Apr 11, 2010 17:23
« Tu lui parles comme si c'était ton pote ! »
Mais non, avais-je envie de lui dire. Mais il avait raison ; je vous parlais comme à un ami. Quelque part, c'est peut-être justifié : je ne vous vois plus comme un professeur, la distance s'est quelque peu estompée. Vous savez, cette fameuse distance élève-professeur qui fait qu'on ne parle pas de sa vie privée, dans les deux sens. J'ai l'impression qu'entre nous, elle s'est estompée. Vous n'êtes pas un simple professeur, sans pour autant être un ami.
Vous savez, je suis plus qu'heureuse d'avoir eu ce projet avec Kaori. C'était en Terminale, me semble-t-il. Et j'ai eu la chance d'avoir votre e-mail et de vous écrire. J'ai relu notre premier "échange". Par hasard, à l'instant.
Je n'en reviens pas d'avoir écrit ce que j'ai écrit.
I can't really answer because you're not my friend, but... you're so pretentious ! :p
Et la réponse.
I am so not, I am being sarcastic. You should know better by now. :p
J'ai un peu envie de vous crier ma vénération et le toutim. Juste un peu.
Une heure plus tard...
J'ai enfin fini de copier - coller tous nos échanges d'e-mails (oui, ça fait stalker mais ce n'est pas le cas). Je dois vous avouer que vos conseils ont servi à au moins trois étudiants.
J'étais fière, vous savez, de vous connaître sous un autre angle, sous un jour plus intéressant. J'étais ravie d'être la seule qui comprenait votre valeur, la seule qui vous appréciait en tant que professeur dès le début, dès la Première. Avant même de connaître réellement...
J'étais assez expressive, avant ma Terminale. Disons qu'on m'entendait venir, j'étais exubérante, un peu trop volubile et totalement incontrôlable. Puis, je ne sais plus comment, ni quand, je me suis "introvertie". J'ai arrêté de montrer à tous ce que je ressentais, comment je prenais les choses, j'ai plutôt tout pris sur moi. Apparemment, vous l'aviez remarqué.
Et je n'arrive plus vraiment à m'ouvrir.
Je n'explique pas la confiance que je vous porte. Elle existe, et cela me suffit. Cela est assez de savoir que si j'ai des états d'âme, si j'ai envie de parler, si j'ai besoin de m'exprimer, il y a mes différents blogs... et il y a vous.
Je pensais chacun des mots que j'ai écrits dans ma missive "d'au revoir". Je les pensais tous.
Vous êtes le professeur dont je me souviendrai. Le professeur qui m'a fait aduler l'anglais comme pas d'autres. Le professeur qui m'a aidée lors de certains moments difficiles. Le professeur guitariste dont j'ai failli tomber amoureuse.
J'en aurais été capable.
Pas de vous le dire ; je ne suis même pas sûr que l'alcool m'aiderait à vous avouer cela.
Par mégarde, je vous ai tutoyé. Vous n'avez pas relevé, même quand je me suis reprise, j'ai eu un léger pincement au cœur. J'aurais pu penser qu'après le lycée, le tutoiement était de rigueur.
Peut-être l'année prochaine, qui sait.
Parler un tout petit peu de musique et de livres. Votre conseil de lecture est resté gravé dans ma tête, mais je n'ai toujours pas eu l'occasion de lire. Peut-être un peu plus tard dans l'année, qui sait.
lettre,
lycée,
entre deux mondes,
a.