J'ai été beaucoup à Londres, depuis fin février. Grâce à :
L'histoire de Jack l'Eventreur, envisagée non pas en tant qu'énigme à résoudre, mais en tant qu'objet de fantasmes. Si ses potentielles identités sont ici évoquées, le livre ne cherche pas à établir une nouvelle thèse à leur sujet. Il explore au contraire le contexte de sa naissance, le symbole qu'il n'a pas tardé à devenir, et les nombreux échos qu'il a suscités dans l'imaginaire collectif et artistique.
Après une large partie historique, on trouve une étude des interprétations de l'affaire par
Robert Bloch et Alan Moore (From Hell), un extrait des carnets de voyage d'Hippolyte Taine, décrivant Londres vers 1870, une filmographie, et trois nouvelles inédites.
"Derniers pas dans la brume", de Laurent Fétis, est une interprétation assez originale et fascinante de l'affaire. Ma préférée des trois.
"Le Sifflement de l'affûteuse", de Howard Walrop, qui fait intervenir Sherlock Holmes, crée une ambiance assez réussie, et possède une chute assez cocasse, mais ne fonctionne pas à 100%. Peut-être un problème de traduction ? Difficile à dire...
"L'Heure de l'Eventreur", de Richard D. Nolane adapte à l'histoire un scénario au fond assez classique, mais plutôt efficace.
Aucune de ces nouvelles n'est inoubliable, mais toutes trois sont agréables à lire, et portent sur Jack un point de vue plutôt inhabituel.
Sortant de là, je suis restée à Londres, en toute aussi exceptionnelle compagnie...
Dans un Londres steampunk, Mina Murray (Dracula), Allan Quatermain (Les Mines du roi Salomon), le capitaine Nemo, Hawley Griffin (L'Homme invisible), Dr Jeckyll & Mr Hyde se retrouvent embarqués dans une mystérieuse histoire d'espionnage par Campion Bond (le grand-père de James) et un tout aussi mystérieux Mr. M. Avant de devoir combattre une invasion d'extraterrestres fort peu sympathiques.
On y croise Auguste Dupin, Fu Manchu, Sherlock Holmes, son frère Mycroft et Moriarty... et bien d'autres. Mais pas Dorian Gray !
Verdict ? C'est à peu près aussi génial que le film est mauvais. Alan Moore, ici, se joue des clichés pour mieux les détourner, tant au niveau du scénario et du style de récit, que des personnages, dont il sait à merveille repérer puis exploiter les zones d'ombre, les ambiguités.
La relation de Mina et Mr. Hyde est particulièrement réussie - la plus intéressante de toutes, drôle souvent, et au final la plus touchante. J'en suis presque amoureuse, de ce Mr Hyde !
Un petit bijou, sur lequel se jeter de toute urgence !
Le roman-feuilleton du XIXe siècle dans toute sa splendeur. C'est kitsch. Très kitsch. Ca nécessite de savoir traiter avec humour les pures, chastes et belles jeunes filles qui ne savent rien faire de leurs dix doigts, encore moins de leur cerveau, et passent leur temps à roucouler, soupirer, s'évanouir et se faire enlever par des affreux méchants pas beaux.
Mais dans son genre, c'est assez réjouissant, et diablement entraînant. De l'action, plein d'action, des rebondissements à tous les chapitres, des affreux méchants pas beaux infâmes à souhait, des bas-fonds londonniens délicieusement sordides, un personnage principal assez complexe et intéressant, qui entretient de plus une relation pour le moins ambigüe avec un romantique et charmant jeune homme...
Bref, un très bon moment de lecture !
Je remercie au passage
archea2 de me l'avoir conseillé, et
heera_ookami de me l'avoir procuré !
Et maintenant, j'ai une furieuse envie de retourner à Londres, explorer cette fois l'East End et les docks !