mezerhian - Passe d'arme

Jun 18, 2020 22:01

Titre: Passe d'arme
Fandom : Mézérhían
Personnage : Teagan - Kieràn - Igor
Rating : G
Disclaimer : Tout à moi ^^
Nombre de mots : 2452 mots

Les jours qui suivirent furent consacrer aux préparatifs et l’effervescence et le tumultes régnaient au château La Princesse occupait ses journées en différentes activités. Le matin dès son lever elle se rendait dans les salles de soin pour épauler le Laarkï. Les soldats et le vieux maître des soins avaient été très surpris de la voir arriver dès le lendemain des obsèques d'Aranrhod Rovenàl. Le Laarkï avait assuré être honoré de sa présence mais que sa place n'était pas dans une infirmerie. Teagan lui avait assuré à son tour qu'elle voulait se rendre utile mais également apprendre. Elle s'était sentie tellement démunie devant les plaies qu'elle avait eu à soigner sur la route d'Halfan qu'apprendre à soigner les soldats lui semblait primordial. Le Laarkï lui avait alors souris et depuis il s'appliquait à lui enseigner les geste de guérison. De nombreux combattants étaient encore alités et certain étaient en bonne voie de guérison. Le soignant lui montra comment recoudre une plaie dans les règles de l'art et Teagan réalisa qu'elle était bien loin du compte avec les sutures pitoyables qu'elle avait pratiqué en urgence. Il lui montra aussi l'usage de plusieurs plantes et le vieux sage fut surpris de voir qu'elle connaissait déjà l'usage du plantain ou de la feuille de choux comme anti-infectieux. Elle fut particulièrement ravie d'apprendre que certaines plantes se trouvant un peu partout dans le royaume pouvait faire baisser la fièvre ou que d’autre aidait à dormir lorsque la douleur devenait insupportable. Elle apprit également à réséquer les chaires avec un coutelas et à faire mordre les malheureux blessés dans un chiffon ou un bout de bois pour les empêcher de se couper la langue sous l'effet de la douleur. Teagan mettait tout son cœur dans les soins qu'elle prodiguait aux soldats et ne reculait jamais devant une goutte de sang ou encore une infection tellement odorante qu'elle vous soulevait le cœur.
Si certains soldats s'en sortiraient ce n'était pas le cas de tous et elle apprenait aussi à les soutenir dans ces moments difficiles. Elle n'aurait jamais cru que le rôle d'une Princesse pouvait être de tenir la main d'un soldat alors qu'on lui fouillait sa plaie ou encore que sa seule présence pouvait rassurer ceux qui vivaient leurs dernières heures. La veille elle s'était tenue au côté d'un jeune homme à peine plus âgé qu'elle et dont l'infection provenant d’une plaie béante à sa cuisse avait gagné son sang. Elle était restée quelques instant figée lorsqu'il avait agrippé ses doigts dans un geste désespéré avant de se reprendre et de s'installer à ses côtés. Elle lui avait murmuré des paroles rassurantes en lui caressant le front alors que la fièvre le dévorait et qu'il vivait ses derniers instants. Elle lui avait exprimé sa gratitude alors qu'il s'était vaillamment battu pour son Roi et pour son Royaume, lui assurant que les dieux qui l'attendaient seraient fiers de son attitude. Malgré son cœur serré et les larmes qui baignait ses yeux elle avait réussi à conserver une attitude confiante pour que ce jeune garçon puisse partir avec les honneurs et avait pu lire un certains soulagement dans ses yeux embués lorsque ce dernier les avait fermé pour toujours.

Les après midis elle les passait dans les écuries à tenter de calmer les puissants Eiwoarns qui y étaient logés. Elle avait été surprise mais ravie de voir que quelques uns de ces magnifiques bêtes avaient survécu. Il y avait une dizaine d'Eiwoarns dans les vastes écuries d'Halfan, six d'entre eux étaient des juments, légèrement plus petites que les quatre étalons leurs robes n'en étaient néanmoins pas moins brillante et leurs crocs acérés se dévoilaient lorsque l'on passait trop prêt de leur stalles. Malheureusement deux des cavaliers de ces magnifiques bêtes étaient morts au sein de l'infirmerie et Teagan était certaine qu'ils ne seraient plus jamais montés. Elle avait prié le bourrelier de travailler jours et nuits pour confectionner du matériel pour les chevaux. Elle même avait réquisitionné l'un des harnachement d'Arahnrod Rovenàl déniché dans la sellerie. Elle se doutait que ça ne plairait pas au Seigneur de l'Heiroken, comme le lui avait fait remarquer Kieràn mais elle avait balayé la protestation d'un mouvement d'épaule. La selle était confortable et solide et de toute manière elle ne servirait plus.

Lorsqu'elle ne passait pas son temps aux écuries ou à l'infirmerie la Princesse s'affairait auprès des soldats. Elle les aidait à préparer les chariots et regardait certains forgerons de métier qui avaient repris le chemin des forges pour confectionner de nouvelles armes.

Vous ne pouvez plus vous passer de ma présence, s'amusa le Lieutenant Kieràn lorsqu'elle le rejoignit
Il se trouvait parmi un groupe de soldat qui essayait les nouvelles épées. La Princesse y reconnut Igör et ce dernier lui adressa un petit signe de tête respectueux auquel elle répondit par un sourire.
C'est votre bonne humeur qui met mon cœur en joie, répondit elle en offrant un clin d’œil au Lieutenant.
Le regard sombre du soldat s'éclaira un instant et elle l'ignora, reportant son attention sur les épées récemment forgées. Les forgerons avaient fait un travail rapide et efficace. Les lames étaient bien taillées, l'équilibre était correct et de toute manières elle n'avait pas besoin de fioritures sur leurs gardes puisqu'elle servirait à se défendre et non à parader. Teagan eut une brève pensée pour la formidable épée de son frère, glissée sous son lit là haut dans le château. Elle n'avait pas osé la regarder depuis son arrivée à Halfàn et pourtant elle avait la certitude que le jour de leur départ elle la glisserait à sa ceinture.
Un bruit de frappe la sorti de ses pensées et elle tourna la tête vers deux soldats qui s'affrontaient. Ils étaient très jeunes tout les deux, certainement pas plus que son âge. L'un était blond avec des cheveux frôlant son menton et l'autre avait une tignasse d'un roux vif et sa peau était constellée de taches de rousseurs. Ils se battaient avec des épées en bois sous le regard d'un troisième soldat à peine plus âgé qui leur lançait de temps en temps des consignes. La scène lui tira un sourire ainsi qu'un pincement au cœur. La scène lui était familière et lui rappelait inévitablement Maeron. Depuis qu'elle avait accepté de ne jamais le revoir elle évitait de penser à lui et toutes ces nouvelles occupations lui permettaient de tenir le coup néanmoins à certains moment elle avait l'impression qu'il allait surgir derrière elle en lui envoyant l'une de ces remarques acerbes... mais ce n'était pas le cas. Un nouveau claquement entre les deux épées de bois la ramena à la réalité et elle s'avança d'un pas décidé sous le regard amusé du Lieutenant.

Serrez vos doigts sur la garde de vos épées, leur ordonna-t-elle avec autorité.

Les deux soldats stoppèrent leurs échanges et lorsqu'ils la reconnurent il se figèrent. Le roux se mit à rougir tellement fort que la couleur de sa peau aurait pu se confondre au feu de sa chevelure, ce qui amusa Teagan.

Si vous ne tenez pas fermement vos lames le moindre coup vous désarmera, continua-t-elle comme si elle n'avait pas remarqué leur gêne.
Les deux soldats restèrent silencieux, leurs épées pendant au bout de leurs mains. Elle se demanda un instant ce qu'ils attendaient avant de les houspiller.
Allez-y, reprenez !

Les deux jeunes se hâtèrent d'obéir mais ils étaient visiblement déconcentrés. Le roux ne cessait de lui jeter des regards en coin tout en continuant à s'empourprer et le blond avaient les mains qui tremblaient tellement que sa lame en bois en tressautait.
Je vais vous montrer, s'exaspéra-t-elle en tendant sa main vers le blond pour qu'il lui donne son arme factice.
Aussitôt le soldat roux s'écarta de sa trajectoire, de toute évidence il ne voulait pas croiser le fer avec la Princesse. Autour d'eux des soldats s’étaient rapproché mais lorsqu'elle fouilla la foule des yeux ils baissèrent uns à un le regard.
Igör venez avec moi j'ai besoin d'un adversaire.
L'homme s'approcha et le roux lui lança son arme trop heureux de prendre la fuite
Vous pouvez prendre appuis sur votre jambes ? lui demanda-t-elle, prudente.
Igör aussi semblait embarrassé mais il acquiesça d'un signe de tête et se mit en garde. Ces pieds étaient trop écartés et naturellement il reportait l'intégralité de son poids sur sa jambe valide.
Bien, commença-t-elle en s'adressant aux deux jeunes qui se tenaient en retrait. Regardez l'écartement de mes pieds.
Elle désigna d'un geste sa position de garde mais son adversaire ne modifia pas la sienne pour autant. Dans sa tête un souvenir violent se rappela à elle. Maeron avait critiqué durant des mois sa position avant d'être satisfait, elle avait mis beaucoup de temps avant d'obtenir une garde parfaite et elle en était fière.
Vous devez vous battre même à l’entraînement comme si votre vie en dépendait, reprit elle alors que ses paroles douloureuses faisaient échos à ses souvenirs. Si vous vous contenter d’enchaîner des passes pour vous amuser vous paniquerez lorsque votre vie sera en jeu. Profitez également des épées d’entraînement pour porter le plus de coups possibles.
A peine eut elle fini de parler qu’elle attaqua. Elle se fendit à grande vitesse et frappa Igör au niveau de l'épaule. Ce dernier n'eut même pas le temps de parer qu'il était déjà touché. Elle le vit grimacer lorsque le bois claqua contre son bras.
Il vous faut être plus rapide, dit-elle avec amusement.
Elle fut soulagée de voir son adversaire sourire et ils se remirent en garde.
Vos pieds sont trop écartés et si vous m'en laissez l'occasion je vais vous mettre par terre, le prévint-elle cette fois.
Il rectifia légèrement sa position mais pas assez. Elle attaqua à nouveau la première et cette fois il para son geste avec force. Elle en fut satisfaite et pivota sur elle-même, le frappant cette fois à la hanche. Il se déplaça vivement pour empêcher le bois de le toucher mais sa jambe s’écarta un peu plus et Teagan sourit. Elle lui crocheta la jambe avec la sienne et l'attrapa par le bras avant qu'il ne touche le sol pour amortir sa chute.
Votre jambe est encore faible, lui dit-elle en l'aidant à se relever. Il vous faut la remuscler avant notre départ.
Igör lui adressa un sourire amusé. Sa bonne humeur était communicative mais Teagan avait noté un détail qui l'interpellait.
Vous auriez pu me frapper entre les deux passes, se rappela-t-elle. Pourquoi ne pas l'avoir fait ?
Jamais je ne frapperai ma Reine, répondit-il en s'inclinant.
Les mots agacèrent profondément la Princesse mais elle ne le montra pas. Le mot « reine » lui évoquait inévitablement Bédélia ou encore sa mère. Et si elle refusait de ressembler à la première elle n'avait pas l'étoffe de la seconde. Elle n'était que la Princesse, certes peut être la dernière survivante du sang royal, mais pas encore une Reine. D'un autre côté elle était touché par les mots d'Igör et satisfaite d'avoir réussi à gagner le respect des soldats.

- Un homme ici se sent il capable de me frapper ? demanda-t-elle en reculant d'un pas.

Les regards se firent encore plus fuyants et Teagan finit par croiser le regard sombre du Lieutenant Kieràn. Appuyé négligemment contre le mur et les bras croisé sur sa poitrine il lui adressa un petit sourire.
Lieutenant Kieràn rejoignez-moi ! lui ordonna-t-elle. J’aimerais vous voir combattre.
Ce dernier s’avança lentement sans la quitter du regard, elle pouvait lire son amusement dans ses yeux noirs qui lui étaient maintenant familier et il n'y eut aucune hésitation lorsqu'il récupéra l'épée en bois que lui tendait Igör
Je vous ordonne de ne pas m'épargner, lui dit elle alors que ce combat lui rappelait celui dont elle avait fait la démonstration devant l'Eir Aodhaàn.
Vos désirs sont des ordres Elarià, répondit Kieràn en se mettant en garde.

Sa position était parfaite et il tenait sa lame d'une poigne solide, ce combat était bien plus prometteur que le précédent. Il fut d'ailleurs le premier à frapper mais elle réagit instinctivement, barrant son épée avant que celle-ci ne l'atteigne aux côtés. Elle répliqua en vitesse, se fendant avec agilité elle faillit le marquer au bras gauche mais il esquiva sa lame au dernier moment. Il enchaînèrent ainsi de nombreuses passes à un rythme effréné sans qu'aucun des deux ne prennent le dessus. Elles esquivait ses coups en virevoltant à gauche et à droite et lui paraît les siens avec force. Cet échange musclé lui rappela des souvenirs émotionnellement chargés alors qu'elle pouvait presque sentir la présence de Maeron derrière son épaule. Elle entendait sa voix dans sa tête : «  observe ton adversaire ! », « regarde comment il bouge, identifie chacune de ses passes et anticipe-les ! ». Ces souvenirs lui brouillèrent l'esprit alors que son cœur douloureux semblait battre plus fort dans sa poitrine. D'un autre coté elle se sentait épaulée, comme s'il veillait encore sur elle et cette idée la libéra. Elle se rapprochait de plus en plus de son adversaire le forçant à reculer. Elle croisa le regard de son adversaire et il lut à nouveau de l'amusement dans ses yeux noirs. Il semblait se moquer d'elle et il n'en fallut pas plus pour déclencher sa colère. Elle savait qu'elle ne pouvait se laisser aller à ses émotions car elle finirait pas fauter, au lieu de ça elle se concentra sur ses mouvements pour canaliser sa rage. En quelques passes elle fut dans la garde du Lieutenant, elle dévia souplement le coup qu'il lui porta et le força à parer une passe haute, dégageant ainsi son torse. Elle lui asséna avec force un coup de pied au plexus et ce dernier expira violemment tout en tombant à la renverse.
Le silence se fit dans la cours et la Princesse jeta un regard circulaire autour d'elle. Tout à son combat elle avait oublié les spectateurs, elle avait occulté les soldats regroupés autour d'eux et qui avait décortiqués chacun de ses gestes. Les hommes semblaient surpris et de toute évidence ils n'avaient pas eut vent de ses prouesses à l'épée, d'autres n'avait clairement jamais songé qu'une femme puisse manier une lame et cela se lisait sur leurs visage. Le Lieutenant quant à lui prit quelques secondes pour reprendre son souffle avant d'éclater de rire. Son amusement dissipa la tension environnante et elle le rejoignit pour lui tendre une main qu'elle accepta.
Utilisez tout votre corps pour vous battre, leur rappela-t-elle en tirant Kieràn vers elle pour le relever. Il n'y a pas que votre épée pour vous défendre ni pour surprendre l'adversaire.

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