M.C. Beaton -
La quiche fatale (Agatha Raisin enquête, tome 1) - (1992 / Albin Michel 2016)
(320 pages, soit 75 km pour le challenge Tour du Monde. Total : 12 725 km et 50 958 pages pour 138 livres)
Après une carrière bien remplie à la tête d'une agence de relations publiques, Agatha Raisin, la cinquantaine arrivée, décide de prendre une retraite anticipée pour réaliser son rêve d'enfant : quitter Londres et acheter un cottage dans les Cotswolds, région de nature idyllique et de petits villages adorables au sud-ouest de l'Angleterre. Et bien évidemment, une fois installée dans sa jolie maison décorée sur mesure par un architecte chic, incapable de se faire cuire un oeuf ou de savoir comment planter un géranium, parfaite étrangère dans un village aux moeurs mystérieuses, elle commence à trouver le rêve un peu rance - voire assez proche de la bourde monumentale.
Alors, pour essayer de s'intégrer à la vie communale, la voici qui s'inscrit à un concours de quiches - et la magnifique tarte aux épinards qu'elle y présente aurait toutes les chances de remporter le premier prix si le juge n'était pas d'une partialité scandaleuse. D'ailleurs, ledit juge ne passera pas la nuit. Au milieu des épinards, quelques feuilles de ciguë se sont malencontreusement glissées et pour se disculper, Agatha doit révéler la terrible vérité : la quiche fatale ne vient pas de sa cuisine mais d'un traiteur londonien.
N'empêche, c'est sacrément bizarre, cette histoire, la thèse accidentelle que retient la police peine à la convaincre et la voici qui commence à enquêter. Ou, plus exactement, à mettre son nez dans les petites affaires sordides du village, que pas grand monde n'a très envie de voir ressortir au grand jour...
Bon, soyons honnêtes : il ne faut pas être trop exigeant pour avaler la partie enquête de l'affaire, assez invraisemblable et relativement secondaire, dans une histoire principalement tournée vers les difficultés d'adaptation à la vie campagnarde d'une londonienne au caractère compliqué. Et en matière de comédie de moeurs anglaise, j'ai déjà lu sacrément plus fin et sacrément plus drôle. Mais le personnage d'Agatha, avec son sens discutable des relations humaines, son autoritarisme en débâcle et sa maladresse désolante est assez accrocheur, voire même à la longue plutôt attachant. Certaines scènes méritent le détour, le charme de la campagne anglaise opère, et tout cela fait de la Quiche fatale une lecture sympathique et rafraîchissante, que j'ai lu sans enthousiasme majeur mais avec un réel plaisir. Je ne me jetterai sans doute pas sur la suite mais si elle me tombe par hasard sous la main, ma foi, elle sera lue sans trop attendre :-)