[Avatar, le Dernier Maitre de l'Air] #1.25 Une vie de méduse

Jun 29, 2019 00:33

Titre : Tellement plus simple
Fandom : Avatar, le Dernier Maitre de l'Air
Personnages : Aang, Zuko, Katara
Rating : K
Disclaimer : Ni l'univers d'Avatar, ni ses personnages ne m'appartiennent, malheureusement !
Résumé : La virée du groupe à la plage aurait pu être paisible si Sokka n'avait pas été piqué par une méduse.

- AAAAAAAH !!
Le hurlement de Sokka fit sursauter ses quelques amis qui se prélassaient au soleil sur le sable fin et plusieurs bustes se redressèrent. Seuls Toph et Zuko ne le firent pas - la première par indifférence, l’autre parce qu’il se trouvait qu’il n’était pas sur la plage à cet instant.
Ou alors, il se cachait bien.
Le temps était absolument parfait, pourtant, et la journée était idéale. La maison familiale de Zuko était un réel havre de paix isolé du monde qui leur permettait de se ressourcer, de prendre un peu de recul par rapport à la situation présente et au reste du monde et ils ne s’en privaient pas. C’était un bon endroit pour se cacher aussi. Il n’y avait donc eu que des bénéfices à s’établir là quelques jours.
- Qu’y a-t-il, Sokka ? s’inquiéta aussitôt Katara en se mettant debout sans prendre la peine d’essuyer les grains qui recouvraient sa robe.
Elle amorça un pas en direction de son ainé tandis que près d’elle, Aang se levait à son tour, plus curieux qu’autre chose. Après tout, si le jeune homme avait quitté précipitamment l’eau en même temps de crier, il restait toutefois sur la berge, pris de soubresauts étranges, comme des frissons glacés, et il se frottait vigoureusement les jambes comme s’il ressentait le besoin de chasser quelque chose, comme si cela le démangeait - des puces de mer, peut-être ? L’idée fit glousser le jeune maître de l’air dans son esprit et accrut son intérêt pour l’agitation de son ami. Rien qui ne signalât un danger bien plus grave dans son comportement pour le moment. Car si cela avait été réellement le cas, Sokka se serait bien plus éloigné et les aurait prévenus à sa manière. Il n’y avait donc rien à craindre.
Mais Katara était bien plus vigilante et prudente que lui.
Sokka ne se retourna même pas vers le duo lorsqu’il atteignit son niveau tandis que les autres se désintéressaient de lui. Il se figea un instant, le regard rivé vers un point indistinct sur le sable, le regard fixe et perdu dans le vague comme s’il se demandait quoi faire, avant de croiser les bras comme pour s’offrir un peu de chaleur à lui-même. Katara posa la main sur son épaule, ce qui tira un sursaut de son frère suivi d’un coup d’épaule agacé pour l’en chasser. Sokka tourna son visage hors de sa direction, boudeur.
- Sokka, que se passe-t-il ? insista Katara en fronçant les sourcils tandis qu’elle rivait ses yeux vers la surface de l’eau ondulante pour déterminer la cause possible de ses émois.
Cependant, cette dernière ne souhaitait pas se révéler au grand jour et rien ne vint troubler les vagues qui léchèrent la rive. Katara pinça des lèvres, dépitée, alors que le silence de son frère buté se prolongeait et réduisait à néant l’inquiétude qu’elle avait pu ressentir à son encontre pour être remplacé par de l’agacement. Puis ses traits traduisirent nettement son déplaisir grandissant.
- De quoi as-tu eu peur ? demanda Aang avec curiosité en clignant des yeux tandis que lui aussi sondait l’eau indubitablement calme.
Sokka eut un hoquet indigné.
- Je n’ai pas -
- Oh, Sokka, s’il te plait, arrête de faire l’idiot ! s’énerva finalement Katara en pestant intérieurement contre lui en même temps que son impatience explosait, mais son corps entier laissait clairement transparaître son ressenti.
Il ne voulut rien entendre et demeura muet - mais pas silencieux car il reprit rapidement ses grattages. Aang se rapprocha de l’eau, la scrutant toujours dans l’espoir d’apercevoir davantage dans les profondeurs. Katara ne fit rien pour l’en empêcher.
- Que se passe-t-il ? demanda une voix grave dans leur dos, qu’ils reconnurent aisément sans avoir besoin de contempler le visage de son détenteur - Zuko.
Katara se retourna vers lui, ses lèvres tordues en une moue dépitée.
- Monsieur fait grand-cas de rien du tout, soupira-t-elle avec fatalisme avant d’hausser les épaules. Tu n’étais pas au village ?
- Je rentrais et j’ai entendu Sokka crier. Je suis donc venu voir.
Un mince sourire était glissé sur ses lèvres et exprimait toute l’ironie de la situation.
- Eh bien tu n’étais pas pressé, dans ce cas, grogna Sokka avec mécontentement car effectivement, Zuko était arrivé d’un pas tranquille. Et si nous avions été attaqués, hein ? fit-il en le désignant du doigt comme pour l’accuser, bien que ce fût surtout pour détourner l’attention de lui-même - et non un réel reproche sur quelque chose dont il se fichait. J’aurais eu le temps de mourir plein de fois ! On avait donc le droit de se démerder par nous-mêmes ?
Le sourire de Zuko s’agrandit un peu plus.
- Ca n’aurait pas été la même chose.
Sokka écarquilla les yeux avant de les plisser, réfléchissant quant au sous-entendu de ces paroles.
- Oh, une méduse ! s’exclama alors Aang avec enthousiasme avant de tendre les mains vers elle puis de reculer brusquement suite à son contact. Aïe !
- Que t’a-t-elle fait ? s’inquiéta aussitôt Katara en se précipitant vers lui pour lui attraper les mains, sous le regard blasé du maître du feu.
Elle fronça les sourcils en les observant, tandis qu’elle n’y voyait rien. Cela la troubla et ne l’inquiéta que davantage. Qu’était-ce qu’une méduse et qu’était-elle censée faire ? Pourquoi avoir attaqué Aang ? Elle déglutit. Et si elle l’avait empoisonné ?
Pourtant, les traits amusés de l’adolescent auraient pu la rassurer à ce sujet mais n’eurent aucun effet. Il se révélait si insouciant en de nombreuses choses, beaucoup trop envers lui-même notamment ; peut-être n’avait-il pas conscience du danger qu’il encourait.
A cette pensée, elle déglutit de nouveau et son regard inquiet plongea dans le regard chaleureux de son ami. Ce dernier garda l’échange quelques secondes avant de le baisser pour se consacrer à un grattage intense - comme Sokka. Katara serra les mâchoires ; était-ce quelque chose de contagieux, en plus ? Un raclement de gorge moqueur s’éleva près d’eux mais son émetteur s’efforça de le taire au bout de quelques secondes. Katara se retourna vers ce dernier qui se révélait être Zuko, indignée.
- Et tu trouves ça drôle ?
Son ton agressif en étonna plus d’un et les deux jeunes hommes l’observèrent, ébahis. Sokka, visiblement perdu, fixait les uns et les autres sans comprendre.
- Tu t’es fait piqué toi aussi ?
Sa question passa inaperçu aux oreilles des autres.
- Mais Katara, ce n’est qu’une méduse ! protesta Aang en guise de défense tandis que Zuko lui-même, l’étonnement passé, arborait de nouveau un visage lisse.
- Comment ça, ce n’est que une méduse ?
- Hé, elle fait quand même super mal ! s’écria Sokka.
- Parce que tu t’es fait attaquer toi aussi ?
- Oui !
- Es-tu seulement sûr que c’était bien la méduse ?
- Euh…
- Tu râles pour rien, Katara, s’agaça finalement Zuko avec un sourcil haussé. Ces méduses ne sont pas dangereuses et elles ne vont pas essayer de manger qui que ce soit, leurs tentacules sont juste urticants. En vérité, ce sont des créatures plutôt tranquilles et pas particulièrement intelligentes. Il n’y a rien de passionnant à raconter sur elles.
Les yeux de Katara s’agrandirent avant qu’elle ne jetât un regard incertain vers son ami puis vers la mer. Le ton assuré de Zuko traduisait qu’il connaissait son sujet. Mais pouvait-elle réellement se fier à cet avis ? Connaissait-il réellement ces créatures ?
- Attends, tu me croyais réellement en danger de mort ? s’amusa Aang qui prenait la chose avec légèreté, tant qu’elle eut envie de l’étrangler sur l’instant.
Il eut droit à un fouet d’eau bien senti qui se détruisit à son contact, l’éclaboussant de la tête aux pieds.
- Hé !
Katara se détourna de lui pour bouder et s’apprêta à partir pour quitter cette situation inconfortable. Cependant, une silhouette mouvante dans l’eau attira son regard et avec stupéfaction, elle aperçut une créature informe et translucide, dotée d’une grosse tête de champignon qui se pliait sous le courant de l’eau. De longs rubans ondulés y étaient rattachés, plus sombres que le corps mais tout aussi transparents. Elle retint un cri et recula, le regard toujours vissé vers la créature qui disparut bientôt de sa vue. Son cœur mit du temps à décélérer.
Elle s’humecta les lèvres, plus incertaine que jamais sur la conduite à suivre.
- C’est…
- C’est une méduse, lâcha Zuko d’un ton plat.
- Oh.
D’abord craintive, la curiosité la gagna rapidement et elle tendit le cou pour tenter d’apercevoir de nouveau la chose en question. Elle avait irrémédiablement disparu.
Sokka n’était pas gagné par ce même sentiment et il les abandonna bientôt, pestant contre l’indifférence de ses semblables.
- Et ça vit comment alors ?
- Leur vie n’est pas intéressante - simple et insouciante. Ils ont des prédateurs évidemment, mais ces soucis sont communs à toutes les espèces animales. Elles passent l’essentiel de leur temps à chercher de la nourriture.
Le regard de Katara se perdit dans le vague tandis qu’elle réfléchissait. Etrangement, elle faisait le parallèle entre ces créatures et eux - entre leur vie et la leur. Une vie simple et insouciante. Une vie qui les avait fuis bien trop tôt et qu’ils ne pourraient plus jamais avoir.
Même si les moments passés dans cette résidence perdue en donnaient l’illusion.
Son cœur se serra et elle se moqua d’elle-même dans son esprit face à cet étrange constat : elle jalousait les méduses. Elle jalousait leur vie et leur simplicité, alors qu’eux-mêmes étaient impliqués dans tant de choses qui les dépassaient - eux, de simples adolescents, à peine plus que des enfants. Le genre de chose que l’animal ne devrait jamais connaitre durant toute sa vie.
Peut-être aurait-il mieux valu naître méduse.
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