Comte Cain - Jezabel "Doctor" Disraeli - 15. Mort dans les flammes

Mar 03, 2007 00:23

Titre : Choisir son destin
Auteur/Artiste :

gabylc
Fandom : Comte Cain
Personnage : Jezabel "Doctor" Disraeli
Rating : PG-13
Thème : 15. Mort dans les flammes
Disclaimer : Comme d’habitude, tout est à Kaori Yuki. Sinon toutes les idées sont à moi (pour une fois) et je ne me fais pas d’argent avec (dommage, j’en aurais bien besoin…)
Note : Ca y est, cette fois, il est mort ! Et Cassian avec pour la peine ! Yoohoo ! Pour le reste, c’est la suite de «  Nouvelle vie » donc UA total. Cela doit être lisible seul quand même, mais certains éléments vous paraitrons sans doute obscurs…

Une intense chaleur se dégageait de l’incendie. De grandes gerbes rouge écarlate mêlées de jaune et d’orange vifs s’élevaient  en une multitude de nuances dans le ciel. Ce dernier était totalement obscurci par la fumée opaque, créant un sublime contraste. Les cendres noires voltigeaient, brouillant ce spectacle d’une beauté fatale, lui rendant son caractère mortel. L’air était saturé de cette âcre odeur de souffre qui vous prend à la gorge et vous empêche de respirer. Tout semblait s’embraser dans cette fin d’après-midi, comme pour un immense feu de joie. Rien ne pouvait échapper au piège que la fournaise constituait. Aucun espoir de s’échapper du calvaire de cette maison en flammes dont le toit s’écroulait déjà par pans entiers dans un fracas épouvantable.

J’avais cru pouvoir échapper à Delilah. Ces quelques années passées loin de Londres m’en avaient donné l’illusion. Mais elle s’était brisée, comme un rêve trop beau pour être vrai. Les choses se répétaient donc  éternellement, j’avais eu tord d’espérer parvenir à modifier mon destin. Mon père me l’avait pourtant appris, l’Homme n’est qu’un faible insecte incapable de se soustraire à son sort. Ses leçons étaient gravées au plus profond de mon être, mais des souvenirs heureux avaient presque commencé à me les faire oublier. Comme d’habitude, il s’était chargé de réveiller ces blessures et ces souvenirs. Il ne me laisserait jamais oublier.

Je le savais, tout au fond de moi. Je n’avais pas voulu le voir, mais maintenant c’était trop tard. Je savais qu’il ne me pardonnerait pas pour la vie que j’avais reconstruite autour de Cassian. Qu’il ne me pardonnerait pas l’enfant née de cette liaison. Même si je ne comprenais pas pourquoi, je le savais. En effet, tout était détruit, parti en fumée. Vivre à nouveau comme le bâtard maudit de mon père, c’était ce pourquoi j’étais né, et il n’y avait rien à faire contre mon propre sang.

Mais je ne pouvais plus. Repartir en arrière, faire comme si rien ne s’était passé, oublier… Recommencer.  C’était impossible. Je ne voulais plus être si dépendant de mon père, je ne voulais plus de cette servitude. Revivre la même chose, encore une fois… Cette pensée m’était insupportable maintenant que j’avais goûté à la liberté. Grâce à Cassian. La personne que j’aimais vraiment, sans entraves ni chaînes. Grâce à ma fille, à qui j’avais choisi de m’attacher. Les deux êtres qui m’étaient le plus cher au monde… Morts. Morts dans cette maison en flamme. Morts dévorés par les flammes de la haine de mon père. Morts à cause de lui. Cette fois, je ne pouvais pas fermer les yeux et le suivre aveuglément.

Je prends une décision. Pour la première fois, seul. Je refuse de continuer à jouer son jeu, je refuse de revenir vers lui. Et si je ne peux pas me dresser contre lui, je vais lui tourner le dos et partir là où il ne pourra plus me rattraper. Plus jamais. A défaut de courage, je ne ferai pas preuve de lâcheté, pas cette fois. Je dois mettre fin à ce cercle vicieux de haine, de passion et de vengeance. Je rentre dans la maison toujours dévorée par le feu. Je vais mourir sans doute, mais à ma place, parmi ceux que j’ai réellement aimés. Avec la sérénité d’esprit de celui qui a fini par accomplir son destin.

Le feu lèche les murs de ce qui reste du salon. Les gaz liés à la combustion me prennent déjà à la gorge. Je tousse. L’asphyxie est plus rapide que ce que je ne croyais. Il fait chaud, très chaud. Je regarde à travers les larmes provoquées par l’épaisse fumée noire pour tenter de découvrir les corps que j’ai tant chéris.  Rien au rez-de-chaussée, je crois. A l’étage alors. Je me dirige péniblement vers l’escalier. Un morceau du plafond manque de m’assommer. J’arrive finalement à la première marche, la rampe a disparu. Ma vision commence à se troubler. Deuxième marche. Je dois m’arrêter pour tousser, je ne peux plus respirer. Troisième marche. Je tombe. L’escalier qui tenait encore par miracle s’effondre sous le poids de ma chute. Tout devient noir. Rideau. Fin de l’histoire. Je n’aurais finalement pas pu gravir ce dernier escalier.

15. mort dans les flammes, count cain/god child: jezabel disraeli

Previous post Next post
Up