Mezerhian - Grivoiseries

Sep 12, 2019 22:02

Titre: Grivoiseries
Fandom : Mézérhían
Personnage : Maeron - Bradën - Rodàan - Aodhaàn - Sellod - Dalaigh - Daleron
Rating : PG-13
Disclaimer : Tout à moi ^^
Nombre de mots : 4548 mots

- Cette citadelle est incroyable ! S'exclama Bradën

Aodhaàn leva les yeux vers la citadelle de Lijar qui s'élevait haut dans le ciel à moins d'une journée de cheval de là. Ils auraient pu l'atteindre et arriver à la nuit tombée mais ne sachant pas ce qu'ils y trouveraient ils avaient choisis de faire une halte de plus.

Toutefois Bradën n'avait pas tord. La forteresse de Lijar était une chose à voir au moins une fois dans sa vie. Elle semblait posée sur la montagne, ou peut être avait elle étée taillée directement dans la roche. Elle s'élevait tout en hauteur en une sculpture qui paraissait des plus frêles. Ses nombreuses tours plus aiguisées les unes que les autres pointaient vers le ciel en un mélange de fragilité et d'insolence. Ce n’était pas sa constitution, a première vue fragile, qui en faisait à proprement parler une forteresse mais sa voie d'accès. La montagne semblait avoir été coupée en deux comme si un éclair géant s'était abattu là des milliers d'années auparavant fendant la roche comme une miche de pain. Le seul point d’accès à la citadelle était donc un pont en pierre faisant le lien entre les deux parties de la montagne, la partie ou elle reposait étant bien trop escarpée pour être escaladée.

- Comment les Estiens ont-ils pu prendre cette forteresse ? s'enquit Dalaigh en descendant avec raideur de son cheval
- Ils ne l'ont pas prise, le contredit Daleròn. N'est ce pas chef ?

Aodhaàn mit souplement pied à terre avant de ce tourner vers le fauconnier.

- C'est ce que disaient les derniers rapports, dit-il. Les Estiens auraient pillé les villages de l'Est de la province avant de ce tourner vers le Reyren'al et de monter dans l'Handor.

Le chevalier se tourna vers Maeron qui observait la citadelle du haut de son cheval. Son regard vert perçant semblait analyser les choses avec patience comme s'il cherchait le moyen de prendre d'assaut la forteresse. Aodhaàn était certain que le chasseur songeait à la possibilité d'un siège. Après tout c'était le problème de la construction en hauteur. Les ennemis ne pouvaient pas entrer mais les habitants du châteaux eux ne pouvaient pas non plus en sortir. Malgré tout si les Estiens avaient décidés d’assiéger Lijar il s'en seraient mordus les doigts. Le château devaient être pourvu de réserves conséquentes et même si Maeron avait souligné la veille le problème de l'arrivée des renforts il aurait fallut moins de dix levers de soleil avant que les soldats du Romerdaelh n'arrivent sur les lieux. Dix jours pour assiéger une forteresse de la taille de celle-ci seraient bien insuffisant.

Depuis que Maeron lui avait fait part de ses commentaires sur la royauté et la situation géographique du Reyr Aodhaàn réfléchissait. Le guerrier l'intriguait depuis qu'il avait rejoint le groupe. Si au premier abord il lui avait semblé fort et implacable il se révélait plus subtil qu'il ne l'aurait cru et se posait de nombreuses questions à son sujet. Si sa manière de se déplacer ou de chasser l'avait convaincu qu'il avait vécu seul dans la foret de Dunvel il se demandait tout de même ou il avait apprit le maniement des armes. Il ne l'avais certes vu combattre que suite au défi de Daleròn mais il avait pu admirer l’efficacité de ses coups et la vitesse de ses déplacements même dans un combat amical. Des hommes il en avait vu se battre dans sa vie mais Maeron les auraient tous dominer sauf peut être un ou deux chevalier de renom et bien sur le Commandant Rhufawl. Toutefois la question restait la même : comment un chasseur exilé avait-il pu apprendre à devenir un aussi bon bretteur ?

De même il avait été particulièrement étonné de le voir réfléchir à un tel niveau de stratégie. Lui même connaissait bien les montagnes puisqu'il avait vécu des années dans l'Odenaith mais jamais il n'avait fait attention à l'isolement total du Reyr. Maeron avait vu juste, les Estiens n'avaient pas frapper sans raisons. Le chasseur en plus de se montrer des plus réfléchi était aussi bien informé. L'une des phrases prononcée la veille l'avait interpellé : « Il a attendu de savoir que Manahàxar était derrière tout ça avant d'agir » avait souligné Maeron avec une certaine colère. Le chevalier était resté perplexe. Comment homme vivant en exil pouvait savoir que le Roi n'avait agit qu'une fois informé de la participation de Manahaxar à l'invasion du Reyr ?

Son cynisme et ses doutes face à la royauté le tourmentait également. Aodhaàn était un fidèle serviteur du Royaume de Mézerhian. Il avait défendu les frontières de l'Odenaith depuis qu'il était en age de tenir une lame. Il avait rêvé toute son adolescence d’intégrer l'Eiréhaàn et de devenir chevalier. Être adoubé de la main même de la princesse Teagan était un honneur dont il n'aurait jamais rêver. Sa loyauté et sa fidélité allait au Royaume et a la famille souveraine. Il éprouvait un respect sans limite envers Ser Rhufawl et les chevaliers adoubé avant lui. L'abnégation était l'une des qualité principale du chevalier. Il devait maintenir, soutenir et protéger le Royaume et la couronne. Pourtant Maeron avait soulever certains points qui le mettaient mal à l'aise. Pour lui l'inactivité du Roi dans ce conflit avait été une sources de questionnements personnels mais jamais il n'aurait eut l'audace de prononcer ces doutes à voix hautes. De même Maeron semblait avoir un avis plutôt détestable de l'Eiréhaàn et des chevaliers dans leur ensemble. Pourtant le chasseur semblait posséder nombre de qualité qui auraient fait de lui un bon chevalier. Il semblait honnête et loyal et il s'était investi dans cette mission avec plus d'assiduité que certains de ses propres hommes. Il semblait également vouloir protéger le Royaume mais sans pour autant respecter ses figures d'autorités.

Aodhaàn détourna la tête lorsque le regard pénétrant de Maeron se posa sur lui. Le chevalier s'était laissé emporté dans ses réflexions tout en fixant le guerrier à qui ça n'avait manifestement pas échapper.

- On va monter un camp succinct ici, grogna-t-il aux autres qui avaient déjà desseller leurs montures. En espérant que demain nous auront le loisir de dormir sur une vraie paillasse.

Les hommes s'activèrent rapidement comme ils avaient l'habitude de le faire. L'endroit était joli. Ils étaient à l'orée d'une petite forêt et un ruisseau s'écoulait quelques mettre plus bas le permettant de procéder à une toilette succincte et d'abreuver les chevaux à souhait. Aodhaàn aida Sellod à faire un feu tandis que le chasseur de son coté s'occupait de la jument avec Dalaigh. Le chevalier était satisfait de voir que Maeron gardait un œil sur le fauconnier. Il lui montrait patiemment les soins qu'il apportait à la jument et Dalaigh écoutait avec attention. Il avait surprit à plusieurs reprise des signes d’exaspération chez le chasseur face à l'innocence de Dalaigh et pourtant il prenait sur lui.

Très vite la nuit tomba et il se rassemblèrent pour manger le reste du sanglier rôti. La bête qu'avait tué Maeron leur avait fourni de la viande durant toute la traversée des montagnes. Au loin on distinguait la citadelle de Lijar dont la silhouette plus sombre se découpait sur le ciel étoilé. Des feu brillaient sur les remparts supérieurs et certaines fenêtres flambaient de reflets doré leur donnant une information importantes sur les lieux. La citadelle était encore occupée.

- A quoi doit-on s'attendre là-bas ? demanda Daleron qui fixait lui aussi les torchères scintillant dans la nuit.

Le chevalier grimaça, ne sachant pas vraiment quoi répondre.

- Aux dernières nouvelles la citadelle de Lijar n'avait pas été prise, dit-il ses yeux se perdant sur les hautes tours de la forteresse. Le problème c'est que je ne sais pas très bien qui la garde.

Sellod agita les mains en une série de signes bien précis, lui demanda si des ennemis pouvaient les y attendre.

- Normalement non, répondit Aodhaàn avec sincérité. Le Reyr fait toujours partie du Royaume.
- Sauf si le Seigneur Rhiàn à changer de camp, grogna Maeron qui venait de s'asseoir sur un tronc d'arbre aux cotés de Sellod.
- En effet.

Il grimaça à cette idée et sentit son estomac se contracter. C'était l'angoisse qui l'occupait depuis qu'ils étaient parti. Il tenait le Seigneur Rhiàn en grande estime et il espérait au plus profond de son être qu'il n'avait pas tourner le dos à son devoir et à sa patrie.

Aodhaàn vit Sellod signer vers Maeron, lui demandant pourquoi il avait de tels doutes. Maeron comprit exactement ou il venait en venir et Aodhaàn le vit se tourner vers lui. Son regard vert lui posa la question silencieuse qu'il devinait et il hésita un instant à répondre. Ses compagnons connaissaient le but de leur mission mais il n'avait visiblement pas réfléchit à tout les tenants et les aboutissants de cette histoire. Il pouvait choisir de les tenir dans l'ignorance ou de confier à ceux qui étaient aussi ses amis ce qu'il pouvait en conclure.

Le chevalier finit par acquiescer d'un signe de tête, laissant Maeron prendre la parole alors que c'était pourtant son rôle de le faire.

- Le but de cette mission est de retrouver Canthaïr Rhiàn, leur rappela Maeron. Il y a de grandes chances pour qu'il aie été tué lors des conflits ou encore fait prisonnier. Cependant nous ne pouvons nous permettre de négliger une autre option.
- Qui est ? s'enquit Rodàan, appuyé contre un tronc d'arbre non loin du feu.
- Le seigneur Rhiàn pourrait très bien en vouloir à son souverain pour la perte de ses armées et de son frère. Il pourrait avoir cédé à sa rancoeur, tourné le dos au Royaume et décidé de faire cavalier seul.
- C'est impossible ! protesta Bradën en se renfrognant. Canthaïr Rhiàn est un chevalier doublé d'un Seigneur de province. C'est un type bien qui est connu pour sa loyauté et sa droiture.
- Tout homme à des cotés sombres, se contenta de grogner Maeron en attrapant une pierre à aiguiser pour affûter le poignard qu'il coinçait dans sa botte droite.

Aodhaàn observa les réaction de ses camarades. Dalaigh semblait pétrifié, Bradën et Rodàan étaient de toute évidence offusqués par de tel propos, Daleròn semblait sceptique quand à Sellod il regardait Maeron d'un air grave tout en hochant doucement la tête.

- Ne crois-tu pas que si le seigneur Rhiàn avait déclaré son indépendance nous aurions été cueillis comme des fleurs par ses soldats en gravissant sa frontière ? demanda Rodàan en montrant d'un geste négligé du bras les flancs du contreforts qu'ils venaient de franchir.

Maeron redressa la tête, fixant le soldat avec attention.

- Ça aurait pu être le cas, oui, admit-il en produisant des étincelles avec la lame de sa dague. Mais il nous a peut être juste laissé entrer dans son piège.

Cette fois Daleròn éclata de rire et Rodàan émit pour sa part un grognement désapprobateur.

- Ce type est fou ! grogna Bradën en plantant un morceau de viande sur un bâton avant de le positionner autour du feu.

Le regard de Maeron croisa celui d'Aodhaàn qui hocha discrètement la tête. Pour ce qu'il en pensait Maeron était le plus réfléchit de la bande mais il ne pouvait ce permettre de l'admettre à voix haute.

- Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi pessimiste, râla Daleròn en s'asseyant à même le sol pour reposer son dos contre le tronc d'arbre.

Ça Aodhaàn ne pouvait le nier. Maeron semblait toujours voir le mauvais coté des choses mais peut être était-ce parce que la vie n'avait pas été tendre avec lui et que c'était des événements négatifs qui avaient forgés son caractère. Il fallait par contre admettre que ce caractère suspicieux avait l'avantage de le faire chercher le moindre défaut dans un plan ou une situation ce qui s'avérait utile. Sellod posa son regard sérieux sur lui et d'un geste simple et rapide lui demanda son avis. Le chevalier se mordit nerveusement l'intérieur des joues avant de prendre la parole.

- Il est de mon avis de ne pas sous estimer cette possibilité, finit-il par avouer à ses compagnons. Nous nous rendrons en amis demain à la porte de Lijar mais nous resterons sur nos garde.

Daleròn, Bradën et Rodàan lui lancèrent un regard effaré auquel il répondit par un grognement. Il ne voulait pas que ses hommes puisse croire qu'il doutait de Canthaïr Rhiàn mais il ne voulait pas mettre en jeu leur sécurité non plus.

Il s'assit auprès des autres et ils se contentèrent de manger en silence alors que les étoiles s'éclairaient une à une dans le ciel d'encre. Il n'y avait plus de tension autour du feu et le silence était confortable.

- Il y aura sûrement des servantes dans cette citadelle, sifflota Bradën un air soudain rêveur sur le visage. Des femmes de ménages, des lavandières, bref des femmes tout court.
- Cela fait bien longtemps que je n'ai pas vu une femme, ricana Rodàan en jetant un regard envieux vers le château.

Aodhaàn qui surveillait encore une fois Maeron fut le seul à remarquer sa soudaine tension. Tout son corps venait de se tendre comme en alerte alors qu'il plongeait son regard vers sa lame parfaitement aiguisée.

- Moi ça fait surtout bien longtemps que je n'ai pas pu tirer un coup, rit Daleròn en étirant ses bras au dessus de sa tête. Et toi Maeron ?
- Pardon ! s'exclama l’intéressé en fixant l'archer avec un air féroce.

Aodhaàn soupira. De toute évidence Maeron était le genre d'homme à respecter ses partenaires et il n'allait pas aimer la façon de s'exprimer un peu brute de Daleròn. Ce dernier était un vrai tombeur depuis leur enfance. Il collectionnait les femmes depuis son plus jeune age et s'il ne leur faisait pas de mal il ne leur accordait pas non plus une grande place dans sa propre hiérarchie. Pour lui elle restait des créatures prêtes àsatisfaire son plaisir et d'après les cris qu'il avaient entendu pousser depuis sa cabane dans l'Odenaith ou dans les tentes sous lesquelles il logeait, le plaisir il savait le leur rendre.

- Tu sais très bien, ne fais pas l'innocent, grommela l'archer en étendant ses jambes devant lui pour rapprocher ses pieds de la chaleur des flammes. Pouvoir caresser la douceur d'une peau nue, suçoter un petit téton et puis m'enfoncer dans...
- Pitié ferme la !

La voix de Maeron avait claquer dans l'air et Aodhaàn y décela plus d'autorité que de colère.

- Quoi ! protesta Daleròn. Ne me dis pas qu'avec tes beaux yeux verts tu ne les fais pas toute craquer.

Aodhaàn retint un sourire. Son ami d'enfance n'avait pas tord. D'eux tous Maeron était sûrement le plus séduisant aux yeux des femmes qu'il rencontreraient. Lui et Sellod étaient de véritable armoires à glaces possédant autant de charme que des rochers. Daleròn était un tombeur mais c'était surtout son franc parler et ses belles paroles qui mettaient les femmes dans son lit. Rodàan et Bradën bien que battit honorablement avaient des faciès taillé à la serpe qui de prime abord refrénait le désir des femmes quant à Dalaigh... le chevalier se demanda s'il avait seulement déjà parler à une femme. Maeron lui était grand avec de larges épaules mais des muscles secs. Il avait un visage carré et ses yeux verts avaient du envoûter plus d'une fille de la campagne. Ces cicatrices sur son visage, loin de le rendre repoussant devait ajouter un petit coté dangereux à son charme qui plaisait sûrement aux filles.

- Je m'abstiendrai de tout commentaire, répondit finalement Maeron en baissant les yeux.

Aodhaàn eut la brève impression de le voir rougir à la lueur des flammes. Il se redressa, scrutant avec plus d'intensité le visage du chasseur. Il voyait à la ligne ferme de ses mâchoires qu'il serrait les dents pour canaliser sa colère.

- Arrête tes conneries Maeron ! s'amusa Rodàan. Tu es plutôt bien charpenté et puis ce coté mystérieux et bourru, les femmes adorent ça
- Demande à Sellod ! renchérit Daleròn avec enthousiasme. Il n'a peut être pas de langue mais il sait se servir de ses doigts et de son..
- JE T'AI DIT DE LA FERMER !

La voix de Maeron avait claquée et et il s'était mis debout d'un geste souple. Aodhaàn vit Daleròn pâlir légèrement devant l'air menaçant qu'affichait le chasseur. Le chevalier comprit alors ce qui mettait Maeron mal à l'aise et il fut trop surprit pour anticiper ce qui allait ce passer.

- Attends une seconde, chantonna Daleròn en retrouvant son éternel sourire moqueur. Ne me dit pas que ….

Il s'interrompit et se mit à rire alors que Maeron le fusillait du regard. Le chevalier songea que son ami devait être suicidaire pour continuer à rire alors que le guerrier lui jetait un regard aussi mauvais.

- Tu es encore puceau ! s'exclama pourtant l'archer. J'arrive pas à y croire !

Maeron ne répondit pas, se contentant de fixer Daleròn comme un animal traque sa proie. Aodhaàn n'aurait pas été étonné d'entendre un grognement animal sortir de la gorge du chasseur tant la colère était lisible sur ses traits. Aodhaàn était surprit du manque de réaction de Maeron ce qui ne signifiait qu'une seule chose, Daleròn avait vu juste.

- C'est incroyable ! continua ce dernier sans se départir de son hilarité. Tu as quoi ? Vingt ans ? Et tu n'as jamais lever de femme ?

La réaction du chasseur était prévisible et pourtant l'archer ne vit rien venir. Il l'attrapa par le col de sa tunique et le remis debout en l'étranglant à moitié. Son visage furieux était collé au siens alors qu'une rage sourde émanait de son corps tendu. Cette fois le sourire de Daleròn disparut.

- Ne tire pas de conclusion hâtives, gronda Maeron dans une sorte de ronronnement terrifiant. Je ne considère tout simplement pas les femmes comme des animaux.

Et sur ses mots il le lâcha et Daleròn retomba sur les fesses avec un glapissement de douleur. Aodhaàn vit le guerrier tourner les talons et s'enfoncer dans le sous bois prêt duquel ils s'étaient arrêtés.

- Il faut toujours que ça dégénère avec toi, grogna le chevalier alors que Daleròn reprenait sa place auprès des flammes tout en réajustant sa tunique.

«  Il est fou » signa Sellod en désignant Daleròn d'un signe de tête. Aodhaàn acquiesça brièvement. Oui son ami était fou ou suicidaire. On ne pouvait pas dire qu'il était lui même du genre peureux, après tout il était chevalier du Royaume, mais il ne serait pas tenter de défier Maeron. Une vraie colère émanait de ce dernier il s'il ne l'avait vu qu'a l’entraînement il préférait découvrir de quoi il était capable une lame à la main que lorsqu'ils feraient face à des ennemis.

Aodhaàn fixa un instant les flammes alors que les conversations quelque peux grivoises s’élevaient entre l'archer, Bradën et Rodàan. Lorsqu'il redressa la tête Sellod lui montra les bois d'un signe de tête et il soupira. Il fallait qu'il aille voir Maeron. Ce dernier avait semblé assez chamboulé par cette discussion futile et il voulait s'assurer qu'il n'avait pas disparut dans la forêt. A peine commença-t-il à s'éloigner qu'il entendit Daleròn demander aux autres :

- Alors puceau ou pas puceau ?

Il leva les yeux au ciel en réprimant son envie de jeter une pierre à la tête de son ami tout en entrant dans la foret. Il ne lui fut pas difficile de trouver Maeron. Il entendait des halètements sourds suivit de coup sec et se demanda un instant si le chasseur apaisait sa colère en frappant contre un arbre. Il s'approcha avec prudence, se surprenant à poser la main sur le pommeau de son épée qu'il avait garder à la ceinture. L'attitude du chasseur le déstabilisait et il n'aimait vraiment pas ça.

Il fut surprit de trouver Maeron, plaçé à une dizaine de mètres d'un grand arbre, entrain de lancer des poignards sur le tronc. Ses gestes étaient secs, maîtrisés et surtout puissants. Malgré la distance le couteau atteignait l'écorce en plein centre du tronc et s'enfonçait de quelques bon centimètres. Aodhaàn songea que si le chasseur décidait un jour de viser la tête de Daleròn avec l'un de ses poignards il n'aurait jamais le temps de dire adieu à son ami tant ses gestes étaient véloces.

- Tu n'avais pas menti, dit il pour souligner sa présence. Tu es plutôt bon au lancer de couteau.

Le chasseur ne sursauta pas et Aodhaàn su qu'il avait du l'entendre approcher.

- Tu devrais savoir une chose sur moi, grogna Maeron en fichant un nouveau couteau dans le tronc d'arbre. Je ne mens jamais.
- C'est une grande qualité

Et il souhaitait croire qu'il disait vrai. Pour l'instant Maeron avait toujours répondu avec sincérité à toutes les questions qu'il lui posait et s'il ne souhaitait pas en dire plus il le lui signifiait clairement. Il n'avait en effet pas l'air d'apprécier les mensonges.

- Écoute, grommela-t-il mécontent d'avoir à faire ça. Je ne suis pas le commandant d'une bande de gosses et je n'ai pas à faire la morale à l'un ou à l'autre, mais Daleròn dit tout ce qui lui passe par la tête et il se montre souvent insupportable même si je reconnais qu'il n'avait pas à te faire une telle remarque.

Il n'aimait pas cette situation, il était devenu chevalier pour agir, commander, et faire régner l'ordre pas pour sermonner ses hommes. Néanmoins il le ferait si le besoin s'en faisait sentir mais s'était loin de lui plaire.

- As tu peur que je m'en prenne a lui ? s'amusa Maeron en tournant sur lui même avant de lancer un nouveau poignard.
- Je me dit que si tu décidais de prendre son crane comme cible d’entraînement j'en serais tout de même peiné.

Et il ne mentait pas. Daleròn avait la capacité de le faire sortir de ses gonds mais ils étaient amis depuis l'enfance et l'archer avait tout de même de bon coté derrière son caractère horripilant.

- Ne t’inquiète pas, j'ai bien comprit qu'il était idiot, grommela Maeron en faisant tournoyer d'une main experte un poignard entre ses doigts. Je n'aurais pas du m'emporter. C'est juste que... je n'aime pas aborder ce genre de sujet.

Aodhaàn faillit lui demander si Daleròn avait vu juste avant de se raviser. Il n'était pas du genre à commérer et de toute manière si Maeron était toujours vierge, ce qui serait tout de même plus que surprenant, cela ne changeait en rien ses capacités au combats et c'était celles-ci qui l’intéressait.

Il y eut un moment de silence durant lesquels le chasseur lança deux nouveau couteau alors qu'Aodhaàn réfléchissait. Il se souvint que Maeron lui avait dit ne pas avoir répondu à l'appel du Roi lors du rassemblement des armées parce qu'il avait fait une promesse à une femme, les insinuations de Daleròn étaient donc infondées. Il ne voulait pas l'interroger à ce sujet et pourtant sa curiosité prit le dessus.

- Cette histoire t'as fait pensé à cette femme ? demanda-t-il en essayant de glisser un peu de douceur dans ses propos.

Le poignard que lança Maeron fut projeté avec tant de violence qu'il s'enfonça dans le bois jusqu'à la garde. Aodhaàn expira lentement en espérant être toujours en vie à la fin de cette conversation. Maeron lui jeta un regard furieux et le chevalier était certain qu'il ne lui répondrait pas.

- Tu as vu juste, finit-il pourtant par souffler. Ce n'est pas toujours facile d'être loin d'elle.

La voix du chasseur s'était considérablement radoucie et la souffrance était sous-jacente. Aodhaàn n'avait jamais été amoureux mais il savait que ce type de sentiments pouvaient faire souffrir et c'était visiblement le cas de Maeron.

- Tu étais amoureux ? se surprit-il à l'interroger.

Il se demanda depuis quand il s’intéressait à ce genre de sujet mais il avait également l'impression que Maeron avait besoin de se confier. Lancer des couteaux ne suffiraient pas à faire redescendre la colère qui semblait déborder de sa silhouette tendue.

Encore une fois il y eut un long moment de silence ou Maeron semblait se tâter à répondre. Aodhaàn lui laissa le temps, c'était comme avec un animal blessé, il fallait le laisser venir à lui petit à petit. Il voulait le comprendre, il était dévoré par la curiosité de son histoire. Après tout il l'avait embarqué avec lui, avec ses hommes qui étaient avant tout ces amis, il voulait en savoir plus avant de lui accorder sa confiance.

- Comme un fou, souffla à nouveau le chasseur en lançant un nouveau poignard. La laisser derrière moi à été compliqué mais nécessaire.

Aodhaàn hocha lentement la tête. Il pouvait comprendre. Les hommes devaient quitter leur familles, leurs femmes, parfois leurs enfants pour se rendre au front et il savait que tout cela était douloureux. Il eut lui même une brève pensée pour la Princesse Teagan. Il n’éprouvait pas de sentiments amoureux à son égard mais un profond désir de protection. Elle l'avait adoubé, il se sentait lié à elle. De plus il l'avait vu vulnérable le jour ou il l'avait surprit sur les tombes de sa famille et il savait que derrière ses airs bravaches elle était fragile. Il avait fait le serment de la protéger et en partant pour le front il le faisait mais ils aurait aimé avoir eut le loisir de rester à ses cotés.

- Elle comprendra, lui assura-t-il. Elle sait que s'est le devoir des hommes de partir au front.

C'était la lourde tâche qui incombait aux femmes. Rester en arrière, regarder les hommes partir avec l'angoisse de ne jamais être certaine de les voir revenir et tout les sentiments d'impuissance que cela impliquait.

Maeron se tourna vers lui et il fut satisfait de voir qu'il ne tenait plus de poignards dans sa main. Les armes étaient toutes enfoncées à quelques centimètre d'écart les unes des autres dans le tronc de cet arbre.

- Elle voulait venir avec moi, lâcha Maeron avant de se diriger vers sa cible.

Aodhaàn s’avança pour le suivre.

- La place des femme n'est pas sur le champ de bataille, lui rappela-t-il.
- Elle aurait pu, ricana Maeron. Elle est compétente.

Aodhaàn songea que la «  femme » de Maeron aurait pu être utile pour faire la cuisine, ou encore s'occuper des blessés, mais pas pour tenir une lame à la main. Malgré tout son esprit lui rappela brutalement qu'il avait prit une raclée mémorable lors d'un entraînement de l'Eiréhaàn et que cette raclée c'était la Princesse qui la lui avait administrée.

- Elle sera ravie de te revoir quand on rentreras, lui assura-t-il.
- Si on rentre, souffla Maeron

Mais Aodhaàn ne l'écoutait plus. En décrochant l'un de ses couteau un autre tomba au sol et Maeron se pencha pour le ramasser d'un geste souple. Un collier s'échappa alors de sa tunique et la lune vint frapper le médaillon, le faisant briller de tout son éclat. La breloque en argent pendait au bout d'une chaîne du même métal. Elle représentait deux tête d'Eiwoarn chanfrein contre chanfrein dont les encolure formaient un cœur. Le symbole de la maison Mézérhian. Aodhaàn cessa alors de respirer en réalisant que ce médaillon il l'avait déjà vu ….et qu'il savait à qui il appartenait.

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