Titre: Du thé
Entraîneur:
myself_or_not Equipe/joueurs: Minerva McGonagall, OCs
Catégorie: Entraînement
Rating: K
Disclaimer: Le monde sorcier et Minerva McGonagall appartiennent à JKR.
Note: Nous sommes en 1956, à l'aube de l'ascension de Voldemort, soit un paquet d'année après le départ de Poudlard de Minerva et ses camarades. Les choses ont changé... Ce sont des retrouvailles.
Je comprends que ça ne doit pas être évident à suivre, les personnages vous sont, à l'exception de Minerva, quasiment inconnus, et puis le reste est inventé... A part l'apparition de certains personnages très très secondaires. J'espère que ça vous plaira malgré tout.
Du Thé
It won't be long before another day
We gonna have a good time
And no one's gonna take that time away
You can stay as long as you like
(‘You Can Close Your Eyes’ - James Taylor)
La théière retirée du feu, le sucre sorti du placard. Les tasses étaient déjà prêtes sur le plateau, accompagnées de deux petites assiettes de biscuits. J’apportai le plateau dans la pièce d’à côté.
« Mais je te dis que je ne peux rien dire ! » répétait Lysandra, assise face à Callistus qui n’arrêtait pas d’essayer de la faire parler. « C’est mon métier. »
« Oui, je comprends. Mais tu fais quoi ? »
Je posai le plateau sur la table.
« Minerva, est-ce que tu peux expliquer à cet imbécile qu’une Langue de Plomb n’est pas autorisée à parler de ses activités ? »
« En effet, » dis-je à Callistus. « L’intitulé est suffisamment explicite… Cela dit, » ajoutai-je en me tournant vers Lysandra, « On aimerait beaucoup savoir ce que tu fais - vraiment. »
Lysandra émit un grognement de frustration.
« Plus sérieusement, » intervint Anna. « Comment va Clare ? »
Lysandra sourit.
« Très bien. Elle est chez ma mère en ce moment. Elle grandit tellement vite que c’en est limite effrayant. J’ai l’impression que je vais cligner des yeux à un moment, et qu’elle sera déjà à Poudlard. »
« Tu as encore un peu plus de deux ans devant toi, » sourit Callistus.
« En plus, tu pourras toujours la faire surveiller par Mrs McGonagall ici présente. »
« Oh, tu sais… » répondis-je, un peu embarrassée. « Je ne sais pas si j’enseignerai encore à ce moment-là. »
« Deux ans ! »
« Les enfants t’ont déjà traumatisée ? »
« Ça ne fait pourtant que trois semaines ! »
A voir leurs têtes, on aurait dit que j’avais annoncé que j’avais épousé un dragon.
« Non, non, » ripostai-je. « Je n’avais jamais envisagé en faire ma carrière. Et puis c’est juste un remplacement cette année. » J’ajoutai : « Cela dit, ce n’est pas désagréable d’enseigner à de jeunes élèves. »
« Ah, tu vois ! »
« Callistus, c’est mal vu de pointer du doigt, » dit Anna.
« Cela vous tient à cœur tant que ça ? » demandai-je.
« Ça te va si bien d’être une figure d’autorité. »
Les yeux au ciel.
Je ne les avais pas vus depuis des mois. Nous menions des vies tellement différentes et avions des emplois du temps si remplis qu’il était difficile pour tous de se retrouver au même endroit au même moment. Cependant, nous gardions contact par les lettres, ce qui avait pour effet de nous donner l’impression que, lors de nos retrouvailles, nous ne nous étions jamais quittés.
« Qu’est-ce que tu vas faire de ta maison, d’ailleurs ? »
« Comment ça ? »
« Tu vas bien vivre à Poudlard dix mois dans l’année, non ? »
« Pour le moment je vais la garder, au moins pour cette année. Si financièrement, cela devient difficile, je pensais trouver une petite chambre en centre-ville histoire d’avoir un point de chute. Dans le pire des cas, je retournerai chez mes parents pendant les vacances scolaires. »
« N’empêche, ça ne doit pas être simple de vivre toute l’année à Poudlard… » dit Lysandra.
« Tu crois qu’on a fait quoi pendant sept ans ? » répliqua Callistus.
« Non mais, ce que je veux dire, c’est que tu ne peux pas mener une vie en dehors de l’école. J’ai déjà du mal à rester éloignée de John et Clare à cause de mon travail. »
« Toutes les personnes qui me sont importantes se trouvent dans cette pièce aujourd’hui, » dis-je.
Il y eut un silence.
J’avais divorcé cinq mois plus tôt. Ce n’était vraiment un drame au final, à bien y réfléchir je n’avais pas été heureuse longtemps dans ce mariage. Malgré tout, je faisais maintenant partie de ce peu de femmes qui divorcent et essaient de rester indépendantes. J’étais bien heureuse de vivre dans le monde sorcier, où les mentalités étaient considérablement différentes de celles du monde moldu. Les divorces étaient rares mais il n’était pas impossible pour une femme de trouver un emploi, de se faire sa place dans le monde : Lysandra en était un parfait exemple. Certes, elle s’était mariée jeune, mais elle avait pu continuer à poursuivre ses rêves, à rester ambitieuse malgré sa vie de famille. D’une manière générale, il était convenable pour les sorciers de fonder une famille plus tard que les moldus. Nous vivions un peu plus longtemps après tout.
« Et sinon, comment va Stubby ? » demanda Callistus à Anna.
« Oh, il va bien… Il écrit en ce moment. Enfin, on repart en tournée à partir de Janvier pour deux mois, j’aimerais bien qu’il prenne un peu de repos entre temps. Qu’il profite des fêtes. »
« Passe-lui le bonjour de ma part. » dit Callistus.
« Comme s’il te connaissait ! » intervins-je.
Il me frappa l’épaule du poing.
« Tu les passes où, tes fêtes ? » demandai-je à Anna tout en ripostant contre Callistus en le frappant sur le coin de la tête.
« Brighton, chez les parents de Cepheus. Enfin, si on arrive à conduire jusque là. Avec le rationnement du carburant, rien n’est moins sûr… »
« Ce serait dommage. »
« Quand est-ce que vous nous faites un bébé ? » s’enquit une curieuse Lysandra.
Anna haussa les épaules. « On en parle. J’aimerais juste attendre que la tournée des Hobgoblins se finisse avant de penser à tout ça. On prépare le mariage, » ajouta-t-elle avec un grand sourire.
« Pour quand ? »
« Cet été ou le prochain. Nous sommes encore au stade de la décision. »
« Mrs Anna Rose Lestrange… Ça sonne plutôt bien. »
« On est d’accord. »
« Et toi, Callistus ? »
« Moi ? »
« La vie, tout ça ? »
« Ah ! Tout se passe bien. Agnes a commencé à marcher avant-hier. » Des couinements joyeux autour de la table. « Eliphas devrait recevoir sa lettre de Poudlard en Février… Briana reste la plus bruyante et la plus difficile à suivre. » Callistus semblait fier.
« Un peu comme toi, » dit Anna.
« Chut. » Il agita sa main devant elle ; elle fit de même. « Où en étais-je ? Ah, oui. Olive est très occupée avec ces trois-là, et moi j’ai le magasin. Qui va plutôt bien d’ailleurs, vous devriez revenir plus souvent sur le Chemin de Traverse. Ou chez nous, tiens. »
« La prochaine fois qu’on se verra. »
« Et j’espère que ça ne sera pas dans dix-huit ans ! » intervint Lysandra. « Vous me manquez. »
Un moment d’émotion. Ils me manquaient énormément aussi. Ils étaient restés mes seuls vrais amis depuis notre départ de Poudlard et même si tellement de choses avaient changé, tant dans le monde que dans nos vies, quand nous nous retrouvions, c’était comme si le temps n’avait jamais passé. A une exception près.
« Il faudrait aller le voir, un de ces jours. »
Des hochements de tête.
« Vous vous souvenez de la fois où il s’est endormi dans la pièce commune ? »
« Quand on lui a écrit dessus ? »
« Non. Mais c’était drôle aussi ! »
« Tu parles de la fois où on a ensorcelé le canapé ? »
« Oui ! »
« Quand il s’est réveillé - »
« ‘Mais que - hein ? Pourquoi je flotte ? C’est un rêve ?’ »
« Ses bras et ses jambes qui s’agitaient dans tous les sens. »
Des éclats de rire. Les regards brouillés qui s’éclairent.
Beaucoup de souvenirs étalés sur sept ans, racontés autour de cette table tellement éloignée de tout ça. Les premiers balais, les blagues autour du lac, les examens et les matchs de Quidditch. Des histoires qu’on ne se lasse pas de revivre, encore et toujours, des instants de vie qui nous redonnent le sourire quoiqu’il arrive. Poudlard, que je connaissais à présent comme l’endroit où j’enseignais, me rappelait toujours ces sept ans passés à être de jeunes élèves insouciants, remplis d’espoirs.
La neige tombait doucement dehors. Un léger tapis blanc recouvrait le trottoir que je voyais au loin, les gens sortaient avec bonnets, écharpes et gants.
« L’eau est froide. Vous revoulez du thé ? »