De la fatigue en générale ; des nuits-presque-blanches noires en particulier

Oct 31, 2008 06:33

L'heure. Je n'arrive pas à réaliser qu'il est 3h40, et que je suis "tout à fait en forme" (bon, un peu comateuse, encore ; mais au moins, j'ai plus la tête qui tourne dès que je me lève et les yeux qui papillotent, et l'impression que ma tête est lourde, ssssssiiiii lourde, que je ne vais pas réussir à la relever si jamais elle tombe sur la table). Simple tentative d'auto-préservation (je ne suis sans doute pas suffisamment maso pour ne pas réussir à me faire tout le temps du mal) : ayant dormi un peu moins de six heures en cumulant les deux nuits précédentes, je me suis couchée à 17h hier. Pour me réveiller à 3h. Et... j'aime ce mode de vie O_o (enfin, je l'aime là-maintenant-tout-de-suite parce que j'ai pas de devoirs à faire, que je me suis levée sans réveil, parce qu'il n'y a personne de levé dans la maison). Merde, j'ai foiré ma mise en contexte.


- Les parents sont partis mercredi soir pour une semaine (stage de danse en Italie).
- J'ai passé ce que je persiste à appeler des "nuits" (ou un prolongement de la journée, "sauf que le ciel il est tout sombre" ?) courtes. Terriblement courtes.
- Contre-coup : couchée tôt hier.
- Contre-coup n°2 : levée tôt ce matin/cette nuit.
- Vacances ce soir, donc, pas franchement envie de m'avancer dans mes devoirs.

En fait, oui, la fac, c'est fatiguant. Pour beaaaaucoup de raisons.
* C'est "loin", d'abord (1h15 (plus ou moins) pour y aller), et c'est "dans Paris". Paris qui est une ville fatigante, et, en plus, démoralisante, mais je pense que je vais déjà me plaindre de ça à loisir un peu plus tard.
* Il fait froid le matin. J'ai repris l'habitude de prendre les premiers vêtements qui me passaient sous la main le matin - et ça donne des trucs plutôt conceptuels, à voir le mélange jupe longue/pantalon et la superposition des hauts. Mais ça tient chaud...
* Il fait sombre le matin et le soir. Et, comme la plupart des gens, oui, l'obscurité en période scolaire me plombe, puisque "on est en plein milieu" (en sortira-t-on un jour ? ai-je envie d'en sortir ?).
* Les gens sont fatigants dans leur boffitude, et ils ne s'en rendent pas compte. C'est "plat". Il n'y a pas d'extrêmes. C'est même pas une histoire de pondération, c'est... qu'ils donnent l'impression de ne pas savoir qu'on peut être dynamique, qu'on peut afficher ses goûts, qu'on peut se plaindre (oui, même du mauvais temps). Ils sont fainéants, aussi, "grâce à" l'ascenseur (que je ne prends jamais, même quand c'est 5 étages à monter d'un coup pour l'info du samedi matin). C'est même pas une question de gagner du temps, étant donné le nombre de minutes qu'ils passent parfois à l'attendre. Et le comportement de bof en général... toujours à se contenter des trucs donnés, à se contenter de ce qu'ils peuvent faire sans efforts... combien de personnes sont bilingues, ou ont de la famille espagnole, en LLCE Espagnol ? Combien de personnes pensent que ce qu'on fait est vraiment pointilleux, difficile à comprendre, intéressant, en Etudes Théâtrales ?
* Je déteste un des livres au programme (espagnol, et, même : latino-américain), et, sur trois, ça me donne pas trop de liberté. Ou comment on essaie de nous montrer les qualités littéraires d'un livre... qui n'est pas littéraire. Et chiant au possible. Et jamais dans la finesse, toujours dans l'hyperbole (ah, c'est "nuancé" ? Mais pourquoi toutes les nuances vont-elles d'un extrême à l'autre ? Pourquoi l'auteur cite Flaubert ? Pourquoi il ose salir son nom ?).
* 35h30 de cours par semaine, ça fait mal. Niveau temps, niveau moral, aussi (au minimum 2h30 de transports hebdo en plus...). Et je suis proche de Beaubourg. Et comme ma carte est trois zones, je peux y aller quand je veux (sans avoir à prendre de tickets supplémentaires). Et j'y vais. Et Beaubourg, comme la plupart des bibliothèque, est un endroit qui nous fait sortir nauséeux, chancelant et vidé. Après, mes semaines sont presque aussi chargées qu'en HK, la satisfaction d'apprendre quelque chose en moins. C'est moins fatiguant, de faire du travail "bête". Mais je me retrouve encore à laisser de côté ce que j'aime (même si je peux quand même lire plus souvent ce que je veux).
* "Etudes Théâtrales"... putain, je sais pas pourquoi je persiste là-dedans. SI je suis constamment déçue, c'est que je trouve le moyen d'espérer à chaque fois, alors qu'il n'y a vraisemblablement rien à attendre. Je passe mes heures les plus chiantes de la semaine là-dedans. Il n'y a qu'un cour qui m'intéresse (Esthétique du Théâtre: le siècle des Lumières). Les autres, "on ne touche surtout pas au texte". Et j'ai encore envie d'aller hurler sur Bertrand, ou, puisqu'il l'a mérité, d'aller pleurer devant lui pour lui dire qu'il m'a menti, que non, il n'y a vraiment pas de pratique ici, et même, que les dramaturges ont écrit des textes qu'on ne commentera jamais, sur lesquels on ne discutera jamais, qui ont juste à prendre la poussière puisqu'ils ne rentrent pas dans le moule des "théories générales" sur la pratique. Sans rien de concret, sans la moindre chose qui paraisse un tant soit peu utilisable. Je sors des cours avec l'arrière-goût de n'avoir rien appris, si ce n'est que les gens de la fac se contentent d'idées générales. Qu'est-ce que j'ai "appris" hier ? Que l'esthétique du XVIIème siècle reprend les Anciens à sa sauce, que "ça s'est pas fait en un jour", que tragédie et tragique, c'est pas la même chose, que Corneille a beaucoup théorisé et pas Racine, que les règles qui prévalaient, c'était les 3U (temps, lieu, action), la vraisemblance, la bienséance (Cour magistral d'esthétique théâtrale). Donc, oui, j'ai de quoi être sidérée, j'ai de quoi en avoir marre, j'ai de quoi penser que "je perds mon temps", mais que je ne "sais pas" identifier le "ce qui pourrait me donner l'impression d'en gagner".
* "Je me sens terriblement seule", la journée. Je ne parle pas de sentiment de solitude. Je parle d'être seule, en concret, et, si je le remarque, c'est aussi "symboliquement". Je ne sais pas rester totalement seule, bien sûr, parce que, à un moment où à un autre, j'ai besoin de parler. Mais c'est des "conversations" (comprendre : des répliques qui pourraient être issues de deux pièces différentes et qui sont mélangées pour donner l'illusion d'un dialogue. C'est une forme de tragique d'incommunicabilité, à sa façon) vides, creuses, sans rien de savoureux. Je n'ai pas eu "une intuition". Les cours s'échangent comme on s'échangeait les fiches en HK, et c'est une horrible parodie, parce qu'il n'est plus du tout question "d'accroître ses connaissances", mais de rattraper ce qu'on a séché.
(je suis, et à regret, forcée de m'inclure de ce "on" en repensant à vendredi dernier. Parce que, oui, je suis pas venue aux cours ; mais, quand même, c'était pour assister à un colloque, qui m'a beaucoup plus appris que tous les cours magistraux d'esthétique théâtrale réunis).

Je parle pas "en mode angst", qu'on se fiche ça dans le crâne. La période post-changement d'heure a toujours été terrible sur mon moral. J'ai les compilations des années précédentes qui l'attestent. 
- 2005 : là, je devais broyer du noir pour "la première parodie de stage". Premières vacances de la Toussaint où...  on va dire "premières vacances de la Toussaint". J'avais arrêté la compétition. Mon niveau chutait. "Nager", vraiment nager, me manquait à un point insupportable (ça me manque toujours, soit dit en passant). Je m'enfilais du Rie Tanaka (Fields of Hope, c'était la période de diffusion de Gundam Seed Destiny, je crois) et des démos d'Evanescence. Et puis, après, "Alice et June" était arrivé.
- 2006 : celle que j'écoute à la fac en ce moment. C'était juste avant la meilleure séance de karaoké à laquelle j'ai eu le plaisir de participer (Game in Paris III). On avait fini à... 15 ?, pour se défoncer la voix "tous ensemble". Au moment où la compilation avait été faite... j'avais peur du bac, de l'après-bac. Je sais pas si, ce mois-ci, j'étais "résignée à aller en prépa", ou "en rébellion, non mais je vois pas pourquoi j'y irai".
La compilation en elle-même me rappelle pas mal de choses (notamment d'une énième crise de larmes un jeudi). Et je suis capable de me souvenir de certains morceaux, même s'ils sont en jap (grâce au rabachâge des karaokés) :

"Yuukuri de mo
chikazukeru kana
Yume no kakera, daisuki na ito
Imoi egaita
Ai no katachi wa~
zutto zutto
sagashi tsuzukete
La la lala lala, la la lala lala
La la lala lala, la la lala lala..."

Ou encore :

"Kaze ni notte
yume no kanata e
tonde yukitai
yuuki to yuu tsubasa wo tsukete
Tori ni natte
moirosu kokoro
mochitsudzuketai
RIARU na hibi ni makenai you"

Et beaucoup de musiques tirées de l'OST de Madlax.

- 2007 : ... "Liminality". "I hate everything about you" (TDG). "Breathing" (Yellowcard). Epix. "Sandtime" (Hana Kimi). Parfois, "Focus" de Changin' my life, quand je bougeais un peu (je me rappelle, lorsque Bertrand nous avait parlé du "Focus"...). Je me souviens surtout de la catastrophe du DS de géo de novembre ; ça n'allait pas parce que... un peu la même situation, si on "oublie" que j'apprenais, quand même. J'avais commencé à essayer de me rapprocher de plusieurs personnes (suis-moi je te fuis / fuis-moi je te suis), d'une façon relativement foireuse. Je voyais ça comme une "trahison" pour "les amies du lycée" (je reste générique, mais je pense à des prénoms. Et "lycée", même si c'était depuis la primaire pour beaucoup, finalement). Ressassement d'idées noires en général, aussi. Le jeudi avant les vacances, "Le malade imaginaire" à l'Odéon, avec un DS de carto ; la course mémorable, de la salle jusqu'à la gare de Bourg-la-Reine, et la pièce, tellement comique dans sa fausse solennité...

(Je suis donc visiblement bien partie pour rajouter un "2008" dans la liste, l'année prochaine).

Je n'arrive pas à lire dans les transports en commun (encore moins à bosser). Ce qui me laisse du temps pour "penser", et pas forcément pour penser de manière constructive : ressasser tout ce qui ne va pas, toutes les conneries de l'année dernière, tout ce qui m'empêche de m'exprimer, tout ce que je ne dirai pas, de toute façon, et qui continuera à me tourner dans la tête, encore et encore. Je me retrouve, presque tous les jours, à avoir la larme à l’œil en marchant dans les couloirs pour atteindre ma correspondance. Je n'ai pas d'exutoire. Je n'ai plus la natation, et là, d'une certaine manière, je n'ai même plus le théâtre ('pour ça que j'hésite à aller voir du côté du collège si le club théâtre est encore debout). Je me rends d'un point A vers un point B tous les matins, au milieu des miasmes de fatigue et d'agacement. Ca serait plus vivable s'il y avait quelque chose à attendre, au point B. Ou quelqu'un. Ou quelque uns. Je ne pense pas que se soit de la mauvaise foi, de dire qu'il n'y a personne ; mais je repense (encore) à l'année dernière, et me dit que j'avais à peu près le même discours sur les gens conventionnels de la prépa (à grands coups de "je ne généralise pas, mais se sont tous les mêmes, et j'en veux pas"). Sauf que je me souviens plus jusqu'à quand je l'ai pensé/ai cru le penser, quand mon comportement a démenti mes paroles, quand je m'en suis rendue compte, et jusqu'à quand j'ai joué la carte de la mauvaise foi. S'il faut être vraiment honnête, il faudrait aussi tenir en compte le fait que "seulement" cinq semaines se sont écoulées depuis la rentrée. Mais je suis tout de même "presque en novembre", maintenant...

A Paris III, il n'y aucun endroit dans lequel me plonger. Je ne me sens bien ni n'ai envie de rester dans aucun endroit en particulier. Y'en avait-il un l'année dernière ? Je ne supportais pas les salles de classe, mais j'adorais les couloirs extérieurs couverts. J'adorais les courants d'air qui filaient, j'adorais sentir le froid. Et la salle Maurice Allais ! Il y a quelque chose de chaleureux, dans cette salle. Elle "a de la vie", elle avait suffisamment d'attirance sur moi pour que je cherche à m'y réfugier dès que ça n'allait pas (ce que j'ai fait, un peu à outrance, même quand il a été question d'essayer de faire passer "le nœud" en pleurant des heures et des heures). A Paris III, la seule "cour" qu'il y a est investie par des fumeurs. Donc, c'est l'intérieur ou rien, finalement. Je n'ai pas encore "découvert" la bibliothèque de Paris III, mais il y a Beaubourg "pas loin" (en fait, environ une demi-heure pour y aller, quand même...). Et puis, d'une certaine manière, c'est la fac : aucune attache à avoir. Pas de fierté à en tirer. Pas d'environnement chaleureux et convivial face à une adversité tutélaire (je sais pas... Marmo, par exemple ?).

Rationnellement, j'aurais envie de voir certaines personnes, ou, au moins, d'être sûre qu'une communication existe toujours, ou ne risque pas de disparaître d'un coup. J'ai recommencé ma sale manie de m'écrire des textos pour me plaindre avant de les supprimer. A commencer à faire des textos pour d'autres avant de les supprimer, en me disant "ouais, mais machin va croire que" ou "j'ai l'impression d'harceler". Harceler, parce que je ne peux pas m'empêcher de me dire que tel texto n'a pas eu de réponse (même si mon message n'incitait pas à en donner une).

Ca a intérêt à passer (mon humeur est tout de même indépendante de ma volonté). J'arrive pas à me dire que "Je m'en fiche" pour l'instant, et c'est bien ça le problème. La seule chose qui n'a pas vraiment d'importance, c'est ceux qui me font face quotidiennement (ce n'est pas qu'ils soient là qui me dérange, c'est "qu'ils soient là et pas machin, machin..."). Il y a le fait de ne pas vouloir faire "ami-ami" avec "ces gens-là" qui joue, à la base, et conditionne la façon dont je les perçois, forcément. Mais c'est aussi de "leur faute", s'ils n'arrivent pas à percer mes préjugés. En prépa, certains avaient réussi. Trop bien réussi, suffisamment pour arriver à me faire mal, encore maintenant, quand je les vois briller par leur absence, un peu sur tous les plans.

Ressassement d'idées sombres (pas "noires") induit par le fait qu'à cette heure aussi, "je suis seule". Comme d'hab, ça sera pas les visés qui y auront accès (ou, du moins, peu). Ca m'agace, quand même, d'être autant préoccupée par ce qui est "en face de moi" quand, pourtant, j'ai toujours des personnes et certains "petits quelques choses" qui sont en permanence "avec moi". Je suppose que quand une chose est considérée comme acquise, on a tendance à ne plus se préoccuper de savoir si elle va s'éloigner ou non (j'entends par là : convaincue qu'elle restera, sur tous les plans) ? Alors, finalement, il y aurait quand même des choses que je parviendrais à considérer comme "acquises" ?
(Oui, sans doute, parce que "l'absence" me semble alors difficile à vivre, non pas parce qu'elle me fait m'interroger sur les liens que j'ai avec machin, et la façon dont machin me voit, mais plutôt, parce que "machin me manque", même si machin est en permanence "avec moi").

Hop. Essayons de fourbement cacher ça en faisant l'article "agréable" qu'Ask méritait.

*referme la page "Je, Moi, Ma vie, Mes malheurs et Moi-même"*

random: plaintes nocturnes, obsession: nuit, humeur: symptôme annuel

Previous post Next post
Up