13 septembre - Valse (+ séries télé) - Largo Winch

Sep 13, 2007 19:55

Titre: Le Temps d'une valse
Auteur: Ygraïn
Jour/Thème: 13 septembre: Valse
Fandom: Largo Winch
Personnage/Couple: Georgi Kerensky/OC
Rating: G
Disclaimer: L'univers de Largo Winch appartient à van Hamme, Dupuis (et les producteurs de la série télé); Je les ai juste emrpunté le temps d'une récréation (et parce que'il y avait pas assez de scènes sur Georgi Kerensky à mon goût) et les ai fait interagir avec un perso de ma création: Yllana Anderson...
Participation au vote de fin de mois: Euh pour quoi pas... On va dire oui.

Contexte pour ceux qui ne connaissent pas le fandom et pour être sûr qu'ils ne soient pas perdus dans ce One Shot : Largo Winch est un jeune aventurier qui hérite à 26 ans du groupe W, un contorsium multinational.Joy Arden, ex CIA, est son garde du corps en temps normal. Dans ce One-Shot, elle est en repos forcé à cause d'un bras cassé. Georgi Kerensky, ex KGB et mercenaire, est son expert en informatique et en sécurité. De temps en temps, il set aussi de garde du corps (en cas d'indisponibilité de Joy ou de situation très explosive). John Sullivan, avocat d'affaire, est son bras droit et son meilleur soutien au sein de son conseil d'administration....
Dans ce one shot, sous la pression de son bras droit, Largo Winch s'est rendu à une soirée mondaine à Washington. Sa garde du corps ayant récolté un bras cassé lors de leur dernière aventure, c'est Georgi Kerensky qui va faire office de garde du corps...

Le Temps d'une valse

Que reste-t-il de nos amours ? [...]
Un souvenir qui nous poursuit sans cesse
Ch. Trenet

Il la vit. L’espace d’un instant, il perdit conscience de tout le reste. Une silhouette longiligne, de longs cheveux bruns remontés en chignon, des yeux opale… Le temps avait été clément avec elle. Juste quelques rides au coin des yeux et des lèvres… une allure plus posée et majestueuse…Et toujours une beauté incandescente qui lui faisait battre le cœur un peu plus vite… Un mouvement de Largo attira son regard. Le temps de vérifier qu’il ne sortait pas, la silhouette avait disparu…. Mais avait-elle vraiment existé ?

Plus tard, il entendit un rire et dans l’encadrement d’une porte, une femme apparut au bras d’un homme en costume noir. Brune, mince, des yeux clairs. En passant, son cavalier saisit une fleur écarlate dans un vase près de la fenêtre et la glissa dans son chignon. Le regard de Kerensky s’attarda un instant sur le couple. La femme devait être la silhouette entre-aperçue… et évidemment ce n’était pas le fantôme qu’il avait cru voir… Cette femme-là était plus quelconque et plus jeune … Il détourna le regard et reprit son observation de la salle… Plus de vingt ans avait passé… Pourquoi penser à elle, justement ce soir ? Il avait cru avoir réussi à l’oublier. Il avait tout fait pour. Visiblement, en vain… Il secoua la tête, ce n’était pas le moment pour les introspections. Il était en service commandé….

Se rencognant, il fit des yeux le tour de la salle. Une salle de bal comme tant d’autres.
Luxueusement et lourdement décorée. Des lumières qui clignotaient, un festival de couleurs qui s’agressaient les unes les autres, des rires, des coupes de champagne qui s’entrechoquaient… des gens qui se croisaient et se recroisaient au gré des danses et des buffets, et d’autres en costume cravate, l’air sévère et conspirateur qui discutaient entre eux…
Bref, des gens qui essayaient d’oublier leur solitude et leur petitesse en se montrant et en paraissant. Atmosphère de fin de siècle décadente.
Personne ne s’amusait vraiment ou n’était heureux d’être là, mais aucun ne voulait le montrer. Il fallait respecter les apparences. Les apparences ! La morale et la bienséance moderne. Personne n’était dupe, mais tout le monde faisait comme si…

Tapi dans l’ombre contre le mur, il se retînt de sourire. Vive la société moderne ! Rien de ce qui se passait ce soir ne lui échappait. Il aurait même pu dire avec combien et quelles filles, cet homme en costume gris s’était échappé dans le jardin. Lui qui sans sourire, affirmait avec aplomb que les mœurs actuelles étaient trop libertines et qu’il faudrait restaurer la morale auprès des jeunes générations. Un parfait exemple du décalage entre ce que l’on prêchait et ce que l’on faisait.

Plus il côtoyait cette société, moins il souhaitait en faire partie. Et après on se demandait pourquoi il passait autant de temps auprès de ses machines ! Au moins, elles ne trichaient pas, elles.

Un jeune homme le rejoignit. Costume clair, cheveux indisciplinés. Pas de cravate.
_ Ca va Georgi ? Tu t’amuses bien ?
_ Follement.
_ Ca a l’air…
_ Le sourire béat n’était pas dans l’ordre de mission.
_ En dessous de tout ! Je dirais de le rajouter pour la prochaine fois.
_ Joy en sera ravie….
_ Allez courage, t’as survécu à pire.
_ Bien sûr. Toi et Simon jouant aux grands chefs, négligeant des avis éclairés au sujet de votre sécurité…Dois-je continuer ?
_ Non, ce n’est pas la peine…Il sourit… Ces soirées ne sont pas mon truc, non plus.. Normalement on devrait pouvoir s’éclipser dans un peu moins de deux heures…
_ Génial… Je crois que t’es attendu….

Il fronça soudainement les sourcils et fixa un point derrière Largo. Celui-ci s’en aperçut et se retourna pour voir ce que Georgi avait repéré. Etait-ce des ennuis en perspective ? Des hommes armés qui allaient abréger ou rallonger cette soirée mondaine ? Il eut beau scruter, il ne vit rien. Juste des hommes d’affaires et leur femme discutant ci et là ou dansant. Rien de louche donc…Oui, non, enfin peut- être pas. Il y avait sûrement des hommes d’affaire pas très nets ou qui menaient certaines affaires limites. Disons plutôt que l’homme le plus dangereux dans cette scène semblait être Marmayer. L’homme le plus ennuyeux et le plus bavard jamais rencontré par Largo ! Et comble de malchance, il avait proposé un contrat intéressant au groupe et qui en plus rentrait tout à fait dans sa conception des affaires. Sullivan lui avait déjà planifié plusieurs rendez-vous avec lui. Il avait donc bien l’intention de l’éviter autant que possible durant la soirée. Il jeta un coup d’œil rapide sur son expert en sécurité. Il s’était raidi. Ca n’augurait rien de bon, tout ça. Finalement, le jeune milliardaire se détendit quand il constata que ce qui intriguait son ami était le couple qui discutait avec Sullivan et qui se dirigeait présentement vers eux.

Georgi s’était perdu dans la contemplation de la femme qui se tenait devant lui. Son fantôme n’était pas si fantomatique que cela finalement. En tout cas, à moins qu’il soit brusquement victime d’hallucinations, bien qu’il n’ait rien bu d’autre que du jus de fruit depuis le début de la soirée, il se tenait bien réel devant lui… encore plus subjuguant que dans ces souvenirs. C’était sans aucun doute la plus belle femme de la soirée.

Bien trop occupé à se repaître de sa vue et à essayer de lire dans ses petites rides son histoire, il n’écouta que d’une oreille distraite les présentations. Il n’en retint juste que son mari, un certain Patrick Anderson, était diplomate… Quand Largo le présenta, il se contenta d’un hochement de tête. Il la vit sourire. Son cœur s’en affola et il s’en voulut de cela. Il ne devrait pas être permis au fantôme de se réincarner et de venir bousculer les gens pour leur rappeler ce qu’ils avaient mis si longtemps à oublier.

Il fut sorti de sa rêverie par une voix grave et ensorcelante. :
_ Pendant que ces messieurs parlent affaires, m’accorderiez-vous l’honneur d’une danse ?
Elle avait délaissé les hommes d’affaires et s’était approché avec grâce. Il la détailla de son regard perçant. Elle était splendide… De ces beautés parfaites qu’on ne devait contempler que de loin. S’approcher, les toucher, c’était signer son arrêt de mort. Il savait qu’il devait dire non. Il le savait, mais…
_ Avec plaisir, madame.

Elle lui sourit et tel un gentleman, il offrit le bras à son tendre souvenir et l’entraîna sur la piste de danse. Largo ne sortirait pas de la salle, il ne courrait donc aucun risque ! De toute manière, il ne serait qu’à quelques mètres de lui, il pourrait intervenir à la moindre alerte.
Les deux hommes d’affaires les regardèrent s’éloigner avec bienveillance, accompagnée d’une pointe de regrets puis reprirent leur discussion…

Sur la piste, le couple se mit à danser au son d'une valse. Les espaces étaient bien marqués : les corps ne se touchaient pas, distants de plusieurs centimètres. Une main dans le dos de l’autre à hauteur bienséante, les deux autres liées raisonnablement. C’est lui qui menait la danse. Elle se contentait de suivre le rythme qu’il imposait. Cette danse n’était pas combat, mais harmonie et ivresse. Ils tournaient sur ce rythme à trois temps, oubliant ce qui les entourait. Rien ne comptait que la danse et ces pas esquissés en harmonie. Un, deux, trois… Calquer son rythme sur l’autre, se laisser mener et étourdir. Un, deux, trois… S’abandonner en silence le temps d’une danse. Nul besoin de mots, ils n’auraient fait que gâcher le moment. Tout était déjà dit dans cette mélodie un peu triste et cette danse. Un, deux, trois… Ils se perdaient dans les yeux de l’autre, les pas leur venaient naturellement. Un, deux, trois… La danse était presque terminée et inconsciemment ils ralentirent le rythme.

La musique se tut. Fin de l’ivresse et retour à un réel décevant. Il cessa de tourner et la libéra… et ressentit un grand vide quand elle ne fut plus dans l’emprise de ses bras. Mais il n’en laissa rien paraître, il n’en avait pas le droit. Une musique moderne, qui se voulait plus entraînante, retentit et les chassa de la piste… Ils rejoignirent les deux hommes qui les attendaient. La femme retrouva le bras de son mari.L’homme regagna la pénombre de son poste d’observation au fond de la salle et reprit son observation. Toujours un œil sur son jeune patron et l’autre scrutant tous les alentours et s’attardant par moment sur cette longue silhouette élancée aux cheveux bruns noués en chignon… Yllana Anderson pour ce monde, pour ce pays… Yllana Ralianov pour lui… Il ne lui parlerait plus, il ne la verrait plus…. Dans quelques heures, elle serait redevenue un fantôme hantant divers recoins de sa mémoire… Ne lui resterait que les souvenirs… Jolis mais teintés de l’amertume des actes manqués….

Bien plus tard dans la soirée, Largo revint près de lui et constata une fois de plus qu’il admirait du coin de l’œil Yllana Anderson.
_ Elle est magnifique, n’est-ce pas ?
_ Oui… et elle est mariée… On peut y aller ?
Il sourit de l’empressement de son ami à changer le tour de la conversation, mais avec tact, s’abstint de lui en faire la remarque et joua le jeu.
_ Oh oui… J’ai déjà pris congé des maîtres de maison et il vaut mieux sortir avant que John ne retrouve quelqu’un qu’il aurait encore omis de me présenter…

Ils quittèrent les salons, récupèrent leurs manteaux et se dirigèrent vers la voiture de Largo… Alors que Largo cherchait ses clés, Georgi se tourna vers la demeure qu’ils venaient de quitter… et la vit. Elle était là sur le balcon, le suivant des yeux. Il la fixa un instant, le regard douloureux, imprimant cette image dans sa mémoire, puis fit un effort pour détourner les yeux. Largo était toujours en train de chercher. Il fouilla dans sa poche et sortit un pass qu’il lui tendit :
_ Tiens tu finiras ta campagne de fouilles plus tard !
Ce faisant un morceau de papier bleu pâle était tombé de sa poche. Etonné, il n’utilisait que du papier blanc ou des post-its jaunes, il se baissa et le ramassa. Son cœur battit plus vite en y découvrant l’écriture fine et serrée… Il leva les yeux, elle était toujours là, le contemplant. Il baissa la tête pour découvrir le message: Jeudi 18, 20h, square Roosevelt.
Il releva les yeux en direction du balcon. Ils se dévisagèrent un instant. Elle sourit et tourna les talons. Il resta là à contempler l’espace vidé, froissant le papier dans sa main droite…

_ Georgi ? Tu rêves ?
Il murmura pour lui-même :
_ Ce doit être ça, ça expliquerait tout…. Un très beau rêve… qui ne peut se réaliser…
_Ohé… Tu veux peut-être faire du rab dans cette soirée mondaine ?
_ Non… Quoique je suis en train de me dire que ça serait peut-être moins dangereux que de te laisser conduire…
_ Je préfère faire comme si je n’avais rien entendu… Allez monte, on rentre…
_ Ce serait dommage de faire patienter Joy plus que nécessaire …
Largo le regarda les yeux ébaubis. Georgi sourit.
_ Combien paries-tu qu’elle trouve un prétexte pour passer ou téléphoner et vérifier qu’il ne s’est rien passé et que je t’ai bien ramené en un seul morceau au groupe ?…
_ Pas un cent…. Je serais sûr de perdre…

Les deux hommes échangèrent un sourire entendu. Joy Arden détestait être tenue à l’écart de son boulot et était toujours plus inquiète que nécessaire dans ce cas… Puis ils tournèrent la tête. Largo se concentra sur sa conduite tout en pensant à sa jolie garde du corps qui avait récolté un bras en écharpe suite à leur dernière aventure…. Georgi regarda par la vitre, les lampadaires de la ville…. Mais tout ce qu’il voyait était une silhouette évanescente aux yeux opale, aux cheveux noués dans un chignon bas… Une femme qu’il devait oublier… Une femme qu’il ne devait absolument pas rejoindre jeudi 18 à 20 heures…

Fin.

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Note de l'autreur: C'est mon premier post dans une comunauté, alors si j'ai fait des fausses manip, des erreurs de présentation (bien que j'ai relu les règles de post avant) etc... n'hésitez pas à me les signaler que je ne les refasse pas lors de mes futurs post.
A l'origine ce one shot s'inscrit dans une trilogie de One- Shot sur Georgi/Yllana. Ce texte se situe au milieu (et personnellement je préfère la suite à celui là... mais bon le thème Valse correspondait à ce texte là)... mais je pense que ces textes peuvent se lire indépendamment enfin j'espère...
C'est un ancien texte que j'ai un peu repris pour l'occasion... mais il me semble qu'on a le droit... La prochaine fois, de toutes façons, ce sera un texte créé pour la communauté (enfin si je m'en sors)... N'hésitez pas à laisser vos commentaires et critques... qui permettent de voir comment le texte est reçu et ce ce qui peut être amélioré (je sais par exemple que ce texte a beaucoup trop de phrase nominales, mais pas moyen de faire autrement... [et c'est pas faute d'avoir essayé!] mais il peut y avoir d'autres choses que je n'ai pas vu).
En tout cas merci de m'avoir lu et j'espère ne pas trop vous avoir ennuyé
Ygraïn

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