Nettoyage de printemps

May 02, 2009 16:30

Histoire d'éjecter toutes les ébauches d'entrées qui parasitent ma clef USB (la blanche) depuis près d'un an. Par soucis de malhonnêteté, elles ne sont donc pas classées par ordre chronologique. Il y a du pré-angstique, du mélodrame, du un peu joyeux. On pourrait dire du fluff, grosso modo.

« « Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville. »

D’où est-ce que je tiens ce morceau de cliché vivant ? Ou l’ai-je lu, depuis quand est-il là, à se glisser dans mon oreille, dès que mon humeur s’accorde au temps maussade ? C’est un lieu commun, et tout le monde y passe sans laisser sa marque. Pourtant, l’endroit semble désert, quand on y revient pour quelques heures. Je profite, je mange le temps, je le nargue ; je ne fais rien « d’utile », je ne fais rien d’intelligent, je déblatère juste pour rien. La pluie est tombée sur la flamme, et même si les braises rougeoient encore un peu, pour quelques heures, elle est éteinte et morte, et sans rien autour d’elle. « Pas de perspective ».

Tac. Tac. Tac ?

Le bruit des aiguilles d’une horloge, la pulsation d’une montre ; le choc des gouttes d’eau contre le rebord de ma fenêtre et le toit, avalé par… ; … les notes, le son qui tombe plus bas que les doigts, à mesure que la musique se répète, lente, triste, douce et humide. Elle n’a pas besoin de moi, elle continue, toute seule, et c’est moi qui me raccroche à elle alors qu’elle m’est étrangère (je ne l’ai pas créée, je ne l’ai pas véhiculée, elle était là avant, après moi, oui, mais je l’ai découverte après ; elle a une vie séparée de la mienne et…). Et c’est tout, je n’ai pas envie de pousser le non-sens plus loin.

« Bonheur et malheur sont souvent liés », chantait-on en troisième sur un air joyeux (l’air de femmes qui tissent, en chœur, avec une douceur de mère, avec une sensation de tissus, de chaud et de protection). « Malheur » qui me tombe dessus, je vois très bien (toujours la même chose, toujours le même problème, « se projeter », je n’y arrive pas, comment est-ce que je pourrais, en quoi est-ce que j’en aurais le droit, qui est-ce qui m’y autoriserait). « Bonheur »… les mois ont passé. Pourquoi est-ce que ça aurait dû me rendre « heureuse », à une époque ? Depuis quand est-ce que je me réjouirais du malheur des autres, même de ceux qui m’ont fait mal, même de ceux qui m’ont aidé à connaître la pire partie de moi-même (celle qui dicte mes doigts, encore un peu ; à moins que « la pire », ce soit celle qui à cette rage et cette hargne, qui voudrait hurler et n’y arrive pas ?). Pourquoi est-ce que ça me rend… indifférente ? (avec cette sorte de curiosité malsaine, celle  propre à « la vie en société », plutôt commère, cet attrait morbide pour la souffrance des autres, cette curiosité polie, cette voix qui dit « Oh ! C’est affreux » et qui repart tranquillement chez elle, inchangée). Ca ne me rend pas heureuse, ça ne me réconforte même pas. Alors pourquoi maintenant ? Pourquoi maintenant, alors que tout ça est vide de sens ? Est-ce qu’on ne peut pas inverser ? Rien ne se dresse entre « ce que je voudrais » et moi, et, en échange, je sacrifie… « ce que j’ai voulu » ? Pourquoi est-ce que les rapports changent ? Quelque chose a changé, et, en même temps, je m’enfonce dans ce marasme inchangeable. Pourquoi les choses qui ont le pouvoir de me faire réagir (elles sont précieuses, elles brillent, elles sont chaleureuses, elles ont un éclat ingénu parce qu’elles l’ignorent ; elles sont maltraitées par le reste du monde, elles évoluent, et restent les mêmes et… pas, non, plus besoin de pousser le non-sens) s’amenuisent-elle autant ? J’ai changé, je dois changer, encore (si je m’enfonce, si je me redresse, si j’explose et irradie), mais, pourtant, quelque chose est brisé, et je ne change plus.

« Je veux dire, comment on fait pour voir si on est en train de rater sa vie ou pas ?

Quand on l’a ratée, on l’a ratée, au moins c’est fait, mais quand on est en train de la rater…

Comment on fait pour voir ?

Comment on fait pour se crever les yeux et pouvoir enfin voir notre sens, notre rythme, notre vie, notre place ? »

(Wajdi Mouawad, Seuls)

Est-ce qu’il faudra attendre vingt ans pour obtenir la réponse ? Et dans vingt ans, je serai quoi ? Toujours à avoir peur de me battre, toujours à « me résigner », toujours « à me faire une raison », toujours à courber la tête et jamais à « vivre » sur le long terme (rien que de petites expériences, des « rien que » qui justifient à eux seuls des centaines de vies, tant j’y accorde de l’importance ; mais irrégulières, occasionnelles. Je peux les faire revivre dans ma tête, mais elles ne sont plus là. L’autre et le monde existent pour qu’on s’en détache).

Je me disperse. Qu’est-ce qui fait que je suis encore « moi » si j’oublie, si je me trompe autant ; si j’ai de moins en moins de conviction ; si je répète les mêmes erreurs, encore et encore ?

Depuis quand il y a « ça », ce monstre craintif et lâche qui fuit devant les obstacles ?

Depuis quand il y a ces blocages, ces nœuds dans la gorge et ses instants fébriles où je suis incapable de tout et capable de rien ?

Depuis quand « j’oublie », depuis quand je suis coupée du monde alors même que je voudrais lui accorder toute l’attention qu’il mérite ? Où elle est, cette époque où j’avais l’impression de « réussir », quoique j’entreprenne ? Je ne peux accuser personne de ne pas avoir confiance en « ce que je voudrais » si moi-même, je n’arrive pas à lui faire confiance. « Il faut », « je dois », « c’est mieux que », mais de moins en moins de « C’est ça », « c’est ce que je veux ».

Et de l’autre côté (« bonheur », ah oui ?)… je suis désolée. Ce que j’ai souhaité il y a longtemps se réalise maintenant, et personne ne peut se consoler en se disant que j’en suis heureuse. Ca ne me fait rien. Ca passe comme une évidence, comme quelque chose qui devait arriver. Peut-être cette excuse arrivera-t-elle à bon port, malgré elle (elle sera délivrée sans qu’on sache, sans qu’on comprenne, sans qu’on se sente concerné ; et son destinataire ne s’y attend certainement pas ; j’aurais d’autres occasions « d’avoir à dire pardon », mais, cette fois, il n’y aura sans doute pas d’excuses, jamais). Sinon, ça n’est pas grave. Il y a de moins en moins de choses qui pourraient être graves (non, j’y ai pensé aujourd’hui encore, c’est pas vrai, bien sûr que oui, il y a des « gravités » qui m’anéantiraient pour de bon, et qui m’arracheraient un bout de moi (je ne m’en relèverais jamais entière, même si je me relève quand même, il faut le savoir, c’est ça, « une nécessité perdue » : on subsiste autrement, mais quelque chose est craquelée quelque part, il reste un nœud, il reste un souvenir vivace et amer. Je ne veux pas que ça arrive, pas « parce que je ne veux pas que ça arrive » ou « parce que ça me ferait mal », mais par un « je ne veux pas ! » plus primaire, plus sincère, plus brut, un cri, un vrai)).

La pluie continue de tomber et elle ne m’a toujours pas noyée. Bonne nuit, la ville sous la pluie. Dis, promets-moi que demain, il fera beau ? »

(et la musique en fond était « Yuki Kajiura (Madlax OST) - Cold », dit la fin du document. Ah, et pour le poème, c'était donc du Verlaine ^^,)

« Je pensais, il y a une demi-heure, commencer ce message en faisant état de l’état de mon corps. J’ai mal aux pieds, un peu aux jambes (conséquence directe du jeu de ce midi, et de cet enfoiré de sol, qui, je trouve, est doté d’une conscience agressive envers les plantes de pieds). Aux épaules : la faute non pas au sac en bandoulière, mais à cet enflure de soutif (Solution 1°) Je me décide à passer au D, aussi humiliant que ce passage puisse être pour une Anti. 2°) Je remets la main sur des brassières, quand même plus pratique quand on fait du sport - ou un ersatz de sport, puisque je n’ai plus « fait de sport » depuis trois ans), qui m’a laissé de magnifiques traces. J’ai cru avoir un bleu en haut du sein gauche, mais la couleur foncée est partie avec du savon. Je suis toujours à la recherche d’un explication rationnelle (Un nouveau genre de moustique ? L’explosion d’une mini-cartouche ? Une goutte de colorant égarée ?).

Ce message sera fragmentaire ; je m’étais décidée à arrêter à 22h50, me réservant dix minutes pour faire mon sac (retrouver les textes des Concours Blancs, surtout), et me couchant à une heure honorable. Il faut que je « résume » deux semaine, et ça sera pas de la tarte.

(Sans compter qu’il y aura la version LJ, la plus objective possible, même si quelques jugements dépréciatifs se seront glissés par-ci par-là, mais ils seront, j’en ai la conviction, repérable par les qualificatifs « enfoiré », « enflure », « cette saloperie de »,  « ce putain de », et autres mots qui traversent fréquemment (et de plus en plus) mon palais ; la version LJ, donc, et la version pirate-subjective qui comprend des notions que je ne peux décemment pas laisser entre des mains inconnues, puisque « j’ai laissé traîné cette adresse un peu partout ».)

Les Concours Blancs. Ca sera rapide. Crise d’angoisse la nuit du dimanche au lundi et celle du mardi au mercredi (respectivement avant Lettres et Géo) ; incapable de dormir, incapable de me coucher, incapable de ne pas relire des fiches. Du coup, 20 minutes de sommeils, des cernes, un état nauséeux renforcé par le mal de tête, etc. Lettres pas réussies (c’était du Barthes, et je ne suis pas arrivée à avoir le moindre jugement de valeurs. Saloperie), Géo « moins foirées que d’habitude ». Il m’a manqué du temps ; j’aurais pu/dû avoir une vraie problématique, je la tenais presque là.

Entre les deux, philo. Petite frayeur, je fonçais droit vers ce que je considérais comme un éloge de l’anarchie. Donc, trois pas en arrière, et plantons notre problématique. Bouh.

Jeudi férié (8 mai). Végétation et fiches d’histoire.

Vendredi, histoire. Quelques trucs que j’ai bien aimés (Le passé qui peut servir la nation dans un « actualisation constante »…), mais pas « suprême ».

Samedi, anglais. Enfoiré de texte…

Samedi après-midi, pseudo-repos sur fiches de théâtre. Idem dimanche.

Lundi (Pentecôte), mon frère et moi décidons de nous rendre à Beaubourg. Tout ça pour faire face à la plus impressionnante queue qu’il avait vue. Que faire ? Allons au Starbucks. Fichage de Lettres pendant 2h30 pour ma part, avec Frappuccio Caramel et dégustation gratuite d’un à la fraise. Retour à la maison.

Mardi (bordel, c’était y’a moins d’une semaine O_o) après-midi, espagnol. Arnaque : le texte, dans cette épreuve en deux heures, était plus long que celui d’anglais, dans une épreuve de… quatre heures. J’ai pas fait des étincelles ; et comme Alice, la HK qui m’a pris les cours aujourd’hui, m’a signalée qu’elle avait pris ma copie sans me signaler la note, j’ai (un peu) peur. Comme je lui avais dit que le stage était super, elle a peut-être voulu ne pas me casser tout de suite le moral… ?

Mercredi, grec. « Pas de commentaire », mais je voudrais juste dire que ce massacre-là était très drôle ^^. On a fini le DS par temps d’orage ; pique-nique entre HK annulé, donc. Retour à la maison.

Jeudi, théâtre. Ambiance pas vraiment studieuse, mais ça faisait du bien… à 10h, Bertrand sort, disparaît un moment, puis revient avec une montagne de bouffe, qu’il installe dans la salle d’à côté. « Allez-y quand vous voulez… » Me suis pas faite prier. Le jus de raison était… complètement commercial, industriel, transgénique \o/ J’en ai donc repris trois fois. Sur l’épreuve en elle-même, j’ai choisi le commentaire de texte. N’ai pas cartonné, mais « mieux » que le premier Concours Blancs, je pense/espère.

Et là, on arrive à vendredi. Et là, on arrive au premier jour (sur quatre) du stage de Théâtre sur Le Rock d’Andromaque d’après Racine, prévu depuis un moment, du vendredi au lundi (en nous faisant donc rater une journée de cours).

Arrivée tôt le matin à Lakanal (8 heures). La raison ? Une déviation, de 8h à 17h, toute la semaine, qui m’obligeait à marcher (beaucoup) pour choper le bus. Pas envie de me plier face aux travaux ; je suis donc partie plus tôt, alors que le rendez-vous était à 9h30 à Lakanal. J’ai bossé sur des fiches de Lettres, assise dans le parc, sur un vieux rond, au milieu de l’humidité herbeuse. Et puis, fermeture du classeur, allers-retours entre la salle de théâtre et l’entrée de Lakanal, jusqu’à arrivée des gens. Nous discutaillons, concluons que « Bertrand n’arrivera JAMAIS en avance », jusqu’à ce qu’il arrive, avec 8 minutes d’avance. Woé.

Les échauffements se sont faits en extérieur. Vers l’heure de la récrée, et donc, près de la cours. On a eu notre premier public de la journée \o/ !

La tâche principale a été de jouer sur ce que j’appellerai « l’effet groupie ». Pour la leadeur, c’est bien sûr Sarah qui s’y est collée, et nous avons réussi à obtenir un résultat particulièrement respectable compte-tenu de l’absence de sujet-fixe-attire-groupies. »

(et puis je me suis arrêtée là pour aller me coucher, visiblement).

« J'avais encore un projet, hier. Après le partiel d'esthétique théâtrale (et d'autant moins réussi que je l'avais bossé à mort), mon planning était formé autour de la nuit (la VRAIE nuit) à venir.

Le partiel. 1h30 pour un commentaire de texte théorique, ouais, je trouvais déjà ça très court ; le faire en 1h20 « parce que le cours d'amphi juste avant a fini un peu plus tard, et qu'on finit à 15h, de toutes façons, pour le cours suivant », c'était... je manque de mots. Je trouve ça stupide, borné, sans intérêt (parce qu'on nous dit que c'est court, qu'on sait que c'est délicat, blablabla... mais alors quoi ?! pourquoi ne pas faire une épreuve avec plus de temps, si la qualité est prévue faible à cause du temps réduit ?!). Et puis, le gamin de Madame-la-prof était malade (5 ans ?), et elle l'a emmené. Au début, c'est mignon, ça fait sourire, le gosse qui ne supporte pas que sa mère parte, qui dessine à la craie sur le tableau, assez violemment. A la moitié de l'épreuve, ça devient stressant et insupportable.

Il restait 10 minutes quand j'ai fini ma première sous-partie (sur 5). « lol ».

Je devrais m'écouter plus souvent. Sur la vingtaine d'auteurs cités durant les cours, je m'étais dit « Corneille ne tombera jamais, il est tombé l'année dernière. Donc, pas d'auteurs du Classicisme, a priori. Pas d'avant, donc exit antiquité. J'ai lu Leissing (entre autres) : étant donné qu'il rappelle toutes les évolutions, il risque de tomber. Donc, mon pronostic principal: Leissing, peut-être Brecht, si la prof a la flemme, puisque Le Petit organon sur le théâtre est composé de textes courts, qui feraient des sujets faciles. »

Bingo, Leissing, qui critique d'Aubignac, qui critiquait les tragédies d'Euripide (et surtout, l'annonce dès le Prologue de ce qui allait se passer et du dénouement, par un récit. Annonce, par un récit, au XVIIIème ? Ce qui rappelle « à peine » Brecht au XXème).

Bref, a priori, texte plutôt intéressant, qui se place dans la rupture (t'façon, au XVIIIème...). Doublement intéressant, même, puisque Leissing avait des arguments foireux (ressenti personnel (« je »), point de vue utilitariste, et comparaison foireuse (« ouais, mais la mule, c'est un hybride aussi, et, pourtant, elle est utile »)). Qui m'a laissé un goût trop amer, en sortant de la salle ; d'autant plus que sans savoir comment, j'ai perdu mes écouteurs (à la recherche de la prof, j'ai jeté mes affaires dans mon sac, et il est possible qu'ils se soient décrochés à ce moment-là).

Crise de larmes d'autant plus grande dans les transports que j'ai raté le Robinson, que j'ai raté le 390, et que j'ai raté le 179.

Ah, les écouteurs... ça m'inquiète. Il faut replacer les choses dans leur contexte : samedi, à la BPI, j'ai déjà « oublié » ma carte de photocopieuse. Bien sûr, une fois revenue, dix minutes plus tard, personne n'avait rien vu. Mardi, en fonçant de justesse dans le RER au moment où la fermeture des portes sonnait, mes clefs sont tombées de ma poche, fort heureusement, pour atterrir sur le rebord de la porte. J'ai juste eu le temps de les attraper avant que les portes ne se ferment. Mes clefs, j'avais « oublié » de les mettre dans mon sac.

Donc, oui, ça m'inquiète. Ca veut dire que je ne suis pas attentive, que je me disperse complètement, et que, peut-être, ça ne va pas bien dans ma tête, en partie à cause de la fatigue.

Bon, bref. Couchée à 17h hier, j'avais prévu de dormir, pour pouvoir profiter du reste de la nuit quand je me réveillerai. Erreur : voix fortes dans l'escalier à 21h = réveil immédiat. Du coup, je n'ai pas réussi à me rendormir. Du coup, j'ai pu souhaiter leur anniversaire (... ou pas) à Esqi et Kira vers minuit, ce qui me faisait au moins faire une chose habituelle. Rendormie vers 1H30, et donc, crevée, en me levant, ce matin.

Fatigue. Hier, en plus du partiel, j'ai eu l'exposé sur « El Tiempo en Asi que pasen cinco años ». Qui s'est plutôt bien passé, au niveau du contenu, si j'en crois l'avis de « madame-la-prof-de-français » qui fait aussi sa licence d'espagnol. Et puis, on a pu parler Littérature après, se plaindre de Vargas Llosa, se plaindre de la définition de la « focalisation externe » de la prof de littérature Amérique latine (ouais, elle la confond avec un narrateur omniscient. Et après, on se plaint que les élèves qui sortent de la fac...), et de sa systématisation de l'approche des textes (soit-disant qu'il faut étudier le point de vue dans chaque extrait parce que c'est important dans le livre. Mais, si le livre repose sur le MÊME principe, tout le temps, à quoi il SERT ? en quoi il serait littéraire ? en quoi il est novateur ? dans ce que, justement, il n'a aucune richesse, n'innove pas, ne sert à rien ? les explications de texte sont dures, parce qu'il n'y a rien à expliquer. Les élèves virent à la paraphrase, et, ils ont en fait raison sans le savoir, sans doute: il n'y a rien à en dire) ; faire l'éloge de Flaubert et de Racine, des problématiques, de la mise en perspective littéraire...

Bon, pour le travail de l'exposé, je me suis faite avoir, bien sûr : la fille qui le faisait avec moi « n'est pas douée pour les problématiques ni pour les plans » (... c'est moi, ou « tenir sa problématique et son plan » = « savoir où on va et comment ou va y aller » ?). A cause du manque de temps, j'ai fait une problématique artisanale (j'entends : après avoir fait le plan, après avoir presque tout rédigé), qui, en fait, était plutôt efficace. Madame-la-prof-de-français a beaucoup aimé le questionnement sur la mort du théâtre dans l'introduction d'un motif typiquement poétique (ce qui reste l'enjeu éternel de Lorca, pour moi : tout le monde s'accorde à dire que son oeuvre théâtrale est éminemment poétique, mais ça ne semble poser de problème à personne, tout comme la question de la réception par le public...).

Je suis donc sortie de tous mes partiels anticipés de cette semaine avec l'arrière-goût et le sentiment de l'avoir foiré, et (c'est là où est le problème), de « m'être foirée ». Anglais = Hors-Sujet. Version = Massacre. Esthétique Théâtrale = Superficiel, bâclé, bordélique, confus, tentative d'esquive.

Mais je suis en fac. Je suis en fac, donc, si je pense « j'ai raté », ça exclut peut-être pas que j'aie la moyenne, quand même. Seulement (et c'est lié au problème, aussi), ça ne m'apporte aucune satisfaction. Ca n'a pas de valeur. Ca ne me situe pas, à part par rapport aux autres, et, après l'hypo... après l'hypo, je sais que rechercher à être « la première parmi » ne veut rien dire. Je l'aurais finalement compris en étant « la dernière de », en ayant mal pour de vrai, alors que j'avais seulement peur d'avoir mal, avant.

Je me rappelle, en 3ème, pleurant après chaque DS de maths, voire pendant, paniquée ; même pour celui où, au final, j'avais eu 20... (et j'ai refait la même chose, à l'option math, au bac). Je me suis demandée quand est-ce que, pour la dernière fois, j'étais sortie d'une épreuve avec un sentiment de contentement, de complétude, de fierté, en me disant « Il n'y a pas vraiment d'inquiétude à avoir : je peux penser à autre chose, et pas par dépit ; c'est juste que j'ai dit tout ce qu'il fallait » (et par « falloir », j'entends : tout ce que je savais, sans avoir eu le sentiment d'oublier quelque chose, de ne pas savoir quelque chose). Il y a eu peu de moments, en fait. Bac de philo, un peu. Deuxième concours blanc de théatre, même si j'avais confiance de lacunes (mais l'épreuve ne m'avait pas secouée pour me réduire à un état de faiblesse). Non, vraiment, la derière « vraie » fois, ça a été à la khôlle de lettres du troisième trimestres, l'année dernière (« Auteur, narrateur et personnage »). Je l'avais préparée, je l'avais passée, j'en étais sortie en étant « bien ». Circonstances particulières, aussi (la journée théâtre, frénétique. Le bordel ; l'urgence joyeuse...).

La fille qui faisait l'exposé sur Lorca avec moi m'a demandé « Pourquoi tu te mets tout le temps à l'écart, en classe ? ». On n'aurait pas travaillé ensemble (quoique, je suis vachement positive, en disant « travailler ensemble »), j'aurais sans doute répondu « parce que j'en ai envie », ou « parce que les gens d'ici ne m'intéressent pas, j'en connais des mieux ailleurs ». A la place, j'ai juste expliqué que je connaissais personne, et que les groupes étaient déjà formés. Pas besoin de dire que je n'ai pas envie de m'intégrer à un de ces dits groupes, pour commenter les éliminations de la Star Ac', la programmation de Skyrock ou de Funradio, le dernier film avec machin dedans. Je caricature, mais, d'une certaine manière, pas tant que ça. Je n'ai pas une mentalité d'espagnole ; je n'ai pas beaucoup de points communs avec la culture espagnole en propre.

Lorca. Le Temps dans Lorca. Je me suis souvenue de « toutes les heures blessent, la dernière tue » un peu par hasard. J'ai pu parler de mythologie nordique (tripartition et unité, avec Urd/Skuld/Verdandi, qui est beaucoup plus marquée que chez les Moires ou les Parques. Pas la même vision du monde, aussi). Vivre contre le temps, vivre avec le temps.

Pourquoi a-t-on tendance à comparer le temps avec la course d'un fleuve ? je le trouve bien plus lié au vent: course aussi, qui use, aussi, mais immatériel, insaisissable, impossible à endiguer, impossible à utiliser.

Je crois que je vois finalement le vent comme un « fantôme d'eau ». »

(« Ce qui aurait dû être une plainte nocturne », dit le titre du document. Tiens donc, découvrirais-je que je ne supporte pas de rester seule dans mon coin ?)

Mais damn ! J'arrive pas à mettre la main sur les autres documents... (sur une autre clef ?). Y'en a encore, je saais >.< je suis la pro des entrées commencées-mais-pas-finies...

On a qu'à dire "Fin du premier délestage", na.

études: life in hypokhâgne, humeur: angst, obsession: entrées incomplètes, obsession: pluie, études: life in licence, random: plaintes nocturnes, random: nettoyage de saison, études: fac, études: examens et concours blancs

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