Disclaimer : Tous les personnages appartiennent à l'univers crée par Anne Perry
Titre : La noyée de Greenwich
Défi : Couleur émeraude nuit des lemons de la ficothèque avec en bonus luminescence, irisée, palette Personnages : Inspecteur Pitt
Rating : R
Nombre de mots : 873
Genre : Policier
Bêta : aucune
Note d'auteur : Ce fandom est fondé sur les ouvrages de la romancière Anne Perry qui met ici en scène un inspecteur à l'époque victorienne
Chapitre 2 : le baiser du bourreau
Son sergent attira son attention en toussant d'une manière peu discrète. Il n'avait pas appris l'art de tousser discrètement et ce qui était pour lui une façon polie de sortir son supérieur de sa longue rêverie rappelait les crachats de la tuberculose qui sévissait dans les quartiers les plus pauvres de la ville
Thomas leva la tête vers lui et sourit. Il avait une grande affection pour ce dernier, et était heureux qu'il puisse faire le bonheur de sa bonne, dont l'absence dans la maison révélait qu'elle était plus qu'une nounou ou une cuisinière mais bien un membre à part entière de leur famille. L'astre du jour avait cédé sa place à une lune qui éclairait le cadavre de sa clarté luminescente, relevant le relief de son visage. Le corps était allongé sur les pavés et on pouvait maintenant apprécié les traits délicats de sa figure. Son teint était pâle, d'une blancheur qui ne révélait pas seulement de son état de cadavre mais bien les caractéristiques d'une personne ayant pour habitude de fréquenter des salons mondains et non les usines malodorantes des tréfonds des quartiers où s'échappaient la fumée noire. Ses cheveux n'étaient pas, comme il l'avait cru au premier abord, blonds, mais d'une couleur étrange, un mélange subtil de rouge et de blond doré, comme si chaque mèche avait était soigneusement peinte par une main divine.
Sur son oeil gauche, se déversait le sang de sa blessure qui avait embrumé et encollé ses paupières. Son oeil droit lui était toujours ouvert, figeant dans un dernier regard l'homme qui avait mis fin à ses jours. La lumière partielle du réverbère ne pouvait mettre en valeur la profondeur et beauté de leur couleur : un vert émeraude qui devait irradié de milles éclats lorsqu'elle riait. Il savait que s'intéresser à la victime, à sa personnalité avec pour perspective de connaître un peu mieux une personne n'était pas une méthode orthodoxe pour appréhender un coupable, mais il ne pouvait imaginer trouver le moindre suspect sans éprouver une empathie même passagère pour la victime.
Il s'agenouilla près du corps, ferma délicatement ses paupières et s'apprêta à faire ce qui le répugnait le plus dans son métier : constater les sévices et relever les premiers indices pour l'aider dans son enquête. D'un geste bref, il ordonna à ses subordonnées de quadriller le secteur à la recherche du moindre éléments tandis que sa main ganté s'apprêtait à dévoiler le bas de son corps.
La jupe supérieure de couleur parme était déchiré en plusieurs endroits, comme griffé par un élément tranchant. D'un geste rapide, il souleva le jupon de couleur jaune safran et constata que les entailles n'avait pas touché ce dernier. D'ailleurs il fut surpris pas la couleur inusuelle de ce dernier. Aucune femme du monde ne s'amuserait à porter une tenue aussi dépareillé, même si cela concernait des sous-vêtements. Sa femme, Charlotte avait renoncé a beaucoup de privilèges en l'épousant, mais il savait reconnaître son élégance par son port de tête et le choix de ses tenues, de qualité moins ostentatoire qu'auparavant mais avec une harmonie des couleurs qui semblait faire défaut à la victime.
Cette dernière pelure de tissu dévoila ses cuisses blanches, potelés mais gracieuses. Le spectacle qu'il vit lui souleva le coeur, non pas par ce qu'il voyait mais ce qu'il suggérait. Des traces distinctes de doigts étaient ancrés sur le haut de ses cuisses. La forme différentes des doigts, une paume plus étroite et une aux doigts fins suggéraient la présence de plusieurs personnes dans son calvaire. L'auriculaire d'une main droite avait gravé le dessin d'une bague, dont l'empreinte suggérait la présence de plusieurs pierres précieuses entourant une de plus grande valeur, un diamant peu être. Un filet de sang noirâtre entourait la blessure. En descendant son regard l'inspecteur Pitt put voir d'énorme bleu au niveau de ses genou comme si elle avait rampé pour échapper à ses bourreaux. Pour lui, il n'y avait aucun doute, ce n'était pas un coupable mais deux personnes, notamment une femme qu'il devait rechercher.
Et comble de l'horreur, il constata en dévoilant l'aine de la demoiselle une morsures au pli de la jointure entre son sexe et ses cuisses. Une morsure discrète fruit d'un suçon, ce qui rendait l'image de la scène encore plus obscène qu'il ne pouvait l'imaginer. La belle demoiselle avachie sur un canapé ou un fauteuil, tandis que son amant ou amante embrassait la partie inférieure de son corps. Une langue amie, complice effleurait sa peau, envoyant des ondes de plaisir à mesure qu'elle se rapprochait de son pubis et cette bouche qui aspirait tel un vampire assoiffé de volupté la saveur épicé de sa peau, marquant la fille comme sa possession, imprégnant une palette de nuance rosé à cet endroit de son corps. Elle avait sûrement gémi devant cette preuve d'affection. Avait-elle était surprise de cette possession brutale de ses mains sur son corps ou bien était-ce un jeu sexuel dont elle n'avait pas encore mesuré les conséquences ? Il était encore trop tôt pour tirer la moindre conclusion à cette étape de l'enquête, l'aide du Docteur légiste serait d'un grand secours pour l'aider dans ses investigations.
La victime connaissait au moins l'un des agresseurs. En l'identifiant, il pourrait restreindre le rang des suspects.