Disclaimer : Tous les personnages appartiennent à l'univers crée par Anne Perry
Titre : La noyée de Greenwich
Défi : Couleur Fushia nuit des lemons de la ficothèque avec en bonus peinture, pinceau, ambiance
Personnages : Inspecteur Pitt, le médecin légiste
Rating : R
Nombre de mots : 1132
Genre : Policier
Bêta : aucune
Note d'auteur : Ce fandom est fondé sur les ouvrages de la romancière Anne Perry qui met ici en scène un inspecteur à l'époque victorienne
Chapitre 3 : Un dessin corporel
L'inspecteur Pitt entra dans les salles aseptisées qui composait le laboratoire du médecin légistes. Au milieu de la pièce trônait le corps dénudé de la jeune femme, tandis que sur les tables avoisinantes, dans des bocaux à l'odeur entêtante de formol, divers organes étaient étiquetés, réduisant la vie à une succession de petits objets disparates pouvant être classifiés comme une nomenclature animale.
Le Docteur Trevis le salua brièvement, les mondanités n'étaient pas une de ses qualités premières mais récolter le moindre corps étranger sur un cadavre en était la principale et il allait pouvoir faire étalage de sa science devant cet inspecteur, sûrement un balourd ne connaissant rien aux subtilités de la science.
"Ah, vous voilà enfin. Je suppose que vous vous êtes perdus en chemin ? Un petit écart dans une taverne, je suppose !
- Docteur Trevis, je sais que vous êtes nouveau dans cette ville, mais je vous serais gré de garder vos insinuations pour vous. Je cherche des faits, des indices pour me mettre sur la piste du meurtrier et je n'ai que faire de votre animosité
-Bien, comme vous le savez la victime est une femme, de type caucasienne, d'un âge approximatif de 19-20 ans. Vous voyez l'os de sa main, il n'a atteint sa maturité que très récemment mais pas encore de manière totale.
- Vous avez enlevé la chair de sa main ! s'exclama horrifié Thomas
- Comment vouliez-vous que je puisse déterminer son âge sinon, ses hanches sont trop fines pour déterminer si c'est une adolescente ou une jeune fille ! Seules les os de sa main peuvent me permettre de déterminer si elle a moins de vingt ans. Vous voyez la forme du cartilage, il ne se solidifie qu'après l'âge de vingt ans. Cette main m'indique qu'elle était sensiblement proche de cet âge. J'ai aussi trouvé une multitude de fragments de tissus incrustées sur sa blessure au niveau de son dos. La plupart sont de couleur parme ou fushia, comme le haut de son corsage mais aussi quelques fragments indigo à la texture plus épaisse
- Une idée sur le type de tissu ?
- Une matière à la fois noble et robuste, je pencherais pour du lin mais habituellement, ce sont des couleurs neutres et non aussi intense. Je ne vois pas du tout ce qui pourrait...
- Un vêtement de qualité avec une certaine robustesse, peut-être un élément d'une tenue de travail.
- Oui, peut-être. J'ai aussi noté la présence de plusieurs éléments étrangers au niveau de ses reins, des poils sans follicule. Vu la texture, il semble qu'il soient de nature animale et sur ses fesses j'ai noté la présence conjointe d'un colorant et d'un diluant comme si on avait cherché à masquer quelque chose qui s'y trouvait auparavant.
- Une peinture sur corps, vous pensez que la victime ait pu servir de toile vivante ?
- Je n'avais pas pensé à cela, d'où peut vous venir cette idée ?
- J'ai lu un article sur les peintres de Montmartre à Paris notamment sur ce Toulouse-Lautrec qui déclarait avoir pour fantasme de dessiner sur les courbes d'une danseuse de cabaret un paysage à la hauteur des splendeurs vallonnées qui s'offraient à son regard.
- Vous connaissez la peinture française ? Vous ne devez pas être si incompétent que...
- Pardon ? Non la présence de colorant suggère qu'on a badigeonné son corps de peinture ou tout du moins d'une substance colorée. Le dissolvant cherche à masquer les preuves, mais cela n'aurait aucune importance si ce n'était qu'une simple coup de pinceau, mais si au contraire c'était un dessin, un ouvrage que l'on pouvait reconnaître, une trace indélébile d'un peintre connu. Détruire l'oeuvre serait le meilleur moyen de protéger le meurtrier.
- Oui ça se tient, quoique je m'imagine pas vous promener dans les sphères artistiques pour demander si les artistes pratiquent ce genre d'art corporel.
- Vous pourriez être surpris de ma manière d'interroger les suspects, Docteur.
- Je commence à ne pas en douter. Ah oui, un dernier élément : la jeune fille avait un anus dilaté.
- Vous voulez-dire qu'elle a été sodomisé ?
- Enfin pas exactement, la taille est trop petite pour qu'une verge ou même un doigt ait pu s'introduire, mais la rougeur autour de ce dernier suppose qu'un objet a été introduit dans ce dernier, sans toutefois avoir été incisif. Vous pouvez écartez la piste de tout objet tranchant ou imposant.
- De quelle grosseur l'objet ?
- De cette taille environ et avec son pouce et son majeur, il indiqua un tout petit diamètre. Ah oui j'avais oublié sur son flanc droit est incrusté l'image d'une petite couronne en relief inversé. Je ne sais pas si ça peut vous aider
- Oh contraire, vous avez été d'une aide précieuse répondit d'une manière distraite l'inspecteur tandis qu'à parti de ses éléments il reconstituait la scène.
Il ne parvenait pas à déterminer encore combien de personnes étaient présentes à ce moment là. Le fragment de tissu indigo et la couronne suggérait la présence d'un militaire, les vestes de la marine britannique arborait ses couleurs et chaque boutons de la veste était une réplique exacte de la couronne, symbole de la souveraineté du royaume. Mais le poil et la couleur suggérait aussi la présence d'un artiste ou tout du moins une personne prétendant l'être. Deux personnes distinctes ou bien une seule ?
Tout ce qu'il pouvait encore imaginer, c'est ce corps dénudés chatouillés par le passage d'un pinceau sur son corps, tandis que se dessinaient des motifs éphémères qui aurait duré quelques jours, la main du peintre qui s'attarde au creux de ses fesses. Peut-être même l'avait-il caressé tandis que son autre main tenant le pinceau avait titillé l'antre interdit, tout d'abord par un effleurement des poils de sangliers et ensuite par une intrusion dont il ne pouvait qu'imaginer qu'elle n'était pas voulu. Bien sûr, il connaissait le monde pédéraste, mais même s'il restait un opposant farouche à leur bannissement de la société, il pouvait comprendre cette pratique sexuelle entre deux hommes mais entre un homme et une femme, c'était tout simplement impensable.
Le manche du pinceau fin avait franchi la barrière naturelle plongeant la jeune femme dans la surprise ou l'embarras à moins qu'elle fut consentante de ce jeu sexuel.
Thomas était de plus en plus perdu : la victime était-elle une actrice de sa déchéance mortelle. Tout d'un coup, la salle d'autopsie se révéla être d'une ambiance froide, angoissante et il ressentit le besoin urgent de sortir.
- Inspecteur, vous me tiendrez au courant de vos investigations ?
- Oui, je ne manquerais pas de vous envoyer un rapport détaillé. Au revoir Docteur
- Vous pouvez venir me l'apporter en personne, appuyant sur le dernier mot d'une manière subjective
- Je suis marié et amoureux, répondit en souriant Thomas, pas offusqué par cette avance
- Personne n'est parfait murmura légèrement dépité le médecin légiste au moment où l'étrange inspecteur franchissait le seuil