Carré d'As - Scénettes

Jun 07, 2007 20:41

Fandom : Originale - Carré d'As
Auteur : dame-qui-pique
Rating : G (peut-être du léger PG pour budité dans le 03 XD)
Disclaimer : A moi. Croyez-moi, vous ne les voulez pas ^^;
Notes : Les quatre premiers sont pour
miyuse, à la base, et les deux suivants pour
kyurane.

01 Sofia, Emmeline, Eurielle - Câble

- Il n’y a pas le câble dans cette foutue baraque ? demanda Eurielle en appuyant rageusement sur tous les boutons de la télécommande, gracieusement avachie sur le sol, devant le canapé défoncé que Sofia avait ramené deux jours plus tôt.
- Les Gémeaux n’ont pas fini de régler l’antenne, je crois, répondit Emmeline en relevant les yeux de son livre.
- Fait chier, marmonna l’adolescente en balançant la télécommande par dessus son épaule.
- Tu sais, si ça t’emmerde tant que ça d’attendre, tu peux aussi aider, lança Sofia depuis la cuisine, où elle déballait les courses. T’as rien foutu, aujourd’hui.
- Ca vous embêterait de parler poliment, s’il vous plait ? soupira Emmeline.
- Oh, toi, l’intellectuelle, ça va, hein ! s’exclamèrent de concert les deux brunes.
Emmeline se leva sans dire un mot de son fauteuil et sortit de la pièce avec dignité, claquant violemment la porte de la pièce commune. Eurielle et Sofia s’entre-regardèrent, coupables. Il y avait deux personnes que chaque habitant du Manoir détestait vexer, et c’était Emmeline et Raphaël.
D’ailleurs, tant qu’on parlait de lui… Le jeune homme passa ses boucles blondes dans l’embrasure de la porte et considéra les deux occupantes de la pièce, toutes deux retournées à leur occupation première.
- Encore en train de vous disputer, les filles ? soupira-t-il.
- Quand est-ce que vous installez le câble ? se plaignit Eurielle en guise de réponse, les yeux fixés sur l’écran pour ne pas rencontrer le regard toujours trop gentil de Raphaël.

02 Eurielle, Raphaël - Frayeur

Eurielle ramena la couverture jusque sous son nez. Elle gardait les yeux grands ouverts, et hésitait même à allumer sa lampe de chevet. Mais elle avait peur que l’ampoule ne grille sitôt qu’elle aurait appuyé sur l’interrupteur, et ce serait pire.
Elle ferma les yeux avec force en entendant un énième roulement de tonnerre, et son corps se crispa si brutalement que tous ses muscles lui envoyèrent un message de douleur simultané. Elle voulut s’obliger à se calmer, mais tout ce qu’elle obtint fut des larmes de frayeur. Il y eut un éclair, qui éclaira brièvement sa chambre, malgré les volets fermés et les rideaux tirés. Elle se leva brutalement, et sortit dans le couloir en courant.
Elle rentra dans la chambre de Raphaël sans frapper, mais celui-ci se réveilla immédiatement. Eurielle vit l’ombre du jeune homme se découper dans le noir, et se jeta dans ses bras, pleurant de manière incontrôlable.
- Que se passe-t-il ? demanda-t-il, d’une voix calme mais tout de même inquiète, caressant doucement les cheveux de l’adolescente pour tenter de l’apaiser.
- J’ai peur, j’ai peur, sanglota-t-elle en s’accrochant désespérement au T-shirt que le jeune homme portait pour dormir.
Raphaël ne dit rien, se contentant de guider la jeune fille vers le lit. Il serait toujours temps de lui poser des questions demain, songea-t-il avant de s’endormir, Eurielle pelotonnée contre lui comme un chaton abandonné.

03 Gabriel, Eurielle - Faux

Gabriel avait tourné le robinet à fond ; l’eau, brûlante, faisait le bruit d’un petit torrent sur son crâne, qu’il savonnait vigoureusement en braillant à tue-tête une chanson des Rolling Stones. L’association de l’eau et du chant tonitruant du jeune homme contribuait à créer un tintamarre assourdissant qui expliquait sans nul doute le fait que Gabriel n’entendit pas le moins du monde le cliquetis discret de la serrure. La porte s’ouvrit pour laisser passer un pantalon dix fois trop larges et un sweat à rayures jaunes et noires.
Eurielle se dirigea vers le lavabo et se lava rapidement les mains. Mais la double demande d’eau chaude provoqua dans la douche une chute de température significative. Miss you s’interrompit pauvrement sur un glapissement strident. Gabriel tira brusquement le rideau de douche et s’apprêtait à hurler sa rage et sa douleur au monde en général et à son agresseur en particulier, mais son regard croisa dans le miroir celui d’Eurielle, le poussant à réviser ses projets immédiats.
- Eurielle ! s’écria-t-il, choqué, en arrachant le rideau de douche pour s’envelopper rapidement dedans. Qu’est-ce que tu fous là ?
Heureusement, la buée présente dans la pièce avait rendu le miroir relativement opaque, et l’adolescente, qui le regardait par l’intermédiaire de celui-ci, n’avait donc pas pu voir grand chose de choquant pour ses jeunes yeux innocents - du moins, Gabriel l’espérait, parce que dans le cas contraire, Emmeline et Raphaël allaient lui arracher les yeux, sinon autre chose.
- Je me lave les mains. Très élégant, comme costume, remarqua Eurielle en se retournant pour attraper une serviette.
- Tu ne peux pas aller dans l’autre salle de bain ? s’exclama le jeune homme, la voix ridiculeusement aigüe.
- Emmeline est dedans, et elle a bloqué la porte, expliqua-t-elle en s’essuyant les mains.
- J’avais fermé aussi ! s’insurgea Gabriel.
- J’ai dit bloqué, pas simplement fermé, répliqua l’adolescente en lui adressant un sourire charmant. Au fait, tu chantes faux, ajouta-t-elle en sortant de la salle de bain, fredonnant Miss you.

04 Matteo, Emmeline - Lac

Une bordée de jurons s’éleva, venant du ponton. Emmeline, assise sur les marches de l’escalier menant au chalet, leva les yeux au ciel. Elle marqua soigneusement sa page, posa son livre et descendit jusqu’au lac.
Matteo, dans l’eau jusqu’à la taille, leva vers elle un regard de chiot battu. Emmeline ramassa soigneusement les pans de sa jupe et s’accroupit tout au bord du ponton.
- Qu’est-ce qui se passe ? demanda-t-elle, le tête penchée.
- Il y a que ce foutu bateau ne veut pas démarrer ! s’exclama Matteo en faisant un grand mouvement avec les bras, éclaboussant Emmeline.
La jeune fille le regarda sérieusement quelques instants et il se calma, penaud.
- Je ne peux pas t’aider, je n’y connais rien, finit-elle par dire.
Matteo la fixa, bouche bée.
- Tu n’as jamais rien lu sur les bateaux ? dit-il, ébahi.
- Je ne m’intéresse pas à ce genre de choses, répondit-elle en haussant les épaules.
- Zut, alors, marmonna Matteo en se retournant vers le bateau.
Il se gratta l’oreille en considérant l’engin d’un air perplexe. Emmeline éclata de rire.
- Quoi ? demanda Matteo, surpris.
- Rien, répondit-elle en souriant. Tu es amusant.
Matteo haussa les épaules, sans se rendre compte qu’il reproduisait exactement la même attitude que la jeune fille quelques instants plus tôt. Il se remit à gesticuler dans tous les sens, invectivant furieusement le bateau.
- Matteo ! Arrête ça, tu es en train de me tremper ! s’exclama Emmeline.
- Pourquoi tu ne m’appelles jamais Papa ? geint-il en guise de répondre.
Elle le regarda fixement, choquée.
- Tu veux que je t’appelle Papa ? dit-elle, sa voix exprimant toute sa surprise.
Matteo prit la peine d’y réfléchir et, finalement, secoua doucement la tête.
- Non, en fait, dit-il, pensif devant cette révélation.
Ils s’entre-regardèrent et éclatèrent de rire. Matteo tendit le bras, et Emmeline, sans bien comprendre son intention, mit sa main dans la sienne. Aussitôt, il exerça une forte traction et Emmeline se retrouva plongée dans le lac jusqu’au torse, ulcérée.

05 Sofia, Matteo - Piste de danse (100 mots)

On peut dire ce qu’on voudra sur Sofia, songe Matteo un jour qu’il est accoudé à son bar, que c’est une salope, une traînée, une femme froide ou frigide, tout et n’importe quoi ; mais quiconque a dit cela n’a jamais vu l’Espagnole danser sur la piste de danse de son propre établissement. Car il faut avoir vu danser Sofia au moins une fois pour comprendre toutes les apparences, tous les masques sous lesquels elle se cache ; pour comprendre que Sofia n’est ni froide, ni une traînée, et que tout ce qu’elle cherche, c’est peut-être simplement un peu d’attention.

06 Gabriel - Mèche rebelle

Evidemment qu’il se préoccupait de son apparence. Comment pouvait-on lui reprocher ça ? D’ailleurs, il n’y avait bien que Raphaël pour le lui reprocher ; ses différentes conquêtes n’avaient jamais fait aucune remarque sur le fait qu’il prenait soin de lui. Au contraire, elles semblaient plutôt apprécier. C’était toujours mieux que de sentir la sueur ou le rance, songea-t-il cyniquement. Non que Raphaël sentit jamais la sueur ou le rance : Raphaël sentait toujours bon. Et sans passer autant de temps que lui dans la salle de bain, comme son jumeau venait fort aimablement de lui faire remarquer. Gabriel s’examina dans le miroir. L’image renvoyée ressemblait à Raphaël, évidemment. Mais il manquait tous les petits détails qui faisaient que les filles trouvaient toujours son frère plus beau que lui, même si au final, c’était toujours lui qu’elles choisissaient.
Peut-être était-ce la mèche rebelle, songea-t-il en se passant la main dans les cheveux pour les déranger un peu. Il se dévisagea, se sentant stupide à vouloir imiter son jumeau. Raphaël avait raison, il était temps de grandir.
Gabriel sortit de la salle de bain, sans toutefois se recoiffer.

author: dame-qui-pique, originale: carre d'as

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