quelque chose s'il le lui demandait? Il essaya d'imaginer la scène: il se vit gentil, aimable, faisant une révérence soumise devant le caporal, lui demandant en tremblant de tout son corps fragile Oh Giroro, je t'en prie, il faut que tu m'aides! L'expert en violence et autres formes d'armement le dévisagerait de son regard noir, vide, incapable de toute émotion, avec toutes ses dents pointues dehors et sans pitié, il lui tirerait dessus pour le chasser!

Le petit têtard secoua la tête avec un petit Nooon! terrifié, piétinant par terre.

"Mais qu'est-ce que je vais faire, qu'est-ce que je vais faire!?", paniqua-t-il un peu. "J'ai promis à Momochi!", se lamenta-t-il.

Il tourna en rond, après avoir dévalisé une pile de friandises qui traînait dans sa chambre. Jetant truffe après truffe dans sa bouche, lèvres et joues devenant rapidement couvertes de chocolat, il chercha et chercha encore une solution. Une ampoule brilla soudain au-dessus de sa tête. Il lâcha la boîte de truffes, tapa du poing dans sa paume et s'exclama, la bouche pleine:

"CHEZ CHA!"

Aussitôt pensé, aussitôt fait.

"Sergeeent~!", pleura-t-il en faisant irruption dans la chambre de son supérieur barre oblique l'amour de sa vie. "Sergeeennnt~!"

Il essuya ses yeux, renifla, fit apparaître sur son visage tout ce qu'il pouvait y mettre de tristesse et de désarroi.

"Il faut que vous m'aidiez!"

Tamama entreprit aussitôt de lui raconter avec de nombreux détails et encore plus de bruits de bouche pour faire les effets spéciaux, comment Paul avait dû, dans un combat violent avec Crevette Géante, arracher l'antenne de diffusion de la tour Nishizawa pour empaler le monstre. Or, Crevette Géante n'était pas venue seule atteindre à la vie de Momochi, elle avait avec elle ses fidèles lieutenants! Langoustine à l'Ail et Homard le Terrible s'étaient joints à l'attaque, manquant de peu d'arracher la tête de Paul.

Le majordome s'était démené comme une bête, Tamama mima l'affrontement en ne brisant qu'une chaise et qu'un cadre, venant enfin à bout des monstres d'un bon coup de petit doigt parfaitement placé. Il avait du coup sauvé Momochi et assuré pour les prochaines semaines de nombreux repas de fruits de mer.

Malheureusement, en grimpant à la force de ses index au sommet de la tour Nishizawa pour y replacer l'antenne de diffusion, une crampe vraiment malvenue s'était glissée dans son index gauche et il avait chuté de vingt étages, pour assez bêtement se fouler la cheville.

Pantelant et en sueur, Tamama termina son récit en se laissant tomber à la renverse sur un coussin: l'effort de la narration l'avait presque tué. Keroro se jeta à ses côtés, manqua le coussin d'un mètre et rampa aussitôt dans la bonne direction pour corriger le tir. Il lui prit les mains, de grandes étoiles jaunes brillant dans ses yeux devant l'héroïsme extraordinaire de ce Pékoponien au service de Momoka.

"Oh Sergent", râla Tamama comme si c'était la supplication d'un condamné à mort. "Il faut demander à Giroro de le remplacer pendant quelques jours! Momochi dit que Paul n'a confiance qu'en lui!"

Keroro hocha la tête beaucoup et voix tremblante d'émotion, promit.

***

"Giroro", commença Keroro et immédiatement, la grenouille rouge comprit qu'on allait lui imposer une mission humiliante, vile et basse, qui atteindrait à tous les niveaux de sa fierté en même temps et probablement à bon nombre de ceux de son orgueil aussi.

"Non", rétorqua-t-il donc sans pitié, avant même que le sergent s'engage sur le tortueux chemin où la torture attendait à chaque tournant pour lui faire dire oui malgré sa réserve.

La mâchoire de Keroro lui tomba par terre et il bégaya mais mais mais-! avant de se reprendre. Il toussa un petit coup sec dans un poing, se redressa de toute sa hauteur et enfla la poitrine, croisant les bras derrière son dos. Il se mit à arpenter d'un bord à l'autre l'espace devant Giroro qui polissait comme toujours son arme fétiche.

"Holà, soldat", commença-t-il en insistant bien sur soldat. "Je crois que tu ne comprends pas le pourquoi de ma puissante et majestueuse présence devant toi! J'ai un ordre et tu devras l'exécuter! Un ordre, tu entends ça, Giroro?", insista-t-il, avant de froncer les sourcils, l'air mauvais. "Ou peut-être que tu aimerais mieux passer en court martiale, hmm~?", demanda Keroro avec un horrible petit ton aussi chantonnant que puéril.

"Quel genre d'ordre?", gronda le caporal avec humeur. "Astiquer le plancher, alphabétiser ta collection de modèles, te masser les pieds!?"

Keroro sembla une seconde intéressé, avant de se souvenir que non, la mission ultime dont on l'avait chargé de décharger sur Giroro n'avait rien du tout à voir avec masser ses pieds. Pourtant, enfin, ça aurait été agréable, il était très tendu des orteils, c'était pas croyable- Keroro secoua la tête avec un couinement pour chasser l'idée. Non! Il y avait plus important!

"Tellement, tellement de mauvaise foi!", s'exclama-t-il en lui lançant un regard supérieur.

Il poussa même la condescendance jusqu'à lui tapoter l'épaule.

"Voilà bien pourquoi maîtresse Natsumi se s'intéresse pas à toi."

Giroro devint très rouge, puis très tenté de lui pousser une grenade dans la bouche, pour le simple plaisir de le regarder s'éparpiller un peu partout en tous petits morceaux de rien, à peine récupérables à la cuillère. Le sergent sourit: sa victoire était à un jet de pierre à peine. Il enchaîna rapidement:

"J'ai une mission honorable pour toi!"

Il enchaîna aussitôt sur la situation de Paul et expliqua comment il avait traîtreusement perdu l'usage d'une jambe. Il enjoliva ici et là le récit que lui avait fait Tamama, ajouta ce qu'il fallait de crocodiles mutants et de légumes auxquels un savant fou avait donné la vie au besoin.

"Et c'est en arrêtant la bombe nucléaire avec ses dents", continua Keroro, le regard tout illuminé de l'enthousiasme avec lequel il racontait l'histoire. "Après avoir combattu les huit cent ninja du Clan du Pied que Paul, éreinté par trois cent heures de lutte acharnée, a glissé sur une peau de banane!"

Giroro renifla, retenant avec beaucoup de difficulté des larmes d'adoration. Paul et lui, ils étaient taillés dans le même matériel! Il hocha la tête avec empressement, parvint à la dernière seconde à éviter de supplier lamentablement qu'on se laisse, par pitié, remplacer le majordome pour aussi longtemps qu'il fallait.

Il détourna la tête, durcit le regard, souleva l'arme qu'il avait arrêté de polir pendant l'explication de Keroro. Il s'accorda le temps d'une pause, le temps de vérifier que ses munitions étaient en quantité suffisante, que son arme était en parfait état de fonctionnement. Puis, il se tourna vers Keroro, arrivant à paraître quand même assez classe en lui donnant sa réponse:

"Bon, c'est d'accord, je peux bien le dépanner pour cette fois."

Keroro se trémoussa de sa victoire et fit apparaître le paquet que Momoka avait envoyé à l'intention de Giroro.

"Alors voilà ton uniforme~!", s'excita le sergent, en ouvrant la boîte pour lui tendre le petit veston queue de pie et le petit nœud papillon fait sur mesure pour le caporal.

(16 novembre 2007)

!fic, keroro gunso

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