[ Luna ] 1 - a. Dérapages

Apr 30, 2010 12:00

Une nouvelle histoire, parce que j'ai perdu TOUTES les autres et que je ne peux pas les alimenter (ceci explique mon long silence). Je ne veux pas revenir dessus, ça me fait déjà trop mal...
C'est une histoire qui, pour moi, aura un sens. Elle me permet d'exorciser un peu, et ça fait toujours du bien. Elle sera probablement longue. Elle est en cours d'écriture.

De quoi ça parle ?
D'une fille qui raconte sa vie comme elle parle.
D'une famille recomposée un peu ouf'.
D'un amour qui se concrétise.
D'autres choses que je préfère vous laisser découvrir.

Homophobes, fuyez, je ne veux pas de vous ici. Non, ce ne sera pas "hard", tout doux même.
Plusieurs points de vue défileront au cours de l'histoire, je pense prévenir lorsque cela changera, même si vous pourrez sûrement deviner au fur et à mesure.

Voilà la première partie de ce que j'appelle le premier chapitre.
POV Adeline.

Enjoy!
Mercredi 11 novembre 2009
Non, ce n'est pas le soleil qui me réveille. Ni la chaleur dérangeante d'un corps collé à moi. C'est le doux bruit de l'eau qui coule dans ma salle de bains personnelle. Le soleil n'existe pas dans ma chambre, pour ainsi dire, et j'ai dormi bien des fois avec quelqu'un sans que cela ne me dérange.
Aujourd'hui, je ne saurais dire pourquoi, mais je voudrais éjecter l'inconnu de mon lit. Peut-être parce que je ne le connais pas, et qu'il n'est donc pas Baptiste. Il ne sent pas aussi bon que Baptiste. C'est très important, ça, partager ma couche avec quelqu'un qui sent bon.

Mon inconnu dort bien, je parviens même à me dire que je l'ai aperçu hier soir avant de me coucher.
La soirée a été une réussite, paraît-il, mais les amis étaient assez éméchés au bout de la nuit, pour preuve je vois Gaultier et Gautier allongés sur un matelas, les membres un peu entremêlés (c'est Marie qui va apprécier que son copain dorme avec un autre garçon !), tous nos vêtements sont éparpillés sur le sol, et je suis nue.

Que c'est drôle...
Baptiste va me tuer, si ce n'est pas Thibault.
En parlant de tuer, je vais aller voir qui occupe ma propre salle de bains.

Sauf que la masse qui est à côté de moi vient de m'empêcher de me lever en glissant sa tête dans mon cou. Et dire que je n'ai aucun vêtement sur moi pour empêcher sa peau de frôler la mienne. La vie est parfois mal faite.
« Je n'ai pas fini la nuit avec toi.
- Je sais, moi non plus.
- Tu t'appelles comment ?
- Adeline. Et toi ?
- Romain. »

Ah, le fameux Romain que Thibault voulait me présenter ! Il n'a pas pu car je suis rentrée vers 2 heures du matin, quand tout le monde était déjà bien imbibé, et je me souviens avoir salué Thibault par un bisou, et entraîné Baptiste dans ma chambre...
Et illogiquement, je me retrouve avec un autre garçon, pas si mal que cela mais dont je n'ai franchement rien à faire. Il n'arrive pas à la cheville de Baptiste.

« Range ta langue, je voudrais me lever.
- Il est 7h30, reste un peu dormir avec moi...
- Stupide garçon.
- Tu as déjà entendu parler de moi, je suppose.
- Tu sais qui je suis, ne fais pas semblant.
- Je croyais que tu étais célibataire et un peu en manque.
- Qui t'a dit ça ?
- Thibault. »

Oh, un meurtre de plus sur cette terre ! C'est tendance, les meurtres, c'est la célébrité facile et gratuite. Et puis, le prix à payer n'est pas si élevé, quelques années de prison, nourri, logé, blanchi.
Je parviens à m'extirper de ce corps un tant soit peu collant avant de me retrouver nue dans ma salle de bains. J'ai de la chance, c'est personne. Enfin, c'est Thibault, habillé, qui se rase. Il me tend une serviette, celle avec laquelle il s'est essuyé.

Son odeur est imprégnée dedans, je ne résiste pas à relever la serviette pour respirer à pleins poumons. Elle est chaude, humide et sent tellement bon que je suis certaine que cette odeur m'aiderait à m'endormir (même si elle n'aidera sûrement pas Baptiste).

Je me jette sous le jet d'eau brûlant histoire de me réveiller, et Thibault termine d'essuyer la mousse à raser de son visage.
Il est toujours là quand je sors de la douche, il me regarde sans mot dire, je le fixe avec un sourire aux lèvres. Il m'a toujours fait cet effet un peu étonnant, une attirance teintée de beaucoup de désir et d'interdit.

Un demi-frère, ça ne se partage pas, mais surtout, on ne fricote pas avec. Malheureusement.

Parce que présentement, à le voir rasé de près, et le savoir parfaitement réveillé, propre et parfumé, j'ai tout simplement envie de me jeter sur ses lèvres. Alors je les fixe, ces jolies chairs un peu dodues, douces et roses. Il est pleinement beau, jamais à moitié.

« Arrête de me regarder comme ça.
- Comme quoi ?
- Comme si tu allais me sauter dessus dans dix secondes.
- Pardon ?
- Je sais que tu sais que je sais que tu as envie de m'embrasser. »

Un petit sourire en coin sur mon visage, puis le coin de ma bouche pris entre mes dents, il sait ce que je veux mais je ne le dirai jamais. Et il ne bouge pas non plus, pas trop en tout cas.
Avec finesse, il pose ses lèvres sur les miennes.

Merde, j'ai le cœur qui menace de s'échapper de ma poitrine, mais je ne bouge pas, je suis pétrifiée. Seule ma bouche est éveillée, accueillant Thibault et sa langue comme elle le doit, je ne veux pas lui montrer que j'ai envie de lui, que je rêve depuis quelque temps de « me le faire ». Je couche quand même avec son meilleur ami.

« Non, tu avais raison. C'était moi qui en avais envie.
- Attends... »

Et c'est moi qui l'embrasse. Un long baiser bien profond, au moins deux fois plus intense que la petite chose qu'il vient de me faire. Deux, et trois même, avant que quelqu'un ne frappe à ma porte de salle de bains.

Non, pas quelqu'un : Baptiste.
Thibault répond d'une voix rauque qu'il n'est pas encore prêt, et Baptiste lui demande s'il sait où je suis.
Oh, sa voix enrouée me fait fondre, je pourrais le prendre contre le lavabo, à froid, comme ça.

Oui, je suis gore, je ne suis pas ce qu'on appelle une « fille glamour », je suis à moitié honnête et j'aime Baptiste comme s'il était mon frère, mon meilleur ami, mon amant. Il est un peu tout cela à la fois, et plus même... mais, Thibault reste celui qu'il est.

Thibault se retourne vers moi, un grand sourire sur le visage, et nous avons pouffé, comme deux gamins qui ont fait une bêtise que personne n'a encore découverte. C'est tellement bon de rire comme ça avec lui, le lendemain d'une grosse fête, avant 8 heures du matin !
Il m'embrasse doucement dans le cou avant de m'ordonner de rejoindre Bap'.

Tiens, j'ai failli oublier ce que Romain m'a dit.
« Depuis quand suis-je célibataire ? Tu l'as dit à Romain.
- Oui, bon, je voulais qu'il me lâche avec toi. Il a vu une photo de toi, il a adoré et voilà. Il ne connaît pas Baptiste, en fait.
- Je suis désolée, mais...
- Je pensais juste que tu pourrais vouloir coucher avec lui. »

Ah oui, et je pense tout le temps au sexe.

Sinon, Baptiste et moi ne sommes pas officiellement un couple. Cela fait deux ans que nous nous fréquentons, que nous nous titillons les hormones et que nous nous comportons comme un couple, mais officiellement nous n'en sommes pas un : nous sommes une entité libre et libérée, deux électrons qui se sont acoquinés un temps, mais qui font de lourdes infidélités, mais toujours avouées.

Toujours, ou presque. Presque jamais, pour ma part. Lui va rarement voir ailleurs, alors je culpabilise dès que je vois un ex ou un « ami » particulièrement sexy, et qu'on finit par faire des galipettes parce qu'il est un peu déprimé ou parce qu'on a mutuellement envie l'un de l'autre (ça arrive parfois)... Le plus drôle, c'est quand il me voit avec Baptiste (oui, il nous arrive de nous bisouter entre nos cours). Là, il vient me voir et me dit :
« Je croyais que tu étais libre...
- Mais je suis libre... pour ce genre de choses.
- Ce soir, chez moi, 20 h ? »

C'est bon d'être une fille. En fait, non, c'est bon d'être moi.

originale, adeline, histoire

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