[ Luna ] 1 - d. Vestiges

May 25, 2010 17:00

Une nouvelle histoire, que vous pouvez retrouver ici.

C'est une histoire qui, pour moi, aura un sens. Elle me permet d'exorciser un peu, et ça fait toujours du bien. Elle sera probablement longue. Elle est en cours d'écriture.

De quoi ça parle ?
D'une fille qui raconte sa vie comme elle parle.
D'une famille recomposée un peu ouf'.
D'un amour qui se concrétise.
D'autres choses que je préfère vous laisser découvrir.

Homophobes, fuyez, je ne veux pas de vous ici. Non, ce ne sera pas "hard", tout doux même.

Quatrième partie de mon premier chapitre.
POV Adeline.

Tout le monde est à présent parti. Il nous reste à mettre les sacs poubelle à la benne et à parfumer la maison, et tout sera parfait pour le retour des parents. Cette sauterie entre mecs aura tourné à la folie. Je suis même étonnée que Thib' ait pu se doucher et avoir assez d'esprit pour m'embrasser, ce matin, et que Bap' ait pu aller petit-déjeuner avec moi au café du coin.
Les cadavres des bouteilles cliquètent au rythme de mes pas, et l'odeur nauséabonde des pizzas périmées me monte au crâne. Je vais m'évanouir d'horreur...

« Pourquoi tu m'as embrassée ?
- C'était ma dernière chance. Je savais que Bap' voulait une relation stable avec toi, une exclusivité.
- C'est malsain.
- Je sais, je suis ton frère et le meilleur ami de ton mec, je suis au courant, qu'est-ce que tu crois ? Que ça ne me fait pas mal d'être intéressé par toi ? Que je ne m'en veux pas d'être aussi faible ? Ça ne me fait pas plaisir. Mais tu ne peux pas comprendre, tu as toujours aimé Baptiste.
- Tu te souviens, au début de notre cohabitation ?
- Oui. Tu n'étais qu'une demi-sœur pour moi, et j'étais heureux avec cette idée.
- J'étais terriblement attirée par toi. Et c'est resté. Mais cela fait très longtemps que je ne pense plus à toi comme à un petit ami potentiel. Je suis désolée que tu ressentes ces choses.
- Tu es ma sœur. Je t'aime comme une sœur. »

Merde, Thibault. Peu importe qu'il soit mon frère et que je couche avec son meilleur ami. Si j'avais su, plus tôt, qu'il aurait accepté une avance de ma part, je l'aurais faite, cette connerie. Peu importe que je n'aie aucune morale ou règle de conduite.
Nous aurions fait l'amour. Avec un goût de culpabilité, une odeur de dégoût, un sentiment d'abandon.

Il aurait trompé Marie, rien à faire, Marie trompe son copain avec lui. J'aurais trompé Baptiste, rien à faire, je « trompe » constamment Baptiste.
Je suis folle, je ne devrais pas penser des choses pareilles.

J'ai 20 ans, à présent. Ce n'est plus le temps des bêtises, plus le temps de l'amour éphémère. Il faudrait que j'arrête de jouer la fille éplorée et incapable d'accepter le bonheur, parce que je l'ai en main depuis si longtemps que je me demande pourquoi je suis encore si indécise, si peu confiante.

Je me remémore la phrase que Rose, ma meilleure amie, me martèle depuis si longtemps. Notre phrase. « Il n'y a pas de réussite facile ni d'échecs définitifs. » Je suis proche de mon équilibre personnel, après des années de lutte contre mes peurs irrationnelles. Proust a peut-être raison, mais je savourerai mes victoires d'une manière optimiste. Moi, je crois qu'on peut être heureux en amour, Xavier et ma mère le prouvent, finalement. Moi, je veux vivre pleinement, mes erreurs et le reste, et souffrir en conséquence.

Je n'en mourrai pas.

originale, adeline, histoire

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